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3,96

sur 2948 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Livre du hasard puisque trouvé dans une boîte à livres, parfait pour un challenge voire plusieurs, belle affaire. J'ai lu avec un certain plaisir de retrouver la plume d'un autre siècle. Ils avaient un truc qu'on ne retrouve plus malheureusement avec les auteurs contemporains. J'ai beaucoup apprécié l'ambiance du casino, l'effervescence, le fièvre, le désarroi , toutes les émotions des joueurs.
J'ai beaucoup apprécié le passage avec la vieille tante russe ! elle m'a bien fait rire.
Un tableau parfaitement détailler des dangers du jeu qui restent toujours d'actualité voire encore plus avec les jeux en ligne. Tellement tentant de cliquer , cliquer et encore cliquer sans jamais se défaire de cette spirale infernale.
Dostoeivski, a goûté à ce démon et a su retranscrire très justement cette bête qui avale les joueurs, ce besoin de croire inlassablement à leur dernière chance jusqu'au dernier centime.
Une lecture intéressante, amusante.
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C'est toujours un plaisir pour moi de me replonger dans les auteurs du 19e, d'autant celui-ci faisait parti de mes écrivains préférés au lycée. le joueur de Fiodor Dostoïevski était parfait pour m'imprégner à nouveau de son travail, tandis que je visitais Saint-Pétersbourg, il y a quelques jours, la ville où il vécut, écrit, mourut . Son ancien appartement fut un point de passage obligé...
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J'adore le caractère de la Babouchka, une de ces femmes directes qui démasquent le mensonge et l'obséquiosité des gens à leurs pieds parce qu'elle est riche et qu'elle devrait bientôt mourir ! Ahh l'héritage ! Ahh, l'Avidité !...
L'action se déroule au XIXè siècle, à Roulettenbourg, une ville d'eau imaginaire d'Allemagne, dont le casino attire de nombreux touristes. le général russe mène grand train en attendant le télégramme venant de Moscou annonçant la mort de la riche comtesse Antonine Vassilievna, sa tante. Il est entouré de sa nièce Pauline Alexandrovna, et les petits dont Alexis Ivanovitch est l'outchitel, le précepteur. Celui-ci est amoureux de Pauline qui, hautaine et arrogante, en profite pour lui faire exécuter des caprices, comme d'insulter un baron allemand.
Il y a deux ou trois autres parasites comme Blanche, 25 ans et sa mère, le marquis français prétentieux Des Grieux, et l'Anglais Astley dans l'entourage du général. Certains sont riches, d'autres ruinés, et d'autres pauvres.
Mais au lieu d'un télégramme annonçant la mort de la babouchka et donc son héritage, la voila qui débarque sans tambour ne trompette, et en pleine forme. Elle a vite fait de mesurer le caractère de chacun, et de le lui dire sans filtre : j'adore !
Mais elle se met à jouer. La première fois, tout va bien, elle gagne... Mais elle s'entête, et le deuxième jour, elle perd tout. Catastrophe : l'héritage est perdu... Que va faire ce petit groupe avide ?
Enfin, il y a trois exceptions que d'ailleurs Antonine aime bien : Astley, Pauline avec son fichu caractère, et Aleixis, qui sont tous les trois désintéressés.
.
Pour moi, Dosto est l'écrivain russe dont je me sens le plus proche. Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est la peinture des caractères ;
l'hypocrisie ou la franchise qui vont avec ;
les personnages cyclothymiques comme Pauline ou le général ;
la caricature, vue par un Russe du Français élégant, de l'Anglais compassé, ou du Russe "ours";
les manigances et les dépendances des uns par rapport aux autres.
On s'y perd dans les différentes monnaies européennes qui ont cours au casino, et j'ai constaté qu'un Anglais et un Russe essayaient de s'exprimer en français pour se comprendre : c'est à croire que, comme l'anglais domine le monde actuellement, le français dominait l'Europe au XIXè siècle.
Il y a bien sûr le jeu, avec les yeux qui brillent et les mains qui tremblent, ce qui n'est pas sans rappeler le joueur de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, de Stefan Zweig !
.
Enfin, il y a la Grand-Mère ! Une Mahaut d'Artois, un personnage haut en couleurs qui donne son second souffle au roman : )
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Je ne savais pas à quoi m'attendre avec cet auteur, je suis plutôt habitué à l'heroic fantasy. Et bien, je l'ai lu en un rien de temps, le récit est prenant, les sentiments tellement vivants grâce à une écriture vraiment très interessante.
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Je ne sais pas ce qui m'aura le plus plu … le récit du roman ou celui de sa rédaction?

Un livre écrit à la hâte, par un Fiodor Dostoïevski acculé par son éditeur, dont le contrat l'oblige à lui fournir sous un mois un roman… si ce roman n'est pas livré, l'auteur sera aliéné pour dix ans à l'éditeur, sans aucune perspective financière.

Le Joueur est donc un enfant non désiré. Ou plutôt, vaguement envisagé, encore à l'état de projet, mais du genre de projet auquel on voudrait consacrer beaucoup, beaucoup de temps pour ne point le rater. Et pourtant, son contrat d'édition l'y forçant, Dostoïevski rédige le Joueur en 27 jours, aidé par une sténographe (et future femme) - technique à laquelle il peine d'ailleurs à se roder. À la date butoir, le Joueur est remis à la maison d'édition, et ce malgré des rebondissements romanesques (son éditeur fait tout pour que Dostoievski ne puisse pas lui remettre le manuscrit à temps, pour faire valoir la clause aliénante de leur contrat).

À la lecture du Joueur, et ayant ces faits en tête, on comprend que Dostoïevski est passé à côté d'un possible chef d'oeuvre. Bien des thèmes y sont furtivement abordés, bien des perspectives de personnalités, d'intrigues entre personnages, sont esquissées… sans pour autant être approfondies. Que pouvait-il faire de mieux, en un mois et 200 pages!

L'oeuvre est évidemment bâclée pour ce qu'on attendrait d'un Dostoïevski … mais c'est au regard de toute autre oeuvre de tout autre auteur, un sacrément bon livre!Car ce qui m'a frappée, c'est le niveau de l'écrivain. En lisant le roman je me suis dit « C'est donc ça, un livre de fond de tiroir de Dostoïevski! ». Trente jours pour écrire ça! C'est à l'immense qualité de leurs moins bons livres que l'on reconnaît les grands écrivains.

S'agissant des thèmes abordés, ils sont nombreux et toujours survolés. L'expérience personnelle de l'auteur est omniprésente : son addiction au jeu, la relation avec Pauline qui est calquée sur la relation malsaine qu'entretient Dostoïevski avec une jeune étudiante avec laquelle il parcourt l'Europe, et d'autres encore.

Le rapport complexe entre la Russie et l'Occident est légèrement esquissé dans le Joueur, trop légèrement malheureusement, et ça fait partie des manques que j'ai eus - ou plutôt devrais-je dire des « regrets », car cela me pousse à imaginer ce que l'oeuvre aurait été, si elle n'avait pas été écrite dans la hâte. Nous, français, nous y prenons pour notre grade… bien qu'il me semble présenter surtout l'archétype du français fortuné, noble ou grand bourgeois, héritier des traditions de cour.

Pour conclure, mon impression, en gros, c'est d'avoir lu une oeuvre prématurée, une oeuvre personnelle, peu secondarisée par manque de temps, qui aurait pu devenir un des chefs d'oeuvre de l'auteur dans d'autres conditions.
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Le titre et la plupart des commentaire orientent vers l'addiction au jeu.
Il s'agit bien de la trame principale de ce roman.
Les péripéties et les extravagances (du Général, de la grand mère notamment) ) viennent ajouter des touches de couleur à cette trame. le noir est apporté par l'inanité de la vie de chacun des protagonistes dont le panache peine à masquer la médiocrité.
Mais au delà, c'est l'histoire chaotique des amours tourmentés et chaotiques du narrateur (Alexei) avec Pauline que je retiens principalement en tournant la dernière page du livre: la une descente aux enfers amoureuse d'Alexei est plus violente encore que celle liée à son addiction au jeu.
Une dernière "clef": plusieurs passages mont mené au rapprochement que fait Gwen21 avec "vingt quatre heures de la vie d'une femme" de Stefan Zweig.
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Dans ce livre on trouve de nombreux préjugés sur les attitudes et caractères alloués aux personnages en fonction de leur nationalité. le Russe est pauvre, le français est fourbe, etc. C'est assez drôle de voir ça avec notre regard hypercontemporain.
Aussi, le plus important, le titre : « le joueur » accompagne et résume tout le roman. Les personnages jouent, misent entre eux pour avoir l'héritage de la Baboushka. La Baboushka elle joue tout son argent pour faire payer la note à ses héritiers avides. le héros, quant à lui, est le moins joueur dans sa relation au autre. Au contraire, il est plutôt honnête et intègre. Son plus grand vice est de jouer aux "jeu" et d'y perdre. Sa situation économique développe son vice ça va s'en dire. Mais, au travers de ce héros, on saisi pourquoi les autres protagonistes ont tels ou tels vice(s). Tout serait lié à leur situation économique. Les riches agissent de telle manière, les pauvres d'une autre. Un livre assez simple à lire, néanmoins, je n'ai pas trouvé de grandes phrases dostoïevsquiennes. le contenu comporte des rebondissements modérés, ces derniers ne sont pas mirobolant. Globalement, c'est l'histoire qui est privilégiée (soit le fond). La forme manque de style à mon goût.
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Roman hautement autobiographique. Dostoîevski a lui aussi assidûment les casinos et les jeux d'argent. Il nous fait découvrir l'ambiance envoûtante de ces lieux. Dans le roman la passion règne en maître. Nous voyons l'inconscience du joueur dans cette ville d'eau Roulenbourg qui est très prisée par la Haute société Européenne.
Nous y trouvons le général qui tente de se refaire au jeu, , précepteur qui est le narrateur du roman. le général est amoureux fou de Mademoiselle Blanche qui est l'incarnation du vice et de la corruption. Pour la séduire le général attend, met tout ses espoirs dans l'héritage de sa Baboulinka sa grand mère agonisante. Surprise! Cette dernière surgit brusquement avec sa suite et ses domestiques. Remet tout le monde à sa place!
Elle veut s'essayer elle aussi au casino . Après avoir gagné pendant un moment une coquette somme à la roulette. La chance tourne elle pert une fortune.la Baboulinka incarnant l'âme Russe peut résister au pouvoir de séduction du jeu et retourne dans ses foyers en Russie. Au grand désespoir du général.
Le percepteur amoureux de la fille du général qui le rejette brutalement qui l'abandonne aux jeux.
Dostoîevski nous dresse de bonnes analyses psychologiques de cette Haute Société du 19eme très intéressante à découvrir. C'est un roman court et bien écrit.
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Si les descriptions de la fièvre qui s'empare du joueur sont haletantes, j'ai trouvé le début du livre très poussif et l'ensemble m'a donné l'impression d'être mal élaboré.
Une lecture un peu fastidieuse donc, quoique je ne regrette pas d'avoir enfin (!) lu ce classique.
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Qu'est-ce qu'une passion ?

Dostoïevski nous décrit avec virtuosité les désirs qui dépassent tous les autres. le sujet d'une passion est comme happé, transcendé, incapable de résister à cette force obscure et saisissante.

« Partout, je ne vois que vous, explique le narrateur à Polina, le reste m'est indifférent ».

Dans le joueurDostoïevski dévoile la confession d'un homme, Alexis Ivanovitch, tiraillé entre deux passions : le jeu et l'amour.

Alexis Ivanovitch, précepteur, navigue dans une famille bourgeoise. le « Général », un veuf fou amoureux d'une femme vénale, Mme Blanche, n'a qu'une seule idée en tête : l'épouser. Pour cela, il attend impatiemment l'héritage de sa tante « la Grand-mère ».

Alexis est épris de Polina, la belle-fille du Général. Et pourtant, elle n'a de cesse de le mépriser et semble éperdument amoureuse de « de Grieux », un français distingué auquel le Général doit beaucoup d'argent.

La fameuse « Grand-mère », personnage haut en couleur au franc-parler et au tempérament de feu, va apparaître brusquement dans le récit. Tel un coup de tonnerre, bien vivante, elle heurte l'harmonie familiale et vient remettre en doute les perspectives d'un héritage proche.

Lors de son séjour elle se rendra, sous l'hébétement de sa famille, au Casino. Elle retombera alors en enfance et sera complètement happée par la force du jeu et du hasard. Obnubilée par la « roulette », elle finira par dilapider peu à peu l'héritage promis.

Alexis Ivanovitch sera lui aussi entrainé par l'emprise des jeux d'argent. Cette fascination des jeux de hasard finira par faire basculer son avenir.

Si j'ai été transportée par cette analyse fine des mécanismes qui emportent vers le jeu, malgré tout, ce récit n'a pas détrôné la place particulière de « Crime et Châtiment » dans mon coeur.

En effet, je ne peux que vous contraindre à aborder l'univers de Dostoïevski au travers de « Crime et Châtiment ». L'analyse du psychisme et des causes qui amène au meurtre laisse sans voix. « Crime et Châtiment » demeure le livre indélébile de mes mémoires de lires.

En tout état de cause, quel plaisir de retrouver Dostoïevski et sa plume de génie. Dans cette confession saisissante, il reprend l'héritage du romantisme russe et révèle les forces indomptables des passions sur l'être humain.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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