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C'est un autre premier roman de cette rentrée littéraire 2019 qui va nous intéresser aujourd'hui avec Ceux que je suis d'Olivier Dorchamps. Pour ce roman à retrouver aux éditions Finitude, l'auteur nous envoie au Maroc au côté d'une famille essuyant le deuil paternel. Entre réflexions familiales et douces luttes intestines, que vaut ce roman ? Lettres it be vous dit tout !

# La bande-annonce

« le Maroc, c'est un pays dont j'ai hérité un prénom que je passe ma vie à épeler et un bronzage permanent qui supporte mal l'hiver à Paris, surtout quand il s'agissait de trouver un petit boulot pour payer mes études. »

Marwan est français, un point c'est tout. Alors, comme ses deux frères, il ne comprend pas pourquoi leur père, garagiste à Clichy, a souhaité être enterré à Casablanca. Comme si le chagrin ne suffisait pas. Pourquoi leur imposer ça ?

C'est Marwan qui ira. C'est lui qui accompagnera le cercueil dans l'avion, tandis que le reste de la famille ­arrivera par la route. Et c'est à lui que sa grand-mère, dernier lien avec ce pays qu'il connaît mal, racontera toute l'histoire. L'incroyable histoire.

# L'avis de Lettres it be

« Marwan est français, un point c'est tout. » Au moins, la quatrième de couverture ne ment pas sur l'une des ambitions, si ce n'est la principale, de ce premier livre d'Olivier Dorchamps. Resservir le couvert de ce qu'est l'identité française aujourd'hui pour une personne issue d'un ailleurs qui ne l'aurait jamais quitté. Non pas que cette thématique mérite une absence de traitement, juste qu'il devient difficile d'offrir un joli roman avec elle tant la corde est usée. Il y a deux ans, la question de l'Algérie se posait au coeur de toute la rentrée littéraire, notamment avec les livres d'Alice Zeniter, Brigitte Giraud et consorts. Voilà que notre Olivier Dorchamps, pour son tout premier livre, nous envoie vers la question du Maroc. Comme une sensation de déjà-lu…

« le problème que vous voyez, c'est que, pour la plupart des gens, il n'y a que des Arabes. J'ai beau être prof d'Histoire-Géo, Ali a beau être avocat, Foued aura beau être ce qu'il voudra, nous ne serons jamais des Français moyens. Juste des Arabes. C'est différent quand on gagne une médaille olympique, une coupe du monde ou un César, ou quand on finit comiques, journalistes ou ministres. Alors seulement on cesse de voir l'Arabe. Comme si, pour nous, être Français était une question de succès, une question de mérite. Aux autres qui, comme moi, restent dans l'anonymat de leurs vies ordinaires, on rappellera constamment leurs origines. »

Olivier Dorchamps propose avec Ceux que je suis un Art de perdre qui aurait définitivement perdu ses ambitions. Au-delà de la sympathie et de la tendresse que l'on peut naturellement éprouver pour la thématique de la perte du paternel, ce livre se perd dans des considérations sociales qui ne se disent jamais vraiment. de toute évidence, ce roman a 20 ans de retard. Il transpire l'ambiance Touche pas à mon pote où les questions d'intégration se posaient pleinement. Depuis, l'électoralisme représenté par ces questions et les nombreux lieux communs tissés autour ont été mis à nu. Et resservir cela sur un plateau… sonne creux et poussiéreux.

L'épopée marocaine comme parcours à ce deuil vient redonner un allant au texte qui retombe finalement très vite. Et malgré quelques personnages et quelques dialogues réussis qui retiennent l'attention (ou la détournent), ça ne marche pas. Jamais roman raté, jamais roman réussi, ce livre est une petite source de regrets. On aurait aimé plus, beaucoup plus.

Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Si un roman porte bien son titre, c'est certainement le premier d'Olivier Dorchamps, "Ceux que je suis". C'est en effet l'histoire d'un retour en arrière, d'une recherche d'identité, du discernement d'un monde dont on est issu mais que l'on ne connaît pas. Est-il eux ? Les suit-il ? Voilà les questions posées.

Quand son père meurt, subitement, à cinquante-quatre ans, Marwan Mansouri est désigné pour accompagner le corps au Maroc où le défunt a choisi de se faire enterrer. Marwan, professeur d'histoire, né à Clichy où ses parents, marocains d'origine, se sont installés, ne connaît leur pays qu'à travers les quelques vacances passées chez sa grand-mère. Lui, il est français, même si son nom et sa peau brune le font passer pour un étranger. Etranger en France, il l'est aussi par-delà la Méditerranée... et les douaniers le lui font bien sentir.

En retournant là-bas, il va apprendre beaucoup "Je remercie mon père de m'avoir fait venir jusqu'ici pour comprendre qui je suis. Non, pas comprendre. Apprendre." Et nous, nous découvrons une jolie histoire, faite de secrets dévoilés tranquillement au fil des pages. le récit est porté par une très belle langue, une écriture délicate et juste. Olivier Dorchamps ne fait pas dans le sensationnalisme et rend ainsi les événements plus remarquables. Les personnages sont tous attachants, les femmes respectées et aimées. le problème de l'immigration, de la double identité, de l'incompréhension liée à la méconnaissance est traité avec pudeur. L'auteur réussit parfaitement aussi à maintenir une tension, une émotion qui s'amplifient jusqu'à une révélation qui laisse coi.

En un mot, j'ai beaucoup aimé ce roman. L'auteur a su traiter un sujet des plus sensibles avec humanisme et beaucoup d'élégance, mais aussi raconter une histoire de famille extrêmement touchante.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Ce qu'il était ; Marwan, vingt-neuf ans, professeur agrégé d'histoire-géographie, bien dans sa peau bien dans sa tête avec parfois des doutes des peines des hésitations des emballements comme tout un chacun, un amour des amis des voyages, deux frères – Ali avocat, Foued étudiant -, des parents qui s'aiment et adorent leurs fils, tous deux marocains arrivés en France dans les années 60. Ce qu'il est : un homme français, parfaitement intégré grâce à la bienveillance et à la prévenance de son père – garagiste à Clichy – et de sa mère. Ce qu'il est aujourd'hui : un type qui vient de subir une rupture amoureuse. Ce qu'il est le lendemain : un fils dont le père succombe à une crise cardiaque.
Après la sidération de sa mort, le manque se fait sentir, glacial. le tourment s'immisce dans son esprit – toutes ces choses qu'il aurait aimé lui demander… – La peur d'oublier, de voir s'effacer au fur et à mesure des années ce qu'était ce père tant aimé. Et soudain le choc, la confusion, l'embarras : l'homme avait pris ses dispositions, il sera enterré sur la terre qui l'a vu naître, le Maroc. Et Marwan est chargé de l'accompagner dans l'avion – le reste de la famille descend en voiture – vers ce pays quasi inconnu. Un endroit étranger, pour lequel il ne ressent aucun attachement.
Et pourtant ses émotions vont prendre des chemins de traverse insoupçonnés. Un vieil ami de son père et sa grand-mère remonteront le temps. L'histoire racontée éclairera bien des choses dans la vie de Marwan. Des choses qu'il n'avait jusqu'à alors pas compris sur les relations fraternelles, filiales, amicales, amoureuses, sur les sentiments de culpabilité et de honte, sur son rapport à la France et au Maroc. En levant le voile sur l'histoire familiale, il découvre un pays, il redécouvre un père. Son identité se révèle alors plus complexe. Marwan prend conscience de son héritage, de l'importance de ceux qui l'ont précédé – de la souffrance lié au déracinement aux histoires intimes, et à leurs répercussions inévitables -.
Un roman beau tendre émouvant, plein d'amour et non dénué d'humour. Une écriture d'un naturel désarmant aux dialogues savoureux. Tout au long du cheminement de Marwan, le lecteur avance avec lui dans une empathie totale. Remarquable!
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Je viens de terminer ce roman. Je suis sous le charme de la plume d'Olivier Dorchamps. Quel choc, après une telle lecture on ne peut dire que merci à un auteur dont c'est le premier roman. Merci de partager la passion des mots et de la littérature. Je ne vais rien dévoiler ici car je vais chroniquer le livre aujourd'hui sur www.wonderbook.fr mais j'étais dans le besoin d'exprimer mon émotion. Cette histoire est tellement réaliste qu'on pourrait croire qu'elle est vécue. Qui êtes vous Olivier Dorchamps pour décrire avec un tel réalisme et tant de vérité la vie de cette famille d'émigrés qui rentre au pays, le Maroc (tellement cher à mon coeur) pour rendre à la terre un homme tellement humble.
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L'histoire que nous raconte Marwan commence par un drame, celui de la mort de son père Tarek, garagiste star de la rue de Paris à Clichy. À 64 ans. le destin en a voulu ainsi.

Marwan est un Français d'origine marocaine. Il est un professeur d'histoire/géographie qui s'apprête à faire sa première rentrée avec des Terminales. Il est le frère jumeau d'Ali, brillant jeune avocat, et de Foued. Il est l'ex-petit-copain de Capucine avec qui plus de choses les séparaient que les rapprochaient. Il est le fils de Khadija et de Tarek, deux immigrés de Casablanca venus chercher en France ce qu'elle avait de plus beau à offrir : une chance pour leurs enfants. Il est celui à qui les parents ont offert la liberté de croire, de prier. Il est ce jeune homme désemparé devant le drame de la nouvelle, son père mort, cela n'a aucun sens, et devant cette incompréhension : Tarek a souhaité être enterré au Maroc et c'est à lui, d'accompagner son cercueil en avion. le reste de sa famille les rejoindra de son coté, en voiture, comme le veut la tradition.

Accompagné de Kabic, le meilleur ami de feu son grand-père, Marwan embarque pour Casablanca sans se douter que ce n'est pas un hasard si c'est lui qui a été choisi. Et qu'en retrouvant sa grand-mère, Mi Lalla, il rencontrera tous ceux qu'étaient son père, en plongeant dans un passé dont il ne lui parlait jamais, dans des secrets qu'il voulait que ses fils, un jour peut-être, découvrent par eux-mêmes…

Ceux que je suis est un très beau roman sur l'identité, sur sa multiplicité intrinsèque. Sur les clichés, les étiquettes qui nous grattent jusqu'à nous irriter la peau. Sur le mystère la pudeur des origines. Sur la volonté de protéger ceux qu'on aime par le secret.
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« Depuis la mort de mon père, j'ai pris conscience que le temps qui passe, c'est le temps qu'il reste »

Il y a des livres qui font du bien et pourtant le roman d'Olivier Dorchamps ne verse ni dans la légèreté ni dans la facilité.
Ce livre c'est juste du baume au coeur....
Parce qu'il est empli d'humanité, de pudeur, de douceur et de tendresse;
Parce que parler de deuil, d'identité, de sacrifice, d'amour paternel, maternel et filial avec autant de justesse c'est rare;
Parce que la famille de Marwan va vous réconcilier avec les Hommes.

Sans effet de manches, avec simplicité et sincérité, « Ceux que je suis » est un premier roman d'une grande sensibilité qui vous emprisonne dans l'émotion dès les premières pages.
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Ceux que je suis est un roman qui m'a été conseillé par ma libraire préférée. J'ai la chance de travailler à deux pas de sa petite librairie indépendante et quand je vois qu'elle n'est pas trop occupée avec d'autres clients, je passe lui demander conseil. Ce que j'ai fait la semaine dernière, alors que ma PAL dégueule clairement, lui demandant de me choisir un livre qui lui avait plu dans la rentrée littéraire. Elle m'en a sorti six, puis son choix s'est arrêté sur deux sans savoir lequel elle avait finalement préféré. J'ai donc choisi en fonction de la couverture et ai pris celui-ci.

Ce que j'aime chez ma libraire est que, de un, elle est super souriante et super sympa ; de deux, elle est passionnée et parvient à transmettre ses ressentis (c'est pas compliqué, je repars souvent de chez elle avec plusieurs livres sous le bras, pour moi, alors qu'à la base j'y étais allée pour faire un cadeau) ; de trois, j'ai toujours aimé les livres qu'elle me conseillait alors que je ne serais pas nécessairement allée vers eux de prime abord.

Et encore une fois, elle a fait mouche.

Ceux que je suis est un livre que je n'aurais pas lu si ma libraire ne me l'avait pas mis entre les mains. Je l'aurais certainement pris en main, attirée par sa jolie couverture jaune orangé, mais le résumé en quatrième de couverture ne m'aurait pas suffisamment attiré. Ma Super Libraire a su me convaincre.

Marwan, notre narrateur, est issu de ce que l'on appelle l'immigration, de deuxième génération car il est né en France. Il le dit d'ailleurs très bien, il est français, né de parents marocains. Il se sent français, parle à peine l'arabe, les parents ont fait en sorte de s'intégrer dans leur nouveau pays tout en gardant quelques particularités liées à leur (double) culture. Au Maroc, Marwan et ses frères ne s'y rendaient que l'été, de temps en temps, afin de voir leur famille, particulièrement leur grand-mère qui les adorait. Alors, quand leur père décède brutalement, quelle n'est pas leur surprise de constater qu'il souhaite se faire enterrer à Casablanca et c'est Marwan qui est désigné pour accompagner le cercueil de son père, par avion. Ses frères et sa mère les rejoindront en voiture. Accompagné de Kabic, l'ami fidèle de la famille, Marwan va entreprendre ce voyage et découvrir enfin les raisons de ce retour aux sources.

Ce roman, écrit par un franco-anglais, nous parle bien entendu de la difficulté de se sentir soi dans un monde où cela ne va pas de soi, justement. Parce qu'on vous fait comprendre que vous n'êtes , en fait, jamais à votre place. Issue moi-même de parents franco-français, si je puis m'exprimer ainsi, je n'ai jamais connu cette difficulté ; par contre, j'avais des copines, à l'école, qui étaient d'origine algérienne ou marocaine et qui elles devaient y être confrontées. Plus tard, aussi, lors de ma brève expérience d'enseignante, je me rappelle m'être pris le bec avec un collègue qui qualifiait nos élèves « d'origine étrangère » d'immigrés alors qu'ils étaient nés en France, et leurs parents aussi pour certains, lui rappelant qu'ils étaient aussi français que lui ou moi, même peut-être davantage que lui si on venait sur ce terrain-là (il était lui-même d'origine polonaise, né en France mais de parents polonais, mais bon comme il était blond aux yeux bleus, ça ne se voyait pas hein)...

Ce roman, surtout, nous parle d'une histoire de famille et des secrets qui, s'ils ne sont pas dévoilés, peuvent être source d'incompréhension et de mauvaise entente.

L'écriture d'Olivier Dorchamps est jolie, elle a marqué des points auprès de moi. J'ai voyagé avec lui, j'ai souri parfois, j'ai versé ma larme à la fin.
Le titre est quant à lui génialement trouvé et il faut le comprendre dans sa polysémie.
Ce(ux) que je suis est un roman réussi, de mon point de vue.

Un dernier mot sur la couverture, à la fois sobre et superbe.


Challenge multi-défis 2019
Challenge ABC 2019 - 2020
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Marwan Mansouri, professeur d'histoire-géo, a deux frères, Ali et Foued. Lorsque leur père, qui était garagiste à Clichy depuis des décennies, vient à mourir, ils apprennent qu'il a émis le souhait d'être enterré à Casablanca, et qu'il a désigné Marwan pour l'y accompagner. Leur première réaction est l'incompréhension devant cette décision : toute la famille est en France, leur vie est en France, pourquoi vouloir reposer dans un pays quitté il y a si longtemps ?
C'est sur place pourtant, en retrouvant sa grand-mère et malgré le barrage de la langue, en rencontrant d'anciens amis de son père (formidable personnage de Kabic), que Marwan découvrira d'autres facettes de sa famille et des secrets anciens dont lui et ses frères subissent toujours les répercussions. Découverte d'un pays également, qui n'est plus celui dont son père était nostalgique ni celui que lui-même s'imaginait. D'une très belle écriture, avec délicatesse et beaucoup d'humour aussi, Olivier Dorchamps propose un roman sur l'identité et sur la difficulté d'être l'enfant de deux pays, à la fois arabe en France et français au Maroc.
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Perdre un parent, c'est perdre une partie de soi-même que l'on pensait immuable, c'est sentir le monde vaciller tout en réalisant qu'il continue de tourner et c'est dans cette perte de repère que nous faisons la connaissance de Marwan. En plus d'affronter l'une des pires épreuves de sa vie, ce dernier et ses frères doivent aussi faire face à l'incompréhension. Leur père désirait être enterré sur sa terre natale : le Maroc. Seule Khadija, leur mère, est en mesure de comprendre qu'il préfère reposer auprès des orangers de son enfance qu'auprès de sa progéniture.

Malgré son incompréhension, malgré sa réticence à affronter les regards portés sur l'arabe français, le marocain à l'accent plutôt algérien qu'il est à Casablanca, Marwan accomplira son devoir et accompagnera le cercueil de son père. Il ira par ce biais à la rencontre de son identité. Pas celle qu'on vous colle sur le front, pas celle qui vous met dans une case et qui affirme votre appartenance à telle ou telle catégorie de personne, mais celle qui est la somme des épreuves surmontées par vous-même bien sûr mais aussi, et peut-être surtout, par vos aînés avant vous pour que vous soyez là où vous êtes aujourd'hui.

Le contexte est triste, le récit familial aurait de quoi être amer mais les mots d'Olivier Dorchamps sont du miel ! Il y a une infinie délicatesse dans ce texte mais jamais de mièvrerie. Ce sont l'amour, la filiation qui viennent adoucir avec finesse et intelligence des maux qui auraient pu se transformer en rancoeur si cette famille avait été autre, si l'écoute et la parole n'avaient pas cette place prépondérante. C'est une histoire d'héritage, de mémoire, de transmission et d'acceptation.

Lire "Ceux que je suis" c'est aussi se plonger dans une épopée familiale et ses secrets enfouis sans être obligé d'aimer les pavés. Alors oui, moi qui adore ça, je ne vais pas vous mentir je n'aurais pas été contre une version longue où j'aurais accompagné Khadija, Foued et Ali dans leur périple en voiture et j'aurais adoré passer quelques pages dans la tête de Tarek de son vivant. Mais d'un autre côté je salue et respecte énormément ce travail qui va à l'essentiel sans rogner sur l'émotion, sans faire des personnages de simples exécutants d'un scénario et qui sous ses faux airs de simplicité arrivera à toucher le coeur de la plupart des lecteurs (qu'ils soient voraces ou occasionnels).

Un auteur à suivre !
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Ils sont tous adorables, tous, autant qu'ils sont. Des fils aux grands-parents, en passant, comme eux par les parents ou les amis, par le Maroc et la France. Il y a de l'amour à tous les étages chez les Mansouri, même si ça grince un peu parfois entre les trois frangins, les deux jumeaux surtout, même s'il faut parfois le deviner entre les silences du père, même s'il faut parfois s'extraire des inquiétudes de la mère. Chez les Mansouri on n'est plus marocain que de loin en loin et c'est très bien comme ça, c'est de l'histoire ancienne, celle d'une langue oubliée entre deux générations, celle de Mi Lalla, la grand-mère de là-bas, celle des parents qui l'ont laissée derrière eux pour planter les racines de leurs fils en France. Alors pourquoi, à l'heure de gagner sa dernière demeure, leur père leur joue-t-il ce sale tour de vouloir reposer dans la terre de ce pays qui l'a vu naître ? Pourquoi leur impose-t-il ce pèlerinage vers les racines de leur famille, de leur histoire ? Pourquoi les oblige-t-il à adopter un rythme qui n'a jamais été le leur ? Jamais ? Peut-être parce qu'il est temps pour eux de découvrir l'épaisseur des secrets entre les couches d'amour, l'acidité des oranges sous le sucré de leur jus, les épines sous le parfum des roses…
Une épopée familiale belle tendre, délicate et pudique, à l'image de la plume d'Olivier Dorchamps qui réussit cet exploit de nous faire croire que , nous aussi, nous sommes de la famille, et crée en nous l'espoir fébrile d'avoir rapidement de ses nouvelles.
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