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sur 2534 notes
Tuer le père en trois leçons.
Après les écrits de Freud, Camus et Zweig sur ce roman, il était important qu'ODP vienne un peu baisser le niveau.
Le psy rêveur à barbe a qualifié l'auteur des Frères Karamazov de névrosé, bisexuel refoulé épileptique dans une préface dont j'ai compris une phrase sur trois. le copain de Sartre et des platanes (désolé) a de son côté (passager) puisé dans ce monument de 950 pages la genèse de « l'Homme révolté », celui qui dit toujours non. Enfin, le grand biographe des vedettes à ombrelles (et éventails) ou rouflaquettes sortait de chez Jardiland quand il compara sans emphase les personnages Dostoïevski à « des géants de la forêt, bruissants et vivants, dont les cimes touchent le ciel, tandis que par des milliers de filaments nerveux ils prennent racine dans le sol de l'épopée et que leur réseau sanguin se ramifie à travers des milliers de pages ». Il avait la chlorophylle poétique entre deux nouvelles de héros suicidés. Avec son meurtre aux circonstances mystérieuses, son enquête et son procès théâtralisé, Les Frères Karamazov suit la trame d'un roman policier. Fiodor Karamazov, la victime, n'a pas volé son sort d'homicidé. Être détestable, il a plumé et rendu folles ses deux épouses et il n'a pas une once d'affection pour ses trois fils : Aliocha (ou Alexis selon les pages), le benjamin, le saint du roman qui consacre sa vie à la religion et à répandre le bien autour de lui, le cadet Dimitri (Mitia pour les intimes), fêtard romantique, panier percé en dette d'affection et Ivan, aîné cultivé qui cultive son nihilisme. Cette progéniture légitime, complétée par un bâtard envieux et épileptique, au nom de bousin, Smerdiakov, a toutes les raisons d'hâter la succession. Dimitri ne cache pas sa détestation pour ce vieux qui lui refuse sa part d'héritage et qui convoite l'élue de son coeur ardent.
Si ce roman est un monument de la littérature, c'est qu'il explore avec génie les questions existentielles de tous ses personnages autour de la foi, de la liberté, du mal et du libre-arbitre (non, pas celui qui fait appel à la VAR, amis footeux).
Certains passages, et notamment celui consacré au poème d'Ivan, « le Grand Inquisiteur », sont incandescents et inflammables. Je vous le résume à ma sauce. La foi reposant sur la liberté de croire sans preuve, la résurrection du Christ tant attendue survient à Séville en pleine inquisition, barbecues d'infidèles et planchas de fornicateurs. Après quelques miracles recyclés des évangiles, le Grand Inquisiteur décide de brûler l'ancien crucifié (pas étonnant qu'il se fasse attendre quand on voit comme il est reçu !) en toute connaissance de cause, pour qu'il ne prive pas l'homme du doute, de l'espoir et de la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Sans Dieu, il n'y a plus de frontières entre le bien et le mal. Avec, comment lui pardonner nos souffrances et accepter la justice des hommes ? Les absents n'ont pas toujours tort.
J'ai bien mis deux cents pages et une bonne partie de mes fêtes de fin d'année à rentrer dans le roman tant les digressions morales et la présentation des personnages m'ont parfois demandé une endurance de moine copiste, dont j'ai déjà hélas la coupe, et une patience de pêcheur face à mon impatience de pécheur. La suite du roman est une expérience de lecture assez unique par la richesse des personnages et des dialogues qui portent la narration à un niveau de quasi perfection.
Dernier roman de Dostoïevski, auteur avec qui il ne faut pas compter ses heures, il ne me reste plus qu'à remonter le temps de sa bibliographie.
Incontournable.




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Tout lecteur est en quête du roman qui éprouvera son âme, de cette oeuvre dont il dira plus tard qu'elle a changé sa vie, de cet auteur iconique qui marquera à jamais son esprit et qu'il se délectera à citer et reciter. La littérature russe produit tout cela en moi. Tolstoï évidemment puis Dostoïevski avec Crime et Châtiments, roman qui avait ébranlé mon système de valeurs de jeune adulte élevé dans la foi puis acquis à un matérialisme et un rationalisme radical. Aujourd'hui à 32 ans, Les Frères Karamazov est une nouvelle secousse dans ma vie intérieure.

Je ne m'attarderai pas sur l'intrigue car tout le monde a dû l'effleurer. Ce parricide dont la victime est ce père dépravé, jouisseur, noceur, figure ultime de la débauche et ayant enfanté 4 frères que tout sépare mais qui partagent cette tentation de l'abime et cette conscience horrifiante du mal. Nul besoin également de rappeler qu'à travers 1200 pages de récit, Dostoïevski brosse un portrait réaliste et poignant de cette Russie de la 2ème moitié du 19ème siècle : douleurs et souffrances de sa paysannerie, pénétration des idéologies libérales occidentales dans sa bourgeoisie et aristocratie, la vie monastique et la place de l'Eglise et de la religion dans une société de plus en plus athée.

Mais le principal pour l'auteur dans ce roman ultime est la question de l'existence de Dieu, question qui l'aura tracassée toute sa vie et dont on explore les retentissements sur l'âme humaine à travers toute son oeuvre. « C'est le diable qui lutte avec Dieu et le champ de bataille est le coeur de l'homme. ». Une bataille que chacun des personnages mènera à sa façon et dont le lecteur ne sort pas indemne.
On éprouve le glissement nihiliste du père, cette tentation de se venger de tous et de soi même quand tout se vaut et quand rien ne vaut. On s'apitoie sur Dmitri, coeur sensible d'un amour spontané mais hélas écrasé par la passion dévorante de la chair. On se révolte avec Ivan le matérialiste qui veut bien accepter Dieu mais refuse un Dessein harmonieux où le mal touche aux enfants et aux innocents, quand il prône que les prêtres crucifieront eux-mêmes Jésus pourvu qu'ils préservent l'ordre établi. On ressent sa folie et ce vertige de liberté face à l'anéantissement de toute transcendance. On s'émeut aussi en lisant les paroles du staretz Zosima et son disciple Aliocha quand ils prônent le pardon et l'amour agissant, infini et universel soutenus par une foi absolue en Dieu. Enfin, on s'interroge sur nos propres croyances, sur le poids de notre libre arbitre et sur notre responsabilité après avoir dérobé le feu des dieux.

Pour ma part, Aliocha le fervent, le coeur pur et sensible, l'incarnation de la bonté, de l'humilité, de la compassion et du pardon m'aura marqué comme figure sublime de l'espoir, une réponse évidente par la négation à la question de « Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis ? » et un dépassement des limites de notre pauvre raison humaine. Une véritable invitation à « la métamorphose intérieure et la renaissance spirituelle. »

« Quelqu'un a visité mon âme à cette heure ! » s'écrie ce dernier dans un moment de bascule dans sa vie. Je n'en dis pas moins en fermant ce monument littéraire.
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Que dire sinon que ce roman est une merveille. Les personnages sont très bien développés. Les péripéties et les avancées dans l'histoire sont ponctuées de passages très intéressants qui traitent de la religion, de la moral, de l'état, de la culture… Si la réelle intrigue ne pointe son nez que tardivement dans le roman, on prend beaucoup de plaisir à voir s'installer le décor et à comprendre en profondeur les personnages grâce à leurs relations, pensées, actes… Il y a des passages qui exposent brillamment des idées pointues sur la religion et l'état, d'autres qui décrivent avec précision les émotions et sentiments des personnages, et d'autres encore qui enchaînent péripéties et rebondissements. Bref, un chef d'oeuvre, à lire au moins une fois !
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Les frères Karamazov sont trois :
Dmitri - sentimental, débordant de vie,
Ivan - l'homme instruit, rationnel, athée
Aliocha - l'homme au coeur pur, l'homme d'Église, au service du peuple

Les trois protagonistes sont tous animés par l'amour même si ce sentiment se matérialise selon différentes formes.


L'auteur dépeint le caractère psychologique de ces trois frères, à travers le début du roman qui lui sert également à planter le décor et à préparer l'intrigue qui lui permettra de développer son discours. L'histoire racontée comme une mise en situation, une mise en application de ses idées.

Dostoïevski met en avant ses observations, ses lectures, ses expériences personnelles pour mettre en scène ces trois personnes afin de disserter à travers eux sur des sujets tels que la religion, l'amour, la conscience, le libre arbitre ; ceci donnant une forte portée idéologique et philosophique à l'oeuvre.



Le débat sur l'existence de Dieu est également extrêmement présent tout au long du roman, et notamment les conclusions qui découlent dans le comportement et la pensée de chaque personnage qu'il soit athée ou croyant.

Les singularités des trois frères définissent la société russe selon Dostoïevski. Et les interrogations des 3 frères sont en réalité les propres questionnements de Dostoïevski sur les thèmes abordés.
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Il n'y a pas à dire, lire un grand classique fait du bien. Ou moyennement, pour moi dans ce cas-ci. On salue le travail de l'auteur qui nous fait grandement entrer dans son imaginaire et on touche de près les personnages. Il faut s'armer de patience pour reconnaître les personnages et leurs surnoms au début. le décor est fourni de détails, le récit teinté d'humour et de modernisme avec son histoire policière, d'amour, de trahison, de meurtre, de fratrie, de père malveillant, insensible, inconstant, méchant bouffon en fait. de nombreux thèmes sont travaillés, en particulier la foi, les croyances, les remises en questions, les déviances, la jalousie, l'envie, l'amour….Il y a de très, très longs débats que j'avoue avoir lu par moments en biais. Evidemment l'auteur fait valoir ses talents de narrateur avec verve. C'est admirable, mais j'ai ressenti des moments de lassitude qui ont failli me faire abandonner ce lourd récit. le procès à la fin est plus agréable à lire. Heureuse de l'avoir lu, mais contente de l'avoir enfin fini.
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Waouh, enfin fini ce pavé ! C'est avec beaucoup d'appréhension que je m'étais lancée dans cette lecture, mais j'ai beaucoup aimé suivre cette fratrie damnée. C'est parfois trop fanatique dans la religion, trop effusif dans les sentiments, et clairement trop antisémite et misogyne, c'est pour ça que je n'ai mis que 4 étoiles, mais j'ai quand même apprécié ma lecture.
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Dans ce roman intense, Fiodor Dostoïevski dresse le portrait de trois frères. L'ainé, Dimitri est un être passionné, sensuel et irascible. le cadet Ivan est un érudit au caractère froid et renfermé. le benjamin, Aliocha est un homme de foi d'une grande honnêteté morale.

Si les trois frères n'ont rien en commun, ils partagent le même père : Fiodor Karamazov. Un père décrit par Dostoïevski comme un homme rongé par les vices. Corrompu, égoïste et jouisseur, il a rejeté ses enfants.

En toile de fond, un quatrième frère se cache, Semerdiakov, un batard qui n'a jamais été reconnu. Fils illégitime, il est devenu cuisinier et domestique auprès de Fiodor Karamazov. Quand le père est assassiné, les regards se tournent vers les fils.

Dimitri n'a pas eu peur de proférer ouvertement des menaces à l'encontre de son père qui s'est amouraché de la femme qu'il aime passionnément. Désigné comme principal coupable durant l'enquête, Dimitri a-t-il véritablement tué son père ?

Roman fondateur sur le paricide, cette oeuvre riche questionne de nombreux sujets : le rapport à la culpabilité, à la religion, à l'enfance et à l'héritage.

Roman policier, philosophique, psychologique ou métaphysique, les multiples lectures de cette oeuvre la positionne parmi les plus grands classiques de la littérature. Un roman que je ne peux que vous inciter à lire et à (re)lire afin d'en percer toutes les réflexions.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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Les frères Karamazov est mon deuxième roman de Dostoievsky après Crime et Châtiment que j'ai lu l'an dernier. J'ai le même sentiment concernant ma lecture : Dostoievsky brasse tous les sentiments humains avec une certaine virtuosité. Ici il aborde même les fondements philosophiques et moraux de la foi en général et du christianisme en particulier. Mais je n'adhère pas à son style de narration très décousu, comme un assemblage grossier de pièces de tissu disparates. Cela pourrait donner un chatoyant manteau d'Arlequin mais ça ne produit pour moi qu'un épouvantail dépareillé. Nous donne-t-il ainsi un aperçu de l'âme russe qui vit violemment des sentiments souvent inconscients d'amour et de haine ? Peut-être mais j'avoue préférer le sentiment océanique d'un Tolstoi qui me semble tout aussi russe.
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Un peu moins d'un mois pour achever la lecture de cette grande oeuvre….
Tout y est dans ce roman quand on s'intéresse un tant soit peu à la philosophie…
Il y a de cela quelques années (!), durant l'année du BAC, mon prof de philo aurait été bien inspiré de nous faire lire cet auteur ou lieu de nous abreuver d'autres littératures moins captivantes…bref
Le privilège de la vie d'adulte est de pouvoir maintenant se plonger dans les grands maîtres sans en être forcé.
Tolstoï me voilà…!!!
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es frères Karamazov, pilier de la littérature russe, qui réunit tous les thèmes chers à l'auteur la religion, la psychologie, le choix du libre arbitre, la vérité, le coeur humain,le destin, le jugement. Entreprendre une critique est déjà difficile tant ce roman est foisonnant.Tout est finement analysé à travers des personnages impressionnants de réalisme que le romancier a sculptés. Certains passages sont le moment pour Dostoïevski de s'exprimer pleinement sur ses thèses métaphysiques la religion, notamment le passage du Grand Inquisiteur, et du diable avec Ivan. Puis le reste c'est une véritable symphonie.
Dans une symphonie il y a plusieurs types de nuances de couleurs sur la palette, de crescendos et decrescendos, d'instruments, il y a des passages plus ou moins bouleversants, je pense en particulier à la cinquième Symphonie de Beethoven. Bref, dans une symphonie on n'est pas obligé de tout apprécier. Dans les frères Karamazov, certains passages sont rebutants, digressions qui s'étendent sur plusieurs pages où l'auteur se laissant emporter veut nous exposer toutes ses idées. Mais de temps en temps Dostoïevski atteint le point culminant de l'émotion en particulier quand les personnages lâchent prise, qui se laissent agir sans prendre conscience. Je pense à la scène avec Ivan et le diable qui symbolise sa conscience, ou Dimitri quand il arrive dans la chambre avec les polonais et Grouschenka et qu'ils se soûlent tous ensemble on atteint le summum de l'émotion, les personnages gris agissent en mouvement, vivent, de belles scènes de jeu, des paroles. Plusieurs scènes dans ce livre resteront éperdument gravés dans ma mémoire, des scènes avec Aliocha et Illioucha petit gosse qui lui mord le doigt. Les scènes avec Kolia et Aliocha avec le petit garçon qui n'ose pas montrer ses sentiments et qui se dissimule derrière un autre visage. Quant aux personnages des trois frères et de leurs relations, elles sont profondément complexes . Dimitri, homme passionné par les femmes et par l'argent et qui hait son père depuis toujours mais qui est en réalité très fragile, Ivan, homme digne qui croit à une vie sans dieu, politisé, et rationnel, qui chérit son frère sans le lui avouer, Aliocha, homme tendre, sensible qui est venu sur terre pour faire le bien ( on retrouve ici un peu le Prince de l'idiot), amoureux de la vérité et qui croit avec ardeur en Dieu seul consolateur des hommes. Ces trois personnages et bien d'autres ( Catherina, Grouschenka, Smerdiakov,le staret Zosmine, Maximov, Lise et sa mère) se retrouvent embarqués dans une intrigue policière car le père des trois frères Fidor Palvovitch, homme égoïste vil qui vit pour l'argent a été assassiné. Celui-ci n'a pas pris soin de ses enfants, les a laissé à d'autres et a trompé beaucoup de femmes. Les scènes de jugement inoubliables avec le procureur et l'avocat qui s'expriment à travers une plaidoirie de plus de 50 pages. Des scènes de réconciliation,des scènes de passion, d'argent. Mais les trois frères sans qui se le disent sont profondément unis et s'aiment à la folie. Ce livre est un gouffre dont on sort abasourdi, épuisé, passionné. Bien sûr on peut penser que Dostoïevski décrit des personnages démesurés, insensés, mais la richesse de l'oeuvre et la précision de chaque caractère rend les personnages plus vrai que nature, nourris de contradictions, qui évoluent avec les événements, ce sont des morceaux de vie qui sont décrits, toute la richesse, les angoisses profondes; les questionnements face à la religion. Dostoïevski a déployé toutes ses forces pour décrire des personnages qui réunissent toute ses pensées, ses thèses sur la nature humaine, sur le mensonge, sur la peur. Ce livre est une expérience inoubliable en littérature qui fera voyager le lecteur dans de multiples abîmes, dans plusieurs vies, plusieurs cerveaux, plusieurs questions profondes.
C'est une mine, une source, un océan d'une richesse inépuisable dans lequel on ne distingue pas le fond. Je le relirai pour y trouver d'autres aspects comme on réécoute une symphonie. Un livre poignant, bouleversant; choquant, resplendissant qui fera vibrer le lecteur comme aucun livre. Au milieu de ce livre, on a des petits passages chargés d'émotion et de sensibilité ( passage de Lise et Aliocha, de celui avec le groupe d'enfants devant la pierre où le petit voulait qu'on l'enterre et Aliocha qui leur demande d'aimer la vie et de se rappeler de ce ce moment plus tard.) Je ne pourrai pas tout dire et je laisse aux lecteurs la joie de découvrir ce roman qui suscitera des questions existentielles sur la vie d'un homme et ce qui s'y passe à l'intérieur. Un chef d'oeuvre sur tous les plans, une symphonie littérale que je relirai dans plusieurs années. Peut être le plus grand Dostoïevski. Tout n'est pas dit on aurait aimé qu'il poursuive cette histoire éblouissante, au lecteur de réfléchir désormais après avoir terminé la dernière page.
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