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(01/01/1900)
5/5   2 notes
Résumé :
Après un nouveau crime, le Joker est arrêté et condamné à mort malgré sa démence. Pourtant, Batman a des doutes sur la culpabilité de son pire ennemi dans cette affaire. Il va suivre son instinct et enquêter même si la vérité peut sauver le Joker de la chaise électrique.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il s'agit d'un récit complet qui ne nécessite qu'une connaissance superficielle des personnages pour pouvoir l'apprécier. Il est initialement paru en 1996, sans sérialisation préalable. le scénario est de Chuck Dixon, les dessins de Graham Nolan, l'encrage de Scott Hanna, et la mise en couleurs de Pat Garrahy.

Tout a commencé de manière très simple : la Poste des États-Unis a émis une planche de timbres en commémoration des grands comiques. Des millions de planches ont été vendues, car cette série s'est avérée très populaire, à un léger détail près. Certains utilisateurs sont morts avec un grand rictus sur le visage, après en avoir léché un timbre pour le coller. Joker a décidé d'investir le bâtiment de la poste centrale pour s'en prendre aux employés. Pistolet mitrailleur au poing, en short avec chapeau colonial, il ouvre le feu, avec plusieurs hommes de main pour abattre les employés et les responsables, et s'attaquer au coffre dont il a obtenu la combinaison. Son assaut fait long feu avec l'irruption de Batman, puis celle de Robin qui lui pulvérise au visage, du gaz lacrymogène avec une bombe aérosol. Il ne reste plus à Batman qu'à se montrer convaincant avec un nervi pour qu'il révèle où est détenu le chef de bureau. Harvey Bullock fait face à Joker dans la salle des interrogatoires pour lui faire cracher le morceau sur le coup des timbres empoisonnés, mais l'accusé reste coi. Stan Kitch et Renée Montoya finissent par emmener Joker dans une autre salle pour qu'il puisse s'entretenir avec Milton Delgue, l'avocat commis d'office. de son côté, Bullock appelle Fran Beaudreau, l'assistante du District Attorney pour l'informer de la procédure en cours et lui demander de venir pour les formalités. Joker explique à son avocat qu'il ne comprend rien à cette histoire de timbres. Après les explications de ce dernier, il nie toute implication dans ce crime.

Dans son luxueux appartement de New York, tout en finissant de mettre sa cravate, Ernest Kelleher répond à sa femme Phyl que les timbres se trouvent dans le tiroir à chaussettes. Il la retrouve dans le salon morte, affalée par terre, avec le timbre encore sur la langue. Dans un bureau du commissariat, Bullock essaye de convaincre Beaudreau de s'engager dans un procès contre Joker. Celle-ci explique quels sont les risques que la procédure échoue. Bullock commence à faire une sale tête, mais elle conclut qu'en toute connaissance des risques d'échec, elle souhaite y aller. Il lui demande quel type de donuts elle préfère. Les journalistes recueillent les témoignages des conjoints ou des parents des victimes des timbres mortels, en leur demandant quelles suites ils souhaitent que soient données contre Joker. Dans un appartement mansardé, un homme en fauteuil roulant, vient de terminer une lettre anonyme exigeant une forte somme d'argent sinon les meurtres par timbre continueront. Sa conjointe lui a ramené à manger chinois. Dans son bureau, le commissaire James Gordon est en train de faire le point avec Robin et Batman : la demande pour un million de dollars afin d'arrêter la diffusion des planches de timbres, certainement le fait d'un complice de Joker. Batman demande à pouvoir examiner les effets personnels de Joker.

Chuck Dixon : pour l'amateur de comics, c'est le nom d'un auteur de référence des aventures de Batman dans les années 1990. Il a écrit près de 90 épisodes de la série Detective Comics de 1992 à 1999, 100 épisodes de la série Robin, 70 épisodes de la série Nightwing, créé et écrit 46 épisodes de la série Birds of Prey, sans compter de nombreux épisodes spéciaux, et des aventures d'autres superhéros DC Comics. Graham Nolan : il a dessiné 52 épisodes de la série Detective Comics entre les numéros 650 à 721. Une tranche de leurs épisodes (sans trop de lien avec la continuité) a été rééditée dans Batman: Knight Out , épisodes 703 à 718, publiés entre 1996 et 1998. D'une certaine manière, la présente histoire constitue une forme de preuve de confiance des éditeurs, ou une récompense pour le succès des histoires de ce duo : une histoire complète, dans un format prestigieux aux États-Unis à cette époque, c'est-à-dire un album avec une couverture rigide sans prépublication. Pour autant, en découvrant qui a fait quoi, le lecteur éprouve l'impression d'une bande dessinée avec la même chaîne de production industrielle que d'habitude, avec les mêmes auteurs que d'habitude, scénariste, dessinateur, encreur, coloriste, lettreur.

De fait, le scénariste a bien conçu une histoire complète qui peut se lire sans rien connaître de Batman. Joker a commis un nouveau crime, il est incarcéré et son jugement est accéléré pour éviter tout risque d'évasion ou pire encore, avec la peine capitale assurée comme peine. Les personnages secondaires attendus sont bien présents : Robin (Timothy Drake), Alfred Pennyworth, James Gordon. Chacun assure son rôle habituel, sans développement particulier, sans beaucoup plus d'épaisseur qu'un dispositif narratif dans un rôle récurrent et répétitif. Batman dispose de plus de temps d'exposition dans les pages, là encore sans aucun développement sur sa vie personnelle, le superhéros qui cogne les criminels, et qui emploie ses talents de détective pour comprendre ce qui se passe, ce qui est en train de se jouer. le lecteur habitué des séries mensuelles de l'époque note la présence de personnages semi récurrents comme Tommy Mangles ou Ariana Dzerchenko (une copine de Tim), Victor Zehrhard (le directeur de la prison Blackgate), mais juste comme ça en passant. Il en va de même pour des personnages plus pérennes comme Renée Montoya et Harvey Bullock. S'il y est sensible, il se produit donc un effet de continuité, mais assez léger pour qu'il ne se ressente pas si on n'a jamais croisé ces personnages. Il ne faut pas longtemps à Batman pour comprendre que Joker n'est pas coupable dans l'affaire des timbres, ce qui lui pose un épineux cas de conscience. le lecteur reconnaît bien là tout le savoir-faire de Chuck Dixon pour créer une problématique simple et efficace, et dérouler son histoire à partir de là, de manière directe et rapide.

D'une certaine manière, l'artiste doit sa renommée à avoir été là au bon moment, dans une période faste des publications de Batman, et pour avoir été professionnel, régulier et fiable. Il dessine dans un registre réaliste, avec un degré de simplification rendant ses cases très lisibles, un niveau de détails supérieur à un comics tout public, mais manquant de personnalité graphique, ou de parti pris en termes de représentation. Pour autant la narration visuelle n'est pas fade. le dessinateur maîtrise bien les codes des comics de superhéros, et sait insuffler de la puissance et de la vitesse dans les scènes d'action, de la force et de la brutalité dans les combats (pauvre gugusse dont Batman écrase le visage contre une poutrelle métallique), avec une bonne gestion de la représentation des arrière-plans qu'il arrête de représenter régulièrement pour focaliser l'attention du lecteur sur les personnages. le jeu d'acteur de ceux-ci est un peu dramatisé, avec quelques postures ou expressions très étudiées, et un cabotinage effrayant de Joker. Il est visible que Nolan a pris grand plaisir à jouer avec les expressions de Joker : exagérées, exubérantes, des émotions sans filtre, mettant souvent mal à l'aise. Certes, il est difficile de le prendre tout à fait au sérieux, un peu comme quand Jim Carrey se met à cabotiner dans un film, mais il est aussi impossible de ne voir en lui qu'un bouffon. le lecteur habitué des comics se rend compte qu'une partie du plaisir visuel provient également de la capacité de l'artiste de s'inspirer discrètement d'autres dessinateurs de renom. Il ne recopie pas sans vergogne des cases : il effectue plutôt des citations partielles, par exemple de Mike Zeck ou de Kelley Jones, le temps d'une posture, d'un visage, d'un angle de vue. Cette façon de faire agit comme un exhausteur de goût, mais aussi ancre le registre visuel dans les comics mensuel, plutôt que dans une histoire d'exception.

L'écriture de Chuck Dixon favorise la facilité de lecture, au point de faire paraître le récit comme une histoire très linéaire et évidente. Toutefois, en prenant un peu de recul, le lecteur voit des fausses pistes, des indices qui mènent dans un cul-de-sac une distribution de personnages finalement assez étoffée, et une problématique pas si tranchée que ça. Gordon et Robin sont tentés de laisser Joker être condamné pour un crime qu'il n'a pas commis et finir sur la chaise électrique, ce qui n'est que justice au regard des centaines de victimes qu'il a tuées ou massacrées par le passé. Seulement, cette solution de facilité signifie que le véritable coupable reste en liberté, pouvant continuer à tuer à sa guise. du coup, le dilemme qui ne semblait pas bien compliqué (laisser Joker subir la peine capitale) devient très tranché : il faut arrêter le vrai coupable et accepter, par voie de conséquence, de prouver ainsi l'innocence de Joker.

Au vu de la belle présentation de l'ouvrage, le lecteur s'attend à une histoire d'exception, à une bande dessinée dans laquelle les auteurs ont investi plus de temps que dans les épisodes mensuels. Il constate vite qu'il n'en est rien, et que ce comics a été réalisé sur la même chaîne de production que les autres. du coup, s'il attend une oeuvre dans la même catégorie que Killing Joke d'Alan Moore & Brian Bolland, il regrette vite sa lecture. Si au contraire, il a bien compris la nature de ce produit, il se rend compte que Dixon et Nolan sont de très bons faiseurs, et même un excellent artisan en ce qui concerne le scénariste. Il ressort contenté par une histoire de Batman bien troussée, sans prétention particulière.
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L'Avocat du Diable : un excellent récit du Chevalier Noir, initialement paru en 1996 aux USA, puis en 2000 en France (à l'époque chez Semic) et réédité en 2020 par Urban Comics (dans le volume intitulé "Finis de Rire", qui contient aussi l'histoire "Sain d'Esprit")

Le scénariste, Chuck Dixon, est un garnd connaisseur de l'univers de Batman (il a oeuvré sur 'Knightfall" et "No Man's Land", entre autres. Il est aussi le co-créateur du personnage de Bane).

Le pitch est simple et très attirant : le Joker est condamné à mort pour un crime qu'il n'a pas commis (même si toutes les apparences sont contre lui) et Batman, convaincu de l'innocence de son ennemi juré, se retrouve à s'évertuer à prouver son innocence.

C'est un récit qui met en avant le côté "justicier" (au sens propre du terme) du Chevalier Noir, lui dont la personnalité oscille sans cesse entre justice et vengeance. le contexte de l'histoire est proche des évènements de "Killing Joke", le commissaire Gordon est encore marqué par la grave blessure infligée par le Joker à sa fille, ce qui influence sa vision de l'affaire et, dans un jeu de vase communiquant savamment orchestré, c'est lui qui se retrouve dans la posture classique d'un Batman outrepassant la loi.

Une histoire vraiment sympa donc, servie par des dessins simples mais efficaces de Graham Nolan.
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