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Citations sur Crime et Châtiment (595)

L'amour les avaient ressuscités, le coeur de l'un renfermait des sources inépuisables de vie pour le coeur de l'autre.
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- Je fais... répondit à contrecœur et d'une voix sourde Raskolnikov.
- Et tu fais quoi ?
- Un travail...
- Lequel, de travail ?
- Je réfléchis, répondit-il d'un air sérieux, après un certain silence.
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Il ne pouvait exprimer son émotion ni par des mots ni par des exclamations. Le sentiment de dégoût infini qui avait commencé à l'oppresser et à lui retourner le cœur pendant qu'il ne faisait qu'aller chez la vieille avait atteint une telle force et s'était dévoilé d'une façon si claire qu'il ne savait plus où se mettre avec cette angoisse qui était la sienne.
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Il regardait la vieille et n'était pas pressé de sortir, comme s'il n'avait pas encore envie de faire ou de dire quelque chose, et comme s'il ne savait pas quoi précisément lui-même.
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C'était une petite vieille minuscule et sèche, d'une soixantaine d'années, aux petits yeux aigus et méchants, au petit nez aigu, tête nue. Ses cheveux blonds, qui avaient peu blanchi, étaient tout gras d'huile .
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Soudain, il lui sembla revivre avec une intensité singulière les sensations éprouvées le jour du meurtre : il se tenait derrière la porte, la hache à la main ; le verrou tremblait ; de l'autre côté, les hommes juraient et essayaient de forcer la porte et lui se sentait pris du désir de crier des injures, de leur tirer la langue, de les narguer et de rire, rire aux éclats, rire, rire sans fin.
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Quelle idée avais-je de me poser ici en bienfaiteur ? Est-ce à moi de venir en aide à quelqu’un ? En ai-je le droit ? Que les gens se dévorent tout vifs les uns les autres, qu’est-ce que cela me fait ? Et comment me suis-je permis de donner ces vingt kopecks ? Est-ce qu’ils étaient à moi ? 
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Raskolnikoff passa à l’hôpital toute la fin du carême et la semaine de Pâques. En revenant à la santé, il se rappela les songes qu’il avait faits pendant qu’il était en proie au délire. Il lui semblait alors voir le monde entier désolé par un fléau terrible et sans précédents, qui, venu du fond de l’Asie, s’était abattu sur l’Europe. Tous devaient périr, sauf un très-petit nombre de privilégiés. Des trichines d’une nouvelle espèce, des êtres microscopiques, s’introduisaient dans le corps des gens. Mais ces êtres étaient des esprits doués d’intelligence et de volonté. Les individus qui en étaient infectés devenaient à l’instant même fous furieux. Toutefois, chose étrange, jamais hommes ne s’étaient crus aussi sages, aussi sûrement en possession de la vérité que ne croyaient l’être ces infortunés. Jamais ils n’avaient eu plus de confiance dans l’infaillibilité de leurs jugements, dans la solidité de leurs conclusions scientifiques et de leurs principes moraux. Des villages, des villes, des peuples entiers étaient atteints de ce mal et perdaient la raison. Tous étaient agités et hors d’état de se comprendre les uns les autres. Chacun croyait posséder seul la vérité et, en considérant ses semblables, se désolait, se frappait la poitrine, pleurait et se tordait les mains. On ne pouvait s’entendre sur le bien et sur le mal, on ne savait qui condamner, qui absoudre. Les gens s’entre-tuaient sous l’impulsion d’une colère absurde. Ils se réunissaient de façon à former de grandes armées, mais, une fois la campagne commencée, la division se mettait brusquement dans ces troupes, les rangs étaient rompus, les guerriers se jetaient les uns sur les autres, s’égorgeaient et se dévoraient. Dans les villes on sonnait le tocsin toute la journée, l’alarme était donnée, mais par qui et à quel propos ? personne ne le savait, et tout le monde était en émoi. On abandonnait les métiers les plus ordinaires, parce que chacun proposait ses idées, ses réformes, et l’on ne pouvait pas se mettre d’accord ; l’agriculture était délaissée. Çà et là les gens se réunissaient en groupes, s’entendaient pour une action commune, juraient de ne pas se séparer, — mais un instant après ils oubliaient la résolution qu’ils avaient prise, ils commençaient à s’accuser les uns les autres, à se battre, à se tuer. Les incendies, la famine complétaient ce triste tableau. Hommes et choses, tout périssait. Le fléau étendait de plus en plus ses ravages. Dans le monde entier pouvaient seuls être sauvés quelques hommes purs prédestinés à refaire le genre humain, à renouveler la vie et à purifier la terre ; mais personne ne voyait ces hommes nulle part, personne n’entendait leurs paroles et leur voix.
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l admettait plutôt qu’il avait alors cédé, par lâcheté et défaut de caractère, à la force brutale de l’instinct. Le spectacle offert par ses compagnons de captivité l’étonnait : combien tous ils aimaient aussi la vie ! combien ils l’appréciaient ! Il semblait même à Raskolnikoff que ce sentiment était plus vif chez le prisonnier que chez l’homme libre. Quelles affreuses souffrances n’enduraient pas certains de ces malheureux, les vagabonds, par exemple ! Se pouvait-il qu’un rayon de soleil, un bois sombre, une fontaine fraîche eussent tant de prix à leurs yeux ?
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— Vous êtes souffrant, une chaise ! Voilà, asseyez-vous ! de l’eau !

Raskolnikoff se laissa tomber sur le siège qu’on lui offrait, mais ses yeux ne quittaient pas Ilia Pétrovitch, dont le visage exprimait une surprise fort désagréable. Pendant une minute tous deux se regardèrent en silence. On apporta de l’eau.

— C’est moi… commença Raskolnikoff.

— Buvez.

Le jeune homme repoussa du geste le verre qui lui était présenté, et, d’une voix basse, mais distincte, il fit, en s’interrompant à plusieurs reprises, la déclaration suivante :

— C’est moi qui ai assassiné à coups de hache, pour les voler, la vieille prêteuse sur gages et sa sœur Élisabeth.
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