Dickens faisait partie de ces auteurs longtemps attendus, de ceux que j'étais certaine d'adorer ; je pensais que, dès la première lecture, il se classerait entre Hugo et Austen et que je dégusterai toute son oeuvre au fil des ans. Pour ma première lecture, ce fut raté, mais je blâmais une version affreusement abrégée des Aventures de Mr Pickwick. Or,
Oliver Twist fut la douche froide car il ne suscita en moi qu'un profond ennui. du moins, pour ce que j'en ai lu car j'ai abandonné la partie à 356 pages sur 730. Toutes mes lectures décevantes de ce début d'année – classiques compris – auront au moins permis de m'autoriser cela : j'ai trop d'autres envies de lectures pour traîner un ouvrage qui ne me passionne pas pendant un mois, fut-il un classique.
« Au nombre des édifices publics d'une certaine ville, qu'il sera pour mainte raison plus prudent de s'abstenir de nommer, et à laquelle je me refuse à donner un nom imaginaire, s'en trouve un que possèdent en commun, depuis fort longtemps, la plupart des villes, petites ou grandes, à savoir : un asile ; et dans cet asile naquit, un jour d'une année que je ne prendrai pas la peine de citer, étant donné que cela ne saurait avoir la moindre importance pour le lecteur, du moins au cours de cette première phase des événements, le fragment d'espèce humaine dont le nom es placé en tête du présent chapitre. »
Ainsi s'ouvre
Oliver Twist. Nonobstant la stupéfaction à la lecture d'une phrase si longue pour dire si peu, je me suis lancée confiante dans ce roman que j'espérais sombre, sublime, tragique. Mes attentes ont été aussi bien confortées – magistrats absurdement impitoyables, docteurs incompétents et fats… – que déroutées par un humour sarcastique que je ne soupçonnais pas.
Pourtant, mon attention et mon plaisir de lecture ont rapidement déclinées…
Commençons avec ce personnage éponyme :
Oliver Twist, enfant falot et inconsistant, totalement passif, qui agit peu et parle encore moins, et qui n'a su éveillé en moi aucun intérêt. Au-delà de son sort évidemment injuste et révoltant, au-delà du fait que son destin ne devrait être celui de personne, je n'ai pas éprouvé plus de compassion pour lui que pour tous ses camarades dont on ne sait rien. Sa mort même ne m'aurait pas touchée car c'est un personnage à mes yeux totalement désincarné.
Oliver subit donc. Il subit cette suite sans fin de malheurs, de maltraitances et d'injustices qui se succèdent et se répètent, ce qui a simplement fini par me lasser.
De même, Dickens nous plonge de manière très visuelle et même sensorielle dans ces bas-fonds où évoluent Fagin ou Sikes, mais les descriptions se répètent et se ressemblent. Et finalement, c'est tout simplement sa plume qui n'a pas su m'emporter avec ses circonvolutions pour dire les choses les plus simples.
Procédé inédit pour moi : j'ai tout simplement lu le résumé de la deuxième moitié sur Wikipédia et, loin de me donner des regrets, cela m'a confortée dans mon abandon. Car, sans me surprendre par les révélations, j'ai ressenti comment tout cela devait été narré et j'en étais ennuyée d'avance.
Si cette seconde rencontre ratée avec Dickens s'avère quelque peu amère, je n'ai aucun regret vis-à-vis de mon abandon tant cette moitié de lecture m'aura fait soupirer de désintérêt.
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