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sur 172 notes
George Augustus Polgreen, fils de "Frederick de Augustus Bridgetower de Bridgetown, prince d'Abyssinie”, un prodige du violon âgé de neuf ans.
Le père étant premier page du prince austro-hongrois Esterhazy, le petit passe son enfance dans un palais, au coeur du domaine Esterhaza, où les moyens sont riches pour parfaire son éducation musicale. Haydn, le Kapellmeister de la cour est son maitre. Mais rien n'arrête le père ambitieux, qui, calquant sa conduite sur l'exemple du duo, père-fils, Leopold-Wolfgang Amadeus Mozart, se lance sur leur traces dans une Europe où la notion de " Liberté " commence à s'éclore. Nous sommes en avril 1789, à la veille de la révolution française, à Paris.
Formidable aventure dans cette Europe dans l'effervescence des Lumières pour un Négre de la Barbade et son fils mulâtre et nous lecteurs, mélomanes ou non à la découverte du monde musical de l'époque étroitement lié à la politique, avec ses mécènes,ses concerts, ses compositeurs dont le Chevalier de Saint-George, surnommé le Mozart Noir, ses musiciens, le célèbre violoniste Rodolphe Kreutzer.....et un Paris où défilent des personnages historiques, le général Dumas (père de l'écrivain), Jefferson, Condorcet, Lavoisier...et d'autres, un Paris où le pain manque mais pas les concerts....
Ce n'est que le début.....

Le fond de ce livre qui retrace le parcours initiatique d'un violoniste virtuose tombé dans l'oubli, traite avant tout des multiples visages de la condition noire en Europe et dans les colonies. Etre noir ou métisse, même faisant parti de l'élite noire, qui existe bel et bien au sein de l'aristocratie européenne, est difficile. Dans le cas du père-fils, l'aristocratie du génie musical du fils comble l'origine mulâtre et leur permet d'accéder aux plus hautes sphères de la société. Mais...le père traine un passé d'esclave qu'il veut effacer à tout prix, restant dans le mensonge. Un mensonge, que le fils au parcours plus lisse dû à son talent, peine à comprendre.
Un livre aussi sur les multiples contradictions humaines; celle du père, à découvrir dans le livre; celle de l'américain Thomas Jefferson, l'homme qui rédige la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis, "un hymne à la liberté", mais en vérité un raciste et un hypocrite; celle de Louise de Keralio,femme "émancipée", propriétaire d'un journal, qui lutte pour la liberté des Noirs mais la nie pour ses consoeurs......"La liberté" une notion décidément encore abstraite à l'époque ....
Un fond de musique classique également riche sans tomber dans le pédant; étonnant pour quelqu'un qui d'après ses propres mots, n'y connaissant pas grand chose, prit des cours de "music appreciation ", étudiant un peu le baroque, le classique et la musique romantique, pour avoir l'air de savoir un peu de quoi il parlait.
Quand au titre qui a inspiré ce livre à Dongala, l'explication arrive à la fin. C'est l'originalité du livre et une belle surprise pour qui ne le connaît pas déjà .

Une histoire foisonnante à plusieurs facettes que j'ai dévoré. Également beaucoup apprécié la prose de Dongala que je découvre avec ce premier livre grâce à la critique d' Isabelleisapure qui m'a séduite.






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Un voyage musical à travers l'Europe de la fin du dix-neuvième siècle. Mozart fait parler de lui tandis que Beethoven dérange ses auditoires par l'audace de ses créations. Les renommées se font et se défont au gré des mondains et mondaines qui reçoivent les artistes dans leurs salons privés.

Nous suivons l'itinéraire d'un personnage qui renaît des cendres de l'oubli sous la plume d'Emmanuel Dongala. L'homme est un curieux lascar, qui se sert de l'ignorance de ses contemporains pour agrémenter sa carte de visite de titres honorifiques improbables, mais crédibles si' l'on se réfère à sa couleur de peau. Il est en réalité descendant affranchi d'une famille d'esclaves de la Barbade.

Son arbre généalogique fluctuant est un sésame pour promouvoir les talents de son fils prodige , le jeune George Bridgetower, à peine âgé de dix ans lorsque le récit commence. George est un virtuose du violon, qui impressionne son public autant par ses dons d'interprète que par la grâce de ses traits de métis.


Comment en viendra-t-il à croiser le chemin de la fameuse sonate à Kreutzer? C'est ce que nous narre Emmanuel Dongala dans un roman historique documenté.

C'est très instructif, et comme souvent à la lecture de romans dont le thème est musical, on ne résiste pas à l'envie d écouter ou de ré-écouter la célèbre sonate.

Un bémol sur l'écriture, irréprochable, mais trop convenue, en particulier en ce qui concerne les dialogues (on imagine mal une servante d'hôtel, à peine pubère, user de « préalablement » dans ses échanges avec le jeune musicien). Et cette écriture techniquement parfaite, est un peu soporifique, au point de limiter les temps de lecture vespérale, avec le risque de se retrouver endormie, lumières allumées, semi-assise et la tête ballante, entre deux pages.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Un vrai bonheur de lecture, Emmanuel Dongala nous conte l'histoire d'un jeune mulâtre virtuose du violon qui va côtoyer les plus grands du début de la révolution française puis en poursuivant son incroyable destin à Londres puis à Vienne. de cette incroyable histoire c'est bien sûr de la condition des noirs que Dongala décrit en filigrane son récit. C'est brillant (quelle écriture !), c'est passionnant, ce récit d'apprentissage, d'émancipation mérite largement de figurer dans votre bibliothèque. En tout cas, dans la mienne elle a déjà une place de choix.
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Avec ce roman très étayé sur le plan historique, Emmanuel Dongala nous dresse le portrait de George Bridgetower que nous découvrons à l'âge de neuf ans, en 1789, lorsque son père Frédérick de Augustus Bridgetower, un Noir, originaire de la Barbade quitte l'Autriche, bien décider à présenter son fils, violoniste virtuose, au tout Paris mélomane.

Très vite, la réussite est au rendez-vous, et père et fils rencontrent tous les grands noms des milieux intellectuels et politiques. George se fait de nombreux amis artistes et scientifiques, et découvre avec bonheur et émerveillement la vie à Paris.

Les grondements de la foule en ce mois de juillet 1789 précipiteront leur départ à Londres, où le jeune George, avec toujours le même succès, parviendra à s'émanciper de la tutelle de ce père ô combien encombrante.

Poursuivant sa quête de célébrité, il revient à Vienne où il côtoie les plus grands compositeurs et interprètes.

Ce livre est un régal. La musique l'habite de bout en bout à travers les rencontres du jeune George avec Mozart, Haydn, ou encore Beethoven.
Nous y croisons également quelques grandes figures tels Condorcet, Olympe de Gouges ou encore Camille Desmoulins.

La simplicité de l'écriture et le rythme de la narration maintiennent l'intérêt du lecteur malgré la complexité du récit, passant du parcours mouvementé d'un enfant célèbre à l'observation approfondie de son évolution tant psychologique que musicale.

« La sonate à Bridgetower » fait, à mon sens, partie de ces grands livres qui savent nous distraire tout en nous instruisant.

A lire absolument que l'on soit mélomane ou pas.
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Voici un livre particulièrement plaisant à lire. le plaisir de lecture provient de quelques ingrédients qui ne peuvent que m'intéresser en premier lieu. Une plongée dans l'histoire, celle de la Révolution française mais aussi celle encore plus intrigante, car moins connue, de la Vienne de l'époque napoléonienne.
A travers ce roman, on suit le personnage de George Augustus Polgreen, fils de Frederick de Augustus Brigtower. Les noms de ces personnages sont importants. George est un violoniste prodige et il a 9 ans en avril 1789 quand son père le présente à la société parisienne aristocratique et bourgeoise, mélomane et intellectuelle.
On assiste de l'intérieur à la richesse de la vie culturelle parisienne à la veille de la Révolution et on y rencontre nombre de personnages qui ont fait ou qui vont faire parler d'eux. Condorcet, Théroigne de Méricourt, et plein d'autres, dont le père d'Alexandre Dumas. le père et le fils sont des noirs de la Barbade, mais comme leurs noms l'indiquent, une sorte d'aristocratie des Noirs qui commencent à être acceptés par les avant-gardistes de la liberté européenne de l'époque. On observe le quotidien du racisme du siècle des Lumières. Racisme dans le sens où la croyance en l'inégalité des hommes est le credo que ce soit lié à la couleur de peau, au sexe ou à la condition sociale. Les discussions politiques et les remises en cause de ces idées sont alors aussi passionnantes que la découverte (pour moi) de la musique de la fin du XVIIIe siècle.
Mais ce roman est aussi un roman d'apprentissage. le jeune George est confronté à ce monde et à son père qui n'est pas le, héros qu'il s'imagine. Frederick veut à tout pris faire oublier qu'il a été esclave et les contradictions de son personnage sont l'un des points les plus réussis du livre.
La partie qui donne son nom au roman est la dernière lorsqu'à Vienne, en 1803, le jeune George qui a maintenant plus de vingt ans se lie d'amitié avec Beethoven. Ici, les leçons d'histoire politique laisse la place à une biographie du compositeur vue par d'autres yeux. C'est toujours aussi bien raconté car le style de l'auteur pour classique qu'il soit est plutôt dynamique.
Evidemment, pour aimer ce genre d'histoire, il faut apprécier l'Histoire ou la musique classique ou les romans d'apprentissage. Et si vous aimez les trois, n'hésitez plus !
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Passionnant, tout simplement passionnant le dernier roman d'Emmanuel DONGALA ! Premier roman que je lis de lui, « La sonate à Bridgetower » est une belle surprise pour moi aussi bien dans la découverte de cette histoire que celle de l'auteur.

En 1789, George Bridgetower, jeune violoniste prodige de 9 ans, débarque à Paris avec son père, Frédéric Bridgetower, homme noir issu de la Barbade.

Arrivant d'Autriche où son fils a suivi l'enseignement de Haydn, Frédéric Bridgetower, ambitieux, obnubilé par le parcours de Léopold Mozart et de son fils Amadeus, est bien décidé à trouver fortune et gloire grâce à George, quitte à exploiter jusqu'au bout et sans le moindre remord le talent de son fils. Très vite la réussite est au rendez-vous tant le génie de ce jeune garçon « métis» fascine les salons de la noblesse.

Mais alors qu'enfin les soucis financiers s'éloignent, l'Histoire va les rattraper. Dans ce Paris hautement intellectuel, l'agitation couve et les esprits s'échauffent. Dans ces mêmes salons, le duo va bien vite croiser quelques figures emblématiques de la révolution mais également d'illustres scientifiques : Camille Desmoulins, Condorcet, Lavoisier, Olympe de Gouge, Théroigne de Méricourt…. A travers le Général Lafayette et Thomas Jefferson de passage en France, l'abolition de l'esclavage enflamme les débats… et la marche révolutionnaire du peuple commence ….

Pour les Bridgetower, il est plus que temps de fuir, direction Londres. En Angleterre, le jeune Georges rencontrera le même succès mais surtout parviendra enfin à s'émanciper de la tutelle plus qu'encombrante de ce père, grâce notamment à la protection du Prince de Galles.

Après plusieurs années passées en Angleterre, le violoniste devenu un magnifique jeune homme décide enfin de retourner à Vienne pour revoir sa mère et son jeune frère. C'est ainsi qu'en Autriche, continuant son cheminement vers le succès il va rencontrer Beethoven. Rencontre qui donnera naissance à cette fameuse Sonate qui a inspiré ce livre.

Ce n'est pas seulement un véritable voyage musical dans ce siècle des Lumières que nous fait vivre Emmanuel Dongala. A travers le travail de recherche documentaire accompli, c'est aussi une vraie leçon d'histoire qu'il nous livre sur l'époque mais également sur les multiples facettes de la condition des noirs (métisses, noirs, libres ou esclaves) en Europe et dans les colonies au XVIIIème siècle. C'est pour cela que nous suivons avec un immense plaisir le périple de ce duo.

C'est également un véritable hommage que rend l'auteur à ce brillant artiste tombé totalement dans l'oubli et pour lequel le grand Beethoven a écrit la sonate pour violon et piano n°9 en la majeur qui devint la sonate à Kreutzer.

Pour tous les amoureux de la musique ou pas, les passionnés d'histoire et notamment du siècle des Lumières, le bonheur est complet ! Ce livre est fait pour vous !

Quant à moi, je vais sans aucun doute pouvoir continuer à explorer le talent de cet auteur à travers d'autres de ses romans.
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À travers le portrait de George Augustus Polgreen Bridgetower, jeune violoniste métis, Emmanuel Dongala explore tout à la fois une époque, celle de la fin du XVIIIe siècle, nous entraîne vers les grandes révolutions – politiques et scientifiques – à venir et revient sur une page méconnue d'histoire de la musique. Autant dire que cette Sonate à Bridgetower est un roman d'une densité rare et d'une folle érudition tout en conservant les caractéristiques d'une belle aventure. Bref, c'est un vrai coup de coeur !
Avant d'en venir au récit proprement dit, saluons une autre performance de l'auteur qui s'est totalement investi dans son sujet. Après avoir appris incidemment en écoutant la radio que la célèbres Sonate à Kreutzer de Beethoven n'avait pas été écrite pour ce soliste mais pour un jeune mulâtre, l'écrivain congolais s'est mis à rechercher toutes les informations disponibles sur ce jeune homme mystérieux. Il a notamment déniché une partition annotée par Beethoven, dédicaçant son oeuvre au «mulâtre Brischdauer». Il a ensuite décidé de mettre ses pas dans ceux de George «pour palper la réalité des choses». Mieux encore, il a pris des cours de musique classique afin de vraiment se mettre dans la peau de son personnage. Une expression qui prend ici tout son sens.
Le roman s'ouvre sur le premier concert parisien du jeune prodige. L'élite musicale et intellectuelle ne tarit pas d'éloges sur la dextérité de George. du coup son père n'a plus guère de difficultés pour négocier des contrats et s'intégrer à cette aristocratie qui trouve fort exotique ces noirs, métisses, mulâtres, quarterons et autres octavons. Il faut dire que Frederick de Augustus Bridgetower s'arroge le titre de «Prince d'Abyssinie». En réalité, il est né à la Barbade d'un père affranchi. « La bienveillance du planteur lui avait permis d'apprendre non seulement à lire et à écrire en même temps que le fils de celui-ci, du même âge que lui, mais aussi d'assister aux leçons de français et d'allemand qu'il recevait. » Confié à un capitaine d'un cargo, il se retrouva à Londres où après de multiples péripéties, il réussit petit à petit à grimper les échelons de la société.
Alors même qu'il entrevoit la fin de ses soucis financiers, la grande Histoire va le rattraper. Nous sommes en 1789 et l'agitation devient de plus en plus palpable. Dans les cafés du Palais-Royal et dans les salons, les esprits s'échauffent. Camille Desmoulins croise Pierre de Beaumarchais, le général Lafayette fait découvrir Paris à Thomas Jefferson, on fredonne « il pleut, il pleut, bergère » de Fabre d'Églantine, on découvre Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos ou Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. L'ébauche d'une Déclaration des Droits de l'homme s'accompagne des revendications d'Olympe de Gouges et de Théroigne de Méricourt pour les femmes. L'abolition de l'esclavage enflamme les débats… et le peuple commence à empaler les têtes des aristocrates sur les piques.
Pour les Brigetower, il est temps de fuir, direction Londres.
Bien que connaissant la ville, Frederick est loin d'être introduit à la Cour, ni même dans les cercles de musique. Mais à force de persévérance et de rencontres plus ou moins fortuites, George deviendra le protégé du Prince de Galles. Une relation qui ne va pas plaire à son père jusque-là seul directeur des opérations et grand bénéficiaire du produit des concerts. le conflit sous-jacent va finir par éclater et provoquer la colère royale. « Frederick de Augustus quitta Londres le 5 janvier 1791. Personne ne sut où il était parti. Il disparut de la vie de George et on ne le revit plus. George Augustus Polgreen Bridegetower se retrouva alors sous la tutelle exclusive du prince de Galles. Il avait onze ans. »
Le garçon reprend alors contact avec sa mère qui se meurt et obtient l'autorisation d'aller la retrouver en Allemagne où il renouera aussi des liens avec son frère Friedrich, également bon musicien. Pour que ce dernier puisse jouer à la Staatskapelle, il va lui proposer de l'accompagner lors d'un concert où, outre les oeuvres des musiciens locaux, on jouerait la symphonie d'un compositeur encore jamais joué, un certain Ludwig van Beethoven.
Le récital fera coup double, assurant l'avenir de Friedrich et propulsant George vers Vienne où il se liera d'amitié avec le musicien dont il découvrait le travail.
Je vous laisse découvrir de quelle manière est née la «Sonata mulattica» en lisant ce formidable roman. Un joyau qu'il serait dommage de laisser passer.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le dernier roman (merveilleux) d'Emmanuel Dongala, Photo de groupe au bord du fleuve, datait de 2010. Autant dire que l'attente a été longue jusqu'à La sonate à Bridgetower. Exit les sagas africaines, voici un roman surprenant de la part de l'auteur, une fresque historique de 1789 au début du siècle suivant qui suit les pas d'un jeune violoniste prodige, un certain George Bridgetower, polonais de nationalité mais dont le père était originaire de la Barbade. Un métis, donc, à l'incroyable talent, qui fit frissonner de plaisir musical les foules de Paris, Londres et Vienne mais qui, aujourd'hui, n'est connu que des spécialistes de musique classique. Emmanuel Dongala précise ainsi son but en écrivant un tel livre : "Quand on parle des noirs ou des métis en Europe, on parle des esclaves, des domestiques, or il y avait à l'époque une élite africaine et surtout métisse qui évoluait dans le milieu des aristocrates dans les cours européennes et dont on parle peu." le roman est effectivement passionnant quand il évoque la figure de ce jeune musicien confronté au regard de privilégiés, parfois mécènes, dont la bienveillance n'exclut pas parfois un racisme bien ancré. Mais La sonate à Bridgetower, dans sa première partie, la meilleure, est surtout l'histoire d'une relation entre un père tiraillé entre plusieurs aspirations, s'intégrer ou se battre, et un fils, que l'on pourrait dire "exploité" par son géniteur. Dans le Paris pré-révolutionnaire, le duo rencontre tout un tas de personnages passés à la postérité : Condorcet, Jefferson, Desmoulins et des féministes qui finiront sous la guillotine. Se pose alors la question habituelle de ce type d'ouvrage : comment marier la reconstitution historique avec la liberté de la fiction ? Dongala semble parfois encombré par les faits qui limitent le champ de son imagination et c'est sans doute ce qu'on pourrait lui reprocher. Mais gentiment, parce qu'il reste un auteur de tout premier ordre qui sait rendre son récit passionnant et toujours prenant. Ainsi, dans la deuxième partie, du côté de Vienne, à l'évocation de l'amitié tumultueuse entre Beethoven et Bridgetower qui débouchera un temps sur une sonate dédiée par le premier au second avant la rupture et sa nouvelle appellation de Sonate à Kreutzer. Dans sa postface, Dongala confesse qu'il connaissait assez peu la musique classique et son histoire. En nous faisant découvrir le destin de ce métis prodigieux, il l'a tiré de l'oubli et composé un roman moins inoubliable que son précédent mais d'une facture impeccable et d'une grande richesse de thèmes.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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J'ai été plongée dans une époque où le monde est en ébullition, notamment en France avec la révolution, dans le milieu de la musique. Nous sommes en 1789. J'ai voyagé à Paris, Londres, à Vienne… J'ai traversé toute cette époque en compagnie d'un illustre violoniste, George Bridgetower, métis, qui connaîtra tous les plus grands de ce monde, et me mènera dans cette bouillonnante atmosphère, ce siècle des lumières le si bien nommé.

George Bridgetower a bel et bien existé et a été, pour un temps, un ami de Beethoven qui lui a dédié une musique, la "Sonate à Kreutzer ». Alors pourquoi ne s'appelle-t-elle pas la Sonate à Bridgetower » ? Si vous voulez le savoir, vous savez ce qui vous reste à faire :)
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Entre Révolution Française, vie londonienne, Premier Empire et vicissitudes de la vie autrichienne au début du 19ème siècle, on suit dans cette histoire le jeune George Bridgetower, violoniste talentueux. Truffé d'anecdotes et de personnages historiques, ce récit décrit la vie de cet enfant prodige du violon, éclipsé par l'Histoire du fait de sa couleur de peau mais qui a connu un certain succès à son époque et s'est inscrit dans quelques tournants historiques en côtoyant les plus grands musiciens de son temps : Haydn et Beethoven notamment.
La construction de ce roman historique est bien pensée en suivant la chronologie et en accompagnant la croissance et l'élévation de ce jeune talent à travers trois villes phares : Paris, Londres et Vienne. Autant j'ai apprécié suivre l'évolution du jeune homme ainsi que rencontrer tous ces illustres personnages (aussi bien artistes que souverains et puissants mécènes), autant j'ai fini par détester cordialement le père du jeune George, parasite sans scrupules, accro au jeu et dépensier sans bornes, se servant sans honte du talent de son fils pour sa propre gloire. Abject personnage qui m'a fait savourer la dernière partie du récit.
Intéressante fresque sur un personnage historique méconnu, j'ai aimé l'idée et le traitement que l'auteur en donne. Vraiment une très bonne lecture.
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