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sur 2451 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lorsque j'ai découvert la trame de ce roman, je me suis franchement dit que j'allais passer des instants de lecture mémorables! Seconde Guerre Mondiale, réseaux de résistance, infiltrations, missions secrètes; tout un programme! Malheureusement, dans un premier temps - je dis bien dans un premier temps! -, bien que ce roman soit écrit d'une manière remarquable, je me suis ennuyé un moment. Mais attention, je vous rassure tout de suite, il y a un "mais", un grand "mais" non négligeable, bien au contraire.

Je m'explique, ou plutôt je vous explique. Pas de montée d'adrénaline, pas de grosses surprises; bref, durant une partie de la lecture, je pensais que je n'allais vraiment pas y trouver mon compte. Mais, au bout d'un certain moment, je me suis rendu compte que l'adrénaline, l'action, les surprises ou les rebondissements étaient largement remplacés par un aspect bien plus profond, prenant et poignant; l'émotion.

L'auteur nous raconte la guerre vue de l'intérieur; attention, je ne parle pas de l'intérieur d'un ou des pays, mais de l'intérieur de l'Homme. Joël Dicker m'a réellement surpris en narrant ce combat mondial vu par le coeur des Hommes. Une écriture qui m'a semblé bien intuitive et instinctive, couchée sur le papier avec une plume remplie d'émotion.

L'auteur nous projette donc quelques années en arrière, lors de la Seconde Guerre Mondiale, notamment en nous emmenant auprès des membres du SEO.

Pour faire simple, le SOE - Spécial Operations Executive - était un Service secret de l'armée britannique qui avait été mis en place par Winston Churchill. Sa mission principale était de soutenir les mouvements de résistance, dans un premier temps dans les pays d'Europe occupée par l'Allemagne, puis dans tous les pays en guerre. Prise de contact avec les mouvements de résistance, maintien du contact, communication, mise en place de diverses actions "coups de poing" telles que le sabotage, pour ne donner que quelques exemples.

Je dois reconnaître que le principe est assez remarquable et ingénieux; former en Grande-Bretagne des étrangers de l'Europe occupé, les renvoyer ensuite dans leur pays d'origine afin qu'ils puissent se fondre dans la masse et frapper de l'intérieur, derrière les lignes ennemies, pour exécuter diverses missions secrètes, il fallait y penser.

La guerre, c'est d'abord une déchirure pour celles et ceux qui y partent, à l'image de Paul-Emile "Pal", 22 ans, qui fait ses adieux à son père ou, on l'espère vraiment, un au revoir. Oui, nous l'espérons car après quatre pages nous ressentons déjà un certain attachement pour ces deux personnages qui nous introduisent dans le roman. le père, dans cette histoire, nous bouleverse, nous rend triste, nous retourne le coeur et le fend en petits morceaux.

L'auteur nous démontre donc rapidement que son écriture va s'avérer être très vivante et, surtout, très humaine. le courage sera à l'honneur, au grand désespoir des parents qui verront partir leur enfant vers un destin très incertain. Mais, paradoxalement, des parents extrêmement fiers du courage qui rayonne autour de leur progéniture. Cela sera le cas du père de Pal; fier, très fier, jusqu'à la folie; triste aussi, immensément triste, jusqu'à la folie.

Paul-Emile transitera par plusieurs pays avant d'atteindre la Grande-Bretagne, où il sera enrôlé dans l'armée, auprès du SOE, justement. Les recruteurs verront en lui un jeune homme intègre, intelligent, courageux et patriotique.

C'est dans des camps d'entraînement bien gardés secrets qu'il apprendra l'art de la guerre, en compagnie de camarades issus de milieux bien différents, mais ayant tous le même point commun, le courage et peut-être bien aussi un profond sentiment d'égarement, des jeunes gens quelque peu désemparés.

Combats rapprochés, efforts physiques très intenses et poussés, tirs, rien ne leur sera épargné. En contrepartie, ils auront l'occasion d'attraper au vol quelques valeurs inattendues qui vont de pair avec l'effort fourni, soit la camaraderie, l'entraide et bien sûr une amitié en béton.

Une équipe de jeunes combattants qui ne connaissent la guerre que par son nom, pour l'instant...

Les écoles d'entraînement vont s'enchaîner et le groupe de futurs guerriers clandestins va encore davantage se souder. Cette période d'entraînement est importante pour nous, pour la connaissance des personnages, notamment, mais cela n'empêche pas que je l'ai trouvée un peu ennuyante à certains moments. Mais, finalement, si on imagine le futur de ces jeunes gens, on est tout de même contents de les voir vivants!

La réalité de la guerre va débuter pour eux, les premières missions sont données, les premières angoisses sont déjà bien ancrées.

Les missions vont s'enchaîner, soit frapper dans le coeur, se fondre dans le paysage occupé pour taper dans la fourmilière et la détruire de l'intérieur. La peur au ventre, se faire prendre par la Gestapo ou même par l'Abwehr - le service du renseignement et du contre-espionnage de l'état-major allemand - signerait leur arrêt de mort.

Comme je l'ai mentionné au début, nous allons vivre avec nos recrues, au coeur de la guerre, dans le coeur des combattants. Ce côté-là de la guerre est finalement le plus représentatif! Les hommes que nous côtoyons ne seront de toute évidence plus jamais les mêmes; traumatisme, impression de ne plus être des Hommes pour certains, impression de n'avoir réellement existé que par la guerre, pour d'autres. Joël Dicker nous présente plusieurs personnages qui vont être confrontés à la mort, la torture - reçue mais aussi exécutée -, et qui vont réagir chacun à leur manière, à la manière dictée par leur corps et leur esprit. Mais ce qui va être assez similaire pour chacun, c'est le fait de ne plus vraiment être des Hommes.

Une phrase du roman résume assez bien la situation, et je vous laisserai avec celle-ci:

"... Les coups ne sont que des coups; ils font mal, un peu, beaucoup, puis la douleur s'estompe. Pareil pour la mort; la mort, ce n'est que la mort. Mais vivre en Homme parmi les hommes, c'était un défi de chaque jour..."

Bonne lecture.
Lien : http://passion-romans.over-b..
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Pour faire suite au retrait et à l'embarquement à Dunkerque des troupes britanniques en juin 1940 sous la protection et la résistance héroïque des troupes françaises (voir le film de Verneuil week-end à Zuydcoote), Winston Churchill imagine la création d'un service qui se chargerait de former de jeunes recrues de tous les pays occupés, les entrainerait, les formerait, tout cela dans le secret le plus absolu. Leur mission : retourner, une fois opérationnels, dans leur pays d'origine afin d'organiser, dans les réseaux de résistance, la mise en place de structures de renseignements, d'orchestrer les méthodes de sabotages, les attentats.

Ce service occulte, issue des services secrets britanniques, s'intitule SPECIAL OPERATIONS EXECUTIVE.

Joël Dicker crée une fiction historique autour de ce service et nous permet de pénétrer le SOE et surtout, de rendre hommage à toutes ces jeunes femmes et tous ces jeunes hommes, ils ont 19/20 ans, qui n'ont écouté que leur courage malgré la peur, l'angoisse, les doutes, la difficulté de l'entraînement, la solitude. Parce que ces jeunes, c'est Monsieur et Madame Tout le monde, des anonymes, ce que cherche à bien nous démontrer l'auteur. Ils n'ont rien de plus que vous, que moi, si ce n'est une structure mentale solide mais au péril de leur vie, porté par quelque chose qui les dépasse, ils vont tout quitter pour aller au bout de leur mission.

La partie romancée s'attache principalement à Paul-Emile, dit Pal, qui va quitter son père en le laissant seul à Paris, un sentiment de culpabilité ne le quittera plus. Et c'est autour de Pal, recruté par les services britanniques, que les liens d'amitié vont être évoqués. Il y est question d'amour filial, d'amitié mais aussi d'amour suite à sa rencontre avec Laura. La plume de Joël Dicker sait nous faire pénétrer le coeur de ces hommes et de ces femmes avec leurs différences, leurs forces et leurs faiblesses : c'est cette humanité qui nous touche.

Ce roman est composé de quatre parties. La première nous permet de faire connaissance avec tous les protagonistes et les camps d'entraînement, la seconde partie, c'est le terrain et les missions, mais c'est surtout les deux dernières parties qui lui donnent tout son sens.

C'est le premier livre écrit par Joël Dicker et ce à l'âge de 24 ans. Qui dit fiction historique demande des recherches, de la documentation et de l'imagination. Alors Chapeau car j'ai passé un excellent moment en votre compagnie Monsieur Dicker.
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Cette histoire est une histoire de fraternité, de courage, de dévotion. C'est l'histoire d'un groupe d'individus, français et britanniques, qui vont être formés au sein du SOE, le Special Operations Executive, pour devenir des agents secrets britanniques durant la seconde guerre mondiale. Leurs missions les amèneront pour la plupart à mener des opérations sur le sol français.

Cette histoire c'est également le récit de leur formation, de leur évolution en tant qu'individus forcés de se trouver une place dans le monde déchiré qui est le leur à cette période. Au fur et à mesure qu'ils se transforment en agents britanniques, ils en apprennent également davantage sur les uns et les autres, mais également sur eux-mêmes. D'ailleurs, c'est tout le coeur de ce roman. Il ne s'agit pas ici de se focaliser sur leurs opérations, leurs exploits durant la guerre, mais bien sur leurs personnalités, leurs sentiments, leurs liens qui se forgent et s'endurcissent avec le temps.

Ainsi, ce roman n'est pas vraiment un roman d'action, ou d'espionnage, c'est un roman psychologique. Dans ce récit, l'important n'est pas vraiment la guerre, l'important est plutôt comment ces gens ont été changés par elle et par les actions d'autres personnages dans ce contexte.

L'écriture de Joël Dicker est encore une fois une lance de mots envoyée en plein coeur. Si l'on passe à côté de la dimension psychologique de ce roman, alors on passe à côté du roman, car on ne comprendra pas l'intention. Ce n'est qu'après la deuxième partie du roman que j'ai compris cela. Malheureusement je ne m'étais pas plongée dans ce roman avec la bonne idée de ce qui allait m'y attendre, du coup je me suis ennuyée parfois. Impatientée, souvent. J'avais l'impression que le récit n'avançait pas car je me focalisais sur l'action alors que ce n'était pas elle le coeur de l'histoire.

Quand on lit ce roman, il faut être attentifs aux mots et aux personnages qui sont d'une richesse rare. Il faut essayer de comprendre chacun d'eux. Il ne faut pas suivre ce qu'ils font, il faut suivre le pourquoi de leurs actions. C'est ce qui donne tout le sens à ce récit.

Je pense que la quatrième de couverture ne rend pas justice à ce roman car elle ne nous emmène pas dans la bonne direction pour appréhender ce roman. Cette attente que j'avais, ce besoin d'action, qui n'ont jamais été satisfaits, ce sont eux qui m'ont empêcher de pleinement savourer cette lecture je pense.

Malgré cela, c'est un roman que je conseille car il est puissant. Mais il ne faut pas le lire comme un roman d'action ou un roman de guerre. Il faut le lire comme un roman psychologique. Et alors là, je pense que c'est le coup de coeur, ça n'aura pas été mon cas.
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Un groupe de jeunes français enrôlé dans les services secrets britanniques en pleine deuxième guerre mondiale. Une histoire de guerre, oui, mais une histoire d'amitié, d'amour et de fraternité avant tout. Sans faire de surenchères, l'auteur se focalise sur l'humain plus que sur le contexte. A partir de forts personnages, une belle panoplie d'émotions s'offre au lecteur. Joie, tristesse, mélancolie font de ce récit un véritable plaisir de lecture.
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"...ils avaient appris à tuer avec leurs mains, à égorger en silence, à mitrailler, à fusiller, à poser des bombes et à faire exploser des des bâtiments, des trains, des convois de soldats."
"Ils", ce sont Frank, Grenouille, Gros, Key, Faron, Slaz-le-porc, Prunier, Chou-Fleur, Laura, Grand Didier, Max, Claude, et d'autres encore des hommes, des femmes de l'ombre qui s'opposent par tous moyens à l'armée allemande, qui savent que leur capture signifierait pour eux, la torture, les coups, puis enfin le peloton.
Ils ont été recrutés pour mener des actions derrière les lignes de l'ennemi, pour saboter des équipements, des lignes de chemin de fer, et également pour se fondre dans la population et rapporter des renseignements.
Pour cela, ils, qu'ils soient hommes ou femmes, tous volontaires, ont subi des entrainements spéciaux, identiques, pour les hommes comme pour les femmes. Certains voulaient par cet engagement, par ces risques, donner un sens à leur vie...certains étaient des têtes brûlées, d'autres au contraire étaient plus rêveurs, poètes presque.
Ils sont tous appris à se taire, à se fondre dans la vie...ils ont du mourir sous la torture sans jamais rien dévoiler de leurs engagements de leur amitiés. Certains ont craqué, et ont entraîné des camarades dans leur chute, d'autres sont morts dans leurs cris de douleur sans rien dévoiler....d'autres ont craqué face à la douleur... D'autres ont trahi. Simplement trahi.
Ils étaient tous membres du SOE - Spécial Operations Executive -membres d'un Service secret de l'armée britannique voulu par Winston Churchill. Leur mission était à la fois simple et dangereuse. Il leur fallait, en faisant des navettes entre France et Angleterre, accompagner  les mouvements de résistance,  les former, les structurer dans les pays occupée par l'Allemagne,  dans tous les pays en guerre, rapporter des renseignements...et éliminer des comabattants.
Ils agissaient seuls, en ignorant tout des missions de leurs camarades, de leurs amis...seuls sans possibilités de joindre leurs responsables resté en Angleterre
Il devaient se rapprocher des divers mouvements de résistance,  mettre en place des actions de sabotage, de renseignement, de parachutage d'hommes ou d'armes...etc.
Parce qu'ils intervenaient dans leurs pays d'origine, ils en parlaient la langue, pouvant ainsi se fondre dans la masse, en éveillant le moins possible de soupçons
Ils n'en demeuraient pas moins des hommes et des femmes avec leurs sensibilités, des hommes et des femmes avec leur forces mais aussi leur faiblesses, des hommes et des femmes pouvant  s'aimer, se comporter en héros voire trahir sous les coups....trahir leurs engagements, mais aussi leurs camarades, ceux qui les ont accompagné dans leur formation. Combattre...oui, mais aussi s'aimer, faire une rencontre qui changera leur vie, qui leur fera connaître ou appréhender le perte de l'être cher
Certains sont morts sans rien dévoiler, mais d'autres, retournés par les services allemands, ont trahi leurs camarades.
Roman fondé sur des faits historiques, roman d'amour et roman de guerre..roman sur les formes et faiblesses de la nature humaine.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Il s'agit du premier roman du suisse Joël Dicker, paru donc avant le roman « La vérité sur l'affaire Harry Quebert ».
J'avais beaucoup apprécié le roman sur « l'affaire », ravi de lire un jeune auteur francophone de qualité.
Ce livre aborde un sujet qui m'intéresse beaucoup, à savoir l'histoire de la seconde guerre mondiale.
J'ai donc trouvé ce roman encore meilleure que le second qu'il a écrit. Je trouve qu'il y a ici encore plus de recherche sur la psychologie des personnages.
Il y a une vraie recherche sur un aspect métaphysique de la guerre. Quels individus devient on après avoir tué nos semblables ?Même dans des circonstances aussi exceptionnelles qu'un conflit armé, peut-on tuer sans ressentir de la culpabilité, un malaise, un mal être ?La guerre n'est pas un jeux et tué n'est jamais un acte banal dénué d'impact, malgré ce que la majorité des jeux vidéo ultra violent peuvent laisser penser.
L'auteur aborde également de manière très adroite le thème de l'après. Que fait –on après la guerre ? Comment peut-on se reconstruire et exister après ?des jeunes gens sont devenus des adultes pendant le conflit, ils ont appris à se battre, à penser, à être des soldats. Mais quand le conflit prend fin, comment retrouve-t-on une vie quand on a sans cesse des « fantômes » a côtoyés ?
Pour un premier roman, c'est vraiment très bon. Comme quoi le talent n'attend pas le nombre d'années.
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Une belle histoire qui permet de nous faire comprendre les dessous des services secrets britanniques durant la seconde guerre mondiale.
Les personnages sont attachants et déchirants.
La relation des pères-fils mise en avant tout le long du roman donne une autre dimension à la guerre et nous ressentons tout l'amour et la détresse des personnes qui ont vécu la perte d'un enfant et/ou d'un père durant cette période !

Joël Dicker a encore tapé fort avec ce roman historique.
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Le Livre des Baltimore est mon roman préféré, et La Vérité sur l'affaire Harry Quebert fait sûrement partie de mon top 10 également. Et malgré ça, je me suis rendu compte récemment que je n'avais pas lu le tout premier roman de Joël Dicker, intitulé Les derniers jours de nos pères. Je viens de le terminer, et il faut avouer que je ne m'attendais pas du tout à ça ! Je me demande ce qui a poussé l'auteur à écrire un livre sur ce thème en particulier. Seulement 2 ans plus tard, il écrivait La Vérité sur l'affaire Harry Québert, dans un style et à une époque totalement différents. Avant de le lire, je ne m'étais volontairement pas trop renseigné, j'avais à peine survolé le résumé, je voulais me laisser surprendre. Je m'étais dit, c'est un Joël Dicker, je vais forcément apprécier. Alors, oui, j'ai adoré, mais j'ai aussi été très étonné.

Les derniers jours de nos pères, c'est l'histoire d'un groupe d'agents des services secrets anglais chargé de mener des opérations sur le sol français pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce n'est pas une énième romance se déroulant pendant cette guerre comme on en trouve à la pelle, non, c'est une histoire construite d'une façon bien spécifique et très détaillée. Celle-ci se découpe en plusieurs parties.

La première porte sur le cycle de formation des agents dans différentes écoles d'Angleterre : ce n'est clairement pas ma partie préférée ; certes, elle permet de découvrir les personnages et de comprendre les difficiles conditions de travail des agents, mais on a l'impression de se retrouver dans un livre d'histoire du lycée avec beaucoup d'explications sur toutes les techniques de guerre, de combat, d'espionnage, etc. J'ai trouvé que cela manquait d'un quelque chose pour être moins technique. Les personnages principaux nous sont présentés, Pal, Claude, Stanislas, Laura, Faron, Gros, Aimé, … mais à ce moment-là de l'histoire j'ai encore du mal à m'attacher à eux, ils me semblent très distants.

Dans les parties suivantes, les agents partent en mission et l'intrigue commence enfin à se mettre en place, avec également l'arrivée de nouveaux personnages. Un peu lassé par la première partie, j'ai été happé par l'histoire à partir de ce moment-là. Les personnages se développent, on découvre les particularités de chacun. Gros, surnom de guerre d'Alain, m'a particulièrement captivé. Tous ont des caractères et une façon d'aborder la guerre bien différents. Il ne faut pas oublier de parler d'un personnage important, à la fois très présent et très absent dans l'histoire : le père de Pal, ou devrais-je dire le père « tout court ». Il reste mystérieux avec un caractère peu développé. Présent de façon récurrente tout au long du livre, il brille par sa naïveté et semble être une représentation de tous les parents dont l'enfant est parti à la guerre.

Je ne m'appesantirai pas sur les rebondissements de l'histoire ici pour ne rien révéler, mais malgré tout, ils restent assez prévisibles. Je ne pense pas que ce soit ça le plus important. Joël Dicker dépeint avec brio les relations humaines en temps de guerre, et plus particulièrement les relations père-fils. Au-delà du quotidien des soldats et agents, il nous transmet ici leurs pensées et la façon dont la guerre influence leur esprit et leur représentation de l'humanité. On ne saura jamais comment on aurait réagi à leur place dans les mêmes situations, mais on entrevoit ici quelques possibilités. Et c'est tout ceci que l'auteur veut faire passer, l'émotion, le ressenti, l'importance des autres, et la vitesse à laquelle tout peut changer. Je recommande la lecture de ce roman, mais attention, l'expérience est totalement différente des autres Joël Dicker.
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"Les derniers jours de nos pères" est le premier livre de Joël Dicker. Il est très différent de ceux qui ont suivi, même si on y retrouve quand même le même idéal amoureux un peu cul-cul.
L'action commence en Angleterre, où un groupe d'individus assez différents se trouve réuni pour une raison tenue secrète : la création du SOE, les services secrets britanniques imaginés par Churchill. On suit la formation de ces jeunes agents, engagés pour des raisons différentes, mais tous menés par le même idéal : faire en sorte que les Hommes restent des Hommes, et que cette terrible guerre prenne fin. Mais une fois en opération avec la Résistance française, ils vont être confrontés aux difficultés du terrain, ainsi qu'à de multiples tentations...
Malgré son sujet grave, j'ai trouvé ce livre d'espionnage très doux, mettant en avant la tendresse des rapports humains pour contrecarrer la noirceur du monde, et malheureusement aussi pour devenir vulnérable. Même si on n'est pas dans un page-turner le suspense est bien là, par petites touches, quelques fois insoutenable. Bref, un bien beau premier roman plein de nostalgie et d'humanité.
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Qu'aurions-nous fait durant cette période trouble ? Nous serions-nous engagés comme ces hommes vers l'inconnu ? Aurions-nous cédés pour survivre ? Adolescente je me suis souvent interrogée à ce propos, et je n'ai toujours pas de réponse, mais une certitude ils n'étaient que des hommes, avec leur courage et leurs faiblesses.

J'ai vraiment apprécié ce livre qui a mon sens pose une question essentielle : quid des familles laissées dernière soi au moment de l'engagement dans la résistance ? Peut-on réellement faire table rase, oublier son père, sa mère ? Partir sans se retourner, jamais ?

Pal est un jeune homme de 22 ans qui décide de s'engager outre-manche parce qu'il n'accepte pas la défaite de juin 1940. Se rend-t-il compte à cet instant de ce à quoi il devra renoncer ? Les épreuves à traverser ? Les choix difficiles, impossibles qui l'attendent ? Mais c'est aussi un éloge de la loyauté, de la droiture et de l'amitié.

Dickers réussi dans livre à aborder toutes ces questions. Son récit est entraînant, bien construit, agréablement écrit.

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