D’année en année, je sentais grandir et se renforcer en moi cette conscience perpétuelle de mon air ridicule à tous les points de vue.
C’est à dire que j’allais me tuer. Je savais que, cette nuit-là, j’allais me tuer à coup sûr, mais combien de temps j’allais encore rester devant mon bureau jusqu’à ce moment-là, cela, je n’en savais rien.
Les rêves, semble-t-il, sont mus, non pas par la raison mais le désir, non par la tête mais par le coeur […].
A la fin, ces hommes s'épuisérent dans un travail absurde, et la souffrance parut sur leur visage, et ces hommes proclamèrent que la souffrance est la beauté, car seule la souffrance est porteuse de pensée.
A la fin, ces hommes s’épuisèrent dans un travail absurde, et la souffrance parut sur leur visage, et ces hommes proclamèrent que la souffrance est porteuse de pensée.
"Bien entendu, je ne mis pas directement la question sur le tapis, autrement j'aurais eu l'air de demander pardon de ma caisse de prêts ; non, j'agis, pour ainsi dire, par la fierté, je parlai presque par mon silence. Or je n'ai pas mon pareil pour parler par le silence, j'ai passé presque ma vie à m 'exprimer par le silence et j'ai vécu des tragédies entières seul avec moi-même en gardant le silence"
Douce.
"Mais chose étrange, je ne sais quelle sensation que je ne pouvais comprendre s'emparait déjà de moi ; quelque chose remuait déjà dans mon cœur, qu'il n'avait encore jamais connu ni ressenti, mais qui le faisait par instants brûler et battre comme pris d'effroi, et une rougeur inattendue m'inondait fréquemment le visage. Il arrivait que je me sentisse honteux et même offensé des privilèges que me valait l'enfance. D'autre fois une sorte d'étonnement me subjuguait, et je me retirais quelque part où l'on ne pût me voir, comme pour me ressaisir et me remémorer quelque chose dont jusqu'alors, me semblait-il, je m'étais fort bien souvenu, que je venais soudainement d'oublier, et sans quoi je ne pouvais soudainement plus paraître nulle part, ni même continuer d'être."
Un petit héros.
Je me tue et le monde n'existe plus, du moins pour moi.
Et après ces paroles, chacun s'aimat plus que tous ses semblables et que pouvait-il faire d'autres ?
Et, néanmoins, tout le monde marche vers une seule et même chose, du moins chacun essaie d'atteindre une seule et même chose, depuis le sage jusqu'au dernier brigand, seulement par des chemins différents.