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sur 2521 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel roman que Les frères Karamazov ! Autant la société russe que la psychologie des personnages y sont merveilleusement analysés !
Ils sont trois : Dmitri (décrit comme le "jouisseur soumis à ses pulsions" par Sigmund Freud dans la préface), Ivan (le "cynique sceptique") et Alexei. Chacun d'entre eux représente un côté de l'homme russe. le père, Fiodor Pavlovitch, est quant à lui ivrogne, violent, jouisseur également. Je ne tenterai pas plus avant de décrire les personnages, je n'y parviendrai jamais parfaitement.
Dans la Russie du XIXème, entre affaires de femmes et affaires d'argent, Fiodor Pavlovitch est assassiné. Dmitri, son rival amoureux, en quête d'argent, est aussitôt accusé de parricide ; en effet, tout l'accuse. Mais tout n'est pas si simple...

J'ai mis deux mois et demi à venir à bout de ce roman. Si je reconnais sans souci le talent de Dostoïevski, je dois avouer avoir eu du mal à m'intéresser à l'intrigue avant l'assassinat de Fiodor Pavlovitch, qui survient à la page 500...
Les personnages de ce roman sont véritablement fascinants ! L'analyse de chacun de leur caractère est soigneusement menée tout au long du livre. Rien qu'en cela, ce roman est un chef d'oeuvre !
A lire !

Challenge ABC 2015/2016
Challenge Pavés 2015/2016
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De ce roman il faut avoir lu au moins le chapitre « Le Grand Inquisiteur » (p. 345 à 368 du folio N° 2655).

Capables sur bien de points de commander à la nature, sommes-nous capables avec la même efficacité de nous commander à nous-mêmes, de savoir exactement ce que nous devons vouloir, de créer nos propres valeurs ? Nous est-il réellement permis de forger notre existence, notre bonheur, et de traduire le problème de la liberté en termes de vécu immédiat ? Toutes les interrogations de Ivan semblent se ramener à une seule question : que peut l'homme ? Que lui est-il permis ? Ivan est de ceux qui se demandent comment mener sa vie afin qu'elle ne soit pas un échec.
L'homme renonce facilement à la liberté au nom de sa tranquillité, il en supporte difficilement le fardeau excessif et il est prêt à l'abandonner à des épaules plus robustes. La négation de la liberté de l'esprit est précisément l'esprit de l'Antéchrist, et l'esprit de la liberté du Christ est dirigé contre toute tyrannie (monarchiste, aristocratique ou démocratique, socialiste ou anarchiste).

Par l'intermédiaire d'Ivan, Dostoïevski pose la question : « qu'arrive-t-il lorsqu'on est persuadé que la vie n'est plus viable ? » C'est le sens du rendez-vous dans dix ans (p. 367) qu'il donne à son frère. Va-t-il se suicider ? (briser sa coupe). La réponse ne sera peut-être donnée que lorsque le diable, qui semble incarner son manque de foi, vient lui rendre visite dans la quatrième partie du roman, au livre XI (cf. p. 791). Toutefois, le roman est un livre inachevé et nous ignorons ainsi s'il trouve une réponse, des réponses ou bien s'il devient fou.

À noter enfin que cette édition folio contient également un intéressante préface de Sigmund Freud : « Dostoïevski et le parricide ».

Je vous souhaite d'avoir le courage de vous atteler à cette lecture de longue haleine.
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Pour moi, les confinements successifs auront eu au moins un point positif : me permettre de me lancer dans la lecture de Dostoïevski, l'Idiot l'an dernier, les Frères Karamazov cette année. Je ne vais pas faire une lecture savante de cette oeuvre, j'en suis bien incapable, comme dans l'Idiot j'ai eu du mal avec certains passages assez théoriques, philosophiques et éthiques, mais je vais essayer de livrer quelques éléments de mon ressenti.
Il y a plusieurs romans dans cette oeuvre. C'est d'abord une histoire de famille, avec plusieurs frères qui ont chacun leurs raisons pour ne pas aimer leur père, qui lui-même ne mériterait pas le nom de père selon la plaidoirie finale de l'avocat, ne les ayant pas élevés, et pas aimés. Ces frères sont trois, de deux mariages différents, et celui qui leur a tenu lieu de père n'est pas Karamazov, mais Grigori le domestique. Mais n'y aurait-il pas un quatrième fils, non reconnu mais présent dans la maison ? Aliocha se cherche un père adoptif, dans la figure du staretz Zosime, ce moine pour lequel il éprouve des sentiments filiaux, mais il se réfère aussi au Père, Dieu. Cependant, le père le plus émouvant est le capitaine, père d'Iloucha, l'enfant malade.
Le roman est aussi un roman philosophique, ou en tout cas de débats, sur la place de Dieu, le rôle de l'Eglise, l'athéisme, le socialisme, le nihilisme. Comme dans l'Idiot, je reconnais d'ailleurs que ces passages sont ceux que j'ai eu des difficultés à comprendre, le début du roman étant d'ailleurs assez ardu pour cela. Néanmoins, j'ai été fasciné par le chapitre "Le Grand Inquisiteur", au point d'en faire une critique à part. J'ai trouvé du dialogue théâtral dans cette entrevue entre le Grand Inquisiteur jésuite espagnol du XVIème siècle et cet homme, que la foule prend pour le Christ revenu sur terre, mais j'y ai lu aussi une dystopie glaçante avant même 1984, où la maîtrise de l'information et donc la définition de la vérité permet de contrôler le peuple.
C'est ensuite un roman d'amour, ou de désir. Amour d'Aliocha pour Dieu au début, rivalités entre les frères pour Katia, entre le frère et le père pour Grouchenka... D'ailleurs comme dans l'Idiot, les personnages féminins sont tous assez remarquables, même les secondaires. Et la confrontation entre la grande dame et la fille entretenue m'a rappelée celle entre Aglaé et Nastasia. Mais Lise la malade est elle aussi intéressante - j'ai pensé à la situation de la Pitié dangereuse de S. Zweig : Aliocha est-il vraiment amoureux ou se dévoue-t-il pour elle par pitié ? Sa mère aussi est un personnage complexe, bavarde fatigante, mais aussi manipulatrice désirée et désirante - une femme n'est plus vieille à quarante ans à la fin du XIXème siècle...
C'est ensuite un roman policier, presque un thriller : le crime est annoncé presque dès le début, mais Dostoïevski fait monter le suspense, qui culmine dans une scène d'angoisse, voire d'horreur. Ce n'est sans doute pas ce qui est le plus évoqué pour cette oeuvre.
Enfin, c'est un roman sur la fin de l'enfance et le début de l'adolescence. Que les jeunes sont cruels... Il y a de véritables récits de harcèlement, avant même que le concept ne soit théorisé, des hiérarchies dans la cours entre collégiens, des manipulations, des violences. Mais Kolia incarne aussi la pureté : extrêmement intelligent, il domine les autres, sait les manipuler, mais est aussi capable de sentiments sincères forts. Si Aliocha ressemble par certains côtés au Prince de l'Idiot, pour son optimisme et une forme de joie de vivre, Kolia fait penser aux jeunes gens de l'Idiot, les seuls à ne pas avoir une folie au coeur motivant leurs actions, et donc les personnages les plus positifs.
Moins éblouie que par l'Idiot donc, mais certains passages et certains personnages m'ont fascinée.
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Fan de Dostoïevski pour Crime et Châtiment et le Double, pour ce mélange improbable que j'adore, celui de la folie et de l'intensité du roman russe du XIXe siècle, couplée au thriller psychologique, cela faisait maintenant plusieurs années que je n'en avais pas lu. Je décidai, alors que le confinement fut annoncé, de me lancer dans ce qui est considéré comme son Magnus Opus, son dernier roman, le plus immense, Les Frères Karamazov, où la thématique policière est reprise, avec un célèbre parricide. Je n'en savais pas plus. Alors certes, j'ai apprécié, mais je suis loin d'avoir eu le même coup de coeur qu'avec les précédents, et surtout qu'avec Crime et Châtiment. Les Frères Karamazov m'a davantage fait penser à un roman difforme, monstrueux, inachevé (qui appelait à une suite que Dostoïevski n'aura malheureusement jamais le temps d'écrire), un peu comme lorsqu'on lit certains romans d'Hugo défigurés par les digressions ou passages moins inspirés (sauf qu'avec Hugo, on est emporté dans un souffle épique d'une intensité rarement égalée, qui fait oublier ses passages potentiellement en trop, on vit un opéra romantique tragique). Mais la conception de ce gigantesque texte est un miracle, Dostoïevski étant alors littéralement assailli de crises d'épilepsie. On ne peut que s'émerveiller qu'il ait réussi à bâtir un roman aussi considérable, truffé de longues réflexions métaphysiques et religieuses, avec énormément de personnages, dans un tel état de santé!

L'on nous présente d'abord Fiodor Pavlovitch Karamazov, un individu qui passe son temps à faire le bouffon, à offenser les autres en public, qui semble ne pouvoir s'en empêcher, et y prendre un malin plaisir. Cependant, on est chez Dostoïevski, et le personnage est plus complexe qu'il n'y paraît. Il admet à un moment faire le bouffon par désenchantement face à la vilenie qui l'entoure. Il pourra se montrer attachant par moments.

Bref, ce personnage n'a pas élevé les enfants qu'il a eus, trois frères (ou demi-frères), aux caractères extrêmement différents. Pierre Pascal aime à voir en eux trois facettes, ou plutôt trois périodes de la vie de Dostoïevski lui-même. Il y a d'abord Dmitri (ou Mitia), le mal dégrossi, le brut de décoffrage, le fou furieux en apparence, perpétuellement victime de ses coups de sang et de ses coups de foudre, qui ira s'enivrer et se battre au cabaret, déclarer sa flamme et vouloir se brûler la cervelle... Bref, le personnage russe par excellence. Mitia est tout de même obsédé par l'honneur, ce qui est extrêmement important dans le roman. Puis il y a Ivan, l'intellectuel socialiste athée (autrement dit, tout ce que détestait Dosto), auteur d'un article remarqué, remettant en cause l'existence de Dieu, et établissant que "tout est permis" sur Terre pour l'Homme, si affranchi du poids du regard divin (j'ai parlé de parricide, et maintenant j'évoque cette réflexion, peut-être voyez-vous où veut en venir le roman?). Enfin, il y a Alexei (ou Aliocha), le héros du roman d'après Dostoïevski (sa préface est d'ailleurs hilarante, brodant sur le thème de l'inutilité-même de cette préface, dans une contradiction comique digne de Kundera). Aliocha est religieux et un saint absolu. Il passera le roman à essayer d'aider son prochain, à écouter, conseiller et apaiser tous les personnages secondaires complètement enfievrés, dans une exemplarité qui sidère, dans le meilleur sens du terme.

Il y a un début mémorable au monastère, où les trois frères essaient de régler, en vain, auprès du Starets Zosime (figure tutélaire d'Aliocha), la querelle entre Mitia et leur père au sujet de l'héritage, et de leur rivalité pour Grouchegnka. Celle-ci est une fille publique qui s'amuse à aguicher les hommes, qui a aguiché Mitia comme Fiodor, qui se la disputeront les trois quarts du roman, noeud de l'intrigue. Très vite, le parricide est évoqué, dans les coups de sang de Mitia. Dostoïevski réussit le tour de force de nous intéresser à la vie des trois frères, de leur père, des personnages secondaires, en faisant monter la tension et le suspense quant à la concrétisation semblant toujours plus imminente de ce parricide, de sorte que l'on ait rarement envie de lâcher le roman, sauf lors de très nombreuses discussions théologiques entre les personnages. Il y en a en effet énormément, on sent que Dostoïevski voulait livrer son ultime roman sur la religion en plus de l'intrigue du parricide, et si elles peuvent être passionnantes, on en fera vite un trop plein, particulièrement lors des sections consacrées à la vie et la pensée du Starets Zosime... Heureusement, par la suite, elles diminueront, mais il faut s'accrocher lors de ces parties... J'ai néanmoins bien apprécié le chapitre "L'Odeur délétère"! :p Il est un défi essentiel pour Aliocha, outre l'humour trivial et blasphématoire.

L'on a du mal à retenir la pléthore de personnages secondaires qui peuplent le roman, l'on s'attachera donc à quelques-uns, la Khokhlakov atteinte de diarrhée verbale (les délires de Mitia sont aussi un beau tour de force littéraire de bazar de l'esprit absolu), Lise (l'on déplorera que Dostoïevski abandonne on ne sait trop pourquoi sa romance avec Aliocha), les enfants Ilioucha et Kolia Krassotkine, Sniéguiriov offensé, Catherine Ivanovna, épouse de Mitia finalement éprise d'Ivan alors que Mitia la délaisse pour Grouchegnka, le valet Smerdiakov (dont l'histoire est fort intéressante), les vieux domestiques, Rakitine le séminariste ambitieux absolument puant qui insulte sans arrêt la religion, le ridiculissime Docteur Herzenstube toujours à la ramasse (là, j'ai compris les paroles d'un de mes directeurs de recherche "Dostoïevski détestait les allemands")...

Le principe du roman est très simple : L'on assistera à la montée toujours plus enfievrée de Mitia aimant toujours plus Grouchegnka, et voulant s'assurer que son père ne la lui ravisse pas. Mitia ayant le tempérament qu'on lui connaît, il ne cessera de crier sur les toits, ivre de vodka et d'amour, qu'il finira par tuer son père... Les considérations philosophiques d'Ivan sur son fameux "tout est permis", seront loin de nous rassurer et le dépeindront quant à lui sous un jour sinistre pendant la majeure partie du roman. Jusqu'au soir où Mitia cède à la pulsion, se rue chez son père en pensant y trouver Grouchegnka, s'enfuit après un éclair de lucidité mais assomme le domestique. Sauf que ce soir-là, Fiodor Pavlovitch sera bel et bien assassiné... Là, le roman prend vraiment toute son ampleur et le côté proto-policier que l'on aime chez Dostoïevski démarre, pour ne plus s'arrêter, même s'il était déjà là avec le suspense constant du parricide, et même la scène où Mitia déboulait chez son père pour lui fracasser le crâne! Comment voulez-vous faire plus coupable idéal? le bougre s'est passé les menottes dès le début...

Mitia s'est empêtré tout seul dans la situation où il se trouve avec une maladresse rare dûe à son tempérament, par ses coups d'éclat et déclarations qu'il ne peut réprimer, mais on le sait innocent... Qui est le coupable? Ne vous fiez pas trop à ce que j'ai écrit, j'ai tâché de ne pas spoiler...

Toute la dernière partie du roman est excellente, avec surtout les joutes oratoires au tribunal absolument admirables, dignes d'un legal thriller au XIXe siècle, avec des plaidoiries hallucinantes dans leur argumentation, quand bien même Dostoïevski semble là aussi se moquer de ce genre de raisonneurs... Il y a aussi de chouettes passages avec Ivan, sa conversation avec le Diable, et bien sûr, les diverses allées et venues d'Aliocha n'ayant de cesse d'apaiser et de guider son prochain. Il y a toujours plus un côté hyper romanesque, à la russe, dans le roman, où les coups de théâtre n'ont de cesse de s'enchaîner, surtout avec les tourments sentimentaux des personnages qui multiplieront les coups d'éclat, se dédiront pour l'honneur, pour se raviser encore, puis se livrer, etc. L'on fera des découvertes littéraires tout au long du roman, de par les références incessantes à Schiller, Nekrassov, Ann Radcliffe, et des auteurs que je ne connaissais absolument pas.

Il n'en demeure pas moins que la fin nous laisse un goût d'inachevé quant au sort de Mitia et Ivan, ce qui est fort dommage. On regrettera que Dostoïevski ait été emporté juste après ce roman sans pouvoir accoucher de la suite qu'il comptait lui donner. Mais l'oeuvre qu'il laisse est tellement considérable... Je suis heureux d'avoir lu ce qui est considéré comme son sommet, même si mon appréciation comporte ces réserves. C'est un sacré roman. On va revenir à quelque chose de moins ambitieux et volumineux, maintenant...
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Tout a déjà été dit sur ce roman magnifique, une oeuvre magistrale dans laquelle, il est vrai, j'ai eu du mal à entrer, n'étant pas érudit en matière de religion. Les questions soulevées sont existentielles et les réponses apportées par Dostoïevski au travers de ses personnages prônent le vivre ensemble et démontrent les travers de l'individualisme. L'intelligence collective et l'entraide sont les clés de notre survie à tous.
L'histoire qui sert ces réflexions est parfaitement ficelée et les rebondissements de la fin révèlent les caractères propres à chaque personnage: la loyauté pour Dmitri, la schizophrénie délirante d'Ivan et l'amour d'Aliocha.
A lire, donc, si l'on aime les drames profonds et philosophiques.
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Après trois semaines de lecture quasi continue, je vous présente enfin ce chef-d'oeuvre. Il a fallu beaucoup de temps avant que je me décide à le lire, mais ça y est c'est chose faite et je suis vraiment très contente.
D'emblée, je le dis : c'est un roman complexe, fouillé et très riche qui aborde plusieurs thèmes et présente en plus de l'intrigue principale des histoires annexes. Le livre est divisé en deux grandes parties.
La première partie, sur environ cinq cent pages, nous présente progressivement la famille Karamazov : le caractère du père Fédor Pavlovitch et celui de ces trois fils Dmitri, Ivan et Alexis ; les relations qu'ils nouent entre eux, les drames amoureux et existentiels qui les déchirent. Ce sont des personnages tortueux, passionnés, remplis de doutes et en proie pour certains à une forte crise existentielle. La seconde partie se concentre sur le drame, à savoir le meurtre du père, et le procès qui en découle.
Les personnages du livre sont nombreux mais extrêmement bien travaillés et très réalistes : le valet Smerdiakov, Grouchenka, Catherina Ivanovna, Grigori et sa femme Martha, la famille Sneguirev, Kolia Krassotkine, Lise, Rakitine, le startez Zossime etc.
Décrit ainsi, mon commentaire semble vide et creux, mais je ne trouve pas les mots pour vous exprimer tout ce qui me tient à coeur. En tout cas, l'auteur développe plusieurs thèmes mais je ne parlerai que du principal qui est celui de la religion, vu sous deux angles : celui de la foi, via l'histoire de la vie du staretz Zossime et la personnalité d'Aliocha, un jeune homme naïf, candide et généreux (qui me rappelle beaucoup le prince Muichkine dans son ouvrage L'idiot) ; et celui de l'athéisme et du triomphe de la raison intellectuelle symbolisé par Ivan.
Le style d'écriture est magnifique, splendide, riche et élégant. Bien que je ne comprenne pas le russe, je sens que le traducteur a fait un bon travail de transcription et qu'il a su nous rapprocher au plus près de la psychologie et des idées de l'auteur.
Tant de choses pourraient être dites ; tant d'interprétations et d'analyses de l'ouvrage pourraient être développées mais la place et le temps me manquent donc je m'arrêterai là.
Pour conclure, je considère que c'est un grand chef-d'oeuvre à découvrir !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Retour de lecture sur un classique: "Les frères Karamazov", roman de Dostoïevski, écrit en 1880. Celui-ci est une telle référence qu'après un premier abandon il y a 15 ans, l'exercice se devait d'être retenté. C'est l'histoire d'un père, affreux et débauché, qui est assassiné en pleine nuit. le fils aîné, qui a le même caractère que le père, et des relations conflictuelles avec lui, est le suspect idéal. Sur la base de cette histoire policière, Dostoïevski nous dresse un portrait d'une complexité et subtilité rare, de 3 frères qui ont des personnalités totalement différentes: le débauché, le socialiste et le saint. La lecture de ce roman n'a pas été très facile et pas toujours agréable, mais finalement l'expérience est très positive et je comprends maintenant pourquoi ce livre est une telle référence. Il aborde tout simplement tout, et de manière magistrale: livre historique, policier, psychanalytique, philosophique, religieux, de procès...et j'en passe. C'est d'une puissance impressionnante. C'est également un des romans que j'ai lu qui aborde de la manière la plus complète et précise les différents aspects de la condition humaine. le panel des personnages de ce roman est très large, avec des personnalités très marquées et profondes, toujours admirablement détaillées même quand il s'agit de personnages secondaires. Plus difficile à lire que du Tolstoï pour moi, on y capte un aspect différent de l'âme russe, bien plus complexe, mais également plus noir et plus brutal. Je suis content de l'avoir lu, j'ai un peu souffert, mais j'en retiens de très belles et puissantes choses.
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Les Frères Karamazov m'ont tenu compagnie pendant près de deux mois, une durée record en ce qui me concerne. Non pas que le livre soit extraordinairement long (900 pages) ou ennuyeux. Non, cette dernière oeuvre de Dostoïevski est particulièrement dense et profonde.
Dostoïevski prend pour point de départ les relations conflictuelles au sein d'une famille russe, composée de quatre personnages complexes et réalistes : Fédor Karamazov (père égoïste, sulfureux et pitoyable) et ses trois fils, Ivan (penseur qui s'est éloigné de sa famille ), Dmitri (Mitia, violent et tumultueux personnage qui se complait dans ses vices, brûle de passion pour une femme (Grouchenka) qui est également convoitée par son géniteur), puis Alexis (Aliocha, le plus jeune des personnages, pur, empli d'amour et de bienveillance qui tente de rattraper les erreurs des uns et des autres après avoir quitté son monastère).
Dmitri est accusé d'avoir tué son père, puis assommé un domestique afin de pouvoir voler 3 000 roubles et laver tous les affronts subis par son père. C'est dans ce contexte que les Frères Karamazov explorent de nombreux sujets fondamentaux, poussant ainsi le lecteur à de profondes réflexions : religion, amour, violence, bien et mal, intelligence, Russie, maladie, enfance... des thèmes qui reflètent ceux que l'auteur cherche à analyser.
bien que le livre soit assez long à démarrer et que certains passages peuvent sembler lourd, redondant à la lecture, 'ai beaucoup apprécié cette oeuvre. D'une part, car les thématiques fouillés dans ce roman le sont d'une manière subtile et poussée. D'autre part, car l'enquête au sujet du présumé parricide est bien ficelée et ménage le suspens jusqu'à la fin.
Enfin, je tiens à faire une mention spéciale pour le chapitre "Le grand inquisiteur", réel chef d'oeuvre d'analyse et de débat sur la religion ainsi que sur la nature humaine. Autre mention spéciale : le procès final. Pour sa beauté, la réthorique de Fétukovitch, puis pour les réflexions au sujet de la culpabilité et de ce qu'est un parent ou non.
Bref, je n'ai pas été déçu par la lecture de ce livre et confirme, à mon humble niveau, que "Les Frères Karamazov" est un chef d'oeuvre de la littérature.
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Je suis un peu intimidé, car il s'agit d'un des plus grands classiques de la littérature russe et c'est l'un des romans-phare de Dostoïevski. Toutefois, je vais écrire franchement (et brièvement) mon commentaire personnel sur ce livre.
Conformément au titre, on y voit évoluer trois frères extrêmement différents: Mitia, un homme impulsif et débauché; Ivan, un intellectuel athée et nihiliste; Aliocha, un jeune homme idéaliste et pieux; mais aussi un demi-frère, Smerdiakov, épileptique et sournois. Leur père est un parasite, un raté, qui vit d'expédients. Je trouve que ces profils psychologiques sont très tranchés, presque caricaturaux, ce qui enlève une partie de leur crédibilité. Et je n'ai pas particulièrement aimé la manière dont sont décrits par l'auteur les rapports entre frères. de toutes façons je crois que, au fond, l'intrigue inventée par Dostoïevski importe peu. Comme d'habitude, l'auteur a beaucoup d'ambition et veut peindre une grande fresque. Il s'agit d'abord pour lui de décrire une Russie qui se cherche, écartelée entre des tendances contradictoires, et qui a finalement sombré en 1917. Il s'agit aussi de débattre de sujets métaphysiques, en particulier sur l'existence de Dieu sur laquelle Ivan et Aliocha ne sont évidemment pas d'accord (en fait, ces deux sensibilités opposées coexistaient dans l'esprit de Dostoïevski lui-même). Ces grands débats ont un peu "vieilli", me semble-t-il, même si la fable du Grand Inquisiteur reste saisissante.
Bien sûr, "Les frères Karamazov" sont un chef d'oeuvre, mais mon appréciation personnelle n'est pas à la hauteur des dithyrambes écrits par d'autres lecteurs. Dans le même genre, je préfère nettement "Les démons/Les possédés", du même auteur.
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Un peu moins d'un mois pour achever la lecture de cette grande oeuvre….
Tout y est dans ce roman quand on s'intéresse un tant soit peu à la philosophie…
Il y a de cela quelques années (!), durant l'année du BAC, mon prof de philo aurait été bien inspiré de nous faire lire cet auteur ou lieu de nous abreuver d'autres littératures moins captivantes…bref
Le privilège de la vie d'adulte est de pouvoir maintenant se plonger dans les grands maîtres sans en être forcé.
Tolstoï me voilà…!!!
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