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Le vieux Germain vit seul dans une ferme au coeur des Vosges. A 80 ans passés, il commence à être mal en point mais refuse d'aller en EPHAD, si bien que sa fille lui impose de passer l'hiver avec Basile, son neveu qui vient faire sa saison de conducteur d'engin de damage dans la station voisine. L'équipe d'ouvriers est rejointe par Emmanuelle, une jeune femme solitaire qui conduit les engins des neiges mieux que tous ses collègues masculins. Elle s'est installée dans la ferme voisine où quarante ans plus tôt vivaient ses parents venus de Slovaquie pour y élever une meute de chiens de traîneaux. Tandis qu'Emmanuelle et Basile sympathisent, le village est isolé par une terrible tempête de neige qui, de jours en semaines puis en mois, semble ne pas vouloir s'achever. Alors l'ombre des malamutes ressurgit dans la petite communauté coupée du monde…

La neige tant désirée s'amoncelle jusqu'à dépasser le premier étage des maisons et que les touristes fuient la station, le ciel reste uniformément gris et les ouvriers de la station se retrouvent au chômage technique. Dans cette ambiance crépusculaire se révèlent les traumatismes des uns et des autres, Basile qui ne parvient pas à oublier l'accident de dameuse qui a coûté la vie à une petite fille, Germain qui n'est bien que dans la compagnie des arbres centenaires dont il conserve précieusement des tranches dans la sylvathèque qu'il a installée dans sa cave, tandis que se révèle le passé dramatique des parents d'Emmanuelle et que surgit le spectre de la Bête, accusée de dévorer des moutons. le récit habilement construit est servi par une atmosphère angoissante à souhait, dans un endroit reculé où les superstitions et la peur de l'étranger sont encore prégnantes.

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Dans une station de montagne des Vosges, la Voljoux, Germain, un vieil homme bougon et solitaire vieillit à l'écart de la civilisation qu'il ne côtoie plus guère. Sa fille, une parisienne embourgeoisée n'a qu'une idée en tête, le faire prendre en charge dans une maison médicalisée. C'est donc contraint et forcé qu'il va accepter de cohabiter avec un petit neveu nouvellement employé par la station pour y effectuer le damage des pistes, un deal que sa fille a organisé pour le mettre sous surveillance. C'est aussi le moment que choisit une jeune femme pour réinvestir en voisine toute proche la ferme abandonnée depuis des années de ses parents, des émigrés slovaques repartis vivre en ville.
Après une période chaude qui met tout le monde au chômage technique, une perturbation climatique provoque une phénoménale et interminable chute de neige. C'est le début d'un véritable chaos tant dans le quotidien des habitants que dans celui des trois protagonistes de cette histoire.
JP Didierlaurent mêle adroitement le style roman « de terroir » où la nature omniprésente sert d'écrin à une dystopie climato-fantastique bien troussée, faisant remonter à la surface par le biais d'un journal intime, les bribes d'un passé pas très glorieux.
C'est bien écrit, bien construit, distrayant, drôle parfois, sombre et tragique aussi. de nombreux thème y sont abordés, du dérèglement climatique, au racisme en passant par la pénurie des vocations de curé, la vieillesse, les remords, et la rédemption.
Voilà un roman qui se lit avec grand intérêt et beaucoup de plaisir, presqu'autant que le Liseur du 6h27 que j'avais adoré, un roman sans prétention, mais finalement plein de finesse et de profondeur, un peu dans la veine des Martin-Lugand, mais en bien mieux.
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Un roman sous forme de huis clos montagnard. J'ai lu cette histoire d'une traite, l'intrigue est bien menée, l'atmosphère pesante, la construction avec deux histoires en parallèle est bien réussie, les personnages sont forts et lestyle fluide. Un petit bémol : la première partie m'a semblé un peu longue


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Alors que les dameurs s'organisent pour préparer les pistes de ski dans la station de la Voljoux, dès la première neige tombée, nous, c'est une piste bien noire que l'auteur nous propose de dévaler en nous entraînant dans un huis-clos glaçant, à la limite de l'apocalypse, et dont l'atmosphère se densifie au fur et à mesure du récit, pour devenir carrément oppressante.
Une piste noire, imprégnée de secrets et de rêves avortés, éclairée par un amour naissant, saupoudrée de fantastique et recouverte de vives émotions.

Un vent de fraîcheur glacial souffle sur les protagonistes. Parmi eux, Germain Grosdemange, un vieil homme, adepte de dendrochronologie (je ne connaissais pas ce terme ;-), bougon, tiraillé par son passé qui vit seul depuis le décès de sa femme et qui est loin de mener la vie saine que lui recommande ardemment sa fille unique Françoise.

« Germain lisait les arbres de la même manière que d'autres lisent les livres, passant d'un cerne à un autre comme on tourne des pages, sans autre prétention que celle d'interroger les géants sur la marche du temps, à la recherche d'une certaine logique dans ces successions concentriques. L'arbre du jour présentait soixante-quatre cernes. Après un rapide calcul, l'octogénaire inscrivit sur le registre l'année où l'arbrisseau était sorti de terre: 1951. Une rapide consultation de l'encyclopédie chronologique lui apprit que le hêtre qu'il avait sous les veux avait pointé ses premières feuilles l'année de la mort de Pétain. »

Heureusement, Basile, son petit neveu, un doux, fougueux et jeune rêveur, dameur sur la station, accepte de venir vivre chez lui le temps de la saison hivernale, l'esprit pourtant encore bien tourmenté par un accident survenu deux années auparavant. Et l'arrivée d'une nouvelle voisine, Emmanuelle, une jeune femme qui n'évolue pas par hasard dans un milieu d'hommes, va chambouler le quotidien de ces deux hommes et réveiller certains démons.
Se glissent, ponctuellement, dans ce présent admirablement bien conté, les pages d'un journal intime vielles de trente ans ; avec elles, remonte la part d'ombres des habitants de ce village.

Un grand merci à la masse critique privilégiée de Babelio et aux éditions Au Diable Vauvert pour ce beau moment de lecture. Une lecture extrêmement fluide, idéale pour rafraîchir les journées estivales !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Le commentaire de Cathy :

Dès que j'ai vu cette couverture et sachant que ce roman était signé Jean-Paul Didierlaurent, il ne m'en fallait pas plus pour avoir envie de lire cette nouvelle histoire que l'auteur nous propose.
Ce récit nous fait rencontrer Germain Grosdemange, un vieil homme solitaire, qui vit seul dans sa maison depuis que sa femme est décédée, dans une petite station de ski des Vosges.
Sa fille Françoise ne supporte plus de voir son père vivre isolé, elle va lui proposer un deal, accepter de loger un parent éloigné pendant la saison d'hiver ou il n'aura d'autres choix que d'aller en epad.
La rencontre avec Basile, son colocataire, et Emanuelle, sa nouvelle voisine, vont faire resurgir des souvenirs douloureux à l'octogénaire.
Ce roman, je ne l'ai pas simplement lu, je l'ai dévoré, je me suis laissé embarquer par l'ambiance huis clos que l'auteur à créer.
J'ai eu la sensation d'être auprès de ses personnages au coeur du massif vosgien, des personnages soient dits en passant auxquels je me suis beaucoup attachée.
J'ai eu plaisir de découvrir, entre certains chapitres, le contenu d'un journal intime écrit plusieurs décennies en arrière, cela m'a permis d'encore mieux m'immerger dans cette histoire.
J'ai passé un excellent moment de lecture grâce à la plume et à l'imagination débordante de l'auteur.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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J'ai eu le plaisir de recevoir ce roman de la part de lecteurs.com et ce fut une belle surprise ! Je connaissais bien sûr l'auteur de nom mais je n'ai jamais lu le liseur de 6h27, ni aucun autre de ces livres. Ce fut donc une totale découverte de son univers avec ce Malamute.

L'oeil est directement attiré par la couverture très réussie en accord totale avec l'ambiance du roman hivernale (si on prend la peine de retirer le bandeau orange de l'éditeur !). Il prend place dans un petit village d'altitude des Vosges, La Voljoux. Dans cette petite station de ski habite Germain, un vieil homme montagnard un peu bourru qui veut à tout prix rester dans sa maison et vivre sa passion des arbres tranquillement alors que sa fille s'inquiète et lui impose un jeune colocataire afin de veiller sur lui. Ce dernier, Basile, passe chaque hiver à la Voljoux en tant que dameur saisonnier. Cette colocation est pour lui l'occasion de s'épargner le loyer de sa location habituel mais ne se doute pas du caractère du vieil homme. En parallèle de ce récit contemporain, le roman est entrecoupé d'extraits du journal de Pavlina Radovic arrivée à La Voljoux en 1976 avec son mari et leurs malamutes en provenance de la Slovaquie. le lecteur se doute qu'il existe un lien entre ces deux histoires mais va comprendre au fur et à mesure comment les personnages sont liés entre eux dans ce huis-clos montagnard.

Le récit est très bien construit, la lecture est fluide sans manque de rythme grâce à des chapitres courts. L'auteur a un style simple mais efficace et nous embarque dans son histoire grâce à des personnages attachants. La relation entre Germain et Basile évolue tout au long du roman en faisant sourire le lecteur de nombreuses fois tandis que Basile va également rencontrer une jeune dameuse très douée dont il va tomber amoureux. Je me suis réellement attachée à Basile. En outre, il y a un personnage bien plus imposant qui prend une place importante dans ce roman : la montagne ! le lecteur sent en permanence le poids de ce décor qui décide de la vie des habitants de la Voljoux. Dans l'attente d'une neige qui n'arrive pas, ils vont finalement se retrouver bloqués par cette neige qui n'en finira plus de tomber. L'auteur nous décrit très bien les paysages vosgiens et le lecteur est transporté dans ce petit village reculé. Il ne faut pas oublier le titre de ce roman : Malamute. Les chiens seront au coeur d'un suspense tout au long du récit. Dans le journal de Pavlina, cette dernière nous décrira l'attelage de son mari Dragan, musher qui veut développer son activité touristique. Malgré le titre, j'ai trouvé que le sujet des malamutes et des mushers était sous-exploité, j'aurais aimé qu'il soit plus développé et central comme le titre le suggérait. Cela manquait un peu de profondeur. Après un bon départ, le roman s'essouffle légèrement au milieu, ce ventre mou m'a freinée dans ma lecture alors que la fin a relancé mon intérêt. Je l'ai finalement trouvé assez réussi et j'étais ravie d'avoir enfin découvert cet auteur que je connaissais de nom. Je le recommande à tous les amoureux de la montagne !
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1er roman de Didierlaurent que je lis, et j'en remercie Babélio et les éditions Au diable Vauvert pour cette masse critique.

J'aime ces histoires où des personnes ont chacun leur secret, leur démon intérieur et, ensemble ils s'apaisent, ils s'acceptent et découvre la résilience ou le pardon.

C'est ce qui se passe dans ce roman, où Germain vit en ermite dans sa maison au coeur de la montagne et qui est rongé par un terrible secret. Lorsque sa fille (insupportable entre nous) qui régit la vie de son père esseulé et vieillissant, décide de lui donner un chaperon, Baptiste débarque avec son secret qu'il tente d'enfouir au fond de lui-même.

De ce duo, vient s'ajouter une voisine qui débarque après la mort de ses parents et qui est en quête de connaître ses parents à l'poque où ils étaient plein d'espoir.

Ce trio va s'apprivoiser, leur permettre de se connaître et s'assumer certains choix, certaines erreurs, de se pardonner à eux-même. Tout ceci, au creux de la montagne et surtout la neige, qui est le 4ème personnage de ce roman.

Un brin oppressant toute cette neige, qui va permette de révéler certaines personnalités, de voir se rapprocher d'autres et surtout que l'homme doit respecter la Nature.

J'ai passé un bon moment avec e livre, beaucoup d'émotions et une plume agréable à lire avec des pointes d'humour dans les dialogues. Mais, il manque un peu de profondeur à ces personnages pour que cela puisse un coup de coeur.
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Vous prenez un vieux grincheux, son neveu diligenté par la fille de l'aïeul pour surveiller sa consommation d'alcool et de tabac et la bonne prise de ses médicaments, une jeune femme arrivée de fraiche date dans la ferme voisine , vous les placez sur les hauteurs d'un petit village des Vosges qui se transforme en station de ski l'hiver, pourvu qu'il y ait de la neige et vous rajoutez une histoire pas très reluisante d'étrangers chassés du village quelques dizaines d'années auparavant. Ce sont les ingrédients de ce nouveau roman qui se laisse lire avec plaisir . Les personnages sont bien campés , les comportements des uns et des autres finement observés et l'auteur sait inclure quelques touches d'humour et de dérision dans un climat lourd .

L'histoire actuelle alterne avec le très beau journal intime de Pavlina , une femme d'origine slovaque , arrivée avec son mari en 1976 dans ce village avec leurs trois chiens Malamute qui seront à l'origine du drame .

Pas une très grande originalité, mais c'est bien écrit , sans temps mort, j'ai passé un moment agréable .
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Curieuse de découvrir de quoi il retournait au-delà de cette couverture de toute beauté, j'ai volontiers atterri au coeur du massif vosgien en compagnie du vieux Germain qui aspire au calme… Avant la tempête. En effet l'auteur nous entraîne ici dans un huis clos à ciel ouvert, pris au piège d'une nature redoutable où la blancheur du décor n'a d'égale que la noirceur de l'intrigue. Une intrigue pleine de neige, d'émotion et de suspense qui nous porte, nous emporte et nous transporte sans qu'on ne voie le temps défiler, tant elle se fait prenante et émouvante dès les premières lignes jusqu'à la dernière page tournée…
Parce qu'elle est sans aucun doute portée par des personnages d'autant plus hauts en couleur qu'ils sont cernés de blanc. Plus habitués à cohabiter avec leur solitude qu'avec leurs congénères, la tempête et son auteur en ont décidé autrement pour mieux les révéler avec leurs secrets, pour mieux leur offrir substance et crédibilité et ainsi nous toucher. Personnage à part entière, la nature a elle aussi toute son importance tandis qu'elle se dévoile dans toute sa splendeur, sa puissance et sa majestuosité.
Mais si l'histoire est si belle, c'est aussi parce que Jean-Paul Didierlaurent s'avère un conteur époustouflant : Sa plume est fluide, agréable et saisissante, son style tout à la fois élégant, emprunt de poésie et teinté d'émotion pour un moment de lecture particulièrement plaisant.

En bref, un superbe roman noir par si noir au coeur d'un magnifique décor blanc pas si blanc : A découvrir sans tarder, tout simplement !
Lien : https://deslivresetmoi7.fr/2..
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Merci aux éditions Au diable Vauvert et à la Masse Critique Babelio pour la découverte de ce roman.

Dans l'ensemble, j'ai bien apprécié ma lecture. J'ai trouvé que le scénario concernant les événements du passé de chacun des trois personnages principaux est bien travaillé, dense et complexe pour intriguer le lecteur. En revanche, leur présent manque selon moi d'un petit quelque chose qui le rendrait aussi attractif... Je n'arrive pas à définir précisément mon sentiment, mais il manque quelque chose dans la narration du présent. Et ce n'est pas la question des secrets créant du suspense car il y a aussi quelques éléments d'attente dans le présent... Si quelqu'un a la réponse, qu'il n'hésite pas à en discuter avec moi dans les commentaires!!
Malamute met en présence trois personnages qui ne se connaissent pas au début de l'histoire mais qui se retrouvent à vivre ensemble pour deux d'entre eux. Basile est contacté par Françoise pour lui proposer de l'héberger pour sa saison de damage dans les Vosges en contrepartie de veiller sur son père qui refuse toute aide, vivant toujours seul dans sa maison de montagne! Basile se retrouve donc à cohabiter avec un grand-oncle plutôt bourru qu'il n'a jamais vu. Il découvre rapidement que la jeune voisine qui vient de s'installer dans la maison d'à côté n'est autre que la nouvelle recrue de l'équipe de conducteurs de machine de damage!
Ils vont tous les trois apprendre à se connaître et le lecteur découvre progressivement le passé de chacun selon différents procédés narratifs.
Je trouve que chaque personnage est bien campé et que tous sont plutôt réalistes. J'ai aimé les découvrir petit à petit, en avance sur les autres personnages.
C'est un beau récit sur la montagne en hiver!
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