Voici un roman atypique, à la belle langue, à la fois joyeux et tendre, qui nous plonge d'une maniére peu usitée au coeur de la tradition orale de l'Afrique, plus précisément au Sénégal, terre de naissance de l'auteur.
"Le Ketala "est le partage de l'héritage .
Il disperse l'ensemble des meubles ou objets qui jalonnaient la vie de celui ou celle qui n'est plus.
En l'occurrence , ici celle de Mémoria, leur défunte propriétaire, tant admirée et aimée.
"Lorsque quelqu'un meurt ....nul ne se soucie de la tristesse de ses meubles. "Peut être des souvenirs magnifiés, réinterprétés ou pire falsifiés. .....
L'auteur nous convie par ce biais original à restituer par la voix des meubles , "réunis" en assemblée, tels "vieux collier de perles"," oreiller" ," canapé, "mouchoir," statue d'ébène " babouches", "montre, "....témoins silencieux de la vie de Mémoria, de ses joies et de ses peines , à lui rendre hommage , en racontant tout ce qu'ils savent ....Un dialogue qui met mal à l'aise au début s'instaure entre ces familiers de l'héroïne disparue.
Le lecteur par ce biais surprenant et inédit revoit la vie de cette jeune femme arrivée vierge au mariage . Elle se voit confiée à un homme choisi par sa famille ....
On découvre les traditions familiales de là bas: pression de la famille, mariage arrangé, culture orale transmise de génération en génération, autorité incontestable du père, simulacre d'union non consommée, solitude à l'ombre d'un époux homosexuel trés discret.
Un drôle de livre magnifiquement écrit, doux, subtil , déroutant et original, nous plongeant au coeur de l'Afrique , qui peut ne pas plaire à tout le monde , de par sa forme ....
C'est aussi un ouvrage de mémoire et de transmission, un bel hommage fin, pétri de poésie,et émouvant à la tradition orale de l'Afrique, à ses particularités et à sa culture ancestrale ....
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J'ai tardé à rédiger cette critique...
Ce roman évoque la vie de Mémoria qui vient de mourir et ce sont les meubles et objets de son appartement qui décident de partager leurs souvenirs avant le Kétala - distribution des biens du défunt à ses proches.
L'idée est intéressante et la vie de Mémoria (et aussi celles de Makhou et surtout Tamsir) permet d'aborder des thèmes sensibles : famille, amour, couple, sexualité, maladie...
Mais le style des discussions-disputes entre les objets m'a vite agacée. C'est le même procédé que dans "Sous les couvertures" où les livres étaient personnifiés mais là j'ai trouvé ça lourd. Il n'empêche que j'ai relevé de nombreuses jolies formules et c'est une belle réflexion sur le souvenir et la mémoire (Memoria...)
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Les souvenirs de la vie de Mémoria, jeune femme sénégalaise, maîtresse de meubles et d'objets racontés par les objets eux-mêmes en attente de redistribution. Une vie qui s'avère difficile : amour contrarié, amour familiale déçue.
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J'ai adoré l'histoire de cette femme émigrée en France qui se raconte en faisant parler ses meubles, la forme n'est pas déroutante, c'est une confession pleine d'émotions et avec une faim très triste. Un bel ouvrage
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Faire parler les objets de la personne disparue, voilà une sacrée bonne idée qui donne un bouquin original.
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Un très beau roman dans lequel tour à tour les objets de Mémoria se remémorent sa vie avant d'être séparés, dispersés dans la famille de la défunte. Un très beau livre.
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