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EAN : 9782330155575
256 pages
Actes Sud (06/10/2021)
4.34/5   49 notes
Résumé :
Nous ne pouvons plus le nier, il nous faut faire désormais face à la catastrophe climatique. N’est-il pas temps d’entrer en résistance contre les logiques de destruction massive, frénétique, de nos écosystèmes ? Dans ce “Petit manuel”, revu et augmenté, sans chercher à apporter de réponses définitives, Cyril Dion propose de nombreuses pistes d’actions. Plus encore, il nous invite à renouer avec notre élan vital, à mener une existence où chaque chose que nous faisons... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il y a des moments où l'on a besoin d'un peu d'intelligence, de cohérence. Faire un pas de côté et s'extraire de la cacophonie ambiante. Les discours et les convictions de Cyril Dion me sont familiers mais je n'avais encore jamais pris le temps d'approfondir. Il se trouve que son actualité (sortie prochaine du film "Animal") attire les médias et qu'il a eu la bonne idée de sortir une version révisée de ce Petit manuel paru initialement en 2018. Je ne suis pas de celles et ceux qui attendent des solutions clé en mains ou des hommes providentiels, les enjeux auxquels nous sommes confrontés sont complexes et rien ne se réglera en un claquement de doigts. C'est peut-être ce qui explique que rien ne semble réellement avancer... Il faudra du temps, de la réflexion, de la bonne volonté, du courage, de la bienveillance, de la curiosité et bien d'autres choses encore pour parvenir à fédérer et faire en sorte d'amorcer le changement. En attendant, ce Petit manuel est une merveille de synthèse et de mise en perspective qui permet de mesurer autant ce qui pèse sur nos épaules que ce qui nous menace, ainsi que les efforts à accomplir. Ici, on ne pointe personne du doigt, on pose le problème et on tente de croire encore en l'homme.

J'ai retrouvé dans ces pages une parfaite cohérence avec des écrits aussi divers que les romans de Richard Powers ou de Flore Vasseur, l'essai de David Frayne (Le refus du travail, théorie et pratique de la résistance au travail) ou l'exercice d'Alice Zeniter (Une fille sans histoires) ; ainsi qu'une synthèse assez exhaustive des différentes théories défendues par des activistes promoteurs d'autres façons d'appréhender notre relation au vivant. J'ai surtout trouvé une vision complexe, prenant en compte les paradoxes et qui démontre que la défense de l'environnement et donc de notre planète ne peut se bâtir qu'à partir d'une réflexion qui englobe l'ensemble des mécanismes de notre société. Tout est récit nous dit Cyril Dion, exactement comme nous le faisait remarquer Alice Zeniter. Nous agissons ainsi parce que depuis des siècles on nous raconte une certaine société, on promeut un certain modèle qui montre la "bonne" voie. Travailler, produire, consommer. Toujours plus. Créer de la richesse, ce qui implique de piller les ressources qui, nous le savons depuis longtemps ne sont pas illimitées. Mais nous continuons quand même, parce que nous sommes structurés autour de cette histoire du toujours plus. Pas simple d'imposer une autre histoire quand l'immense majorité hurle celle-ci. Mais certains essayent. Tentent de sortir du lot. C'est encore balbutiant mais plus ils seront, plus nous serons et plus la nouvelle histoire aura de chances de s'imposer.

Ce Petit manuel n'est pas un traité militant mais plutôt une porte ouverte, une petite tape dans le dos destinée à encourager tous ceux qui instinctivement sont convaincus que l'on peut (doit ?) faire autrement. J'ai compris en le lisant pourquoi depuis des décennies je suis allergique au crédit (j'avais envisagé de poser la question à un psy, ce livre m'a coûté beaucoup moins cher) au point de n'avoir jamais emprunté ; j'ai surtout trouvé ici pour la première fois et de façon parfaitement claire et accessible des éléments factuels à mettre en face de certaines intuitions. Pas de réponse miracle, non. Mais la nécessité de plus en plus urgente de faire acte de résistance, chacun à son niveau. On ne ressort pas de ce livre transformé en parfait activiste, ni avec l'envie de renverser la table, mais avec une petite graine dans le cerveau qui fait germer le doute et invite à questionner les récits et à les bousculer. C'est un début. Et j'espère qu'il se diffusera au plus grand nombre dans cet esprit de cohésion qui tranche avec les discours d'exclusion qui visent à opposer des catégories aux autres. Et qui fait cruellement ressortir le grand vide des discours politiques sur ces enjeux cruciaux.

"Choisir est épanouissant. Inventer est fichtrement excitant. Sortir du conformisme renforce l'estime de soi. Être bien dans ses baskets est contagieux. Résister en ce début de XXI ème siècle commence donc, selon moi, par refuser la colonisation des esprits, la standardisation de l'imaginaire. "Créer c'est résister, résister c'est créer", écrivait le regretté Stéphane Hessel en 2010. Et il s'y connaissait en résistance..."
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le titre peut être trompeur car ce petit manuel n'est pas ce qu'on pourrait penser au premier abord, ni même en commençant la lecture.

La question que traite Cyril Dion dans cet ouvrage est absolument cruciale et c'est la suivante : aucun combat pour la protection de l'environnement, aucun effort de transition ne pourra aboutir si l'idée ne conquiert par les coeurs et la culture.

C'est vraiment le sujet clé de l'ouvrage et c'est remarquablement bien traité, avec une réflexion de fond. Alors cette réflexion de fonds mêle forcément le sujet et son enjeu. On parle d'efforts de transition dans cet ouvrage, mais on parle surtout de tous les leviers pour les faire entrer dans les moeurs.

Comment éveiller l'intérêt de nos concitoyens? Par des oeuvres documentaires comme l'a fait Cyril Dion? Oui, ça compte. Par de la culture de proximité, à portée de chacun, oui ça fait partie des déclics. Mais aussi par des choses qui impactent directement notre quotidien. Il raconte ainsi comment un groupe local qui n'arrivait pas à mobiliser sur l'environnement a monté une micro-brasserie locale, et la communauté de passionnés qui s'est construite autour de ce projet d'intérêt immédiat a pu s'élargir autour de questions d'économie locale et d'environnement.

Alors, ce combat culturel, il est à tous les niveaux, même dans la spiritualité!! Eh oui.

Et l'écologie intégrale est un des enjeux de ce grand projet : une vie plus saine dans un monde plus sain. L'un ne va pas sans l'autre.
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Excellent petit livre, dont le sous-titre ("Récits et stratégies pour transformer le monde") colle mieux au contenu que le titre un petit peu racoleur. Cyril Dion s'éloigne à dessein de la perspective strictement personnelle, consommer mieux, produire moins de déchets etc. pour aborder ici le problème global de l'adhésion, puis de l'action collectives afin d'obtenir des résultats tangibles. Sa proposition est intéressante et argumentée, et son écriture structurée et facile à lire. Un essai vite lu, et, espérons-le, moins vite oublié.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Même animés par une inébranlable foi en l'humanité, en ses capacités à faire face au pire pour y opposer le meilleur, ne pas être terrifiés par ce que les prochaines décennies nous réservent relève de l'optimisme béat ou de l'acte de bravoure.
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Nos sociétés tiennent grâce à cette trame que de petites mains tissent chaque jour en choisissant la solidarité, la générosité plutôt que l'égoïsme, de prendre soin plutôt que de détruire, d'accomplir des tâches parfois ingrates, parfois noyées dans un océan d'actions contraires, parce que c'est ce qui leur semble juste.
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Le problème réside dans le poids prédominant que les intérêts privés prennent sur l'intérêt général. Comme l'écrit le site gouvernementale "Vie publique", dans la conception française, "L'intérêt général ne résulte pas de la somme des intérêts particuliers, il dépasse chaque individu et il est en quelque sorte l'émanation de la volonté de la collectivité des citoyens. Cette conception exprimée par Jean-Jacques Rousseau dans "Du contrat social", à fortement influencé l'histoire juridique française qui considère que "la loi est l'expression de la volonté générale" (art. 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 1789). En conséquence, il ne peut être envisagé que des groupes d'intérêts particuliers puissent tenter d'influencer l'auteur de la loi, c'est à dire les parlementaires." Or c'est exactement ce qui continue à se pratiquer comme nous avons pu le constater en France lors de la Convention citoyenne pour le climat. Alors que 150 citoyens tirés au sort avaient été missionnés par le gouvernement pour élaborer des mesures permettant au pays de tenir ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre (à l'époque -40% d'ici à 2030 par rapport à 1990), que le président de la République s'était engagé à transmettre ces mesures "sans filtre" au Parlement ou au Français pour Référendum, les mesures formulées sous forme de texte de loi produit par les citoyens ont été majoritairement modifiées (et amoindries) avant d'être envoyées au Parlement. Un grand nombre d'entre elles n'ont jamais été transmises. Selon un rapport produit par l'Observatoire des Multinationales, "Les propositions des "citoyens", avant même de pouvoir être examinées au Parlement, ont été l'objet d'une violent offensive de lobbying. Les principaux secteurs industriels concernés - automobile, aérien, agrochimie, publicité - ont mobilisé tous les leviers d'influence à leur disposition, en public et dans l'ombre, soutenus par une large coalition de conservatismes et d'intérêts établis". Cette enquête semble corroborée par des révélations des quotidiens "Le Journal du dimanche" et "Le Canard enchainé" pointant le travail de sape du Medef sur la reconnaissance du délit d'écocide (dont l'ambition a été drastiquement limitée en un délit de pollution qui n'a rien à voir avec la définition de l'écocide), et celui du lobby de la publicité sur les mesures visant à règlementer leur secteur.
(p.53-54)
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Choisir est épanouissant. Inventer est fichtrement excitant. Sortir du conformisme renforce l'estime de soi. Être bien dans ses baskets est contagieux. Résister en ce début de XXI ème siècle commence donc, selon moi, par refuser la colonisation des esprits, la standardisation de l'imaginaire. "Créer c'est résister, résister c'est créer", écrivait le regretté Stéphane Hessel en 2010. Et il s'y connaissait en résistance...
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Il m'aura fallu des années et des années de militantisme dans les ONG pour parvenir à ce simple constat : "Si nous voulons emmener des millions de personnes avec nous, nous devons leur dire où nous allons...". Car si les ONG, les activistes et les écologistes de toutes sortes passent un temps infini à dénoncer, décrypter, alerter, ils consacrent un temps et une énergie dérisoires à proposer un horizon, un récit de ce que pourrait être un monde véritablement soutenable. Or, l'imaginaire, les histoires sont certainement le carburant le plus mobilisateur pour les êtres humains.
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