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3,76

sur 423 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Tout se passe comme d'habitude, et puis tout à coup, c'est le bordel total ».

Énième victime d'une rupture de l'artère intraventriculaire antérieure -la faiseuse de veuves- John Dunne meurt en laissant son épouse Joan désemparée (d'ailleurs est-on jamais préparé à la mort d'un proche ?). Dans le même temps, leur fille Quintana lutte dans le coma contre un virus potentiellement mortel. Il faudra une année entière à Joan pour commencer à réagir, grâce à l'écriture de L'année de la pensée magique -traduit par Pierre Demarty-, roman catharsis autobiographique.

Difficile -et pas envie- d'en dire plus, tellement cet état et ce livre sont personnels et génèrent des réactions de lecture qui touchent au plus profond de nos propres intimités. « le chagrin du deuil, en fin de compte, est un état qu'aucun de nous ne connaît avant de l'avoir atteint ». Une évidence, soit. Mais pas mieux.

Ce texte est assurément magnifique, et m'a secoué. Je le relirai et l'offrirai. Une question me taraude en fin de lecture : quand ce livre porte t-il sa pleine puissance ? Dans un contexte personnel de deuil ou au contraire, en dehors et de manière distanciée ?
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Ce roman, comme cette auteure fait partie de ma découverte de la littérature américaine grâce à ma fameuse « Liste de livre de Rory Gilmore ». Une liste qui me permet de découvrir de magnifiques lectures, dont j'apprécie chacune de ces pépites.

Dans ce roman, c'est le thème du deuil qui est à l'honneur. Chaque personne qui a du un jour faire face à cette traumatisante expérience, sera tout de suite subjuguée par cette lecture. Joan Didion perd son mari d'un arrêt cardiaque lors d'un dîné. Comment survivre ? Comment continuer à vivre ? Pour cette auteur se fut évident, il fallait qu'elle écrive ; son ressenti, son expérience et les étapes qui ont comptée pour elle. Car chacun vivra son seuil à sa manière, et même si on tend à rendre cette expérience similaire pour tous, chaque personne pourra le vivre comme il le souhaite pour s'en remettre.

L'auteure traite avec une telle force du deuil qu'elle a du faire. Comment nous expliquer que cela fut un véritable drame dans sa vie. Il semble évident, mais pour elle se fut une manière de s'exprimer, de lâcher la soupape et de pouvoir avancer dans sa vie. Elle décide donc de prendre son stylo pour pouvoir en parler. Ce roman est un hommage, mais également un besoin de l'auteure pour pouvoir vider son trop plein : d'émotion, de ressentiment, de tout… Un besoin de se libérer de ce drame !

L'auteure part dans tous les sens et c'est l'intérêt de cette lecture. On n'anticipe rien, on ne prévoit rien. On semble happé par cette force qui émerge de chacun des mots de l'auteure. Pouvoir nous parler et enfin se libérer. Avec ce texte c'est une claque que l'on va prendre, car ce roman est sombre, mais il ne tombe jamais dans le mièvre.

L'auteure nous parle avec justesse, avec intimité parfois et avec beaucoup de recul à d'autres moments. Elle évacue tous ses sentiments et nous livre un des textes les plus intime qu'il m'ait était donné de lire. Nous en ressortons grandis comme l'auteure. Car c'est pas à pas, mot à mot, que nous parcourons ce chemin. Avec un texte sombre, mais juste on découvre un sublime écrit : tout en force et en courage, on découvre ce deuil. Une étape douloureuse pour l'auteure, qui deviendra le plus beau témoignage de son courage, pour sa famille, pour elle-même et puis également pour nous, lecteur, et comme subjugué par ce drame qui pourrait être le nôtre.
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Ce livre m'a boulversé, j'ai tout aimé! L'écriture de l'auteure, les sentiments qu'elle exprime, les questions qu'elle se pose et les réflexions qu'elle se fait...Je dois avouer que mon avis n'est certainement pas très objectif : j'ai perdu mon époux ce 3 mars 2021, je ne donnerai pas de détails sauf que je pense ne jamais avoir souffert autant. C'était aussi mon meilleur ami, mon confident, l'amour de ma vie et ce pendant 24 ans et tout comme l'auteure et son mari, nous étions inséparables, fusionnels, nous adorions être ensemble même sans rien dire pendant des heures lorsque nous lisions ou qu'il regardait la télévision et que je dessinais...Nous avons partagé tant de choses et il me manque profondément. Je remarque que l'auteur et moi avons tant de points communs. Je citerai la premier exemple : lorsqu'elle arrive à l'hôpital, on lui demande de se diriger vers une porte, cette porte qui donne sur le bureau d'une assistante sociale, elle le sait, ce n'est pas pour lui annoncer de bonnes nouvelles et se dit que si elle ne franchit pas cette porte, elle n'aura pas à entendre ce que cette femme a à lui dire. Lorsque j'allais voir mon époux qui était plongé dans un coma artificiel, j'évitais un les docteurs, je savais, du moins, je redoutais qu'ils me disent, m'annoncent des mauvais nouvelles, si je ne les voyais pas, j'avais encore de l'espoir, de l'espoir ou du déni... Il est mort de graves complications de ce fichu virus que nous connaissons tous, l'ennemi invisible, le ou la covid, peu importe... Je l'ai eu, moi aussi, mais j'ai eu "de la chance", je suis en vie...Lui a du être transporté d'urgence à l'hôpital pour avoir de l'oxygène, je ne pouvais pas l'accompagner et quand j'ai enfin été testée négative mi février, son état s'aggravait et n'a plus cessé de s'aggraver (il est rentré à l'hôpital le 28 janvier, nous nous téléphonions, c'est lui qui me remontais le moral, jamais je n'ai imaginé une telle fin. Ma soeur m'a offert ce livre que je n'étais pas sensée ouvrir avant l'année prochaine mais je n'ai pas résisté! Vous comprenez à présent pourquoi je ne suis peut-être pas tout à fait objective mais ma soeur qui a lu ce livre ainsi qu'un autre de Joan Didion trouve aussi qu'elle écrit vraiment bien! C'est aussi une scénariste, je ne sais pas si vous avez vu "Needle park" avec Al Pacino, c'est un excellent film que je recommande autant que ce très beau livre!
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L'événement dont parle ici l'auteur est la mort subite de son mari, l'écrivain George Gregory Dunne, après quarante ans de mariage, vers neuf heures du soir, le 30 décembre 2003, à New York, à la table du dîner qu'ils étaient en train de prendre. Crise cardiaque. Mort immédiate et foudroyante.
Ils venaient de rentrer de l'hôpital où Quintana, leur fille unique, avait passé les cinq dernières nuits, inconsciente, dans une unité de soins intensifs d'un hôpital new-yorkais. Elle venait de se marier quelques mois auparavant.
C'est neuf mois après que Joan Didion, romancière culte américaine, peu traduite en France, écrit très vite ce roman encensé par toute la critique aux Etats-Unis et déjà considéré comme un classique couronné par le National Book Award dans la catégorie « Non fiction ».
L'année de la pensée magique est le récit de ses mois de deuil quand elle vivait dans cette sorte de folie lucide consistant à croire et à agir comme si son mari allait revenir, avec le sentiment de pouvoir contrôler les événements par la seule force de la pensée.
C'est ainsi qu'elle ne peut se résoudre à se séparer des chaussures de son mari pour qu'il puisse les retrouver au cas où il reviendrait!
Ecrivains célèbres tous les deux dans leur pays, ils ont travaillé ensemble quarante ans, côte à côte, 24 heures sur 24. Ils ont tout partagé, travail, vie de couple, vie de famille mais la vie, d'une simple touche a «fait voler en éclats la séquence du temps», alors maintenant elle écrit «pour montrer simultanément tous les instantanés de mémoire qui lui viennent, pour trouver le sens.»

Quelque temps après avoir terminé d'écrire ce livre et avant même sa parution, Joan Didion verra sa fille mourir à 39 ans mais elle ne retouchera pas ce qui vient d'être écrit.

J'ai aimé ce livre pour son honnêteté et sa rigueur. C'est une femme qui souffre mais qui ne pleure pas. Elle veut comprendre ce qui se passe en elle. La sécheresse du style atténue l'émotion. Les faits dominent avec une précision toute scientifique. Il s'agit de comprendre l'incompréhensible, de tenir à distance cette pensée magique qui déforme le réel, de se regarder vivre le grand bouleversement de la mort dans la vie.
«Il fallait s'adapter à ces changements !»

Un grand, très grand livre!
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Se confronter à la mort, la regarder en face, penser à celui qui n'est plus, aussi sûrement qu'il a rempli votre vie, voilà l'apanage de ceux qui restent, quand le vide s'installe jusqu'aux limites de la raison, c'est l'analyse que nous propose Joan Didion dans cet écrit qu'elle rédige un an après la mort brutale de son mari.
En lisant ce texte, je n'ai pas pu me départir de l'idée que l'auteure de ces lignes n'est plus de ce monde et que d'autres autour d'elle ont pu décliner à leur manière ce qu'elle-même a vécu, ce soir de décembre 2003 et dans les mois qui ont suivi.
« On s'apprête à dîner et la vie telle qu'on la connaît s'arrête »
Joan Didion livre dans ce texte, une réflexion lucide et distanciée sur le sens de la vie après le deuil. Elle examine avec une précision chirurgicale ses propres réactions dans ce temps d'après. le titre du livre évoque avec poésie son propos, cette déraison qui s'installe dans le déni inconscient d'admettre la mort de l'autre, jusqu'à l'illusion de son retour possible.
Un très beau texte, mon premier contact avec cette auteure, qui donne envie de poursuivre la découverte.
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Il suffit d'un rien, de quelques minutes pour que le monde de Joan Didion s'écroule : son mari John Gregory Dunne meurt d'une crise cardiaque alors qu'ils allaient passer à table. le décès sera officiellement prononcé à l'hôpital quelques minutes plus tard. Pourtant, la « cérémonie d'adieu » n'aura lieu que quelques mois plus tard : Quintana Roo, leur fille unique, est plongée dans le comas des suites d'une pneumonie. Pour Joan, il faut donc essayer de vivre et de préserver sa fille – ce à quoi elle échouera, puisque Quintana comprendra très vite, après sa sortie du comas, qu'il est arrivé quelque chose à son père.

Cette année, cette écriture nous parle du deuil à une époque où le deuil est caché, où il est impossible de le vivre, réellement. Montrer sa douleur est impossible, et comme le souligne Joan Didion sont loués ceux qui ne montrent aucun signe de douleur. Elle se plonge même dans un « manuel » de savoir-vivre du deuil, qui dit non comment se comporter en cas de deuil, mais comment les personnes qui entourent une personne endeuillée doivent se comporter pour l'aider. A méditer, parce qu'on n'y pense pas assez.

Cette année, c'est aussi l'occasion d'apprendre à vivre sans lui, sans ce compagnon d'une vie, ce compagnon d'écriture, celui qui relisait toujours ses textes, ses articles, celui qui l'épaulait. Celui aussi avec lequel elle n'était pas toujours d'accord, avec qui elle pouvait se disputer. Ce livre est un hommage, le récit de moments heureux, de moments magiques, le moyen de le faire revivre à travers ces pages.

Pas de pathos, pas de témoignages larmoyants : le but n'est pas de faire pleurer dans les chaumières, et pourtant, que de douleurs dans ses lignes, que de difficultés pour simplement poursuivre, accomplir les gestes de la vie, retourner au chevet de sa fille. L'année de la pensée magique est un livre dans lequel il restait encore un peu d'espoir à Joan Didion : sa fille mourra peu après sa parution, et elle lui rendra hommage à son tour dans un livre désespéré : le bleu de la nuit.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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C'est un témoignage poignant qui nous est proposé dans un de ces livres majeurs de l'année 2007 : Joan Didion, un des auteurs phares américains, raconte l'année de deuil qui a suivi la mort de son mari, l'écrivain John Gregory Dunne. Une année "particulière" qui est aussi celle de la grave maladie de leur fille. Peu d'auteurs ont su à ce point parler du deuil, l'événement le plus ordinaire et le plus terrible de l'existence humaine. le thème de ce document est certes difficile mais il est impossible de ne pas aller au bout de ce grand livre.
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Ce n'est pas étonnant que cet ouvrage ait obtenu le prix Medicis de l'essai. Il est excellent quant au fond. La forme, elle, fait mouche: phrases courtes, rythme soutenu. L'histoire est construite à la manière d'une longue réflexion personnelle de la narratrice. Réflexion sur sa vie, sa famille, son couple, ses amis, sa vie professionnelle… Cette introspection survient après la mort subite de son mari et l'hospitalisation de sa fille pour des troubles circulatoires cérébraux.

C'est un livre important sur le deuil et son processus. le lecteur est plongé dans le deuil de l'héroïne. On sent que c'est du vécu et c'est pourquoi on est touché, ému par le séisme que vit la narratrice à la mort de son conjoint. Elle nous emmène dans sa vie par de nombreux flash-back, feuillette avec elle l'album de leurs vies. le style très direct permet au lecteur d'être partie prenante dans le destin de cette famille américaine.

A recommander si on a le moral ou si on est en plein deuil.
Lien : http://www.tubize-tuclasakoi..
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C'est en apprenant le décès de Joan Didion, fin décembre 2021, que j'ai décidé de m'intéresser un peu plus à cette auteure que je ne connaissais que de nom.
"L'année de la pensée magique" est un livre magnifique, éblouissant, triste et émouvant. Joan Didion arrive à mêler l'intime et l'universel.
C'est sans aucun doute le plus beau livre sur la mort et le deuil que j'ai lu jusqu'à aujourd'hui.
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Depuis hier, je lis enfin L'Année de la pensée magique, The year of magical thing de Joan Didion.
La mort tellement présente semble s'acharner à ravir qui elle peut, qui elle veut.
Joan Didion s'interroge avec les grecs (Euripide) sur la Frontière entre la vie et la mort.
Elle crie, hurle son manque, celui de son mari, John.
Elle le cherche dans les traces qu'il a laissées en elle et autour d'elle. Notamment dans les livres.
Je ne pensais pas lire cela dans un journal ou l'entendre. Pourtant, c'est le cas dans le 1 n°452 du mercredi 21 juin 2023
"tragédie après tragédie, nous faisons le deuil de notre humanité." Eric Fottorino.
C'est ce même jour que je finis, anéantie une nouvelle fois par les aléas de la vie, le livre de Joan Didion.
Grâce à ce livre et d'autres qui ont suivis, Joan Didion a conservé toute son humanité et la partage avec son lecteur. La vie et la création sont deux choses différentes et certains, comme elle, savent très bien transformer les aléas de la vie en espace d'humanité retrouvée et confirmée, pour donner espoir toujours. Nous en avons tant besoin. Avoir de l'humanité c'est avoir confiance en l'avenir malgré tout, pas de façon déraisonnable mais en s'appuyant sur les beautés de la création et de la vie sans cesse renouvelées.
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