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EAN : 9782330146870
240 pages
Actes Sud (29/09/2021)
4.41/5   69 notes
Résumé :
Le livre du nouveau film de Cyril Dion.
Le réalisateur a emmené deux adolescents, l'une anglaise, Bella, l'autre français, Vipulan, à la rencontre de ceux qui pensent le vivant, cherchent des solutions pour le préserver, ont depuis longtemps considéré les animaux comme faisant partie d'une chaîne qui inclut aussi les humains, et à ce titre, méritent notre respect.
Le voyage de Bella et Vipulan leur permet de prendre conscience que, si ce sont les hum... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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« Approche petit, approche que je te parle aujourd'hui de l'abeille. »
Le vieil homme ouvrit le livre, des images, des dessins d'animaux, des insectes, des oiseaux, peuplaient les pages, couraient, prenaient leur élan, prêts à s'envoler...
« Dis, grand-père, ce sont bien les abeilles qui autrefois donnaient le miel ?
- Oui, c'était comme cela qu'on produisait le miel avec ta grand-mère. Tu te rappelles, je t'ai montré les ruches au fond du jardin. Elles sont désormais vides... »
Une ombre mélancolique traversa le visage du vieil homme, son regard perdu dans le vague.
« On les entendait bourdonner du matin jusqu'au soir... C'était comme un chant qui se mélangeait à celui des oiseaux.
- Des oiseaux ? Il y avait des oiseaux dans le jardin ?
- Oui, un vrai festival, avec des variétés différentes. Des rouges-gorges, des mésanges, des pies, des geais, des roitelets... Une vraie volière ! Ça piaillait, ça jacassait, ça sifflait à tue-tête. Avec ta grand-mère on ne s'entendait parfois plus parler, mais je préférais cela au silence d'aujourd'hui. C'est terrible, le silence.
- Pourquoi les oiseaux ont-ils disparu ?
- C'est à peu près pour les mêmes raisons que les abeilles ont disparu. Les pesticides ont détruit tous les insectes et les oiseaux avaient besoin aussi d'insectes pour se nourrir. Même les mouches aussi ont disparu. Je regrette le temps où elles nous agaçaient, c'était à cause des vaches dans le champ du voisin. »
Le vieil homme s'est mis à rire.
« Les vaches ?
- Oui, tu sais bien, celles qui nous donnaient du lait. C'était comme cela autrefois, pas comme maintenant...
Une autre page se tourna, avec des vagues, des embruns, la mer bleue, l'horizon à perte de vue... Puis, au détour de la page vinrent des baleines, des tortues de mer, des dauphins...
« Et les baleines aussi ont disparu ?
- Oui comme la plupart des espèces maritimes. Là c'est une autre histoire, c'est à cause des plastiques qui pullulaient les océans, sans compter les pêches industrielles, même celles interdites... »
L'enfant continua de tourner les pages du livre et immobilisa son regard sur le dessin du loup. Un magnifique loup blanc.
« Je me souviens que tu me racontais l'histoire du loup quand j'étais plus petit. Lui aussi a disparu ?
- Ils ont fini par les exterminer jusqu'aux derniers... C'était une louve avec ses petits... Ils pensaient bêtement que les loups ne pouvaient pas cohabiter avec les humains.
- Et nous, grand-père, est-ce qu'on va disparaître, nous aussi ?
Il y eut un long silence.
Le vieil homme demeura muet, les yeux perdus dans le vague. C'est terrible, le silence...
C'est alors que je me suis réveillé en sursaut, je venais de faire un cauchemar. Sur la table de chevet il y avait ce livre formidable, Animal, de Cyril Dion, dont je venais d'achever la lecture la vieille au soir... Un livre inspirant, pédagogique, fouillé, riche d'exemples et de pratiques...
Si le climat est devenu un sujet incontournable, une autre crise écologique, sans doute aussi grave, est encore largement absente des préoccupations des politiques et de nous autres citoyens du monde : c'est celle de la destruction accélérée du vivant.
Les scientifiques appellent cette grande crise écologique la sixième extension de masse des espèces.
Ces quarante dernières années 68% des populations d'animaux sauvages vertébrés ont disparu. Et l'hécatombe est loin d'être terminée, elle ne fait peut-être que commencer... En réalité, nous ne sommes pas à proprement parler entrés dans cette sixième extinction (une extinction de masse suppose la disparition de 75% des espèces), mais le rythme auquel les espèces disparaissent pourrait nous y conduire d'ici la fin du siècle. Alors le petit conte que j'avais imaginé pour introduire mon billet ne serait plus du tout une dystopie. Alors notre monde pourrait devenir inhabitable.
Animal est un livre qui nous parle de cela, nous emmène dans un voyage à travers le monde pour comprendre ce phénomène, remonter à la source du problème : notre relation au monde vivant, mais surtout imaginer comment nous pourrions l'enrayer.
Pourquoi ces espèces disparaissent-elles exactement ? Que pouvons-nous faire pour l'éviter ? Avons-nous notre part de responsabilités ? Avons-nous le droit de laisser faire ça (moralement, éthiquement, philosophiquement) ? À quoi servent toutes ces espèces ? Comment décider de les protéger ou d'empêcher de les éradiquer ? Comment renouer une relation avec le vivant ? En quoi pouvons-nous devenir acteur de ce changement, redevenir acteur de la destinée de notre humanité ?
C'est un peu à toutes ces questions que ce livre tente de répondre, d'une manière simple et didactique au travers de rencontres qui nous entraînent aux quatre coins de la planète.
Le livre nous met en immersion au coeur du réacteur. Nous visitons des élevages intensifs, nous essayons de comprendre comment on a pu en arriver là, à cette folie de la consommation, du toujours plus... le ton n'est pas accusateur, ni moralisateur. Comprendre notre part de responsabilités sans montrer du doigt.
Les belles rencontres de ce livre, ce sont aussi celles d'éminents et passionnants biologistes, des climatologues, des anthropologues, des philosophes, des naturalistes, des activistes...
Chaque rencontre donne lieu à un voyage. Nous rencontrons ce paysan qui a décidé de convertir toutes ces terres en agriculture biologique suite à un accident avec un herbicide. Nous rencontrons d'autres paysans qui mettent en place des écosystèmes différents et possibles. Nous entrons dans les coulisses du Parlement européen où se trament les lobbyings. Nous faisons la connaissance d'avocats activistes sur une plage près de Bombay devant un océan de plastique. Dans le Jura, des scientifiques parlent à des bergers et brusquement le dialogue s'instaure autour du thème du loup. Plus loin c'est au Canada sur une île dans le sud de l'Alberta que nous rencontrons une biologiste qui a su réintroduire sur ce territoire fragile une variété de renard gris qui avait disparu, le pygargue à tête blanche, le cochon sauvage, réinventer un écosystème qui était présent sur l'île du temps des Chumash, les Amérindiens qui vivaient sur l'île autrefois... J'ai aimé aussi cette rencontre avec l'éthologue britannique Jane Goodall, qui sait nous transmettre avec l'acuité de son engagement sa fascination pour le monde naturel.
Et puis arrive ce beau chapitre intitulé « Réensauvager et restaurer les habitats », qui m'a fait penser au livre que vient de chroniquer Sandrine (alias HundredDreams), Réensauvager la nature pour sauver la planète, dont la lecture de son merveilleux billet m'a donné envie de m'atteler à l'écriture de celui-ci, comme un écho... Ici ce chapitre nous montre cette très belle expérience du Costa Rica qui a réussi à entreprendre un reboisement de son territoire et développer des actions remarquables en faveur de l'environnement grâce à une politique volontariste, citant par exemple cette collaboration avec les indiens Brörán.
Le lien qui couture toutes ces histoires, c'est le vivant toujours.
Comment nous reconnecter avec le vivant ? Cette question est au centre d'Animal.
Ici des femmes des hommes, rencontrés aux quatre coins de la planète, qui agissent par des initiatives remarquables, transmettent l'espoir et l'enthousiasme, redonnent foi en l'humanité. Nous en avons plus que jamais besoin.
Le livre pose des questions sociétales essentielles : le changement doit-il passer par nous-mêmes ou par la loi ?
Face à des problèmes qui engagent le pronostic vital de l'humanité, devant l'inaction des gouvernements ou leurs mobilisations homéopathiques, on se dit alors que c'est à nous d'opérer la métamorphose.
Avec nos petits bras, nos petits pas sur le rivage des océans, avec nos petits jardins, nos petits balcons, nos enfants...
Parce que nous faisons partie du monde des vivants.
Agir à petits pas, c'est faire sa part du colibri.

« La question n'est pas seulement : « quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? » mais aussi : « Quels enfants laisserons-nous à notre planète ? » Pierre Rabbi
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La disparition de l'espèce humaine aurait lieu en fin de siècle (?) selon les mesures qu'on prend ou pas pour y remédier. Des illustrations originales et sympa. Il est dit que de la lucidité nait le choix. Certains chiffres sont impressionnants comme celui là : on jette dans l'océan 8 tonnes de pollution chaque minutes. A se demander si c'est pas du troll!! Un certain parti pris politique: l'exigence avant tout de la transparence... Plus d'action, moins de blabla. Les problèmes sont surtout le rythme imposé par la croissance et l'auto centrage de l'humanité, qui s'éloigne toujours plus des autres animaux. "Le non humain" C'est un ouvrage assez récent (2021). Il y a beaucoup de considération... Les humanoïdes à tête de chat, etc... Peut-être là un moyen de mieux nous familiariser avec le "non humain" pour mieux porter attention. L'auteur "fait un peu son Nostradamus" L'amour de l'animal nous sauvera il? L'Homme serait supposé être un berger bienveillant... Des méga feux tuent des milliards d'animaux. En plus du problème des abeilles se rajoute celui des fourmis, défenseurs de la Terre, telles les microbes dans La Guerre des Mondes. On nous dit "c'est votre faute" alors qu'on a vraiment rien fait... Pollueur à mon échelle n'est sans doute pas 0,0001% du problème, et c'est à nous qu'on dit de faire attention!
Tout est interconnecté tel les escargots chez Anderson. L'Humain est jeune (200 000 ans).
Pas vraiment une lecture "plaisir" mais plus "sensibilisation". La fin est dispensable, un débat sur les loups, la recherche de solutions à petit échelle, documentaire "non humain"/ amour de l'animal. En conclusion l'auteur nous souhaite la sagesse.
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Voici un livre qui nous fait voyager un peu partout dans le monde. le fil conducteur de ce voyage est l'écologie, la biodiversité et le développement durable.
Nous accompagnons deux jeunes gens tout au long d'une multitude de rencontres, toutes intéressantes et enrichissantes. Chaque rencontre répond à une question qui naît lors de la rencontre précédente. Ce qui diffère du livre du même auteur "Demain". Ce dernier était paru après le film éponyme. Ici, c'est l'inverse, c'est le livre qui précède le film.
Souvent les rencontre sont des témoignages de personnes qui "font" quelques choses pour "soigner" notre planète Terre. D'autres sont l'occasion de faire un diagnostic de la santé de notre planète Terre. Il y a en même qui est le témoignage d'une personne dont l'activité nuit à la santé de notre planète Terre. Mais ce dernier témoignage n'est nullement présent pour culpabiliser mais pour nous faire comprendre les difficultés rencontrées par certains et qu'ils sont dans l'impossibilité de changer. Ils sont prisonnier de notre société de consommation, ils ne peuvent changer tant ils sont endettés. Ces dettes ont été contractées pour répondre à une demande du monde politique surtout. " Il faut que tous puissent consommer au moindre coût ...!"
Cependant il y a de l'espoir et l'exemple du Costa Rica en est la preuve.
Ce livre est optimiste raisonnablement.
Maintenant j'espère voir le film.
Merci à Bella, Vipulan et Cyril Dion.
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Hormis Trump et quelques entêtés, plus personne ne nie le réchauffement climatique et la destruction de la biodiversité.
Même en France, nos politiques se plaisent à apporter une touche écolo plus ou moins importante à leurs programmes. Histoire de séduire un électorat censé acquis aux causes environnementales.
En effet, le constat est alarmant. Quelques chiffres sont éloquents. Si la sixième extinction de masse qui suppose la disparition de 75% des espèces, n'a pas encore eu lieu, l'éradication des populations animales est inquiétante. Surtout depuis les cinquante dernières années.
Entre ceux qui font le minimum syndical sans avoir une vision globale des enjeux et les discours condescendants et culpabilisants des ayatollahs verts, Cyril Dion a opté pour un chemin médian et somme toute plutôt optimiste en dépassant le clivage stérile entre les tenants de la ligne « techno-extractiviste » et ceux qui privilégient la protection des écosystèmes. Au-delà de ces oppositions irréconciliables, il propose de revenir aux fondamentaux pour trouver « un nouvel équilibre entre les humains et le reste du vivant ».
C'est à la quête de solutions concrètes qu'il a parcouru le monde flanqué de Bella et Vipulan, deux adolescents engagés dans le combat écologique.
Entre états des lieux et réponses, les rencontres et interviews des acteurs concernés sont passionnantes.
On peut citer :
- Anthony Barnovsy qui rappelle que l'extinction des espèces a cinq causes majeures, toutes d'origine humaine : la destruction des habitats, la surexploitation des espèces, la pollution, les espèces invasives et le changement climatique.
- Paul François, l'agriculteur qui, empoisonné par un herbicide, s'est converti au bio et en constate les bienfaits chaque jour.
A contrario, son confrère Laurent Hélaine, à la tête d'un élevage intensif de lapins, avoue qu'il est piégé par un système « imposé par les coopératives ». Un témoignage poignant tant l'éleveur semble malheureux d'exercer un métier qui n'a pas de sens car il n'est qu'une course à la productivité.
Son ami Philippe Grégoire, passé en bio en 2015, dénonce les méfaits de l'agriculture industrielle qui enrichit toutes les filières sauf celle des paysans ! Selon lui, les « pouvoirs en place » ne sont pas intéressés par l'agriculture biologique qui « ne fait pas vivre les grandes industries ». Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce constat, l'industrie agroalimentaire et, à sa suite, la grande distribution, spécialisée ou pas, a su surfer sur la vague du « mieux manger ». Mais de quel bio s'agit-il ?
- L'ONG Bloom qui a fait du lobbying auprès des instances européennes pour interdire les pêches électriques et en eaux profondes.
- Eloi Laurent qui apporte son regard d'économiste pour proposer de sortir de l'opposition vaine entre croissance et décroissance et de « se concentrer sur le bien-être humain » qui passe, entre autres, par la santé. Il souligne aussi combien le capitalisme néoliberal dans lequel nous vivons et qui s'appuie sur l'impuissance du politique à réguler le marché est incompatible avec la préservation des écosystèmes. La solution est de trouver « un autre récit collectif que celui de la croissance » en s'inspirant, pourquoi pas, d'autres cultures dont le regard sur la nature, dont nous faisons partie, est différent. On peut penser aux Amérindiens ou encore aux aborigènes d'Australie.
- La ferme du Bec Hellouin et son modèle de permaculture qui montre que l'intervention de l'homme dans la réorganisation des écosystèmes peut être positive en proposant un remède aux besoins alimentaires des populations. « Sur 1 000 m2, on peut faire autant que sur 1 hectare avec des méthodes plus classique » affirme Charles Hervé-Gruyer, l'un des fondateurs de cette exploitation d'un nouveau genre. Avec sa compagne Perrine, celui-ci ne fait pas partie de la catégorie des radicaux tels que les végans les plus extrémistes dont le positionnement conduirait à une exclusion de facto des animaux domestiques « de notre univers tout entier » comme le souligne pertinemment l'ingénieur agronome Hervé Léger.
- D'autres interventions telles que celle de Nicolas Vereecken combattent des idées reçues véhiculées par une certaine frange d'écolos faussement naïfs. Ce spécialiste des abeilles s'oppose ainsi à la généralisation de l'installation de ruches à la campagne et en ville qui favoriserait l'abeille domestique aux dépens de leurs homologues sauvages.
- Au plan juridique, le combat de Valérie Cabanes est exemplaire. Cette militante de l'Alliance mondiale pour les droits de la nature plaide en faveur d'un droit écocentrique en lieu et place d'une vision anthropocentrique.
Voilà quelques-unes des positions présentées dans cet essai foisonnant dont il émane des messages de confiance dans le futur.
Car, si le combat s'avère rude, tous les espoirs sont permis. Les comportements des individus, l'engagement des associations et les choix radicaux de certains états – on pense bien sûr au Costa Rica - en faveur de l'écologie commencent à influer sur le productivisme qui régit nos sociétés depuis des décennies. Tout passe par une modification de notre vision du monde dans lequel nous vivons et par la mobilisation active de tous. Quel beau défi !
Petit bémol à propos de cette lecture stimulante et essentielle : l'emploi de l'écriture inclusive qui, bien qu'utilisée avec parcimonie, est agaçant et illisible !

EXTRAIT
Une étude américaine aurait démontré que des enfants pouvaient reconnaître jusqu'à mille logos de marques mais moins de dix feuilles de végétaux de leur région.

Lien : http://papivore.net/document..
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Ce très beau livre est un enchaînement d'interviews et d'échanges autour des grandes questions de l'écologie, du bien être animal et de la préservation de la biodiversité de notre monde. Les intervieweurs sont deux jeunes adolescents assez différents, mais qui ont en commun d'avoir eu très tôt et violemment une prise de conscience majeure et inquiétante : l'humain est en train littéralement de détruire la planète, directement ou indirectement. le premier, Vipulan, est passionné d'écologie, s'intéresse aux principaux leviers qui participent au dérèglement climatique, et la seconde, Bella, est plutôt attirée par les questions de la destruction des espèces, qu'il s'agisse de la faune comme de la flore.

Ce livre est écrit en marge de la réalisation du deuxième film de Cyril Dion, du même nom.

Les rencontres entre ces deux protagonistes en colère, mais assez ouvert et patient pour accepter de rencontrer les personnes qui font le bien autour d'eux et qui sont engagés en faveur de la planète, comme les personnes qui se positionnent avec ambiguïté entre désir de changer leur méthodes de faire, et peur du changement. Ainsi, tour à tour ils rencontreront de ferveurs défenseurs des animaux comme Jane Goodall que l'on ne présente plus, un éleveur à moitié anti-loup, un protecteur des abeilles, un agriculteur qui se reconvertit à l'agriculture raisonnée après des années de pratique d'agriculture intensive, ainsi qu'un éleveur industriel de lapins…
Les questions justes et précises nous montrent que comme dans la vie, tout n'est pas blanc ou noir, que les choses qui nous paraissent simples ne le sont pas, et que parfois, ceux que l'on pense responsable ne le sont pas autant qu'on le croit… et que c'est bien involontaire et contre leurs envies.

La force de ce livre, qui me fait penser à Journal de guerre écologique d'Hugo Clément, c'est qu'il présente les points de vue qui se combattent, et explique les mécaniques qui font que le changement ce n'est pas aussi simple, et que malgré l'urgence de la situation, les politiques et les enjeux économiques ralentissent les mesures prises pourtant de bonne volonté lors des différents congrès. Les jeux habiles entre les lobbys et les activistes ou politiques y participent… Mais pas seulement.

En plus de cela, le livre est parsemé d'images touchantes, prises au gré de leurs voyages et rencontres. Il nous offre des pistes d'actions et des solutions pour qu'à notre échelle nous puissions combattre le fléau climatique et capitaliste.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a pas de frontière entre les êtres humains et la nature. Nous faisons partie de la nature et elle fait partie de nous. Nous sommes des écosystèmes constitués de dizaines de milliers de bactéries, qui vivent en nous, que nous abritons et avec lesquelles nous collaborons. Nous évoluons dans ce monde d'interdépendance et de collaboration qu'est la biosphère. On peut décider de l'accepter ou de le refuser, mais on ne peut le nier, c'est un fait.
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La culpabilité ne sert à rien. C'est une violence de plus, une forme d'automanipulation de nous-mêmes, un sentiment profondément mortifère qui ne participe à aucun élan créatif. La culpabilité est un sentiment stérile. (...) Nous n'avons pas besoin d'ajouter de la violence à la violence ou de la souffrance à la souffrance. Si nous voulons vraiment faire quelque chose pour résoudre cette situation, ce n'est pas de culpabilité dont nous avons besoin mais de lucidité, de courage, de solidarité, d'élan, de sens et de désir.
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Ce monde ne peut pas changer simplement parce que nous voulons qu'il change. Il changera quand nous serons le changement nous-mêmes.
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L'empathie est le seul rempart contre un monde violent, l'unique façon de construire une société plus juste. La beauté de l'empathie, c'est que chaque enfant peut la développer et c'est gratuit. En revanche, cela exige une volonté très claire de la part de l'Etat, car si nous voulons vraiment changer le monde, nous devons repenser la manière dont nous éduquons nos enfants pour qu'ils deviennent plus compétents que nous émotionnellement et qu'ils intègrent que face à l'adversité, la compétition est une voie mortifère. Seule la coopération peut garantir le succès.
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Notre culture, tout comme nos croyances religieuses, nous ont poussés à croire que nous sommes au-dessus, tels les maîtres d'un monde qui serait là pour servir nos desseins... Et actuellement ce dessein est de faire croître le PIB. Mais la croissance infinie n'a pas d'existence biologique. Le cycle de la vie, c'est naître, croître puis décliner et mourir. Car en mourant nous rendons notre corps à la terre. Et de là, d'autres formes de vie peuvent émerger. Il n'y a pas de vie sans la mort. Penser qu'une croissance sans limites est possible n'est qu'un rêve qui s'est transformé en cauchemar.
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