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3,68

sur 310 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dès le début, on est tout de suite dans le bain : un braquage, un mort et le narrateur se retrouve en prison. Il découvre ce nouvel environnement dans lequel il doit s'adapter rapidement pour ne pas se faire marcher dessus. Cette première partie est écrite à la première personne et j'étais véritablement plongée dans la tête du personnage. On vit ses doutes, ses peurs et ses espoirs. La langue est très orale et même parfois argotique, elle colle ainsi parfaitement au personnage et à l'atmosphère. Cela rend le tout très crédible. Je me suis immergée sans problème dans le roman et on se surprend à éprouver de l'affection pour le personnage malgré les faits qui lui sont reprochés.

Et puis survient la Catastrophe qui va complètement changer la face du roman ! Un accident nucléaire, dont on ne sait pas grand-chose, provoque la mise en quarantaine de la population survivante dans la Zone. C'est à ce moment-là qu'on apprend le prénom du personnage principal : Joseph. On bascule alors dans une narration à la troisième personne dans cette courte deuxième partie. Enfin, dans la troisième partie, amorcée suite à un événement que je ne vous spoilerai pas, Joseph voit en cette Catastrophe l'opportunité de reprendre sa vie en main et de profiter de sa liberté retrouvée inopinément. Il vit alors en autarcie hors de la Zone dans une ferme en domestiquant des animaux. Dans cette dernière partie intitulée « le solitaire », l'auteure alterne entre le « je » et le « il » et le roman change complètement de dimension. de la prison, on passe à la campagne et de la violence au calme et à la solitude. le style est toujours direct, les phrases sont courtes et la poésie de l'écriture nous emporte littéralement. La psychologie du personnage est finement décrite. Envoûtant !

Parmi les livres de cette rentrée, je vous recommande donc ce roman de Sophie Divry pour sa construction originale et son écriture. Il n'y a pratiquement qu'un personnage, le narrateur, qui porte le roman à bout de bras et auquel on s'attache facilement malgré son passé de braqueur. Les trois parties du roman sont très différentes et on suit l'évolution du personnage de l'enfermement à l'ivresse de la liberté et de la nature. le tout est maîtrisé et d'une justesse incroyable !
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Etonnante narration qui passe du "je" au "il" et qui déroule un morceau de vie d'un homme confronté à la solitude.
Solitude familiale (sa mère est morte et son frère s'est fait descendre lors du braquage d'une bijouterie), solitude sociale entre les murs d'une prison qui le dévorent tout entier, solitude dans un monde apocalyptique après la catastrophe nucléaire, solitude psychologique de l'ermite ou du misanthrope...
Solitude et besoin de contacts, capter une station de radio, domestiquer un bélier errant, retrouver le plaisir du contact avec Fine, la chatte rousse, et ses bébés.
Et la descente aux enfers dans un paradis de solitude, loin des hommes, une liberté comme une prison qui enrobe tout d'une poix grise, qui part un jour en fumée.
Trois fois la tragédie, trois fois la fin du monde, trois fois la renaissance aussi...
Malgré les étrangetés de la narration (et le bémol que j'émets sur l'utilisation du langage de banlieue pour transcrire les pensées ou les paroles de Joseph, ), et du contexte (cette apocalypse nucléaire qui marque une frontière de contamination entre Nantes et Besançon et ui parait arriver un peu comme un cheveu sur la soupe et ne parait pas très crédible -un gêne immuniserait certains des radiations), j'ai beaucoup aimé la plume poétique de l'auteur (et ses descriptions de tous les verts de la nature, des oiseaux...) et le destin particulier de ce "Robinson" des temps modernes.
Un roman étonnant, à plus d'un titre !
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Joseph découvre la prison en même tant que la douleur de perdre son frère, tué lors d'un braquage. Désormais, il va connaître l'isolement au milieu des autres, la saleté, la perte d'intimité. Sauf qu'une catastrophe industrielle inattendue va lui permettre de s'enfuir de la prison, Joseph se retrouve seul, dans la zone touchée par les radiations. Il va lui falloir survivre coûte que coûte.

Sophie Divry est une romancière ( elle est 100% lyonnaise, car résidente lyonnaise :o) prometteuse, qui est parvenue dans plusieurs de ses romans à insuffler , une certaine poésie dans son univers qui pourrait sembler un peu banal en premier lieu.

Projet original qui se propose de nous faire passer de la dureté du du milieu carcéral à celle de la nature la plus sauvage, le lecteur passe brusquement d'une cellule de prison à l'immensité de la nature sauvage.

Trois fois la fin du monde combine les genres ( drame carcéral, chronique social, récit de survie) avec ambition et réussite en allant même du coté du roman philosophique : Vivre seul rend-il plus heureux??

Trois fois la fin du monde est donc une agréable découverte sur un thème déjà exploité mais transposé dans notre monde complexe basé sur la possession Comme dans ses précédents romans, Sophie Divry sait faire montre d'un un sens de la tension dramatique pour livrer un roman singulier et puissant.


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Joseph Kamal aide son frère pour un braquage. Celui-ci tourne mal, son frère Tonio se faire tuer par la police sous ses yeux et lui atterrit en prison. Il n'était pas le voyou de la famille, il ne connaissait rien à la vie de prison. le roman s'ouvre sur la fouille du détenu, moment de honte, d'humiliation. L'auteur a su retranscrire ses émotions, décrire la vie en prison (bruit, odeur, codes à respecter, promiscuité,..) C'est la descente aux enfers pour Joseph, c'est la première fin du monde. La deuxième arrive avec la Catastrophe. Une explosion nucléaire va lui permettre de s'échapper lors du transfert. Son fantasme de vivre seul va se réaliser. Il va donc tenter de survivre dans la zone interdite pour se faire oublier. Vient une longue période de solitude, une vie qu'il va construire avec un mouton et un chat. On assiste à son rapprochement avec la nature.
Ce roman aborde une réflexion sur l'homme, la nature, l'enfermement, la solitude… Pour Joseph, c'est l'enfer de vivre avec les autres mais il est impossible de vivre tout seul.
L'auteur a su retranscrire la description d'univers totalement différents (le monde carcéral, la beauté de la nature). le style s'adapte à la situation.
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Une histoire intéressante : le parcours de Joseph qui rien ne prédestinait à cette vie. Il se retrouve en prison après un braquage catastrophique, dès son arrivée en prison comme primaire (première fois en prison) il apprend à ses dépens les codes de la vie en prison. Puis il s'évade par un concours de circonstances improbables et débute sa nouvelle vie loin de tout et de tout le monde dans la zone interdite . Une vie d'ermite, proche de la nature et des quelques animaux qui ont survécu.
J'ai bien aimé les différents apprentissages de Joseph à travers ses multiples parcours de vies, ses doutes, ses désespoirs, ses joies, ses réactions pour sa survie.
Le roman porte très bien son titre. Pour ma part, le dernier tiers du livre s'essouffle un peu malgré une dernière remise en question bien trouvée, et la fin sans plus.
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Voilà un roman qui commence de façon "classique", à la suite d'un braquage qui a mal tourné, où son frère est mort, Joseph Kamal est placé en détention.
Il découvre le monde de la prison, sa violence, ses codes, mais au moment où il commence à s'y adapter une catastrophe nucléaire raye la moitié de la France de la carte... et le roman bascule dans un tout autre genre...

Le voilà seul au monde ou presque, dans une nature qui curieusement se remet bien vite de la catastrophe. Entre bricolage, agriculture, nous voici plongé dans une sorte de manuel de survie, entre ode à la nature et réflexion sur la solitude. de la surpopulation carcérale et sa promiscuité à l'isolement, quel est le pire? de l'Enfer au Jardin d'Eden?

Et puis tout bascule à nouveau après un incendie, qui enclenche le retour vers la civilisation ( et la couverture du roman est particulièrement bien choisie) .

J'ai beaucoup apprécié l'écriture de l'auteure, qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout, alors que le thème du roman ne m'a pas franchement captivée.
J'en retiendrai donc surtout le nom de Sophie Divry et me tournerai avec plaisir vers ses autres publications!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Et bien voilà un bien beau livre que celui-ci.
Il m'a fait penser à "Le mur invisible" et également à "Dans la forêt".
Roman dit "d'anticipation", un homme se retrouve tout seul après une attaque nucléaire, une catastrophe planétaire qui a tué tous les êtres vivants, sauf certains apparemment.
Quid du titre ? Trois fois, ce sera la fin du monde pour Joseph, sa fin du monde. Trois fins du monde qui le changeront totalement. Et c'est ce changement, cette métamorphose qui sont bougrement intéressants.
Et que Sophie Divry a merveilleusement bien décrit.
Tout d'abord la prison, brutale, sans pitié, douloureuse.
Puis la catastrophe elle-même, totale, déchirant tout.
Enfin, et c'est la partie la plus longue, sa vie solitaire d'homme, Robinson des temps modernes, mais point de Vendredi.
Il s'organise, et c'est très touchant.
Il fait avec la nature, il est presque la nature, celle qui prend toute la place, peut-etre trop parfois.
Et puis l'hiver survient et avec cette saison difficile, Joseph tombe dans un état dépressif où il n'a plus d'envie, de désir, de courage.
Car du courage il en faut et il n'en manque pas !
J'ai beaucoup aimé le retour du printemps, le renouveau, la sortie de l'hiver, et du coup, le retour de Joseph à la vie. Quelle belle écriture !
Il réussit à se faire des amis animaux, un mouton et une chatte.
Le style est double ; d'un côté la voix du narrateur, de l'autre celle de Joseph, avec ce sabir bien particulier des hommes des cités.
Les descriptions sont magnifiques, presque de la poésie.
J'ai retrouvé un peu de ma chère Marguerite Duras, c'est dire le talent de Sophie Divry.
J'avais pourtant lu des commentaires bien négatifs sur ces anciennes oeuvres, mais là, j'ai succombé à son charme.
Un homme seul, face à lui-même, dans une nature hostile qui a repris ses droits.
J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman.
Et la fin, on ne la voit pas venir.
Ce livre à toutes les chances de remporter un prix litteraire, je crois d'ailleurs qu'il est en lice pour le prix Landerneau.
Madame Divry le mériterait amplement.


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J'ai lu ce court roman avec curiosité et aussi suite au coup de coeur des Lectures d'Antigone : Trois fois la fin du monde….. Je ne comprenais pas trop mais à la lecture du résumé cela m'a interpellé. Passer du monde carcéral au monde libre dans la nature : un choc sûrement.

Joseph découvre la prison en même tant que la douleur de perdre son frère, son mentor, ce grand frère qui était sa seule famille. Désormais il est seul au milieu de voyous, de clans, dans des cellules où règnent la loi du plus fort, du plus puissant, de celui qui a le plus de pouvoir sur les autres détenus. Il va connaître l'isolement au milieu des autres, la saleté, la perte d'intimité.

Il n'était pas préparé à cela : les humiliations des fouilles, l'attente et l'espoir d'une visite, le sentiment d'injustice suite à la mort de son frère, la perte de repères.

La description du milieu carcéral est parfaitement rendue : étouffante, crasse et violence sont omniprésentes.

Une découverte qui tourne au cauchemar.

Une catastrophe intervient. On ne sait rien sur son origine, il n'est question que de radiations. Peut-être une catastrophe nucléaire, mais la nature est préservée, non contaminée, et Joseph va se retrouver seul, isolé dans la campagne, sans âme qui vive, sans électricité. Personne n'a survécu que lui pense-t-il sauf peut-être plus loin, ailleurs. Il va falloir à nouveau qu'il s'adapte à un nouvel environnement : passer de la prison à la totale liberté, du désoeuvrement à l'activité intense, planifier, réfléchir pour trouver une solution à chaque difficulté ou problème.

Tout est à portée de mains : grandes surfaces, réserves de nourriture dans les habitations. Il n'y a qu'à se servir mais il faut penser à long terme…. Et cela suffit-il à son bonheur ?

C'est la partie que j'ai préférée : peu à peu Joseph va devenir un Robinson. Il va réapprendre les gestes des premiers hommes.

Il a du travail. Beaucoup de travail. Mais tout s'accomplit en son temps. C'est un homme couvert de temps. (p117)

Mais l'homme n'est pas fait pour vivre seul et il va avoir besoin de trouver son Vendredi.

L'écriture est précise, concise, chaque sentiment est parfaitement décrit. On se glisse dans le personnage de Joseph qui pénètre à chaque fois dans des mondes qui lui sont inconnus : prison, nature. L'homme a d'innombrables ressources. Retrouver de vraies valeurs, trouver le bonheur, la sérénité, le sentiment du travail accompli voilà ce que Joseph va trouver. Mais cela suffit-il au bonheur ?

Où se trouve le paradis, l'a-t-il trouvé ?

Il s'agit presque d'un roman philosophique : le monde, notre monde peut basculer à tout moment, passer d'un univers à l'autre, comment nous y adapter, comment parvenir à y vivre. Nous pouvons transposer dans beaucoup de situations ce basculement que l'humain peut connaître (peut-être pas dans des formes aussi extrêmes) au cours de sa vie. Ne jamais croire que tout est définitif, la pensée de l'homme évolue comme les besoins. Vivre seul rend-il plus heureux, l'enfer c'est les autres mais peut-on se créer un paradis et y être heureux, cela suffit-il ?

Sophie Divry ne donne pas de réponse : elle nous laisse y réfléchir, faire le cheminement avec Joseph comme Robinson l'a fait avant lui, vivre totalement seul est-il préférable pour se préserver de la folie des hommes.

Est-ce que l'enfer c'est les autres, la société ? Peut-on vivre en ce passant des autres ?

J'aime beaucoup quand un (ou une) auteur parvient de façon concise, limpide à exposer un sujet de réflexion profond. On ressort d'une telle lecture avec des envies de retrouver de vraies valeurs, un retour aux sources.

C'est une jolie découverte sur un thème déjà exploité mais transposé dans notre monde complexe basé sur la possession, le pouvoir.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Sophie Divry nous emmène sur les trace d'un Robinson Crusoé des temps moderne; Joseph Kamal.
A la suite d'un braquage qui à mal tourné, celui ci est jeté en prison .
Suite à une catastrophe nucléaire, celui ci en profite pour s'échapper et se déploie dans une ferme en compagnie d'un chat et d'un mouton .

"Trois fois la fin du monde "
Quelques longueurs parfois nécessaire j'ai bien aimé ce roman qui est un entretien avec nous même, en y ressent la nature et parfois la folie.



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Sophie Divry surfe sur la vague du "nature writing" pour ce troisième roman .
Elle prend pour point de départ un individu commun, Joseph Kamal, à qui il arrive une grosse tuile: entraîné par son voyou de frère dans un braquage loupé, il va se retrouver à purger une peine de prison, seul, de surcroît, son frère ayant été abattu par un policier durant l'attaque.
Il découvre un univers sordide, d'une violence insupportable… presque inhumaine.
Et c'est alors que ce produit une catastrophe nucléaire. Il survit, mystérieusement, comme un nombre limité d'êtres humains qui vont décider de se rassembler dans une zone non contaminée étroitement surveillée. Pour Joseph, il est hors de question de vivre à nouveau dans des conditions d'enfermement. Il va choisir de se cacher, et de profiter de la vie en solitaire, au milieu de la nature et de tout ce qu'elle peut lui donner: de l'eau, de la chaleur, de quoi se sustenter; ainsi que de la compagnie, en la personne d'un mouton et d'une chatte.

C'est ici une ode à la nature certes poétique, mais également ancrée dans un réel des plus contemporain, avec une exacerbation de la part obscure de l'être humain, responsable de tant de malheurs dans un univers équilibré, à l'origine.

Le teste se lit très bien, avec passion, mais il est à regretter que certains passages tournent un peu en rond, comme si l'auteure perdait le souffle initial de sa propre création….
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