AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 1319 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel formidable souffle romanesque !
J'ai avalé les quasi 1000 pages ( version poche ) d'un trait en mode grosse gloutonne. Aucun temps mort, aucun répit, on plonge direct, tête la première dans cette Italie du début du XVIème siècle, de Rome à Venise. Je me suis crue au cinéma tellement les images ont jailli de ma tête à la lecture de ce roman picaresque, Venise entre palais dorés et quartiers mal famés.
Les personnages sont très attachants, immédiatement pour les plus linéaires comme le héros, petit orphelin, prince des voleurs et roi du travestissement, au fil des pages pour les plus complexes ( et plus intéressants donc ) comme le capitaine de la Sérénissime ami des Juifs ou l'escroc juif reconverti en médecins des prostituées.
On est du côté des parias, des miséreux, des enfants des rues, des prostituées rongées par la syphillis, des juifs enfermés dans les premiers ghettos vénitiens, forcés à porter le bonnet jaune de l'humiliation, violemment rejetés par les superstitions populaires. La Terreur de l'Inquisition n'est jamais loin.
Pas grave si on devine vers où cela tend et si le personnage du " méchant " est un peu sacrifié par l'intrigue et aurait mérité un affrontement avec le héros plus fort, on a la un vrai roman populaire, divertissant, énergique, un roman d'amour, d'aventures et d'émancipation. Très réussi.
Commenter  J’apprécie          931
♫Les yeux trempés
Les reins brisés,
l'échine soumise
En marchepied
Me penchant comme la tour de Pise
Pour un baiser
Elle voulait qu'on l'appelle Venise
Quelle drôle d'idée

Tu me perdras Venise
Tu me perdras encore
Tes statues, tes églises
Devenant mon décor
Voyageur sans valise
Cherchant l'amour encore
Tu me perdras Venise
Dans tes masques de mort ♫
- Julien Clerc - 1975
- Didier Barbelivien - 2011

Un vécu d'égout et de coups leurres
Adolescents quand ils débarquent,
Toujours gauches, coté du coeur
Venise- 1515 - simulacre de barques
Faste des vitraux kaléisdoscopiques
Cité d'insectes entassés sur des palafittes
Façades de marbre d'une pompeuse lagune
Trahisons sur sables émouvants de rancune
Sorcière sorcière
Escroc magnifique
Cornaline première pierre
Nouveau destin, être putain
la Raie publique
Offenses politiques
L'injustice, la référence
Ne pas nier les évidences
Mais Affirmer le contraire
L'apparat nous le confirmera
Ne reve pas d'une Liberté qui n'existe pas...
Que c'est triste venise
Othello que reste t-il ?

Maure alité
C'est en forgeant qu'on devient forgeron
C'est en sciant que Léonard de Vinci (1452-1519)
cinq cents ans
a connu Marignan
♫On rêvait de Venise et de liberté
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
C'est ton sourire qui me l'a dicté ♫
Epuisé à l'encre de mes yeux
Pavé de mille pages, qui dit mieux ?
SCHIAVO VOSTRO
je suis votre esclave
à bientôt, autrement dit
Ciao...





Commenter  J’apprécie          821
Doué pour les scènes d'action, Luca di Fulvio, très en verve, s'autorise toutes les fantaisies et enveloppe d'un style élégamment travaillé une belle histoire d'amour intemporelle dans la Sérénissime Venise des années 1500.

Erudit, torrentiel et inépuisable, l'auteur parcourt les grands drames de l'époque, la chasse aux juifs, les maladies, le poids de l'Eglise, et la musique qui s'échappe de ce récit a tous les accents d'une valse à trois temps.

Après le Gang des rêves, Luca di Fulvio prouve qu'il n'a pas perdu la main dans la composition de personnages extrêmement attachants. Il excelle à dépeindre un monde où l'on divise pour mieux régner, où l'on plonge comme l'on peut entre fidélité et trahison.

L'auteur nous enferme de notre plein gré dans une ambiance décalée et surprenante mêlant humour grinçant, moments surréalistes, voire inquiétants dans un périple passionnant, drôle et touchant.

Une réussite !

Commenter  J’apprécie          710
Italie, 1515. Orphelin des rues de Rome, Mercurio est un voleur doué, un arnaqueur, un as du déguisement. Avec ses complices, Benedetta, la belle rousse, les inséparables Zolfo et Ercole, il monte des combines pour détrousser les passants. le destin bascule le jour où il dérobe la bourse pleine d'or du marchand juif Shimon Baruch. Effrayé mais déterminé à récupérer son bien, Baruch les retrouve. Il tue Ercole et Mercurio le laisse pour mort. La petite troupe doit fuir Rome et choisit Venise pour commencer une nouvelle vie. Leur route croise celle du capitaine Lanzafame qui rentre victorieux de la bataille de Marignan. Avec lui, voyagent déjà Isacco de Negroponte et sa fille Giuditta. Lui est un escroc qui s'est improvisé docteur et soigne les soldats blessés, elle est une jeune fille qui va pour la première fois vivre avec son père et rêve de la Sérénissime où les juifs sont libres. Derrière eux, un moine fanatique s'est lancé à leur poursuite, animé par la haine des juifs. Loin de cette haine, Mercurio et Giuditta tombent amoureux au premier regard. Mais alors qu'ils embarquent pour Venise, Zolfo et Benedetta préfèrent suivre l'homme d'église. Ami fidèle, Mercurio quitte aussi le bateau avec une promesse criée à sa bien-aimée : ''Je te retrouverai...''.

On retrouve avec grand plaisir le souffle romanesque de Luca di Fulvio qui sait si bien raconter la misère, l'amour, l'amitié, les trahisons, la vengeance, le destin. Il nous emmène ici à Rome, Mestre et Venise dans un début de XVIè siècle qui poudroie, flamboie et cherche ses marques. La Sérénissime est le lieu de toutes les intrigues, miséreux, escrocs, voleurs y côtoient princes, nobles dames et courtisanes. L'époque est trouble, Rome voudrait y affirmer son pouvoir mais la Cité des Doges aime son indépendance. Les juifs y vivent librement même si quelques métiers leur sont interdits et qu'ils doivent porter un bonnet jaune pour être identifiés. Cependant, les superstitions planent et, pour certains, ils ne sont que des suppôts de Satan, les fils du diable. le fanatisme religieux et l'inquisition les menacent et l'inquiétude règne. D'autant que Venise est victime du ''mal français'', les prostituées y succombent dans d'affreuses souffrances; la punition de Dieu envers ceux qui s'éloignent de sa voie.
Dans ce contexte historique bien décrit et le décor de cette ville d'eau et de pierre, Luca di Fulvio implante sa version de Roméo et Juliette. Une histoire d'amour impossible entre une juive et un chrétien qui n'est pas digne d'elle, selon son père. Les obstacles seront nombreux sur leur chemin : un ennemi de haut rang, un moine fanatique, une femme jalouse, un père hostile, et même le clergé vénitien qui prend la décision d'enfermer les juifs dans un ghetto. Mais les soutiens ne manqueront pas non plus, à commencer par l'amour qui triomphe toujours de tout.
Un bon gros roman comme on les aime où souffle l'aventure, l'héroïsme, les grands sentiments, avec des personnages attachants, comme d'habitude avec cet auteur qui traite ses seconds rôles avec attention et bienveillance. L'histoire est aussi addictive que celle du Gang des rêves mais moins originale, plus attendue. le triangle amoureux a déjà été exploité à l'envi, l'amour contrarié aussi, heureusement Mercurio et Giuditta, Benedetta, Lanzafame, Anna, Isacco et tous les autres apportent leurs feux, leurs personnalités, leurs forces à ce roman-fleuve, magnifique malgré tout.
Commenter  J’apprécie          692
Je viens de passer une trop courte semaine à Venise.

Une Venise d'après Marignan-1515!- pleine de relents d'ordures et de truands interlopes grouillant autour du Rialto, une Venise où le Ghetto chaque soir ferme ses portes sur des Juifs à bonnet jaune , une Venise où les tours de brique des quartiers chauds sont des tours de Babel infectées par le "mal français ", une Venise où l'Arsenal érige en un jour une galère aux ordres de la Sérénissime.

Une Venise où on torture au nom de Dieu, mais où tout criminel a droit à un défenseur au nom des valeurs de la République.

Une Venise où une sorte de Richard III vénitien, difforme et sadique, s'échine à semer le vice et le mal, mais où le chef des truands sait mourir avec panache. Où les moines, comme chez Hugo, sont des diables et les sorcières des anges. Où les soldats, les putains et les truands savent faire l'union sacrée...

Je viens de passer une trop courte semaine en aventures picaresques avec suspense, passion, émotion et rebondissements garantis.

Je viens de passer une semaine avec le beau Mercurio, le pauvre Zolfo, la tendre Giudetta, la cruelle Benedetta, le courageux Lanzafame, le sinistre Contarini, le tenace Isacco, la douce Anna, l'effrayant Shimone....

Je viens de passer une trop courte semaine en enfance. Et ça m'a fait un bien fou!

Plein de réminiscences- Les Misérables, Notre-Dame de Paris, Dumas, Sue, Féval, Balzac- aussi addictif qu'un feuilleton, assez Shakespearien pour que Mercurio et Giudetta soient nos Roméo et Juliette vénitiens et Contarini l'affreux Richard III, Les enfants de Venise m'ont ravie, emportée, divertie au sens noble du terme...

J'y ai appris , au passage, plein de choses sur la Sérénissime, sa rivalité avec la Rome papale, son fleuron des chantiers navals, l'Arsenal, ....et même l'origine de l'expression italianissime "Ciao!" ...que je vous laisse découvrir!

Les fêtes approchent...si vous êtes comme moi et qu'elles vous font fuir, Les Enfants de Venise sont l'escapade spatio-temporelle qu'il vous faut. Si vous êtes plus civils et plus accomodants, vous pouvez l'offrir au pied du sapin à tout jeune de 7 à 77 ans, en mal d'aventures, d'amours mouvementées et de dépaysement. Succès garanti!
Commenter  J’apprécie          6613
Décidément, j'aime beaucoup cet auteur ! Il a le talent pour embarquer ses lecteurs dans des aventures romanesques et bouleversantes.

Cette fois-ci, on suit Mercurio, un jeune gredin et Benedetta, une jeune fille juive, dans les méandres d'un amour impossible, au début du xvi siècle à Venise.

Dans ce roman, la Chance rime avec vengeance, l'Amour rime avec bravoure, la filouterie avec raillerie, et trahison avec passion. Rien de nouveau me direz-vous mais les personnages de Luca di Fulvio sont tellement attachants qu'on se laisse facilement porter par leur histoire, aussi romanesque soit elle.

Il me reste à lire le gang des rêves et j'en suis ravie car il paraît que c'est le meilleur !
Commenter  J’apprécie          463
Venise en 1515 et la rencontre sous le signe de l'amour de Mercurio et Giuditta. Tous les deux vont subir, entre autres, l'injustice, l'intolérance et le poids de la religion, dans cette ville où règne une misère extrême et un manque d'hygiène absolu.
Luca di Fulvio, d'une plume virevoltante, nous emporte au fil des 988 pages, que nous dévorons, au coeur des aventures de ces deux jeunes et d'une multitude d'autres personnages des plus insolites.
Ouvrage passionnant à découvrir !
Commenter  J’apprécie          350
Titre : Les enfants de Venise
Année : 2017
Editeur : Slatkine & Cie
Auteur : Luca di Fulvio
Résumé : Mercurio est un petit voleur des rues de Rome aussi doué qu'attachant. Suite à son implication dans le meurtre d'un usurier juif il se voit obligé de quitter la ville pour rejoindre Venise. En chemin il se joint à une unité de soldats revenant de la bataille de Marignan et rencontre la belle Giuditta dont il tombera éperdument amoureux. Giuditta et son père seront bientôt emprisonnés dans le ghetto juif tandis que l'ingénieux Mercurio tentera de survivre dans les rues de la cité lacustre où la maladie et l'inquisition font des ravages en cet an de grâce 1515.
Mon humble avis : Certaines réceptions de roman font plus plaisir que d'autres je dois bien l'avouer. Quand j'ouvrais le carton des éditions Slatkine je fus réellement ravi de recevoir le dernier roman de Luca di Fulvio tant la lecture du gang des rêves m'avait laissé un souvenir enchanteur. En effet ce texte fut l'un de mes plus grands souvenirs de lecture de l'année dernière et à cette occasion j'eus la chance de découvrir cet auteur italien pétri de talent jusqu'alors inconnu. C'est donc avec délectation que je me lançais dans la lecture de ce nouveau roman historique se déroulant dans les rues mal-famées de la sérénissime. Les enfants de Venise est un pavé de près de 900 pages où l'on suit les pérégrinations d'une bande de gamins miséreux et plus particulièrement le destin de Mercurio et Giuditta. Cette fois encore l'écriture de di Fulvio est simple, ces descriptions précises et les aventures de ces gamins addictives. Les rebondissements sont légion et l'auteur à un talent certain et une véritable empathie pour chacun de ses personnages qu'ils soient secondaires ou principaux. S'il n'atteint pas les sommets du gang des rêves par manque de souffle mais aussi à cause d'une histoire plus convenu, ce Roméo et Juliette décrivant l'amour entre une juive et un chrétien est un vrai plaisir de lecture. le texte de Fulvio n'est, à mon humble avis, jamais ennuyeux et son talent de conteur n'a d'égale que sa capacité à émouvoir ou surprendre son lecteur par des sentiments simples et humains comme l'amour, l'amitié ou l'injustice. C'est joli, fluide et attachant. C'est di Fulvio.
J'achète ? : Si tu as lu le gang des rêves (voir la chronique précédente sur ce blog) je pense que je n'ai pas besoin d'en rajouter, tu t'es surement déjà procuré ce roman. Sinon je t'envie, tu découvriras un texte malin et addictif qui, au détour de certains chapitres te rappellera la lecture d'un certain Charles Dickens, toute proportion gardée évidemment. Les enfants de Venise est néanmoins un très bon roman.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
Commenter  J’apprécie          358
C'est dans un tout autre registre que celui du « Gang des rêves » dans lequel nous entraîne Luca di Fulvio, avec les « Enfants de Venise. Là on se retrouve en 1515 (juste après la bataille de Marignan) dans la plus belle ville du monde pour les amoureux, je veux citer Venise.
Avec brio, il nous fait découvrir l'époque et la vie des Vénitiens, de la plèbe, des orphelins, à cette époque. Et tout part de là. Des enfants livrés à eux-mêmes, qui survivent comme ils peuvent, avec les moyens du bord qu'est le racket, le vol, le viol, la dominance des plus forts à tous les étages.
On va parcourir les rues de Venise et entrer dans les plus beaux palais mais aussi dans les coupe-gorge dont regorgent Venise et sa puanteur à certains moments de l'année.

Mercurio, personnage autour duquel s'articule le roman, nous entraîne dans ses peurs, ses espoirs, ses désespoirs, et surtout son amour pour Giuditta, jeune juive qu'il va rencontrer sur le chemin de l'exil. Chaque personnage fuit et tout ce petit monde va se retrouver, pour le meilleur ou pour le pire à Venise. On assiste aux intrigues à tous les niveaux, à la mise en place d'un ghetto pour les juifs et à la mascarade d'un procès de sorcellerie.

Qui triomphera ? Si vous voulez le savoir, alors plongez-vous dans ce roman, vous ne le regretterez pas. Ce roman est à la hauteur de Dumas ou de Féval (le Bossu) et je vous défie de le lâcher avant la dernière page…. Enfin presque… Il faut quand même s'octroyer des petites pauses.
Commenter  J’apprécie          290
Certes sans grande prétention au niveau du travail stylistique, si ce n'est une écriture fluide, efficace, mais pour ce qui est de l'ambition d'écrire un livre prenant, d'offrir un bon gros plaisir de lecture, c'est très réussi!
Commenter  J’apprécie          240




Lecteurs (2898) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1836 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}