Joël Dicker ou l'art de faire durer le suspens... définitivement, je suis fan !!
On retrouve ici Marcus Goldman, le célèbre écrivain déjà narrateur dans le roman "
la vérité sur l'affaire Harry Québert" ; ici, il nous parle de sa famille sur 3 générations : ses grands-parents, ses parents et ses oncle et tante, et sa génération à lui, englobant ses cousins.
Il y a d'un côté les Goldman-de-Montclair, la famille de Marcus : vie simple, sans prétention, sans manque non plus. Puis il y a les Goldman-de-Baltimore : l'oncle, la tante et les 2 cousins de Marcus (enfin...quand je dis "deux cousins"... bref, il faut lire le roman ;-) ) : vie fastueuse, villa, résidence secondaire, résidence tertiaire etc etc... le modèle de Marcus.
Avec ses cousins, le trio formaient le "Gang des Goldman" (enfin, un jour y'a quand même une fille qui s'en est mêlée...). Et puis, il y a eu le Drame... quel drame ? Je me suis dit : "bon, pour avoir déjà lu un Dicker, il va faire trainer le suspens, mais en milieu de livre il va dévoiler ce Drame pour ensuite bâtir là-dessus"... Je connaissais bien mal l'auteur... en réalité, les tenants et les aboutissants du Drame ne ressortent qu'à la fin, même si on ébauche quelques pistes au fur et à mesure de la lecture. Et c'est bien là le "génie" de l'auteur : il a su me faire languir pendant 500 pages avant dévoilement du Drame. Mais attention, ce ne sont pas 500 pages pour ne rien dire, bien au contraire! Au fur et à mesure du récit, on fait des découvertes sur des secrets de famille. Il y a énormément de détails sur les personnages, leur vie, leurs actions, leur relation entre eux, les sentiments de chacun... bref, on a le temps de s'attacher à chacun d'eux. Donc forcément, au moment où le Drame se dévoile (même, où LES drames arrivent), on est touché, on souffre avec les personnages. Alors bien sûr, c'est une fiction, il y a des passages trop gros pour être vrais, mais le récit est superbement ficelé.
Concernant la narration, comme dans l'affaire HQ, on est à la fois dans le présent du narrateur (en 2012) et on fait des retours dans le passé : le passé des grands-parents, des parents, des cousins. le récit couvre une période d'une cinquantaine d'années. Pas d'ordre chronologique, et pourtant on ne s'y perd pas. En tout cas moi, je ne me suis pas perdue, tout est parfaitement maîtrisé, agencé, chapeau à l'auteur.
Le style d'écriture : impeccable. J'avais déjà adhéré à "la vérité blablabla", là c'est bon, je suis totalement fan : style très fluide, ça coule de source. Je ne suis pourtant pas fan des récits à la 1ère personne, mais là, c'est un vrai plaisir de lecture.
Juste un point : Marcus parle de l'université dans laquelle il a fait ses études, dommage qu'il n'y ait pas juste une toute petite mention de son professeur Harry Québert... ;-)
Bref, au même titre que d'autres auteurs, Dicker devient pour moi une "valeur sûre", c'est-à-dire que quoi qu'il se passe, je lirai ses romans ;-)