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Une nouvelle découverte littéraire pour moi, quand j'ai appris la disparition de Jean-Paul Didierlaurent, j'ai voulu lire une de ses oeuvres pour lui rendre hommage.

C'est un auteur que je voulais lire depuis longtemps, Malamute m'a emporté dans une histoire glaçante et incroyable, la cause est toujours l'esprit tordu et malsaine de l'âme humaine.

Un vieux bougon du nom de Germain vit seul dans sa maison isolée à coté du village de Voljoux au coeur des Vosges. Il tombe régulièrement en descendant dans sa cave qui regorge de secrets et où il pratique sa passion la dendrochronologie, la science qui permet d'étudier les arbres en lisant les cercles au centre de leurs tranches. Sa fille lui donne un ultimatum, la maison de retraite où la compagnie de son neveu Basile pilote de dameuse.

L'arrivée d'Emmanuelle Radot va chambouller la vie de l'ancien et faire remonter en lui des souvenirs douloureux.

Nouvellement affectés dans le domaine skiable les deux jeunes vont rapidement tisser des liens qui leur permettront de faire face à ce qui les attend.

À l'époque où le couple Radovik et leurs quatre magnifiques Malamutes viennent s'installer dans leur nouvelle maison, les habitants du village n'avaient que de la haine et du mépris envers ces immigrés slovaques différents, qu'ils nommèrent les Russkoffs. C'est en lisant leur histoire que j'ai ressenti beaucoup d'émotions d'injustice, de la rage et du dégout.

Leurs rêves et leurs projets seront définitivement enterrés tout comme leurs raisons de vivre, le début d'une véritable descente aux enfers.

Des moments du passé aux moments présents l'auteur m'a emporté dans un roman qui prend aux tripes, des moments de lecture qui glacent le sang.

J'ai adoré ce livre qui est une grosse bouffée d'oxygène grace à ses décors enneigés jusqu'à la sensation d'étouffement dû à la tempête qui affronte Germain.

Je vous conseille vivement de le lire ce roman magnifique.


Lien : https://sabineremy.blogspot...
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C'est parce que j'avais apprécié "Le liseur du 6h27" que je n'ai pas hésité à emprunter "Malamute" ce mois-ci en le voyant à la bibliothèque.

Je viens une nouvelle fois de passer un agréable moment. D'autant plus que j'apprécie particulièrement quand la nature a une part entière dans l'histoire. Ici, nous sommes dans les Vosges, petite zone touristique dont les montagnes et leurs neiges attirent les skieurs tout en sachant rester isolée.

Une tempête de neige sévit en même temps que des secrets de famille refont surface. Et au milieu de tout ça, Germain, Basile et Emmanuelle, trois personnages énigmatiques, sont plus ou moins forcés de vivre ensemble. de cette cohabitation, en résultent pour le lecteur des révélations intrigantes, un certain mystère, un froid glaçant, mais aussi une certaine harmonie entre les personnages et leurs sentiments, leurs doutes, leurs questionnements. Et puis il y a la Bête. La cave aux bois. Et les malamutes.

Tout est joliment bien écrit et décrit, d'une manière aussi douce et légère que puissante et bien construite, sans noirceur ni violence malgré le contexte dans lequel est contée l'histoire.

En terminant un livre, il m'arrive souvent de farfouiller dans la biographie et la bibliographie de l'auteur. Et c'est ainsi que j'apprends tout juste le décès de Jean-Paul Didierlaurent, survenu le 5 décembre dernier... Une jolie plume s'est envolée...
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Ce petit roman emmène ses lecteurs dans les forêts vosgiennes, vers un village imaginaire avec ses 45 pistes de ski, royaume des dameuses qui m'ont semblé être quasiment les héroïnes de ce livre.

L'écriture est légère, donne quelques belles descriptions de la nature hivernale, des arbres, des chutes de neige, du travail du bois et installe un huis clos relationnel entre trois personnages, tous porteurs des stigmates d'un passé douloureux.

C'est là que le scénario s'enlise dans la neige, mêlant histoire d'amour, de désir inassouvi, de bêtise humaine exacerbée dans ces villages ruraux méfiants de l'étranger, du différent, avec un lot de clichés que j'ai peu appréciés, jusqu'à celui du curé congolais, noir paumé dans tout ce blanc.

Mes passages préférés ont été ceux du journal de la jeune slovaque qui vécut près du village, près de quarante années plus tôt, dont le texte vient en alternance avec l'époque actuelle située en 2015. Ses désirs de vie et ses illusions détruites sont dépeints avec une certaine émotion qui peut atteindre le cuir des lecteurs les plus rudes.

La personnalité du vieux Germain, plutôt séduisante au début, se dilue peu à peu dans la neige, et, ses dernières actions, aussi aléatoires qu'inutiles, amènent le lecteur à s'en détacher pour se fondre finalement dans cette ambiance neigeuse et au coeur des profondes forêts vosgiennes qui seront pour moi la mémoire essentielle de Malamute.
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autant j'avais trouvé le liseur du 6h27 et surtout la Fissure comme sortant de l'ordinaire, avec une dimension surréaliste, autant Malamute m'a déçu car trop "cousu de fil blanc" avec néanmoins l'engloutissement localisé sous la neige qui est une vraie trouvaille
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Acte I : entrée en scène de Germain, 84 ans, veuf, toute sa tête ( quoique ) mais en perte d'autonomie physique. Il a une passion pour les arbres.
Acte 2 : entrée en scène de Basile, jeune homme dans la force de l'âge, qui passe huit mois à fouailler la terre et quatre mois à brasser de la neige. Il a une passion pour les engins de chantier.
Acte 3 : rencontre de ces deux extrêmes. Ils vont devoir cohabiter dans la ferme de Germain. En a décidé ainsi Françoise, fille d'icelui.
Acte 4 : entrée en scène d'Emmanuelle, célibataire sans enfant, venue elle aussi brasser de la neige. Elle manie l'énorme dameuse , la PistenBully 600, avec dextérité.
En incrustation, le journal intime de Pavlina Radovic, datant des années 1970.
Chacun de ces personnages cache un mystère, un secret, une fêlure, une souffrance.
Ils vont devoir s'apprivoiser, se supporter, se comprendre.
La nature est un personnage à part entière qui a façonné paysages, humains, animaux. Elle est omniprésente, magnifique, dangereuse, poétique, mystérieuse.
Un beau voyage, de belles rencontres grâce à l'écriture lumineuse de Jean-Paul Didierlaurent que je remercie pour ce moment hors du temps.
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J'ai beaucoup apprécié ce nouveau roman de l'auteur.
Avec lui c'est l'assurance de plonger dans une atmosphère et dans un récit très singulier et original.
Ici, un presque huit clos dans le froid glacial .

Une fois de plus, je n'ai pas été déçue.
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1976, Paulina Radovic s'installe à Voljoux avec son mari Dragan et leur quatre malamutes afin de réaliser le rêve de celui-ci devenir musher. Paulina va se lier avec sa voisine Clothilde, la femme de Germain homme taiseux et rustre. Les années ont passé et la maison des Ruskoffs comme on les appelait est restée longtemps vide jusqu'à l'arrivée d'Emmanuelle. Cela va raviver les souvenirs du vieil homme qui vit comme un ermite depuis le décès de son épouse mais sa fille s'inquiétant pour lui, il va accepter d'héberger Basile un neveu éloigné plutôt que d'aller en EPHAD. Comme Emmanuelle, Basile est dameur dans la station et tous les deux ont leur faille, leur secret… Après un début de saison où la neige manque, elle va finir par apparaitre comme par magie après une procession pour ne plus disparaitre au point d'isoler tout le village et d'exacerber les inquiétudes. 

L'histoire de Paulina nous la découvrons en parallèle grâce à des extraits de son journal, ses espoirs, ses difficultés, elle nous confie sa vie. L'alternance des époques et du style, donne du rythme à la lecture d'autant que la plume est vraiment fluide et agréable. Les personnages sont intenses et vrais, ils m'ont beaucoup touché. le mystère entourant le départ de Paulina et Dragan nous tient en haleine jusqu'à la révélation finale. Un roman d'ambiance qui vous embarque du début à la fin, j'ai été totalement happée par ma lecture. 

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman plein de tension et dont les personnages m'ont vraiment plu. Quant au final, il donne sens à l'histoire et malgré le drame avoir l'ensemble des points de vue nous démontre que tout n'est pas toujours tout noir ou tout blanc. J'espère pouvoir découvrir les autres romans de l'auteur! 
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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1976, Pavlina s'installe avec Dragan un ancien légionnaire et leurs chiens malamutes à la Voljoux un village des Vosges dans une ferme posée au milieu des près. Ils ont fui l'usine qui vous mange littéralement, une envie d'aller voir ailleurs. Ils ont le projet de proposer des balades en chiens de traîneau aux touristes pendant la saison d'hiver.

2015, Germain est un octogénaire acariâtre, un taiseux, un vieux bouc qui commence à être gâteux, depuis la mort de sa femme, sa fille a décidé de régenter sa vie. Pour éviter le placement en EPHAD, il accepte à contrecoeur de cohabiter avec Basile, un petit neveu qui conduit une dameuse pendant la saison. L'arrivée de la belle Emmanuelle dans l'équipe de dameurs, une brebis égarée au milieu des loups, va susciter des jalousies et bien des questions.

Des secrets bien gardés, un vieil homme bougon et de la neige, beaucoup de neige. L'auteur brosse merveilleusement l'ambiance oppressante dans un huis clos montagnard avec une écriture fluide et des personnages forts. le récit de ce village coupé du monde par une tempête de neige alterne avec des extraits d'un journal, écrit quarante ans plus tôt par une jeune femme slovaque, qui fait remonter un passé douloureux. Si le lecteur comprend bien qu'à quarante ans de distance, les deux histoires sont liées, Jean-Paul DidierLaurent réussit à nous emporter dans de ce roman d'atmosphère.

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Une vieille montagne, le début de la saison hivernale. Basile revient sur ses terres pour faire la saison comme dameur à la station de ski. Hébergé par un des vieux barbons bougons de la famille, il doit également faire face à ses démons intérieurs alors qu'une jeune femme venue de nulle part s'installe dans la ferme voisine dite des Russoks.
Tandis que tout le village attend l'arrivée de l'or blanc et que Basile tente d'apprivoiser son grand-oncle. Des souvenirs enfouis remontent à la surface : un couple venu de l'Est tente d'introduire les courses de traîneaux tirés par des Malamutes, un loup rode et décime les troupeaux, la haine ancestrale de l'étranger et de la nouveauté. Et puis un jour, après une procession d'intercession, la neige se met à tomber. Elle tombe chaque jour un peu plus longtemps, chaque jour un peu plus épaisse, comme un piège qui se referme … ou comme une malédiction.
Huis clos tout en tensions, roman d'atmosphère combinant des haines familiales cuites et recuites à une intrigue frisant avec le fantastique, sans oublier l'indispensable touche de romance, « Malamute » transcende avec talent (presque) tous les genres littéraires. Jean-Paul Didierlaurent réussit le tour de force de composer une histoire terriblement oppressante avec une grande fluidité d'écriture.
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Germain Grosdemange, veuf peu sociable vivant dans une ferme isolée des Vosges, se voit contraint d'accepter sur ordre de sa fille unique la présence de quelqu'un à ses côtés pour passer l'hiver. Ce chaperon imposé, c'est Basile, un lointain neveu, conducteur d'engin de damage pour les pistes de skis de la région. Entre le jeune et le vieux, la relation s'avère problématique. Germain vit hanté par ses souvenirs, comme Basile, qui a causé involontairement la mort d'une enfant quelques années plus tôt au volant de sa machine. Alors que la neige s'annonce particulièrement redoutable, Emmanuelle, une nouvelle venue dans l'équipe fait sensation, en sachant piloter mieux que quiconque la nouvelle dameuse. Cette jeune femme habite la ferme juste à côté de celle de Germain, celle de ses parents éleveurs de Malamute obligés de quitter la région bien des années plus tôt après une série de morts d'animaux d'élevage. Alors que la tempête fait rage et paralyse complètement le village, le passé semble vouloir ressurgir chez le vieil homme…
Difficile parfois de savoir précisément ce qui peut attirer dans un roman. Ce n'était pas l'auteur, que je n'avais jamais lu, pas le résumé en page 4, volontairement (?) quasi-inexistant. Peut-être la couverture, et le titre suffisamment mystérieux pour qu'on s'y arrête? En tout cas, Malamute m'a attiré dès que j'ai posé mes yeux sur lui, et ne se sont levés qu'une fois le dernier mot lu. Ne cherchez pas ici d'horreur, de thriller, de polar, ce n'est pas le sujet. Jean-Paul Didierlaurent nous livre un drame campagnard dont on sent poindre l'issue tragique dès les premières pages, mais dont l'écriture soignée en distille savamment les éléments peu à peu, comme figés sous cette couche de neige. Il y a du Clavel dans ce récit, à la façon dont l'auteur jurassien savait traduire sur papier les aléas de la vie du terroir. Un récit dominé ici par deux personnages, Germain tout d'abord, le vieux marginal collectionneur de tranches de bois, notant soigneusement chaque période où la « bête » doit se manifester, et Emmanuelle, fille mal aimée du couple voisin, les « russkoffs » accusés de tous les maux et qui veut comprendre ce qui a pu se produire. A travers le journal intime de sa mère, on devine que le passé de l'un va télescoper l'avenir de l'autre.
Je remercie les éditions Au Diable Vauvert pour leur confiance.
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