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4,06

sur 3997 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela faisait longtemps que je souhaitais découvrir Philip K. Dick et « Ubik » est sans aucun doute un des titres emblématique de l'auteur culte de science-fiction reconnu au-delà de son domaine de prédilection. Comment le raconter ?
Joe Chip, le héros de cette histoire, entame une mission sur la lune avec une équipe de neutralisateurs, à la demande d'un client inconnu. La société Runciter pour laquelle il travaille est chargée de repérer et neutraliser des télépathes et précogs (pour cognitif) qui peuvent pénétrer le cerveau humain et le manipuler. La mission va s'avérer désastreuse puisque l'équipe est victime d'un attentat. Dès lors, les survivants sont entraînés dans une spirale-temps à rebours, dans un passé qui les déroute, et les membres de l'équipe meurent un à un. Seul l'Ubik pourrait les sauver, mais qu'est-ce que l'Ubik ?
Un roman multipliant les thématiques et les questionnements, métaphorique, métaphysique, parfois complexe et déstabilisant. Nous sommes loin d'une science-fiction à la Star Wars. Dick questionne sur le pouvoir des machines, sur la cryogénisation, la manipulation du cerveau, la paranoïa (thème récurrent chez l'auteur si j'ai bien compris), mais aussi la mainmise du capitalisme sur les états, les rapports de force entre les hommes, la vie et la mort et bien d'autres idées encore.
On est loin du livre qu'on oublie rapidement une fois refermé. Quant à la vision futuriste que Dick pressent, si elle peut paraître vieillotte et ridicule parfois (le livre a été écrit en 1969), en réalité elle est n'est pas si éloignée de notre société contemporaine, si l'on «adapte » quelques innovations techniques décrites dans le roman. Et cela fait peur !
Un auteur que je vais assurément continuer à découvrir avec d'autres livres. Toute recommandation sera la bienvenue !
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Joe Chip vit dans un monde futuriste ou tout se monnaye, même l'ouverture de la porte d'entrée de son propre appartement. Il est chargé de recruter des anti-psys pour le compte de son patron, Runciter. Lorsque l'équipe est formée, ils partent toujours pour une mission spéciale sur la Lune où ils sont victimes d'un attentat. Les survivants se retrouvent dans un monde où la vie de se déroule plus comme avant. Ils tentent d'enquêter pour savoir ce qui leur arrive et comprendre ce qu'est Ubik.
Ce roman bourré d'idées sur l'avenir, la notion de temps, la vie, la mort est prenant. A ne pas manquer
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Il y a dans « Ubik », de Philip K. Dick, un peu du vertige que l'on ressentait dans le film « Inception » lorsqu'il nous entraînait dans le rêve dans le rêve. On lit, la main fermement agrippée à notre fil d'Ariane, et lorsqu'on relève le nez, on se retrouve pris au piège d'un labyrinthe où la réalité se dispute... à une réalité dans la réalité.

« Nous ne sommes allés nulle part. [...] Nous sommes là où nous avons toujours été. Mais pour une certaine raison - une parmi plusieurs possibles - la réalité a reculé, elle a perdu son support, son assise et elle reflué vers des formes antérieures. »

Vous n'y comprenez rien ? Les héros du roman non plus. Ils sont comme vous, pris au piège d'un roman tentaculaire et génial dont Ubik est la clé. Car Ubik est, et sera toujours.
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Ayant lu ce livre grâce à une recommandation de mon professeur d'université, je pouvais m'attendre à tout; j'avais eu du mal avec William Gibson mais j'avais profondément aimé Dan Simmons.

J'ouvrais Ubik avec de l'intérêt et un tant soit peu d'appréhension. Aussi comme avec Gibson et Bradbury, les oeuvres de SF qui vieillissent peine à nous émerveiller par leurs innovations technologiques dépassées même si j'avoue que le principe d'une société de consommation omniprésente au quotidien où tout se paye est très intéressement développé... le début est lent, paraît sans réel but et il faut attendre la moitié du bouquin pour voir l'intrigue s'épaissir.

A partir de la dégénérescence de l'univers du protagoniste, mon esprit a commencé à être titiller de manière croissante, à mon grand soulagement. P.K Dick nous emmène dans une folle cavale contre le temps et la folie humaine, le protagoniste est perdue et la narration nous permet de partager ce sentiment avec beaucoup de talent. J'ai mis 3 jours à lire la première moitié. Trois heures à lire le reste . :)

Le concept de semi-vie et de sursis avant la mort, et tout son développement au cours de l'histoire est très intéressant et nous livre une réflexion liant technologie et spiritualité à la P.K.Dick

L'importance d'Ubik et son omnipotence ne fait que rajouter de la force aux découvertes à la fois déroutantes et essentielles que Joe Chip rencontre dans le monde d'Ubik.

Ubik est tout
Ubik est la clé de voute de l'Univers,
Ubik est la poussière.
Sans Ubik il n'y a plus rien ...

S'il on considère la date de publication de l'oeuvre (1969), on peut dire que P.K. Dick ne peut que nous étonner par sa lucidité sur le monde futur et les dérives qu'ils entrainent.

Au final, je dirais qu'Ubik aurait mérité un meilleur début mais que sa fin surpasse mes espérances. Cela m'encourage à lire le reste de son oeuvre. A tout les fans de SF, je recommande car Ubik fait partir des œuvres clés de ce genre.

Vous ne savez plus quoi faire, les activités du quotidien vous ennuie et vous ne trouvez plus de livres intéressants ?
Ubik est la solution à vos problèmes, avec Ubik oubliez votre ennui et retrouvez votre bonne humeur d'autrefois!
Attention Ubik doit être utilisé conformément au mode d'emploi.



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En recoupant différentes sources, il m'ait apparu que ma découverte de la littérature de science-fiction devait passer par Dick. Je pense que l'empreinte laissée par le Blade Runner de Ridley Scott doit y être un peu pour quelque chose. Pourtant mon choix ne s'est pas porté sur le roman qui a inspiré le film : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?alors que son titre saugrenu aurait du attirer toute mon attention. Ubik est donc le titre que j'ai choisi car c'est celui qu'on me citait le plus souvent … J'avoue avoir éprouvé une certaine crainte en commençant ma lecture : je suis le plus souvent déçu par les titres de référence en science-fiction …
Après une entame où j'ai cru avoir deviné le fil du livre avec une sorte de chasse à l'homme futuriste, j'ai senti vacillé le récit vers l'inconnu, un inconnu qui pourrait être appelé Ubik. Cet inconnu ne se matérialise pas en une personne mais une chose qui devient identifiable tout en restant difficilement définissable et loin des concepts éculés de notre faible éventail perceptif.
J'ai donc beaucoup aimé et je me promets avec régal une relecture : Ubik le mérite amplement. Très léger bémol en ce qui concerne le style qui m'a laissé l'impression d'être perfectible par endroits. Mais je ne m'engagerai pas plus dans la critique car mon humeur n'était pas forcément à la lecture de SF, et peut-être encore moins à ce style de narration.
A conseiller donc …
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Glen Runciter est à la tête d'une agence de lutte contre les intrusions psychiques, il protège ainsi ses clients de toute tentative de vol d'informations sensibles. Appelé au secours sur la lune, il s'y rend en compagnie des meilleurs éléments de son équipe, dont Joe Chip, un loser magnifique comme les affectionne l'auteur. Un type perpétuellement fauché, mais doué dans son travail pour repérer les télépathes. Seulement, la mission sur la lune tourne mal, un attentat à la Bombe décime l'équipe et Runciter est placé en « semi-vie » sorte de caisson cryogéne qui maintient ses fonctions cérébrales. À la tête des survivants, Chip prend l'intérim à la tête de l'agence tout en réfléchissant sur les actions en justice contre les coupables, en fait des rivaux de Runciter. Mais très vite, des éléments étranges apparaissent dans leur environnement : le visage de Glen Runciter apparait sur les pièces et les billets, la nourriture, les cigarettes perdent leur saveur, la technologie régresse rapidement, quasiment à vue d'oeil, comme les téléviseurs, les réfrigérateurs, mais aussi les automobiles et les avions. Et surtout, Joe Chip entend sans cesse parler d'un produit miracle, qui peut réaliser à peu près tout, nommé Ubik, alors qu'il se demande jusqu'où le retour dans le passé va s'opérer.
Résumer un roman de Philip K. DIck n'est jamais chose aisée, tant l'auteur excelle dans l'art des rebondissements soudains et des virages à 90 degrés, voire des retournements complets de situation. Ce roman, écrit en 1969, situe l'avenir en 1992, un avenir numérique, technologique, au capitalisme exacerbé. Tout est devenu payant, même chez soi, pour ouvrir et fermer sa porte, ou même simplement se faire couler un café ou prendre quelque chose dans le réfrigérateur. Dans ce monde-ci, on retrouve les termes classiques du vocabulaire dickien comme les conapts, les vidphones, les précogs, les homéojournaux. Joe Chip a également les traits des personnages de l'auteur, comme Deckard de Blade Runner mais aussi Taverner de Coulez mes larmes, son nom d'ailleurs pourrait être interprété comme un jeu de mot, la phonétique de Chip étant la même que Cheap, qui veut dire bon marché, pas cher, de qualité médiocre. Un personnage volontiers dépassé par les évènements, aussi bien Kafkaïen qu'autobiographique. Joe voit d'ailleurs un avantage dans certains aspects de la régression, jusqu'à ce qu'il constate la disparition de ses collègues, de façon atroce, et ce produit miracle, Ubik, « ubiquitaire » vraiment, qui agit comme un élixir de jouvence. L'explication finale repose sur une certaine vision manichéenne, fréquente chez Philip K. Dick, avec la révélation de l'origine non seulement d'Ubik, mais de cette régression temporelle. Et l'auteur de nous offrir une dernière mais saisissante pirouette lors du dernier chapitre, comme il en a le secret.
Ubik est sans conteste un des meilleurs romans de Philip K. DIck.
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Très bon livre de SF! On est facilement et rapidement plongé dans un monde où une partie des humains possèdent des pouvoirs de télépathie ou de vision du futur et l'autre partie des pouvoirs permettant d'annuler ces derniers. Notre héros fait partie de la seconde faction et se retrouve pris dans ce qui parait être un attentat contre les membres de son organisation. J'en dis pas plus... A partir de là, tout s'enchaîne! Dick nous tient en haleine dans un récit proche d'un polar ou l'on ne cesse d'être déboussolé avec pour seul repère invariable: Ubik.
Bonne lecture!
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Un des livres les plus complexes de Dick. Ubik nous projette dans les années 90 ( on est dans les années 60). La lune est colonisée et les humains ont développé des pouvoirs surprenants. Joe Chip est un technicien qui travaille pour Runciter, une société qui emploie des gens capables d'annihiler les pouvoirs psy de certains humains. Une mission leur est proposée un jour sur la Lune, Runciter réunit une équipe mais à l'arrivée la mission semble être un piège puisqu'une explosion tue Runciter. Aussitôt un changement s'opère pour l'équipe, la réalité des choses apparaît modifiée. La maladie frappe et de la pub qui défile prétend que l'Ubik peut régler leurs problèmes.
Les thèmes brassés par Dick sont si nombreux qu'il serait vain de vouloir en faire le tour mais la mort et la notion de réalité telle que chacun la ressent restent des sujets clés sur cet auteur que j'adore.

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Troublant

Je referme Ubik à l'instant, et le moins que l'on puisse dire, c'est que j'en garde un sentiment étrange, mitigé. Cela doit signifier que l'auteur a réussi son pari, j'imagine.
Pour ne rien vous cacher, j'ai été très peu séduit par le style d'écriture, linéaire, monotone, sans âme véritable. Ses nouvelles m'avaient laissé une meilleure impression, peut-être grâce à la condensation des idées et péripéties qui rendait le tout plus pêchu. On est très loin de la plume riche, poétique, analytique et spirituelle de Frank Herbert, pour ne citer que lui.
Dans Ubik, ce n'est qu'au milieu du livre que l'histoire commence vraiment à se structurer et à s'emballer. Avant cela, ce n'est qu'un déroulé de scènes, rencontres et conversations dans un style plutôt froid et sans grand intérêt. Peut-être fallait-il en passer par là, afin de se familiariser avec ces personnage – c'est volontairement que je n'écris pas “attacher”.

Une fois que l'élément perturbateur vient bouleverser la mission nos protagonistes (oui, chez Dick, la trame du récit obéit souvent aux plans et autres patrons préétablis), on peut enfin s'intéresser aux idées curieuses qu'il va dérouler, et tenter, je dis bien tenter d'entrer dans son esprit et de comprendre où il veut en venir.
La relativité temporelle et autres altérations de la réalité sont des thèmes qui me sont chers, et bien souvent, je sais qu'un film ou un livre m'a plu lorsqu'au générique de fin, je reste à cogiter ou à discuter du pourquoi et du comment, et d'éventuelles trames alternatives. Ici, c'est (presque) le cas. Si l'auteur sait transmettre la confusion de ses personnages à ses lecteurs, j'ai par moment pensé que cela était dû au fait que lui-même ne voyait pas très clair dans cette diversité qu'il proposait. Peut-être souhaitait-il simplement partager le joyeux chaos qui régnait dans son esprit ? Il n'y a donc pas une idée fixe, un mode de pensée figé qui accompagne le petit groupe jusqu'à la toute fin, moment auquel un unique retournement de situation aurait pu sublimer le tout, mais bien plusieurs perturbations successives, plusieurs éclaircissements, plusieurs perceptions, changements de points de vue, indices et découvertes suggérant tout et son contraire. On a le sentiment que Philip K. Dick ne sait pas comment se dépêtrer de tout cela, ce qui m'a gêné par moment, mais j'ai dans l'idée qu'il s'agit là d'un choix assumé de ne jamais prendre parti, de n'admettre aucune vérité absolue, et de se contenter de nous offrir des pistes d'exploration variées, quitte à se perdre – et nous perdre – dans sa folie.
Cela étant dit, la régression du temps est extrêmement bien rendue, les quelques détails propres à telle ou telle époque nous permettent de visualiser avec intérêt ce que Joe Chip et les autres doivent subir, psychologiquement comme physiquement. C'est là, selon moi, la principale qualité de ce roman. Les liens possibles/probables entre la semi-vie et la vie réelle sont passionnants et plutôt bien traités, et ce, jusqu'à la fin du roman. Des interactions, altérations et dangers qui laissent songeur.

A vouloir balayer un champ aussi large de considérations, à vouloir dépeindre une idée aussi abstraite, l'auteur a, par la force des choses, donné un caractère trop métaphysique à son histoire, et ainsi rendu Ubik inaccessible à bon nombre de lecteurs. Aussi, ne comptez pas trop sur la charge émotionnelle ou la qualité littéraire de ce livre. Il n'en reste pas moins que celles et ceux qui consentiront à l'effort de concentration et de réflexion que cette oeuvre requiert passeront un très bon moment.
Lien : https://editionslintemporel...
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On pourrait conclure par "la boucle est bouclée"
Et pour l'intrigue et pour la boucle temporelle, coeur de l'intrigue (enfin, ce n'est pas vraiment une boucle... ).
Sinon, le roman prend du temps à démarrer et - durant la première centaine de pages - est même un peu lourd, la faute à une description d'une société ultra-moderne mais avec une vision un tantinet infantile (bon il faut malgré tout prendre en compte le fait que ce livre date de 1969). Puis, l'intrigue prend forme, enfle, au point que l'on dévore impatiemment les quelques 200 pages restant...
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