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Citations sur Effondrement (61)

Que se passera-t-il lorsque tous les habitants du Tiers-Monde entreverront que le niveau de vie actuelle du Premier Monde leur est inaccessible et que le Premier Monde refuse d’abandonner son niveau de vie ? (page 754)
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Ainsi, du fait même que nous suivons de plus en plus cette voie non durable, les problèmes mondiaux d’environnement seront bel et bien résolus, d’une manière ou d’une autre, du vivant de nos enfants. La seule question est de savoir si la solution ne sera pas trop désagréable, parce que nous l’aurons choisie, ou désagréable, parce qu’elle se réglera sans que nous l’ayons choisie par la guerre, le génocide, la famine, les épidémies et l’effondrement des sociétés. (page 756)
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P 480 vers l’an 1600, les tikopiens prirent en toue connaissance de cause une décision capitale, que rapporte la tradition orale mais qui est également confirmée par les archéologues : ils tuerent tous les porcs de l’île. Les protéines se trouvaient désormais sous forme de poisson, de coquillages et de tortues, dont la consommation augmenta. D’après les récits des Tikopiens, leurs ancêtres avaient pris cette décision parce que les cochons saccageaient les jardins, consommaient une partie de la nourriture qui aurait pu alimenter les humains, ne constituaient pas un moyen de subsistanc rentable pour les humains ( 5 kilos de légumes qui auraient alimenté les humains ne produisant que cinq cent grammes de porc) et parce qu’ils étaient devenus un mets de luxe réservé aux chefs, et le lac de labaie s’était transformé en lac saumâtre.
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Si certaines sociétés réussissent tandis que d'autres échouent, la raison en est évidemment dans les différences entre les environnements plutôt qu'entre les sociétés. Certains environnements posent des problèmes plus difficiles que d'autres. (…) Mais ce n'est que la moitié de l'histoire. Si j'affirmais que ces différences environnementales représentent la seule raison de l'échec ou de la réussite des sociétés, il serait juste de m'accuser de « déterminisme environnemental », conception peu à l'honneur chez les spécialistes des sciences sociales. En réalité, si les conditions environnementales rendent sans doute plus difficile le maintien des sociétés humaines dans certains milieux plutôt que dans d'autres, les raisons de la réussite ou de l'échec tiennent aussi aux choix qu'opère une société.
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(…) notre propre société prospère est-elle menacée du même sort ultime, en sorte qu'un jour des touristes médusés admireront les débris rouillés des gratte-ciel new-yorkais comme aujourd'hui nous contemplons les ruines des cités mayas englouties par la jungle?
On a longtemps soupçonné que nombre de ces abandons mystérieux avaient été causés par des problèmes écologiques : les habitants avaient détruit, sans le savoir, les ressources naturelles dont dépendait leur société. Cette hypothèse de suicide écologique -- écocide -- a été confirmée par des découvertes réalisées au cours des dernières décennies par des archéologues, des climatologues, des historiens, des paléontologues et des palynologues (…). Les processus par lesquels les sociétés anciennes ont causé leur propre perte en endommageant leur environnement sont au nombre de huit, dont l'importance relative varie selon les cas : la déforestation et la restructuration de l'habitat; les problèmes liés au sol (érosion, salinisation, perte de fertilité) ; la gestion de l'eau ; la chasse excessive ; la pêche excessive ; les conséquences de l'introduction d'espèces allogènes parmi les espèces autochtones ; la croissance démographique et l'augmentation de l'impact humain par habitant.
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(…) je ne connais aucun cas dans lequel l'effondrement d'une société ne serait attribuable qu'aux seuls dommages écologiques : d'autres facteurs entrent toujours en jeu. Lorsque j'ai formé le projet de cette enquête, je n'avais pas mesuré l'ampleur de sa complexité, naïvement convaincu que je n'aurais à traiter que de dommages environnementaux. Je suis finalement parvenu à définir une grille d'analyse constituée de cinq facteurs potentiellement l'œuvre que je prends désormais en compte lorsque j'entends comprendre tout effondrement environnemental éventuel. Quatre facteurs - dommages environnementaux, changement climatique, voisins hostiles et partenaires commerciaux amicaux -- peuvent se révéler significatifs ou pas pour une société donnée. Le cinquième facteur - les réponses apportées par une société à ses problèmes environnementaux - est toujours significatif.
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Conclure que c'est à l'opinion, au public, au consommateur d'assurer la responsabilité ultime dans le comportement des entreprises à l'égard de l'environnement n'est pas un impératif moral qui se situerait sur le plan de l'altruisme contre l'égoïsme, du bien contre le mal. C'est, plus prosaïquement, une prédiction, fondée sur ce que j'ai vu se produire dans le passé. Les entreprises ont changé quand elles ont vu le public attendre et exiger un comportement différent, récompenser celles qui adoptaient le comportement qu'il voulait et rendre les choses plus difficiles pour celles qui s'accrochaient à des comportements dont il ne voulait pas. J'ai l'impression que dans l'avenir, comme par le passé, les changements d'attitude du public seront essentiels pour changer les pratiques des entreprises en matière d'environnement.
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À l'heure actuelle, il est politiquement intenable pour les dirigeants du Premier Monde de proposer à leurs citoyens d'abaisser leur niveau de vie pour consommer moins de ressources et produire moins de déchets. Que se passera-t-il lorsque tous les habitants du Tiers-Monde entreverront que le niveau de vie actuel du Premier Monde leur est inaccessible et que le Premier Monde refuse d'abandonner son niveau de vie? L'existence est riche en choix terribles dictés par des compromis, mais c'est le plus cruel des compromis que nous aurons à trouver : encourager et aider la planète à atteindre un meilleur niveau de vie, sans ruiner ce niveau de vie par la surexploitation des ressources globales.
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Ainsi, du fait même que nous suivons de plus en plus cette voie non durable, les problèmes mondiaux d'environnement seront bel et bien résolus, d'une manière ou d'une autre, du vivant de nos enfants. La seule question est de savoir si la solution ne sera pas trop désagréable, parce que nous l'aurons choisie, ou désagréable, parce qu'elle se réglera sans que nous l'ayons choisi par la guerre, le génocide, la famine, les épidémies et l'effondrement des sociétés. Autant de phénomènes endémiques au cours de l'histoire de l'humanité, mais dont la fréquence augmente avec la dégradation de l'environnement, la pression démographique, ainsi que la pauvreté et l'instabilité politique qui en résultent.
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Des esprits optimistes expliquent en théorie que l'augmentation de la population sera bénéfique et que le monde s'en accommodera, mais je n'ai jamais rencontré un habitant de Los Angeles - et très peu de gens ailleurs dans le monde - qui exprime le désir personnel de voir la population augmenter là où il vit.
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