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3,76

sur 429 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Bilan mitigé pour moi à cette lecture, pas inintéressante mais pas non plus génératrice de pensées magiques ou susceptible de me marquer une (ou des) année(s).

Pourquoi ? Parce que Joan Didion reste en surface pour décrire l'année difficile qu'elle passe après la mort de son mari, principalement au chevet de sa fille hospitalisée pour des hémorragies cérébrales. On pourrait penser que cette façon très distanciée de raconter la douleur évite les montagnes de kleenex et fait naître des émotions moins exacerbées mais plus justes. On pourrait le penser, mais ce n'est pas le cas, en tout cas ça ne l'a pas été pour moi. J'ai simplement trouvé ça froid et 'bêtement' intellectuel.

À sa décharge, c'est probablement la seule méthode trouvée par Joan Didion pour affronter ses drames et faire face. Mais c'est dommage, car certains sujets évoqués auraient à mon sens mérité d'être plus creusés, comme par ex ces allusions sibyllines à un divorce ou à des regrets de n'avoir pas mené de grands projets en couple. J'imagine que Joan Didion aurait eu peur de trahir son mari en écrivant cela, comme elle craint constamment de le trahir au cours du livre. Pourtant, c'est ça qui est intéressant et émouvant : les failles et la vérité, bien plus que l'idéalisation ou le name-dropping des centaines d'amis qu'on a (et que j'envie à Joan Didon, je l'avoue, car elle a du participer à 5 fois plus de dîners et autres sauteries en société pendant son année de deuil que moi pendant l'année normale écoulée). de même pour Quintana présentée dans le livre comme une jeune femme de santé fragile mais heureuse, alors que Wikipedia évoque dépression et alcoolisme...

Tout ça donne au final un livre très cérébral, trop cérébral, et pas assez magique à mon goût.
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Quel beau titre, et quelle belle couverture! Malheureusement, si le sujet m'a intéressée, il ne m'a pas profondément touchée.
Joan Didion écrit sur cette année qui a suivi le décès brutal - mais envisagé par lui - de son mari suite à une crise cardiaque. Elle y évoque sa stupeur, son incompréhension, et tous ces gestes consistant à chercher le dernier mot lu, le dernier écrit, la dernière pensée, le dernier repas afin de le retrouver.
Je rejoins certaines critiques que je viens de lire, selon quoi Joan Didion ne va pas aussi loin qu'elle pourrait -par scrupule envers son mari? Par peur d'en souffir davantage?. Peut-être est-ce aussi une question de culture, dans le sens où il est de bon ton aujourd'hui de se montrer fort dans des situations de deuil, comme elle le dit elle-même.
L'année de la Pensée Magique m'a tout de suite fait penser à J'ai Réussi à Rester en Vie, de Joyce Carol Oates, essai écrit à peine quelques années plus tard sur le même thème. Je n'ai pas ce dernier essai à portée de main mais je me demande même si JCO n'y évoque pas Joan Didion d'ailleurs.
La différence étant, entre les deux, que JCO va plus loin dans la douleur, le manque et une certaine folie. L'autre différence étant également que Joan Didion a, elle, une fille, qui est hospitalisée et mourra quelques mois plus tard, même si elle ne parle pas de ce décès dans ce livre.
J'ai néanmoins beaucoup aimé les recherches qu'elle a effectuées pour se retrouver dans un certain schéma et la manière dont elle évoque ces dérives de la pensée qu'elle essaie à tout prix d'éviter, l'emprise qu'elle veut avoir sur les explications scientifiques de la mort de son mari -ou les problèmes de santé de sa fille - ses doutes, ses tâtonnements lui permettant de lutter contre le désespoir.
Un beau livre somme toute, mais inachevé à mon goût.
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L'année de la pensée magique, ce sont les douze mois qui suivent le décès du mari de Joan Didion. Décès brutal, sous ses yeux sans qu'elle puisse rien faire, alors même que leur fille vient d'être hospitalisée dans un état grave. le livre se termine avec le premier anniversaire de ce décès.
Une bonne partie du livre n'est pas de la main de Joan Didion : citations de poètes et comptes-rendus d'hospitalisation se mêlent aux articles de presse et extraits des livres de son mari.
Cela peut être un peu agaçant, mais en même temps cela reflète bien le désordre mental du deuil : elle ne peut s'empêcher d'accumuler les sources, afin de chercher un sens à cette mort. Elle décrit son état d'esprit avec simplicité et émotion, y compris la "pensée magique" : ne pas jeter ou donner les chaussures du mort, il en aura besoin "quand il va revenir"... Sa rationalité en prend un sérieux coup dans l'aile, mais elle analyse cela avec une grande sincérité qui la rend touchante.
Par contre, faire de ce livre le chef-d'oeuvre absolu de tout ce qui a été écrit sur le deuil, me parait légèrement surfait : toutes les veuves ne sont pas aussi entourées, délestées de tout problème d'argent ou de paperasse, invitées à dîner dehors tous les soirs... Quant aux souvenirs longuement évoqués de maisons au bord du Pacifique, de séjours à Honolulu, de "sauts" en avion pour passer une soirée ensemble, ça m'a rapidement gavée.
Parce que le deuil des personnes riches et célèbres, on s'en fout un peu. Donc en résumé, j'ai aimé les passages qui traitent des aspects universels de la douleur lors du décès d'un proche, mais j'ai survolé le reste.
Très bonne traduction de Pierre Demarty.
LC thématique de janvier 2022 : ''États-Unis et Canada”
Challenge ABC
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Je découvre enfin ce texte et cette autrice, encore une sortie de PAL ancienne.

Pendant une année, Joan Didion est submergée par la mort brutale (et pourtant prévisible) de son mari, John Dunne, avec qui elle a partagé pendant quarante ans une intimité intellectuelle très forte. « La pensée magique », c'est de ne pouvoir s'empêcher de penser que John pourrait revenir, en tentant de retracer le fil des événements pendant les derniers jours de vie de son mari, en lisant beaucoup de littérature sur le sujet de la mort, des crises cardiaques massives et du deuil. Pendant ce temps, l'écrivain est confrontée à la maladie de sa fille unique, d'abord plongée dans le coma suite à une infection pulmonaire aiguë, ensuite victime quelques mois plus tard de graves hémorragies cérébrales.

Ce récit m'a intéressée, notamment cette complicité intellectuelle qui a uni John et Joan pendant si longtemps et ce sentiment de perte, d'abandon irréparable, mais à force de tenir l'émotion à distance, d'éviter à tout prix l'apitoiement par une écriture sèche, sans pathos, Joan Didion a fini par me mettre moi-même à distance. Certes, je comprends tout à fait le procédé pour se protéger d'une douleur insupportable mais j'ai eu du mal à m'y intéresser jusqu'au bout, j'ai trouvé le tout un peu répétitif à la longue. de plus, désolée de paraître peut-être mesquine, c'était un peu difficile de s'identifier à quelqu'un qui prend l'avion comme on prend les transports publics, qui passe quasi toutes ses soirées dans des dîners à l'extérieur et est entourée d'une myriade de relations qui lui ouvrent toutes les portes ou presque.

Il n'empêche que cette femme a eu un destin tragique : elle a perdu son mari, sa fille et est morte des suites de la maladie de Parkinson. J'admire son caractère et sa résistance. Dans ma PAL, j'ai le bleu de la nuit où elle raconte la mort de sa fille. Je mettrai un certain temps à le sortir.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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C'est un essai que je souhaitais lire depuis longtemps mais j'en reculais le moment car le sujet est difficile et touche de près son auteure. Joan Didion perd brutalement son mari, John Gregory Dune, également écrivain, pratiquement sous ses yeux alors qu'ils traversent une période déjà éprouvante car leur fille, Quintana, est hospitalisée et décédera d'ailleurs moins de deux ans après.

Perdre l'homme qui partageait sa vie depuis plus de 40 ans est un choc terrible et même si elle a fait ce qu'il fallait faire dans l'urgence (appeler les secours, préparer les papiers nécessaires etc...) l'auteure revient inlassablement sur tous les détails, minutieusement, sur ces minutes cruciales qui la marqueront à jamais et de ce qui a suivi : les formalités, le deuil, les lieux qu'ils ont partagés, les souvenirs du travail en commun ou ceux rattachés à Quintana qu'ils avaient adoptée à sa naissance.

J'ai été surprise de la lucidité avec laquelle Joan Didion analyse la perte, donnant une multitude d'éléments, revenant sur ses pensées et sentiments, comme si elle était détachée de l'événement parfois, comme une observatrice des faits puis basculant vers un travail de documentation médicale, d'enquête, cherchant à tout comprendre, tout maîtrisé, comme si le fait de détenir toutes les réponses allait alléger sa peine, l'absence. Il y a également un fort sentiment de culpabilité, se reprochant de n'avoir peut-être pas eu les bons gestes, de ne pas avoir fait ce qu'il fallait, d'avoir les bons réflexes mais aussi les petits signes, les prémonitions de John sur une fin prochaine.

Oui c'est un sujet difficile mais c'est un témoignage fort sur la perte brutale d'un être cher pour expliquer peut-être certains comportements qui peuvent sembler étranges à l'entourage, certaines réactions dans une telle situation mais je l'ai également lu comme un travail de mémoire et peut-être de survie pour arriver à comprendre, à accepter ce qui est inacceptable. Dans de tels moments, chacun fait comme il peut et en tant qu'écrivaine, Joan Didion écrit, note, cherche des informations, dissèque et je dois avouer cela peut paraître à certains moments très distancié, gênant voire même froid et j'aurai aimé, quitte à parler d'un tel événement, ressentir un peu plus de profondeur dans ses sentiments mais le style de l'auteure nous tient à distance.

Je mets cela sur le compte de la pudeur et aussi sur le fait qu'elle devait tenir pour affronter, dans l'année qui suivit, la maladie de sa fille, jeune mariée, qui l'emportera elle aussi, mais même concernant les détails sur celle-ci, on est surpris de la force qui la fait tenir, gérant son deuil et l'assistance qu'elle porte à Quintana, se refusant à la moindre faiblesse. 

Une lecture que j'ai eu envie d'abandonner à certains moments parce qu'elle évoque un drame personnel éprouvant, traité à la façon d'une enquête mais qui m'interrogeait sur la façon dont elle traitait le sujet et que j'ai voulu finalement découvrir  jusqu'au bout pour comprendre la démarche de Joan Didion et il faut reconnaître du courage et du talent pour un tel exercice.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Rien n'est plus éloigné de mon univers que la vie de Joan Didion, figure de l'intelligentsia américaine qui gravite entre diners mondains, souvenirs innombrables de séjours dans des hôtels luxueux, ses maisons californiennes sa vie New Yorkaise. Donc le cadre de vie envahit un peu trop, à mon goût la narration.
Et pourtant ce récit de deuil m'a parfois bouleversé : toute personne confrontée un jour à la perte d'un être cher y retrouvera des pensées, des attitudes, des actes auxquels il pourra s'identifier.
La description méticuleuse et distanciée des pensées et sentiments au cours d'une année suivant le décès de son mari est vraiment d'une grande finesse psychologique.
Après la mort d'un proche chacun accomplit le travail de deuil à sa manière ; Joan Didion semble y être parvenue par l'écriture.




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Le genre de livre tellement personnel qu'on ne peut pas le critiquer.
Je n'ai pas trop aimé, ni l'écriture, ni le ton, la tonalité du livre et de son auteure.
Mais bon, laissons aux morts et aux endeuillés écrire ce qu'ils veulent.
J'aurais pu me passer de lire ce livre sans m'en sentir amoindri. de même cette lecture ne m'édifie pas particulièrement.
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J'avais entendu beaucoup de bien sur cette lecture et je m'y suis plongée, pleine d'espoir. Mais, au sortir de ce livre, j'avoue être assez dubitative, pour moi, il s'agit d'une lecture très mitigée. J'ai une sensation de superficiel, ou plutôt de surface. Honnêtement, je n'ai ressenti aucune émotion alors qu'il s'agit tout de même d'un livre qui aborde la mort et le deuil …

« L'année de la pensée magique » c'est l'année qui a suivi le décès de John Gregory Dunne, l'époux de Joan Didion, année pendant laquelle elle essayera de comprendre et d'accepter la mort de son mari.

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Dans un entre deux autobiographique et journalistique narratif, de ses années mythiques de femme, à Los Angeles.
Lien : https://isabellerieser.com/2..
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Drame réel de la vie quotidienne ; Joan Didion, voit son mari, l'écrivain John Gregory Dunne, s'écrouler et tomber, lors d'un dîner ; victime d'une attaque coronarienne subite et foudroyante.
Nonobstant cette tragédie, Quintana, leur fille unique et adoptée, se trouve dans une unité de soins intensifs, entrée pour une grippe hivernale, il s'avère qu'elle a une pneumonie avec choc septique…

S'ensuit une période d'un an – l'année de la pensée magique – où l'affliction, fait place à la recherche de sa paix intérieur. Fuir les regrets de multiples projets avortés, admettre réellement, la douleur, la détresse. En finir avec le face à face avec la mort, évacuer le choc, l'hébétude et l'incrédulité…

Sans nul doute, qu'il s'agit là d'une grande perte, d'épreuves, pour Joan Didion, après 40 ans de mariage, et de complicités intellectuelles. L'écriture de ce roman participe à exorciser le drame qu'elle a subi, d'autant que sa fille décédera deux après celui de son mari…

L'année de la pensée magique se rapproche, me semble-t-il, – journal intime ? – du moyen de surmonter ainsi ces indicibles épreuves.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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