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Citations sur La maison du bout du monde (13)

La chaîne d'or était à jamais perdue. Mais comme Thomas Roudart, Florent et Laure disaient maintenant : "Je crois, je crois... ". Car partout où ils se trouveraient ensemble, il y aurait toujours la vie, l'amitié et l'amour, sauvages et inexplicables.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre VIII : "Une nuit... ", page 175]
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C'étaient aussi les nuages projetés sur la plaine comme des îles, et au-delà des îles, le rivage d'une grande mer. Pendant une seconde. Rien de beau, rien de vrai n'apparaissait que pour disparaître aussitôt.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre IV : "Rencontres", pages 66-67]
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Le repas, dans la cuisine pleine de fraîcheur, fut empreint d'un calme profond. [...] Une guèpe bourdonnait sous les rideaux, et il semblait que ce fut le seul son qui ait pu subsister dans le monde. Cette salle retirée laissait pressentir le silence qui régnait sur des lieues de plaines désertes.
-- Vous êtes bien isolés, dit Thomas Roudart après s'être servi une pomme de terre et deux carottes. Vous ne savez jamais ce qui se passe. Votre été reste aussi vide que l'hiver.
-- Vous n'aimez pas la solitude ? observa Mlle Dargnies.
-- J'ai beaucoup d'amis d'un jour à travers le pays, dit Thomas.
Un silence. Thomas regarda par la fenêtre.
-- J'ai cru voir une ombre. Peut-être l'ombre d'un oiseau.
-- Nous avons des hirondelles et toutes sortes d'oiseaux, dit Mlle Dargnies.
-- Qu'est-ce qu'on entend ? reprit l'homme.
-- Rien. C'est la guèpe, dit Mlle Dargnies. Auriez-vous peur des gendarmes ?
-- Les gendarmes ? Non, bien sûr. C'est-à-dire... Enfin, j'ai ma conscience pour moi.
-- Il est bon d'avoir une conscience. Cela n'est pas donné à tout le monde, trancha Mlle Dargnies d'un ton sec.
Thomas Roudart la regarda, puis il déclara :
-- Je suis né dans un accident de chemin de fer.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre II : "Monsieur Thomas Roudart", pages 32-33]
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Le lendemain, Florent désherba un coin du jardin. Il fit aussi un exercice sur les fractions, sous la surveillance de Mlle Dargnies qui avait foi aux mathématiques, pour des raisons sans aucun rapport avec la science. Elle était convaincue qu'il y a dans l'infinie divison des nombres, une vertu qui ouvre l'esprit, et rompt toute obstination. Florent, dans l'après-midi, explora le vallon avec sa nonchalance habituelle.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre II : "Monsieur Thomas Roudart", page 25]
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Ce fut alors pour lui un enchantement. Il s'arrêta à chaque vitrine pendant un long quart d'heure. Il n'était pas ébloui, mais profondément intéressé par les usages de tous les objets qu'il voyait : machines ménagères, appareils de radio et de télévision, cannes à pêche. Il ne prêtait aucune attention aux mouvements de la rue, ni aux voitures. L'étrange, pour lui, c'était la variété des machines qu'il découvrait et dont il n'avait aucune idée. Il lut des affiches, des prospectus expliquant le fonctionnement et les avantages de tel mécanisme, que ce fut un couteau électrique ou une tondeuse à gazon.
Quand il arriva sur la place de la mairie, l'horloge marquait deux heures de l'après-midi. Il avait faim, mais il ne se souciait pas d'avoir faim. Il se détourna des boulangeries et des épiceries. Il alla regarder la vitrine d'un horloger. Il fut étonné par le jeu de balanciers imprévus formés de boules dorées ou de disques qui tournaient. C'était insondable comme le ciel étoilé. Il lui semblait que sa vie changeait. Il quitterait Prébail et vivrait avec ces merveilles, lui qui avait des mains et un esprit d'artisan. Pourquoi personne ne lui avait-il appris que cela existait au lieu de lui faire des contes ? Les pendules marquaient trois heures lorsque ses jambes fléchirent et qu'il s'effondra sur le trottoir.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre IV : "Rencontres", pages 75-76]
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-- Le grillon, dit Florent.
-- Le grillon ?
-- Le grillon a déménagé. Toujours on l'entend là-bas à main gauche. Maintenant il est sur la droite.
D'imperceptibles anomalies deviennent parfois plus saisissantes que la foudre.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre premier : "Un étrange vallon", page 24]
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Il éprouva une véritable haine pour une belette qui venait égorger les poules et qu'il guetta pendant des jours. Il finit par la tuer d'un coup de pierre, et se trouva très étonné et désolé de voir le corps nerveux abandonné comme dans le sommeil, et surtout les petits yeux cruels désormais éteints et envahis par on se savait quel rêve.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre premier : "Un étrange vallon", page 16]
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Au bout d'une semaine, il éprouva le désir intense d'aller là-bas, plus loin que cet horizon.
Il hésita longtemps. Il tenait par-dessus tout à ses routines, et à la maison calfeutrée. Comme au temps où Thomas lui parlait de voyages, il était d'autant plus effrayé par les lointains qu'il s'en émerveillait. Enfin, une nuit, il sortit en cachette et partit avec une sorte de hâte à travers la plaine, du côté du sud. Une simple petite promenade.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre IV : "Rencontres", page 68]
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Les jours qui suivirent, il abandonna souvent ses travaux pour rôder autour du vallon et regarder la plaine. Il n'y remarquait rien de nouveau, bien entendu, mais il lui semblait soudain que les choses vraies devaient se trouver justement derrière l'horizon.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre IV : "Rencontres", page 68]
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-- [...] Me demander combien de temps je dois rester ici, cela me met dans un embarras extrême. Est-ce que j'ai jamais su de quoi seraient faites mes heures futures ?
-- Je vais vous apprendre de quoi elles seront faites, trancha Mlle Dargnies. Vous viendrez déjeuner avec nous. Florent, tu iras chercher des carottes et de la salade au jardin.
-- Comment vous remercier ?
-- Vous me remercierez en débarassant Prébail de votre présence avant ce soir, déclara Mlle Dargnies.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre II : "Monsieur Thomas Roudart", page 32]
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