AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 950 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Room d'Emma Donoghue est un roman dont les pages se tournent toutes seules tant il est palpitant.

Pourtant, son sujet est loin d'être facile et j'ai même vécu, pendant plus de 400 pages, de grands moments d'angoisse aux côtés de Jack et sa maman.

Pour ne pas gâcher votre lecture, j'en dirai encore moins que d'habitude.

Mais sachez seulement que:

- le narrateur est Jack, un petit garçon de 5 ans.
- Donoghue s'est en partie inspirée de la famille de Josef Fritzl.
- il est humainement impossible de rester insensible à la relation mère-fils, centrale à cette histoire tout à fait poignante (mais jamais larmoyante).

Room est en ce moment numéro 1 des ventes au Royaume-Uni suite à de nombreux articles dans la presse anglo-saxonne (tous élogieux) et à une nomination au Man Booker Prize 2010. Je ne doute donc pas un seul instant qu'il sera traduit en français très prochainement.

Pour vous faire patientez, vous pouvez explorer virtuellement le monde de Room ici: http://www.roomthebook.com
Lien : http://logresse.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          50
Très bon livre qui nous raconte la captivité d'un jeune garçon et sa maman. le narrateur est l'enfant et c'est là toute l'originalité du roman.
Je recommande aussi le film qui est une émouvante adaptation.
Commenter  J’apprécie          40
J'avais ce livre dans ma PAL depuis longtemps. Pourtant, je ne savais pas exactement de quoi il allait parler. En fait, je me suis fiée aux critiques des autres lecteurs, je n'avais pas forcément hyper envie de savoir réellement de quoi il allait retourner. Comme j'ai gardé ce livre longtemps sans le lire, j'avoue que je n'avais plus tellement envie de m'y plonger. Et puis, comme une adaptation est sortie au ciné ... j'ai décidé de ne pas attendre plus longtemps (et j'ai raté le film !).

Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu'à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l'entoure, comptant sur sa mère pour répondre à toutes ses questions.
Cette mère occupe dans sa vie une place immense, d'autant plus qu'il habite seul avec elle dans une pièce unique, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais Ma fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec ce personnage. Jusqu'au jour où elle réalise que l'enfant grandit, et qu'elle ne va pouvoir continuer longtemps à entretenir l'illusion d'une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s'enfuir. Mais l'enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l'enfant né de la captivité d'une femme ?

Ca va être difficile de parler de ce livre sans vous dévoiler ce qui vous attend. J'ai donc commencé ma lecture sans trop savoir ce qui m'attendait et ... waouh ! quelle claque ça a été. On découvre une jeune femme qui vit enfermée dans une seule pièce avec son petit garçon. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire mais je me suis forcée et j'ai drôlement bien fait !!

Je pense que j'ai été déroutée parce que le narrateur est Jack, c'est un petit garçon de cinq ans et il nous raconte sa vie telle qu'il la connait, telle qu'il la ressent, telle qu'il la vit au quotidien avec les seuls mots qu'il connait. du coup, les premiers chapitres m'ont un peu ennuyés, j'ai eu du mal à accrocher et je crois avoir compris que c'était le cas pour de nombreux lecteurs. Mais il faut s'accrocher et aller au-delà car le livre vaut réellement le coup de s'y intéresser.

Une fois mes réticences passées, je me suis plongée à corps perdu dans ce récit et je n'ai plus pu lâcher mon bouquin car je devais absolument connaitre la fin de l'histoire. Emma Donoghue sait nous tenir en haleine, d'autant qu'elle parvient à nous rendre Jack et sa mère plus qu'attachants. On ne peut pas ne pas aimer ces deux personnages, c'est juste impossible de rester insensible à leur terrible histoire.

Je suis passée par de très nombreuses émotions lors de ma lecture. J'ai été émue, révoltée et même parfois amusée. J'ai vraiment vibré avec cette lecture et je n'en suis pas ressortie indemne. J'aurai vraiment aimé voir l'adaptation qui en a été faite, il faut que je guette la diffusion à la télévision car j'ai très envie de voir cette histoire mise en image (même si j'ai peur d'être déçue au final ...).

Un roman coup de poing que je ne peux que vous conseiller de découvrir si ce n'est pas déjà fait ...
Commenter  J’apprécie          41
On fait la connaissance de Jack, notre narrateur, le jour de ses 5 ans. Il vit avec sa maman dans une toute petite pièce qui fait à la fois office de cuisine, pièce de vie, chambre, salle de bains et toilette. L'enfant et sa mère ne sont pas victimes de la crise mais vivent en captivité, retenus prisonniers par Grand Méchant Nick qui a enlevé la jeune femme alors que celle-ci était encore étudiante. Depuis lors, elle vit dans ce réduit, à l'abri des regards. C'est dans cette unique pièce qu'elle subit jour après jour la violence de son ravisseur depuis 7 ans et qu'elle a donné naissance à Jack qui ne connaît rien d'autre que cet endroit. Ils sont seuls au monde, vivants l'un pour l'autre dans des conditions effrayantes : rationnement de la nourriture, peur de Nick, impossibilité de s'évader, routine insupportable, vie dans la terreur qu'un jour Nick les abandonne à leur sort, les condamnant ainsi à une mort certaine, et j'en passe. Mais tout cela, Jack ne le voit pas, pour lui sa vie est normale et se résume à cette pièce, aux meubles qui l'entourent et surtout à sa maman qui est tout pour lui. Les seules fenêtres ouvertes sur le monde sont les quelques livres à leur disposition et la télévision où il regarde notamment Dora l'exploratrice, un personnage qu'il adore, mais la jeune femme préfère lui cacher qu'un monde existe à l'extérieur de leur prison, pour Jack, seuls eux deux et leur ravisseur existent sur terre. C'est ce que croit Jack jusqu'à ce que sa mère, n'en pouvant plus de cette captivité et de la peur qu'elle subit depuis trop longtemps, avoue enfin à son fils qu'ils sont prisonniers et que lui seul peut les sortir de là. Arriveront-ils à s'enfuir ? Qu'adviendra-t-il alors ? Il vous faudra le lire pour le découvrir !
Les premières pages sont déroutantes puisque c'est Jack qui en est le narrateur : l'enfant raconte par le menu leur quotidien, toujours le même, et les meubles qui les entourent et auxquels il a donné des noms (Madame Table, Madame Porte, Petit Dressing, Madame Couette…). Il parle aussi beaucoup du rituel qui le rend davantage fusionnel avec sa mère, le Doudou-Lait (l'allaitement) qu'il prend chaque soir au coucher et avant chaque sieste.
Lire la suite...
Lien : http://deslivresdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          40
Chose rare, j'avais vu le film bien avant de lire le livre.
J'avais bien aimé l'histoire et, comme on sait qu'un livre est toujours plus riche qu'un film, j'avais très envie de le découvrir.
C'est chose faite maintenant, avec une LC avec @elidelivre dans le cadre du #blacknovember, même si, à mon sens, ce roman n'a rien d'un thriller.
Comme je m'y attendais, l'histoire est plus riche et même si j'en connaissais les grandes lignes, j'avais toujours envie de savoir comment les choses allaient se dérouler.
J'ai globalement bien aimé ce livre malgré un énorme point noir pour moi : La narration.
L'histoire entière est racontée du point de vue de Jack, 5 ans.
Pour lui, la vie en captivité était la normalité. C'est un gamin têtu et qui refuse de dévier de sa routine. Je l'ai rapidement trouvé insupportable.
J'aurais de loin préféré une narration à la 3e personne ou à la rigueur une alternance entre le point de vue de Jack et celui de sa mère. Mais j'ai trouvé pénible de ne suivre que sa vision des choses d'un bout à l'autre du roman.
D'autres personnages m'ont agacée, particulièrement la grand-mère (oui, je n'ai aucune patience).
J'ai quand même apprécié ma lecture car l'histoire est prenante et a un rythme excellent mais j'aurais pu l'apprécier encore plus.
Bien entendu ceci n'est que mon ressenti est sûrement que cette narration plaira beaucoup à plein d'autres lecteurs.
Commenter  J’apprécie          31
Des histoires comme celle-ci, on les connaît à travers des revues ou documentaires voyeuristes, où le sensationnalisme fait office de porte-étendard pour des milliers (millions ?) de consommateurs avides d'être rassurés sur leurs conditions de vie. « C'est affreux, ma pauv' dame », effectivement.

C'est donc un véritable tour de force narratif que réalise Emma Donoghue en parvenant à raconter une variation de l'affaire Natascha Kampusch à hauteur d'yeux d'un garçonnet de 5 ans.
Pas sans y laisser quelques plumes cependant : les 100 premières pages sont difficiles en terme d'immersion, la répétition (cohérente au récit pour autant), et le phrasé de Jack, très enfantin et en même temps parfois bien trop soutenu, rendent la lecture déstabilisante.

Et puis, comme pour tout, on s'y habitue. Et Dieu sait qu'il aurait été dommage de s'arrêter aussi tôt, tant la suite révèle son lot de moments de tension insoutenable, bouleversants.
C'est une leçon de vie, d'humanité, qui permet de faire prendre conscience, sans moralisme aucun, du monde qui nous entoure et du rapport à l'autre, qui peut être soi-même, dénué de tout jugement.
C'est aussi et avant tout sûrement le portrait d'une femme, d'une maman avec tout ce que cela sous-entend.
Un beau moment de littérature.
Commenter  J’apprécie          30
J'avoue que j'ai eu du mal à me faire au style des premières pages mais il est indispensable pour se fondre dans l'esprit du narrateur qui est un enfant de cinq ans... Après cette phase d'adaptation, on est plongé dans la vision de "son Monde" .
Une très belle ode à l'Amour narrée avec délicatesse et justesse. Et aussi sur la force de vie et d'adaptation des êtres vivants en général dans la claustration.
Vive la liberté ! Notre bien le plus cher 🕊.
Commenter  J’apprécie          30
Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des petits garçons de son âge. Ou presque. Il ne pense qu'à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l'entoure, comptant sur sa mère pour répondre à ses questions.
Celle-ci occupe dans sa vie une place immense, d'autant plus qu'il habite seul avec elle dans la même pièce, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais l'a mère fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec lui. Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle ne peut pas continuer à entretenir l'illusion d'une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s'enfuir. Mais l'enfant va-t-il réussir à trouver des repères loin de leur univers ? Quel accueil lui réservera le monde extérieur, lui l'enfant né de la captivité d'une femme ?

Cette lecture est touchante, d'autant plus quand on sait que cette histoire est tirée d'un sinistre fait divers révisité. Ce livre est un huit clos glaçant, une histoire déchirante de survie et d'amour entre une mère et son fils. Ce qui est d'autant plus touchant, c'est que tout le roman est raconté du point de vue de Jack, un enfant de 5 ans, qui n'a jamais connu le monde extérieur. J'ai beaucoup aimé cette lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Faire le choix d'un enfant de cinq ans comme narrateur comporte quelques écueils, ainsi que je l'ai déjà évoqué ICI... Dans "Room", j'ai au contraire eu l'impression que ce choix avait permis à Emma Donoghue d'éviter certains pièges inhérents au thème de son intrigue : la relation d'un sordide fait divers...

Pour ne pas trop en dévoiler, je me contenterai de préciser qu'une mère et son fils Jack sont séquestrés depuis plusieurs années par un homme que nous connaissons sous le surnom de "Grand méchant Nick". Et c'est donc Jack qui nous sert de guide dans l'enfer de ce quotidien qu'il vit avec sa maman dans une pièce, "la Chambre", de quelques mètres carrés. Une unique et minuscule lucarne leur permet d'apercevoir la lumière du jour. Leur ravisseur leur apporte une à deux fois par semaine le strict minimum pour survivre, et reste à cette occasion dormir dans le même lit que sa maman, pendant que Jack se cache dans la penderie.

Je parle d'enfer, mais ce n'est pas ainsi que l'enfant perçoit cet univers certes confiné et restreint mais qui est le seul qu'il connaisse, et au sein duquel il vit plutôt heureux, compte tenu des circonstances. Au rythme des activités que sa mère organise quotidiennement, des histoires qu'elle lui raconte (certaines ayant pour but de lui cacher la vérité sur leur situation), et surtout, riche des apprentissages qu'elle lui enseigne et de l'amour qu'elle lui procure, il grandit dans un sentiment de sécurité et d'épanouissement relatifs. C'est sans doute pour cette raison que nous ne tombons jamais dans le misérabilisme : Jack appréhende les événements avec sa naïveté d'enfant, et en fonction de ce qui lui est familier, sans notion de la "normalité", puisque ses seuls repères sont ceux qui lui a inculqués sa mère pour lui permettre d'évoluer dans leur petit monde.

L'auteure a trouvé le juste équilibre entre la candeur de l'esprit enfantin de Jack, et la maturité que sa mère lui a permis d'acquérir par ailleurs dans certains domaines. Dans un style plausiblement maladroit, il exprime ses craintes, son incompréhension face à un monde d'adultes dont il a été préservé durant les premières années de son existence. C'est aussi par son intermédiaire que nous prenons toute la mesure des angoisses maternelles, du douloureux et constant combat que mène la jeune femme pour ne jamais baisser les bras, et sauver son petit garçon. Car il arrive en effet un moment où, "Grand méchant Nick" se montrant de plus en plus menaçant, il devient urgent d'envisager une évasion...

La relation mère/fils que dépeint Emma Donoghue est très touchante. Par la voix de Jack, nous découvrons toutes les ressources que l'imaginaire peut mettre en oeuvre pour permettre à l'individu de survivre, et nous sommes véritablement immergés avec lui dans son quotidien. C'est dès le départ, d'ailleurs, que je me suis sentie impliquée dans ce récit. Avant de comprendre la situation, immédiatement plongé dans l'esprit de Jack, le lecteur se demande où il se trouve... puis assez rapidement, quelques indices lui font entrevoir l'horreur de la dite situation.

Ensuite ? Eh bien, ensuite, il devient impossible de lâcher ce roman, et de quitter Jack avant de savoir ce qu'il va advenir de lui !

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          30
Jack vient d'avoir ses cinq ans. C'est un petit garçon souriant doté d'une curiosité insatiable vivant avec Ma, regardant constamment la télévision et saluant les meubles comme s'il était leur ami. L'existence est monotone certes mais chaleureuse et il le vit bien avec sa maman qui est son centre du monde, dans leur logis. A ceci prés que le dit logis n'est qu'une seule pièce de trois mètres d'où ils vivent séquestrés et que le Grand Méchant Nick vient souvent leur rendre visite, surtout la génitrice certaines nuits où Jack est obligé de séjourner dans le placard... Jack ne voit pas la gravité de la situation qui l'entoure, maman le protège de l'horrible réalité mais plus il grandit, plus l'illusion s'effrite... Et viendra à la mère l'idée certes désespérant mais leur faisant raccrocher à la vie celui de la fuite... mais comment feront-ils et s'ils réussissent, pourront-ils s'adapter au monde extérieur ?
C'est un roman sensible, d'une grande douceur et sobre sur des thèmes durs que nous offre l'autrice irlandaise Emma Donoghue et qui a d'ailleurs été adapté en un film poignant en 2015 avec la future Supergirl Brie Larson que je recommande à voir. Un ouvrage bouleversant qui évite de tomber dans le sordide et aborde des réflexions touchantes sur l'humain, la maternité, la vie, la résilience et le traumatise. Quelle audace d'avoir comme trame de départ une captivité recluse et d'en faire une histoire émouvante. Car malheureusement ce genre d'histoire de femme retenue prisonnière dans une cave ou une cabane loin des regards par son kidnappeur est déjà arrivé, ne serait-ce que pour voir l'affaire des trois séquestrées de Cleveland, de Natacha Kamputch où encore d'Elisabeth Fritzl qui a d'ailleurs fait émergé à l'auteure l'idée du roman. Elle nous propose de raconter ce genre d'atrocité mais avec humanité et pudeur et le tout dans les yeux d'un enfant.
Si nous sommes déroutés par le début, par l'écriture haché et peu stylistique du petit Jack, ce déconcertement disparaît au profit du malsain qu'on ressent lorsque nous comprenons vite ce qui se passe pour l'enfant et la mère. Un mode de vie glaçant, constamment prisonnier entre quatre murs, à ne jamais voir le soleil ni le ciel et dépendre entièrement sa vie de la merci d'un psychopathe au nom évocateur (Grand Méchant Nick ou Old Nick est chez les anglais un des surnoms de Satan...) qui abuse de Ma et se montre hostile envers le petit. le quotidien est hideux et déprimant mais la relation fusionnelle entre la jeune femme et sa progéniture le rend lumineux tout comme les trésors d'imagination que tous deux déploient, elle pour cacher à son fils les horreurs de la chambre et du Grand Méchant Nick, lui pour s'amuser et combler le vide qui habite perpétuellement. J'ai beaucoup aimé aussi les petites références littéraires qui font écho à leurs jours, entre le Comte de Monte-Cristo abordant un héros captif qui en ressort des années plus tard pour se venger où Alice au pays des merveilles dont Ma s'identifie.
Arrive cependant la seconde partie, qui est encore plus déchirant, le retour à la vie normale qui va s'avérer plus difficile qu'il n'y parait. Après l'incroyable plan d'échappatoire, la réadaption au dehors, à des choses normales mais aussi l'acceptation d'avoir perdu des années de vie, de voir des proches transformé par notre perte, et d'assumer l'expérience vécu et l'harcélement continu et déplacé des journalistes. Mais aussi la reconstruction de soi et l'aide de ces proches à s'en sortir.
Le lien entre l'enfant et la mère est le plus fort dans tout ce récit, un amour maternel indescriptible qui surpasse tous les dangers et monstruosités du monde, et qui cimente la survie. Et tout simplement l'enfance, ses joies, ses peines, et sa maturité qui sont abordés avec finesse et pertinence. Jack est un garçonnet fascinant, qui trouve toujours détermination et optimisme même dans les pires moments et déploie de courage. Un garçonnet qui s'avère plus adulte que la plupart des grands qui l'entourent et ce bien qu'il demeure un bambin. Les abus sexuels et leurs conséquences sur les victimes sont décrits sans violence gratuite mais avec retenue et délicatesse toujours dans la vision d'un enfant, ce qui les rend paradoxalement plus choquants, encore plus quand il s'agit de relater aussi la longue phase de guérison qui s'accompagne avec ses hauts et bas.
L'amour maternel, l'amour filial qui triomphe de tout, l'instinct de survie, l'appétit dévorante de vivre, le chemin de résilience, tels sont les sujets purs que propose ce bel roman psychologique. Il y a bien sûr l'écriture qu'on peut qualifier de médiocre mais dans le contexte c'est justifié étant donné que c'est le point de vue du gamin : après tout Des fleurs pour Algernon adopte aussi la graphie d'un handicapé au mental atrophié mais n'est pas pour autant considéré comme un mauvais livre. Il peut être long, très lent (il l'est) et très sensitif à quiconque le lit mais en vaut la peine, pour son humanisme grandiose et le pari réussi de transformer ce qui semblait être un conte noir en parabole de la maternité, de l'enfance et de la lutte pour continuer d'exister quand tout vous accable. Un récit troublant qui ne tombe jamais dans le pathos et qui montre la vie existante même au coeur de la mort et de l'horreur, de la renaissance et le pouvoir que dégage la maman et son enfant qui peut vaincre tous les obstacles.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (1950) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5269 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}