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sur 2828 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai redécouvert il y a peu la bande dessinée avec les Indes fourbes, un retour gagnant.
Du coup je me suis souvenu avoir vu passer il y a quelques années pas mal de billets flatteurs sur Blacksad, un matou tout à fait à mon goût, et comme il se trouve que je suis un ailurophile convaincu, il fallait que j'en ai le coeur net.
Ce que j'aime avec les bandes dessinées, c'est que c'est avant toutes choses une affaire de feeling, que le scénario soit bon ou pas n'a qu'une importance secondaire (bon, c'est mieux s'il est bon quand même, il est vrai).
Pour parler de cette BD, j'adore le dessin et l'atmosphère rendue de roman noir américain des années 50.
J'aime cet anthropomorphisme avec les traits de caractères convenus, le chat rusé, le chien honnête, le rat sournois ou encore le gorille brutal et tout en force brute. Blacksad est parfait en détective implacable et désabusé, les planches sont de grande qualité, on sent le travail que cela a pu demander.
Un petit bémol cependant, j'ai trouvé le scénario un peu minimaliste, le tout passe très (trop) vite et s'emboîte trop facilement, mais il est vrai que ce n'est pas l'essentiel, et puis en 48 pages, ce n'était certainement pas évident d'être plus créatif en terme d'intrigue.
Pour conclure je me suis régalé à détailler ces superbes planches, j'ai déjà réservé les cinq prochains tomes.
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- Est-ce que tout va si mal ? Est-ce que rien ne va bien ? -
- L'homme est un animal, me dit-elle. " (*)

"Il y des matins comme ça où on a du mal à digérer son petit déjeuner "
On navigue --- Quelque part entre les ombres, 2000, Tome 1, citation en ouverture de l'album.


Philip Marlowe a pris possession du corps d'un chat noir, en 2000 dans ce premier tome où John, Blacksad, enterre ses passions défuntes avec Natalia, star, vedette de cinéma, jolie pépée à la mode des années 40/50.

Natalia, ancienne cliente du détective avec laquelle il a connu la période la plus heureuse et la plus 'hot' de sa vie (Adieu ma Jolie, Chandler) vient de se faire froidement assassinée, son corps est retrouvé étalé au milieu de son lit et fait les manchettes des journaux.

Détective cynique, la cigarette au bec, intuitif, plutôt qu'intellectuel, Blacksad John, à l'opposé d'un Holmes, Sherlock, cérébral et misogyne, est un amoureux transi qui jette un regard désabusé à la Marlowe, Philip, sur la société américaine corrompue des années 40 / 50. (Référence directe au Scarabée; le Grand Sommeil de Chandler également)

Comme dans un film où Humphrey Bogart aurait perdu son étoile Lauren Bacall, the Look, les deux Juan, reprennent un des grands classiques du polar projeté sur l'écran de nos nuits blanches. Ici colorisées et scénarisées par deux espagnols.

Profondément éthique et moral, sous ses dehors de désabusé revenu de tout, du pire des humains et de la corruption régnant en maître sur la société US, John Blacksad ne supporte pas les injustices

John:
Vous avez une idée assez détournée de la justice. Elle n'a rien à voir avec l'argent. L'argent ne peut pas tout ---
Il ne peut pas rendre la vie à ceux qui sont morts. Ni apaiser les consciences qui exigent vengeance.
Même pas empêcher que je vous tue.

Yvo:
Ha Ha Ha ! Conscience !
Mais le voilà le motif pour lequel
Tu n'oseras jamais appuyer sur la détente !
Tu n'es qu'un pauvre diable
plein de morale et de scrupules.
Tu as de la classe mais tant que tu traîneras ce lest,
tu n'arriveras nulle part !
Il te manque le plus important
Ce qui fait arriver au sommet
un type comme moi ---
Le sang-froid !

John: Sans cet ultime sourire, ---

Le dessinateur utilise les animaux, très différemment d'un Félix Delep (le château des animaux) même si le chat y tient la vedette.
Dans le château des animaux, Miss B. est blanche, incarne le courage, la force, elle a les poils longs, presque virginaux. C'est un chat (une chatte), à ne pas en douter, dessinée comme un chat, à laquelle on a donné des attributs humains pour souligner les propos. George Orwell, classique revisité, dystopie, fable. " Aristochats Disney clin d'oeil ? "

Dans Blacksad, John est un Mâle, un chat noir, poil ras, plus rond, l'aspect polisson, fripon, fripé et c'est l'humain qui semble servir de base à l'animal dans le dessin, du moins c'est comme ça que moi je l'ai ressenti en voyant les mains, les fesses, les expressions des visages de John, détective ou de Natalia, star cinéma, les plus réussis esthétiquement, les plus en valeur.
Les deux seuls chats de l'aventure ;-)


Les références aux reptiles répugnants, aux rats collabos peu fiables, aux renards rusés, aux chiens chargés de faire respecter l'ordre, sont des prétextes, des accents servant de manière claire et facile à souligner directement les caractères sympathiques ou antipathiques, pour un polar classique, revisité, anthropomorphisme assumé.

Smirnov, le Commissaire Chien, ennemi par essence du Chat et du détective, se révèle son allié car au fond, tout comme John Blacksad,
c'est un grand ingénu qui croit en la justice dans ce monde, même s'il est là pour faire respecter l'ordre. Un wouaf à Smirnov !

Pour la technique technique, à voir avec les spécialistes ;-)
Un gouacheux aquarelliste, un diable mégalo, un artisan plutôt qu'un technicien comme Juanjo Guarnido aimait à le rappeler lors d'une interview pour l'expo au CBBD, Centre Belge de la Bande Dessinée, de novembre 2020 à mai 2021, temporaire prolongée ---
[ Les Indes Fourbes, planches de travail, y étaient également exposées avec détail récurrent, le 'rouge 'orangé pour les émotions, les accents typiquement espagnols, caliente ]


Le mantra servant de base ici dans ces premières planches du premier volume d'une première collaboration réussie entre les deux Juan:
à lumière froide, ombres chaudes
à lumière chaude, ombres froides
et scénario solide très cinématographique années 50 atmosphère.

Entre nous, je pense bien que je les suivrai ces deux Juan pour une seconde aventure de Blacksad (une troisième, on verra)

"J'abandonne sur une chaise le journal du matin. Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent. Est-ce que tout va si mal ?
Est-ce que rien ne va bien ?
- L'homme est un animal, me dit-elle. " (*)
S. Eicher, P. Djian, Déjeuner en paix, 1991. Collection vintage -

Parfois un carré chocolat, noir, une séance cinéma polar, un bon bain chaud avec des bulles, ça 'aide', quand la météo est pire que mauvaise, août 2021
- - L'homme est un animal " (*) - -



https://www.youtube.com/watch?v=0qeV8PDBH8E
Pour ceux qui seraient passés à côté de cette humeur morose actualités météo enz (etc---)
* Axel Red & Renaud *
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On a souvent coutume de dire que les hommes se comportent comme des animaux et ce n'est pas forcément louable...

Et si c'était les animaux qui se comportaient comme des hommes ? Qu'est-ce que cela donnerait ?
Un coup d'oeil à la bande dessinée Blacksad et vous aurez la réponse !


Blacksad, ça a longtemps représenté pour moi un magnifique portrait au regard froid et implacable, avec un soupçon d'empathie au fond de l'oeil...
C'est une tête de chat mais ce n'est pas ce qui paraît au premier abord.

Et c'est pareil pour tout le reste de la BD. Les personnages, qu'ils soient victimes, voyous ou sauveurs, sont représentés sous une forme animale. On retrouve là un bestiaire digne des fables De La Fontaine ! Mais le véritable tour de force de cette BD, c'est que chaque personnage s'imprègne de son animalité et que chaque animal personnifié soit peint avec des expressions tellement humaines qu'on en oublie l'animal.
( Vous me suivez ? Non, ben tant pis, parce que je ne vais pas me répéter. Bon d'accord, je vais tenter d'alléger l'explication. )
Plus simplement, et en un seul mot, cette Bd repose sur l'anthropomorphisme et elle le fait bien !

Un excellent point pour le graphisme.


Pour le scénar, c'est du polar ; du bon polar, certes mais pour moi, vous le savez, ce n'est pas forcément le panard. Cependant, les répliques sont plutôt bien calibrées et ça se lit le sourire aux lèvres, du début à la fin !
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Ce chat au regard dur et pénétrant, c'est Blacksad, détective privé dans les années cinquante. Cigarette aux lèvres, toujours élégamment vêtu, il mène une enquête qui ravive ses souvenirs amoureux dans une grande ville américaine… On vient de retrouver le corps sans vie de son ancienne petite amie, une étoile montante du cinéma aux moeurs volages…
Tous les codes du roman noir sont là, l'originalité vient de l'apparence des personnages, auxquels Juanjo Guarnido prête des visages d'animaux. C'est troublant de vérité et ce choix renforce les émotions du lecteur. Il faut dire qu'il a beaucoup de talent, ses dessins sont élégants, les détails sont fouillés et le travail sur les couleurs mates allant du brun au gris en passant par de jolis bleutés, renforce l'aspect mystérieux de l'histoire.
Juan Diaz Canales signe une histoire assez classique mais bien ficelée, rythmée et teintée d'humour noir.

Un bon polard graphique, à lire sans hésiter.
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On retrouve une classique histoire du détective privé, taciturne et solitaire. L'ambiance est magistralement maitrisé. le dessin est plutôt réaliste, les décors sont traités avec minutie, du coup l'usage des têtes d'animaux pour les personnages est un argument absolument assumé et maîtrisé avec génie, accentuant le caractère des personnages sans pour autant gommer les subtilités et je serais même tenté de dire que c'est ce qui donne tout le piquant de cette série. Je reprocherai juste, au niveau de la couleur, un peu trop d'uniformité, avec quelques planches un peu trop sombre les rendant parfois fouillis, mais c'est un défaut que j'ai assez vite oublié, tant l'intrigue et l'ambiance m'ont accroché.
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Bon oki, ce n'est pas un scoop, cette BD est sortie en 2000 et a obtenu un franc succès auprès des amis de la blogosphère et d'ailleurs ...

Depuis le temps que je voulais faire la connaissance de Blacksad, voilà c'est désormais chose faite.

J'ai tout de suite été emballée par ce charmant Matou noir.

"Un étoile s'était éclipsée. Abandonnant mon passé dans le noir, égaré quelque part entre les ombres et personne ne peut vivre sans son passé."

Blacksad rentre en scène à la suite de la découverte du meurtre de son ancienne petite amie.

Même pas surprise que les animaux soient comme des humains et vice versa.

Procédé très souvent utilisé en BD, j'avoue que là, ce procédé est tout a fait désarmant et réussi.

Les humains sont des animaux, ou alors les animaux sont humains. Les qualités et des défauts des animaux renforcent et mettent en place parfaitement ceux des humains.

On entremêlent tout ça dans un savant mélange qui fait mouche graphiquement, dans les postures et les mouvements qui sont bien travaillés et mis en cases.


L'histoire se met en place et c'est essentiellement les portraits des principaux protagonistes qui sont dessinés dans ce premier tome.

J'ai envie de suivre Blacksad dans ce monde impitoyable d'argent et de corruption.

Les dessins sont fabuleux, les atmosphères magnifiquement restituées.

Les intérieurs divers sont bien mis en valeur, les vues des rues dans les villes. Les expressions et mouvements des différents personnages sont superbes.

Les angles de vues, les couleurs, tout est génial .

Je vous le disais je ne sais ce que j'attendais encore pour me lancer dans le sillage de Blacksad ! Quel sexy chat !

Une série m'attends avec 4 tomes après celui-ci chez Dargaud !
Je suis trop contente !

Au fait après le tome 5 il y aura une suite ou pas ?
Et vous Blacksad vous le connaissez ?
Chat m'intéresse de la savoir !

Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Un polar façon années 50 sous forme de roman graphique avec comme personnages des animaux; ce n'est pas une nouveauté mais l'auteur s'attache à donner à chaque animal un rôle qui se rapproche de son caractère; et cela forme une unité, un emble cohérent.
le chien est policier, le gorille ancien garde du corps est maintenant boxeur, le chat, furtif, est détective etc etc..
l'enquête est menée toutes affaires cessantes par l'ancien amant de la victime et personnage principal en la personne de Blacksad.
Plusieurs autres enquêtes ont été produites par l'auteur d'origine espagnol et dessinateur chez Disney qui ne manqueront pas de retenir l'attention des fervents lecteurs.
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Quelque part entre les ombres réunit les ingrédients d'un bon polar bien noir à deux composantes près. Nous voilà aux côtés d'un enquêteur, au franc parleur, baroudeur sur les bords et qui semble porter tout le poids du monde sur ces épaules. Rien de neuf ? Et pourtant…

S'il s'agit d'un polar, vous l'aurez compris, il s'agit également d'une bande dessinée. Il faut reconnaître que les dessins de Juanjo Guarnido sont magnifiques. Dès la première planche nous voici partis dans un monde nouveau. Les rues, les cloaques, les scènes de crime… chaque lieu nous propose une ambiance que l'on ressent très rapidement et d'un simple coup d'oeil. La maîtrise du style est ici remarquable. Les traits incertains sont rares, seuls quelques dessins témoignent d'une certaine hésitation.

Voici pour la première exception au genre, la seconde est tout aussi visible. Ici les humains sont remplacés par des animaux : chats, chiens, reptiles et autres espèces se voient ici attribuer un comportement humain. Cette plongée est franchement sympathique, même si - bien vite - les comportements humains de chaque personnage sautent aux yeux et en font des humains.

Le scénario reste somme toute classique. S'il n'est pas réellement surprenant, il laisse des pistes intéressantes pour un prolongement de la saga. En un seul album toutes les conditions sont donc réunies pour ferrer un lectorat ! Affaire à suivre...
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Miaouuu-miam !! Depuis le temps que je vois passer cette BD, j'ai saisi l'occasion de l'emprunter !!
Les dessins, cartoonesques, malgré une ambiance lourde de bon vieux polar bien noir c'est noir, bon les animaux anthropomorphes ça doit jouer mais le style du dessinateur qui visiblement bosse chez Disney, ben voilà quoi... Après j'adore et ça donne vraiment un aspect détonnant à l'histoire.
On suit Blacksad, privé, qui s'associe à la police pour retrouver le meurtrier d'une de ces anciennes amantes. Commencer ce tome, c'est un peu comme mettre le pied dans une flaque de boue en pensant qu'elle va juste vous salir la semelle et finalement c'est le pied jusqu'à la cheville qui est dans une mélasse noire et gluante.
On retrouve cette atmosphère des histoires de moeurs à l'image du Dahlia noir, de Roger Rabbit version adultes. Bref, c'est passionnant, saignant. le visuel est percutant comme si on avait sous les yeux un storyboard plus qu'abouti de film d'animation. Les personnages sont superbement réussis avec des expressions hyper parlantes, notamment sur les gros plans. Tout y est un cadrage au rythme, des couleurs aux enchaînements. Pas de temps mort dans cette BD policière trépidante. Je suis vraiment ravie de l'avoir enfin découvert et je suivrai la suite des aventures de Blacksad, charismatique au possible.
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Peut-être déjà lu il y a une dizaine d'années... en tout cas, j'ai beaucoup apprécié cette relecture du premier tome où le lecteur est dans le feu de l'action dès la première page. John Blacksad découvre son ancienne amante assassinée. Il va chercher à trouver le coupable mais ça sera pas évident avec les nombreux batons qui tendent à se mettre dans ses roues... J'ai beaucoup aimé les dessins avec de beaux décors, les choix des animaux pour chaque personne aussi n'est pas anodin. Et il y a ce petit quelque chose dans les dialogues, ah oui, la répartie, qui rend cette enquête policière très appréciable. A poursuivre...
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