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Citations sur La sonate à Bridgetower (Sonata mulattica) (51)

Né à Biala Podlaska, d’une mère polonaise, ayant grandi dans une cour princière d’Autriche puis fréquenté quelques temps les salons parisiens, il n’avait rien d’anglais, il était un pur produit de cette Europe continentale où il avait vu le jour. Bien qu’il parlât le français, l’italien, le hongrois et également l’anglais, ses premières langues avaient été l’allemand et le polonais. L’Angleterre pour lui était une terre étrangère. Il n’était donc pas étonnant qu’il se sente perdu et malheureux. p.181
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« Liberté d’expression, valorisation de l’individualité et du trait d’esprit, diversité sociale, tout cela était nouveau pour Frederick de Augustus. Jusque-là, comme tous les opprimés, il savait ce que voulait dire ne pas être libre, mais il ne savait pas ce qu’était la liberté. Ne pas être libre était quelque chose de physique que l’on ressentait en soi, dans sa chair. La liberté se définissait en creux. Elle consistait uniquement à se débarrasser des entraves qui vous asservissaient : la lourde et pesante chaîne de fer qui rivait les pieds de l’esclave dans l’entrepont d’un navire négrier, les lanières du fouet qui lacéraient le corps pendant les corvées dans les plantations, la violence des maîtres. C’était de cette liberté-là qu’avait rêvé son grand-père dans les cales du bateau qui le transportait à la Barbade, celle qu’avait reconquise sa grand-mère en se suicidant, privant ainsi le maître de la satisfaction de la posséder, celle dont avait rêvé son père lorsque le sang giclait de son dos sous les coups du contremaître dans les champs de canne à sucre de l’île. Mais le type de liberté que Frederick de Augustus découvrait ici était tout à fait autre chose, une « liberté qui ne pouvait être conçue que par des hommes qui étaient déjà libres. »
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« Frederick de Augustus n’avait aucune envie d’écouter son baratin et commençait à s’éloigner quand le vendeur lança : “L’histoire se passe chez vous, vous savez ? – Chez moi ? Où ça, chez moi ? demanda Frederick de Augustus, intrigué. – Ben, chez vous… les îles où vivent des Nègres. – Parce que tous les Nègres viennent des îles, n’est-ce pas ? – Non, bien sûr, monsieur. Mais à vous voir, vous ne venez certainement pas d’Afrique. D’Amérique, peut-être ?” Frederick de Augustus ne répondit pas. Il prit l’ouvrage que lui tendait le vendeur. Paul et Virginie, lut-il, d’Henri Bernardin de Saint-Pierre.  »
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« L’archet, porté par les dernières notes arpégées du rondo final, resta suspendu un moment au-dessus du violon – le temps d’un demi-soupir – puis attaqua allegro spiritoso la coda du dernier mouvement en un éblouissant jeu de démanchés et de cadences bariolées dont les derniers trilles suraigus se perdirent dans le tutti de l’orchestre et les applaudissements de l’auditoire qui, en apnée jusque-là, n’en pouvait plus de se retenir. »
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Les lectures de Frederik de Augustus l'avaient tellement transformé qu'il considérait désormais comme futile tout ce à quoi il avait aspiré précédemment. Le souvenir du chevalier de Saint George et d'Alex Dumas, deux hommes qu'il avait admirés et même enviés, s'invita dans sa mémoire. Il comprit alors pourquoi une telle littérature, une littérature de combat résolument antiesclavagiste faite de témoignages, de protestations et de revendications, n'existait pas en France. Elle ne pouvait venir de personnages de leur sorte dont toute l'entreprise consistait à devenir aussi français que les français de France, à oublier et faire oublier leurs racines pour finalement essayer de se fondre, incolores, dans une société où il n'y avait aucune place pour leur singularité.
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Il découvrait là une humanité misérable vivant au jour le jour, dont la pauvreté contrastait de façon brutale avec le luxe, les plaisirs et les occupations de ceux qui fréquentaient le Palais Royal si proche. Il saisit tout d'un coup ce que dénonçaient les philosophes dans leurs pamphlets et le réquisitoire dressé par l'orateur juché sur un escabeau qu'il avait entendu devant le café du Caveau; il finit par concéder que leurs propos, qu'il avait jugé jusque là bien trop virulents, n'étaient pas sans fondement. Il pensa aussitôt aux mots d'un baron autrichien qu'il avait lus dans la bibliothèque de Soliman à Vienne lorsqu'il préparait son voyage pour la France. "le monde est un grand corps dont Paris est le cœur". Un corps bien malade, pensa -t-il. Il était maintenant sûr d'une chose, il y avait beaucoup de souffrances dans ce cœur du monde qu'était Paris en ce mois d'avril 1789.
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Ne te fais pas d’illusions sur les Viennois. Ces gens-là sont superficiels. Tant qu’on leur donne de la bière et de la saucisse, ils se tiennent tranquilles.
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Ici, les amateurs de musique, en particulier les habitués du Concert Spirituel, venaient autant pour se montrer que pour apprécier la musique. En grande tenue, ils ne se gênaient pas pour jaser pendant l’exécution d’un morceau ou même pour exprimer leur opinion à haute et intelligible voix.
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« sonata mulattica composta per il mulatto Brischdauer, gran pazzo e compositore mulattico. »
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Si George était heureux. Frederick de Augustus l'était plus encore. Non seulement il avait touché pour le concert la somme contractuelle, mais il avait en plus reçu une bonification de trois cents livres sur les recettes du concert. Désormais, son fils était une source sûre de revenus.
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