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Ce que j'aime chez Cyril Dion c'est qu'il met les mots sur ce qui fait défaut aujourd'hui : oui nous prenons tous conscience de la catastrophe vers laquelle nous nous dirigeons (qui n'a pas au moins une fois relayé un article sur la disparition des abeilles, sur le scandale Monsanto ou sur les maladies neurodégénératives liées directement à l'usage des pesticides?) mais la tâche nous parait si colossale, les enjeux économiques tellement piégés dans la mondialisation et le capitalisme, les politiques si frileux que le « à quoi bon ? » l'emporte au moment d'opter pour une consommation plus responsable. Je ne crois pas que cette nouvelle façon de consommer soit plus contraignante comme on l'entend souvent, elle demande « simplement » une énorme remise en question de nos modes de vie et une réorganisation qui se mesure sur le long terme et certainement pas sur un cycle électoral de cinq ans...

Evidemment nos gestes individuels pèsent peu mais outre qu'ils nous permettent chaque jour à chacun de réaliser les aberrations que l'on nous impose, en réalité comme le rappelle Cyril Dion, c'est bien la somme de ces individus qui feront changer les choses.
« Choisir est épanouissant. Inventer est fichtrement excitant. Sortir du conformisme renforce l'estime de soi. Etre bien dans ses baskets est contagieux. Résister en ce début de XXIe siècle commence donc, selon moi, par refuser la colonisation des esprits, la standardisation de l'imaginaire. « Créer c'est résister. Résister, c'est créer », écrivait le regretté Stéphane Hessel en 2010. Et il s'y connaissait en résistance... »
C'est un essai vraiment intéressant, bien écrit, assez court.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Changer le récit est fondamental pour changer la société. Cf Sapiens. Quel récit pour sortir du capitalisme/individualisme ? Qui peut le porter ?
Nous avons tous une place à jouer Asso, Entreprise, Etat, etc. La fin du monde n'est pas plus stressante que la mort. voilà ce que je retiens.
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Le premier chapitre est violent, car le constat est là : notre monde s'effondre, mais ça n'était pas une surprise pour moi, il y a longtemps que j'ai fait cette prise de conscience (en lisant Comment tout peut s'effondrer de P. Servigne et R. Stevens pour être exacte). Ce livre n'est pas là pour s'attarder sur ce constat, il rappelle juste les bases de la réflexion. Ce qui est intéressant c'est la suite.

Le récit
Le thème principal du livre est l'idée que nous sommes façonnés, individuellement et comme société, par un certain nombre de récits : religieux, politiques, économiques, fictionnels, moraux, etc. Ces récits nous conduisent à penser au sein d'eux-mêmes. Parce que nous avons été élevés dans une société de consommation capitaliste, parce qu'un récit est construit autour de ça qui nous explique que la consommation est le bonheur (porté consciemment par le cinéma hollywoodien) alors nous fonctionnons à l'intérieur de ce récit.

Par conséquent, si l'on veut changer de monde, il est nécessaire d'écrire de nouveaux récits, des récits d'altruisme, de sociétés non-marchandes, de relations entre les humains et les autres êtres vivants peuplant cette planète. Cyril Dion résume son propos en une phrase qui m'a marquée :

Si nous voulons emmener des millions de personnes avec nous, nous devons leur dire où nous allons.

Ce que j'interprète comme : on peut se battre contre le capitalisme mais on a perdu d'avance si on ne sait pas vers quoi on veut aller. Et encore plus, si on ne raconte pas vers quoi on veut aller.

Il y a une autre réflexion qui m'a marquée dans ce livre c'est celle autour de l'échelle d'action. Comme dit dans le résumé, lorsqu'on milite un peu on constate deux chose : changer le monde par le haut est long, voire impossible, et les actions individuelles sont insuffisantes, même si elles sont nécessaires, entre autres parce qu'elles alimentent le récit justement.

Alors ? Alors il faut trouver d'autres échelles. de façon très simplifiée, l'auteur propose ici l'échelle de la commune. Mais j'ai l'impression que c'est plus subtil que ça : c'est l'échelle à laquelle on est à la fois puissant et résilient. L'échelle où l'on a du pouvoir, où l'on est autonome, où l'on peut se connecter aux autres.

Et pour emmener des gens à cette échelle-là, il faut les fédérer autour d'un récit, d'un objectif commun. Cyril Dion cite alors l'exemple d'Harvey Milk qui a réussi à être élu en faisant campagne sur les crottes de chiens dans sa ville. Sujet qui a fédéré beaucoup plus de monde que les lois pour les droits des homosexuels qu'il défendait, et qu'il a pu faire passer une fois élu. C'est de la démagogie, mais cela lui a permis d'avancer. À méditer.
Lien : https://marianneprofeta.fr/i..
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livre inapplicable au quotidien car on ne vit pas de prêchi-prêcha. La vie est désir et non planification, règles, ordres. C'était ce que voulaient les nazis dans leur vision du monde, tout le contraire de la liberté. Est-ce que la liberté est destructrice ?
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Je n'ai pas pour habitude de lire des essais écologistes, bien que je sois renseignée sur le sujet. C'était donc une grande première mais je dois avouer en avoir très peu appris, j'étais même un peu frustrée car la partie qui pose la question du « que faire? » n'y répond pas vraiment.

C'est néanmoins un essais intéressant qui a le mérite de s'interroger sur la façon dont le militantisme écologiste fonctionne (mal, donc) et qui m'a permis de mettre des mots sur certaines idées et concepts. Je perçois ce livre comme un guide à l'usage de celleux qui souhaitent changer un peu les dynamiques de la société. Il nous offre des arguments et réponses aux sceptiques qui rient à gorges déployées devant le réchauffement climatique et ça fait un peu du bien de se sentir moins seul dans ce combat qui semble parfois perdu d'avance.

Il m'a fallu un peu de temps pour lire, digérer et assimiler tous les sujets traités dans le livre car certains passages m'ont vraiment déprimée et m'ont juste donné envie d'aller vivre seule dans la forêt. Je recommande néanmoins ce bouquin à toute personne souhaitant se déconstruire et s'informer sur les causes écologiques.
Lien : https://cassyown.com/2022/01..
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Certes le constat de départ est sévère : la situation est pire que ce que l'on pense. le livre datant de 2017 ou 2018, c'est très récent, mais avec tout ce que l'on entend sur le changement climatique, sur la crise écologique depuis un an, et encore plus depuis quelques semaines, la surprise n'est finalement pas bien grande.

N'empêche, constat sévère mais qui reste ouvert aux différentes théories envisagées : effondrement, transition écologique, l'un n'excluant pas l'autre.
Une partie intéressante : écrire l'histoire pour changer l'histoire. Les récits qui existent sont tous basés, ou presque, sur une même vision de la société : capitaliste, au moins consumériste. Notre imaginaire en est prisonnier. Il faut donc proposer des récits basés sur des visions différentes. Cela permet des perspectives intéressantes en termes de littérature. Et finalement, peut-être que des romans peuvent changer le monde, en permettant d'autres possibles.

Dans ce livre, pas de solutions miracles proposées, quelques possibilités de changement évoquées mais rien de révolutionnaire.
Certainement utile pour ouvrir les yeux, pour prendre du recul sur certains de nos comportements. Un peu angoissant aussi tout de même.
A lire, sûrement. Mais pas maintenant, si près de noël, pour ceux à risque d'état dépressif surtout.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Après avoir surmonté la nausée que vous aura prodigué la lecture du premier chapitre, vous serez convaincu ou abattu ?
Mais ensuite ?
Après la litanie des effets négatifs du changement climatique arrive la question centrale : les actions individuelles n'ont qu'un poids quasi insignifiant, pour sauver la planète c'est le système de production qu'il faut changer. A ce stade, soit vous aurez très certainement envie de renoncer, de baisser les bras et d'abandonner la lecture. Soit vous pensez qu'on ne peut rien changer, soit vous vous direz que vous n'apprendrez rien de nouveau, que ce discours est un discours rabâché.
Cyril Dion vous invite à imaginer un nouveau monde, une nouvelle sociétés avec de nouvelles lois, de nouvelles relations sociales etc.
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Pour apprécier cet essai, il faut d'abord franchir le premier chapitre, noir à souhait et probablement "pire que ce que vous croyez". Les conséquences des modifications climatiques dont l'humanité est au moins partiellement responsable sont apocalyptiques. Les collapsologues nous annoncent purement et simplement la fin de notre espèce.

le propos de Cyril Dion dénonce le cercle vicieux de la croissance (on ne fabrique plus pour répondre comme autrefois à un besoin, mais pour vendre...), l'engrenage de la déconcentration mentale dans lequel nous entraîne la multiplication des tentations (internet et les tsunamis d'images que colportent les médias) et bien d'autres évolutions de notre mode de vie qui contribuent, via l'extinction des espèces et des ressources naturelles, à notre propre disparation.

Quand l'être humain prendra conscience qu'il n'a pas la nature à exploiter, mais que son sort et celui de la nature sont intimement liés, que son environnement n'est pas un décor mais le milieu sans lequel il n'existerait pas, alors il pourra construire un récit moins incohérent que celui qui l'a conduit à surexploiter la Terre et, finalement, à stériliser son potager. Mais cette vision globale et à long terme s'oppose à des intérêts puissants et de court terme.

Bien qu'il soit important pour la propagation du nouveau récit que chacun à son niveau renonce au superflu et veille à l'harmonie, il est évident que ce n'est pas par la juxtaposition des seuls engagements individuels que l'on modifiera significativement le comportement de l'humanité. le système démocratique pourrait-il aider ? L'auteur en doute, car les lobbies (intérêts à court terme) neutralisent et contrecarrent rapidement les aspirations des électeurs.

le mécanisme de la création monétaire est dénoncé en trois pages : il pousse à la consommation, il a besoin de la croissance et crée de la spéculation : le rein ne filtre plus, il fabrique du poison. D'autres mécanismes à l'oeuvre sont également dénoncés : l'emprise insidieuses des "outils" culturels (Hitler et Staline l'avaient compris ; les Américains également qui imposèrent leur industrie cinématographique dans les négociation du plan Marshall ...).

Nous avons tous entendu "il faut changer les mentalités et les comportements" en sachant pertinemment que le temps de réponse nécessaire pour que cela infléchisse durablement la politique mondiale est bien trop long par rapport à la vitesse actuelle de dégradation de notre biosphère. Alors que faire ? D'abord, s'inspirer de ce qui a fonctionné lorsque qu'une minorité a obtenu gain de cause après s'être organisée et avoir commencé par de petits pas. Ensuite, s'appuyer sur des actions mobilisant les émotions et la sensibilité, actions plus efficaces que celles mobilisant la connaissance approfondie et le raisonnement scientifique. Enfin, viser des objectifs suffisamment modestes pour avoir des chances d'être atteints mais, en même temps, assez visibles pour en entraîner d'autres. L'exemple de Gandhi qui s'est d'abord attaqué à la taxe britannique sur le sel avant de réclamer l'indépendance, et d'autres exemples viennent renforcer cet argument. Satish Kumar, en citant Martin Luther King, Nelson Mandela et Greta Thunberg, tient le même propos.

Grâce à son ton mesuré et au socle documentaire sur lequel elle s'appuie (une bonne centaine de références bibliographiques), cette lecture interroge sans nécessairement convaincre. Elle sera particulièrement utile à la jeunesse qui, parce qu'elle peut être inquiète, voire angoissée en face de l'avenir, doit impérativement poursuivre la réflexion sur ce thème vital et trouver une issue au labyrinthe dans lequel nous sommes empêtrés.
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Ce petit manuel est simple à lire, même si les idées exposées sont déjà bien connues. Reste à les mettre en application...
La planète est en danger et Cyril Dion a le mérite de proposer des solutions, critiquables peut-être, mais la polémique est parfois utile.
"Les petits pas, les petits pas, ça ne suffit pas" chantaient les jeunes lors des manifestation contre le changement climatique, les Colibris font trop de petits pas et pas assez de grands et le "système" Pierre Rabhi est contestable mais c'est mieux que ne rien faire et rester les bras croisés en regardant le monde brûler...
Et le mérite de ce livre consiste aussi à élaborer un autre récit que celui des médias officiels.
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Un petit livre sur fond de collapsologie qui invite notre société à se renouveler.

Certains aimeront un peu ce livre, d'autres beaucoup et d'autres encore pas du tout.

Qu'on soit d'accord ou pas, que certaines problématiques y soient traitées de manière parfois simplistes ou incomplètes, que le livre n'apporte pas réellement LA solution, peu importe au fond…

Le principal est que ce bouquin invite à réfléchir à la question.
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