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Joan Didion nous raconte sa fille, sobrement, passionnément, tendrement avec des mots qui sonnent juste et résonnent encore. Alors qu'elle était en promotion pour son livre «L'année de la pensée magique», sa fille adoptive Quintana meurt tragiquement d'une double pneumonie et d'une hémorragie cérébrale, dans un de ces nombreux services de soins intensifs qu'elle aura fréquentés. Après avoir enduré le décès tragique de son mari quelques mois auparavant, elle est de nouveau confrontée à la mort.
Elle nous raconte son combat de tous les instants auprès de sa fille mais c'est aussi une manière pour elle de faire remonter à la surface ses souvenirs, ses petits moments du quotidien qui prennent d'un coup une place si chère, ces odeurs de l'enfance, ces images si présentes. C'est également pour elle l'occasion de faire le bilan de sa vie, ce qu'elle a entrepris, les choix si importants qu'elle a dû faire, l'adoption de sa fille, la maladie, la vieillesse...

Sans jamais être larmoyante, bien au contraire, elle dépeint avec justesse, poésie, tendresse sa propre vie et celle de sa fille. Une sorte de testament, un besoin de faire ressortir tout cela pour s'en alléger... D'une écriture directe et sensible, elle nous livre une part d'elle-même sans voyeurisme.

Le bleu de la nuit... des bleus à l'âme...
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"Le bleu de la nuit,l'inévitable assombrissement."

Joan Didion,icône américaine,a perdu brutalement son mari en décembre 2003.Elle a relaté ce fait dans " L'année de la pensée magique", récit qui lui est consacré.
Dans cet ouvrage,elle parle surtout de Quintana,sa fille adoptive,décédée en août 2005 à seulement 39 ans.
Elle fait des allers retours dans le temps,s'appuie sur des phrases,des détails,des faits qui lui reviennent et qui sont source de questionnements.
Elle nous livre ses réflexions pour tenter de comprendre, pour exacerber sa douleur,ses peurs.
Elle revisite sa vie de famille et parle du temps qui reste.
J'ai aimé son écriture vive,ses répétitions, ce voyage dans ses belles années.
Son amour immense pour sa fille,sa culpabilité de mère.Elle nous offre ce dernier hommage alors que la mort rôde, se rapproche...
C'est incroyablement intime et sincère. C'est beau et triste à pleurer.
Joan Didion a "gardé le cap",à sa façon bien à elle.Mais ce qu'elle dit nous concerne tous.
Joan Didion est morte le 23 décembre 2021 à l'âge de 87 ans.

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Décidément, il y a certaines personnes qui connaissent une terrible loi des séries question tragédie familiales. Car après le décès brutal de son mari qu'elle avait magnifiquement raconté dans L'Année de la pensée magique la romancière et scénariste américaine Joan Didion a peu de temps après perdu sa fille adoptive, Quintana, décédée peu après à l'âge de 39 ans d'une hémorragie cérébrale après plusieurs mois d'agonies.

Et comme pour l'année de la pensée magique, le seul moyen qu'elle a trouvé, c'est de consigner ce drame terrible dans un récit, le Bleu de la Nuit, paru au Livre de Poche en ce début 2014.

L'auteur y raconte Quintana dans sa globalité, et surtout les souvenirs de sa vie avec Quintana, cette petite fille à la destinée et à la personnalité assez incroyable, particulièrement intelligente et précoce, qui a écrit un premier livre avant même ses 15 ans, et qu'une maladie va briser les ailes .

Le bleu de la nuit ne suit pas un fil chronologique classique, Joan Didon nous livre plutôt un patchwork, un kaléidoscope de souvenirs et de réflexions qui nous entraine des difficultés entourant de l'adoption à l'agonie en passant par la solitude et le si difficile travail de deuil. le bleu de la nuit, comme le précèdent livre de l'auteur est donc un magnifique carthasis, une antidote au chagrin et à la douleur en même tant qu'un très bel hommage à ceux qui nous quittent. Joan Didon cultive le paradoxe de nous livrer des souvenirs, alors qu'elle déteste ce terme, car pour elle,«Les souvenirs, c'est ce qu'on ne veut plus se rappeler.»

Les thèmes abordés sont particulièrement éprouvants, mais l'auteur refute tout pathos et tout épanchement lacrymal. L'écriture est sèche sans être aride, et essaie de lutter contre la tristesse et la mélancolie, même si celles ci livrent une bataille particulièrement aride. Joan Didon veut à tout prix se rappeller les souvenirs des jours heureux passés, le souvenir de ce qui a été comme garde fou salutaire pour croire à de nouveaux jours heureux.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Qu'est ce qu'être parent quand la fille et le père ont disparu?
Que demeure t-on sinon un écrivain, une femme confrontée à la vieillesse,à sa douleur indicible,à la perte?
Voilà quelques unes des questions auxquelles répond l'auteur de cet ouvrage relativement court,Joan Didion,après la perte de sa fille :Quantana,âgée de 39ans,disparue tragiquement, quelques mois seulement,après la mort de son époux.
Ce livre est insoutenable,pourquoi?car il est vrai,direct,dur et juste,il évite toutes les larmes.
Il répond à la question de Quintana:"quand quelqu'un meurt,mieux vaut savoir ne pas s'appesantir dessus".
L'auteur ne céde ni à l'impudeur ni à la complaisance,elle est d'une honnêteté scrupuleuse.
Avec une grande clairvoyance,comme si elle rédigeait son testament,elle fait le tour des sujets essentiels:l'adoption,l'argent,la maladie, la vieillesse, la mort.
A l'aide d'une écriture précise, sèche, lumineuse,sans larmoyer, sans s'apitoyer,elle n'embellit pas ses souvenirs,elle les sort de sa mémoire pour s'en débarrasser, les expose comme si elle les liquidait.
Elle fait place nette après une vie de réussite, d'amour.
Elle évoque des moments, des images,des mots,elle rend un vibrant hommage à sa fille: "les stéphanotis,fleurs piquées dans la natte épaisse de sa fille ,le jour de son mariage, ses petits mots conservés...."
Restent les fleurs qui éclosent et se fanent dans les allées de ce livre poignant et exemplaire,les stephanotis,la lavande,le magnolia,les fleurs de frangipanier........
Elle égrène les variétés comme dans un tableau pictural.
Leur parfum semble courir entre les pages.
Et enfin :Le Bleu de la Nuit,c'est une tentative de rassemblement de soi- même quand plus rien n'a de sens.
C'est un très beau livre,douloureux et superbe.


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"Ce livre est pour Quintana", la fille de l'auteur morte à 39 ans, quelque temps après son mariage, suivi d' un long séjour à l'hôpital puis de la mort subite de son père alors qu'il venait de lui rendre visite et un peu avant la sortie du livre à succès de sa mère sur la mort de son mari justement: "L'Année de la pensée magique", un livre qui m'a bouleversée, plus que celui-ci que j'ai cependant beaucoup admiré également.
Le thème est des plus douloureux mais ici on ne s'apitoie pas. L'écriture sèche et précise caractéristique de Didion évite tout épanchement inutile tout en évoquant ce qui effraie le plus: la solitude, la maladie, le vieillissement, la mort. Rien de tout cela n'est escamoté mais ce sont surtout les souvenirs des jours heureux qui envahissent les premiers moments et les premières pages, éblouissants comme le bleu des vitraux de Chartres par beau temps ou le bleu de la nuit new yorkaise quand on a l'impression que les journées n'en finissent jamais. «Le bleu de la nuit, c'est le contraire de l'agonie de la clarté, mais c'est aussi son avertissement.»
Les souvenirs heureux affluent en commençant par le jour du mariage de Quintana sous le signe de la légèreté, de la joie et des stéphanotis dans les cheveux sous le voile blanc, ce qui conduit à la vision de la véranda familiale pleine de ces jolies fleurs et à New York où l'auteur est revenue vivre, seule.
Elle revient sur les moments forts de l'adoption de sa fille, les retrouvailles récentes et ratées de celle-ci avec sa famille d'origine, et son propre sentiment de culpabilité, sa peur d'avoir pu rater son éducation.
Peu à peu cependant c'est la réalité de la femme de 75 ans qui s'impose de plus en plus avec ses chutes inexpliquées qui la conduisent à son tour aux Urgences, ses crises de paniques soudaines, ses intenses douleurs à la tête dues au stress que rien n'apaise, sa "peur de ce qui reste à perdre".
"Et pourtant il n'est pas un seul jour de sa vie où je ne la revois pas.
Qui prévenir en cas d'urgence?"
C'est un très beau livre.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Sans jamais sombrer dans le mélo, Joan Didion évoque sa fille disparue subitement  pour dire quelle enfant, quelle femme elle a été, pour lui rendre un vibrant hommage. Elle parle également de sa propre vieillesse, du temps qui passe, du corps qui se fatigue plus vite, qui ne résiste pas à la maladie et ce, malgré la vivacité d'esprit qui fait rester jeune dans sa tête. Un livre touchant.
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A la fois décousu, touchant et d'une grande justesse, Joan Didion nous livre ici le récit du deuil qu'elle a dû faire de sa fille Quintana. le roman fait suite à "L'année de la pensée magique" qui m'avait fort touchée ; on retrouve ici la qualité d'écriture de Joan Didion, sans fioritures, presque sèche et directe, qui parle de la mort, avec sincérité et humilité. le récit est poignant, et l'apparente confusion de la narration fait écho à ses souvenirs de son enfant, qui à la fois l'aident et en même temps lui sont douloureux. Un roman intime puissant et émouvant.
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Ce récit retrace la perte d'un enfant mais pas tellement les circonstances mais plutôt les souvenirs qui remontent suite à cette perte. Joan Didion a perdu successivement son mari puis sa fille qu'ils avaient adoptée à sa naissance.

Les petits moments de leur vie remontent, passent, s'enfuient et l'auteure y mélent également ses réflexions sur leur vie commune, sur son enfance, sur son travail et le milieu littéraire et artistique où elles et son mari ont évolué, sur la maternité, sur le mariage de Quintana (sa fille), sur sa propre vie, sur les années qui passent et sur la vieillesse et ses troubles.

L'ensemble se déroule dans le monde du spectacle, avec des références à des stars, des films et pièces de théâtre auxquels l'auteure a souvent collaborés.

Roman sur la douleur de la perte d'un enfant, sur l'incompréhension mais aussi sur la lucidité des mots, des situations.

L'écriture est accessible mais un peu confuse (à mon goût) mais cela reflète quelque part, peut être, l'état dans lequel se trouve l'auteure au moment du récit. Les souvenirs remontent au gré des pensées, des photos, des mots qu'elle retrouve au gré de ses recherches.

Il vaut mieux être dans de bonnes dispositions pour lire ce témoignage très mélancolique, assez fataliste et lucide.

Le récit débute par le mariage de Quintana, puis remonte à son adoption, à la frustration de ne pouvoir avoir d'enfants, les différentes maisons qu'ils ont occupées, les événements liés à chacune d'entre elles, à leur vie de voyages liés à leur travail, puis à la maladie de sa fille et à la solitude et les affres de la vieillesse pour l'auteure.

Si je mets une note de ** c'est qu'il est difficile de rester dans le texte, par moment j'étais un peu perdue dans les réflexions de l'auteure et je me suis surprise à plusieurs moments à retourner en arrière pour mieux saisir ses mots. C'est également un style d'écriture que j'ai du mal à suivre.

Mais comment discipliner ses idées, ses pensées et ses souvenirs quand un tel drame vous frappe.

Ma note : **
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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En 2005, quelques mois après voir perdu son mari Joan Didion est confronté à nouveau à la mort. Peu de temps après s'être mariée Quintana sa fille adoptive âgée de 39 ans sera hospitalisée pour une double pneumonie. Son état de santé se dégrade, les jours se transforment en mois et Quintana décède.

Même si "Les souvenirs, écrit-elle, c'est ce qu'on ne veut plus se rappeler", elle remonte le temps. de l'adoption de sa fille, de l'enfance de Quintana où elle se posait la question de savoir si elle était une bonne mère, de ce temps heureux passé en famille, du mariage de Quintana : autant de souvenirs lumineux et touchants. Sans jamais nous donner un sentiment de voyeurisme, elle consigne quitte à revenir sur ces moments de bonheur. Mais elle n'oublie pas ses appréhensions, ses doutes sur l'éducation qu'elle a donné à Quintana ( son mari scénariste et elle voyageaient beaucoup à travers les Etats-Unis accompagnés de Quintana). Elle nous parle de la vieillesse et de ce qu'elle sème dans son sillon, de la peur légitime de la malade, de la solitude sa nouvelle compagne.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2014/04/joan-didion-le-bleu-de-la-nuit.html

Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Le Bleu de la Nuit est un récit dédié à sa fille unique décédée la même année que son mari en 2005 , un ouvrage de mémoire qui narre le décès à 39 ans de Quintana Roos Dunne, survenu la même année que celui du père! Comment pouvoir imaginer la douleur éprouvée par Joan Didion? C'est tellement contre nature et les mots sont trop petits pour l'exprimer. D'un autre côté, l'écriture peut agir comme exutoire de cette douleur.

Ainsi Joan Didion va utiliser sa mémoire pour reconstruire sa vie auprès de cette fille qu'elle et son mari avaient tant désiré et qu'ils avaient adopté à sa naissance en 1966. Joan Didion commence par le récit du mariage de sa fille, puis elle construit comme un patchwork autour de ses souvenirs les plus marquants.

C'est assez haché et désordonné, par moments répétitif, mais c'est le style choisi et il rend bien compte de l'état de détresse dans lequel Didion a dû se retrouver. En même temps l'écrivaine parle beaucoup d'elle même, notamment des dégâts de la vieillesse, le tout avec une grande franchise.

Je n'avais rien lu d'elle jusqu'à maintenant, de manière que je ne sais pas si ce style va se retrouver dans d'autres publications. Ici par moments il surgit de la poésie, un peu elliptique, assez éthérée. Par exemple dans le chapitre 1 quand elle parle de cette lumière bleue qui existerait à New York où Didion résidait, une lumière qui surgit au changement de saison (hiver-printemps) et qui vous baigne dans la rue, et ce serait la matière même de la lumière qui parait bleue, qui s'épaissit avec les heures, s'intensifie puis s'estompe se rapprochant du bleu des vitraux de Chartres par beau temps; c'est le moment de la journée que les français appellent l'heure bleue.

Bel hommage, très personnel, à l'occasion de la disparition de la fille de Joan Didion, et une belle manière de la garder pour toujours avec elle.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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