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Les nuits blanches de Saint-Pétersbourg vers la moitié du 19ième siècle ! Une des premières oeuvres de Fiodor Dostoïevski
Un homme solitaire et pauvre erre dans les rues pendant les nuits blanches sans fin de l'été et rencontre une jeune femme, Nastenka. Elle pleure le départ de son amoureux. Une amitié se lie entre les deux personnages : ils passent quatre longues nuits à discuter, à partager leurs rêves. L'homme en tombe amoureux mais c'est sans espoir, car elle, elle est toujours obsédée par l'espoir de revoir son amoureux. Il sent qu'il ne peut pas rivaliser avec l'ombre de cet amoureux absent. Aussi se retire-t-il de la vie de Nastenka, dans son désir de la voir heureuse et chacun poursuivra alors son propre chemin.
La narration se fait à la première personne, nous permettant de partager les sentiments du héros. Dans une atmosphère empreinte de mélancolie. le décor avec les canaux de la ville et ses rues désertes renforce la perception du sentiment de solitude, qu'éprouvent les deux personnages. Les émotions animent avec force cette oeuvre courte.
Des émotions intenses, contradictoires pour le personnage masculin, avec son amour en conflit avec la conscience de sa situation désespérée.
Quant à celles du personnage féminin, l'obsession du passé qui va donc influencer directement son présent.
Une écriture toute en délicatesse, qui préfigurera le Prince Mnouchkine de « L'idiot » et dans la violence et parfois véhémente des futurs protagonistes imaginés par ce grand auteur.
On est loin ici des rédactions longues, souvent complexes des romans de Dostoïevski !
Cette nouvelle m'a touchée : on peut déjà appréhender la personnalité de l'auteur lui-même derrière la timidité et l'insatisfaction amoureuse du personnage masculin.

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J'ai commencé la lecture de ce court roman avec une question: le Dostoïevski de mon adolescence, celui des Karamazov et de l'Idiot, fiévreux, tempétueux, serait-il capable de céder au grand style et à la délicatesse ?

Tout commence comme dans un conte, la nuit, dans un Saint Petersbourg désert et brumeux. Nous suivons les pas d'un jeune idéaliste, angoissé (avec raison) à l'idée que sa vie n'a pas commencé, qu'il est "en dehors",  alors que ses journées se résument à observer ses semblables qui, eux, sont dans la vie, la vraie. Un peu exalté, ce jeune homme, habité d'un feu qu'il ne soupçonnait pas et qu'une jeune fille en détresse sur un pont a suffi à allumer. Ils vivront ensemble quatre nuits blanches, avant la désillusion d'un matin blafard.

Malgré un point de départ romantique, ce fou de Dostoïevski reste infréquentable, un sentimental à la russe mal embouché, dénué d'ironie, toujours prêt à dépeindre avec délectation petites et grandes perversions tout en versant des larmes de contrition.
Les Nuits Blanches, sous son costume de roman sentimental, en est la négation et la déconstruction de ses archétypes, entre jeune fille en fleur, séducteur sans foi ni loi et jouvenceau dont l'amour pur triomphera. Les deux personnages se jouent des tours, d'abord à eux-mêmes, et le potentiel héros romantique s'inflige une cuisante leçon. La demoiselle, amoureuse d'un autre, interdit tout sentiment autre que fraternel à notre narrateur, tout en se livrant avec délectation sur ses sentiments. Notre jeune homme chauffé à blanc se propose de jouer les entremetteurs tout en prenant un malin plaisir (bien vite nié sous la compassion) à insister sur l'absence de réponse de l'amoureux fantôme...
La dernière nuit, nos deux joueurs inexpérimentés tenteront des promesses d'amour éternel. Mais que valent les serments d'amour vite emportés par la Neva?

Alors, il est temps d'arrêter de rêver éveillé.

"Mon Dieu! Une pleine minute de béatitude! N'est-ce pas assez pour toute une vie d'homme?..."

Garçon, sans aucun doute, non. Parole de sentimental anti-romantique.
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Nuits blanches et eau de rose
Le narrateur est un jeune homme solitaire, idéaliste et rêveur. Par hasard, en rentrant d'une promenade, il découvre une jeune fille en pleurs appuyée au parapet d'un pont enjambant la Néva. Son coeur se met à battre très fort, il n'ose l'aborder mais heureusement un homme ivre importune la belle et il peut voler à son secours. Ils font alors connaissance. Nastenka est une pauvre orpheline vivant avec sa grand-mère aveugle et impotente. Depuis qu'elle a commis une bêtise, sa babouchka l'a attachée à sa robe avec une épingle. Nastenka coud et lui fait la lecture toute la sainte journée. Mais un jour un étudiant a loué la mansarde à l'étage. Il lui a prêté Ivanhoé, Pouchkine et l'a emmené à l'opéra assister à une représentation du Barbier de Séville. Nastenka est tombée aussitôt amoureuse. Elle s'est déclarée auprès du jeune homme. Il lui a promis qu'il reviendrait dans un an sur ce même pont, enjambant la Néva. Depuis elle l'attend. Le narrateur, qui l'aime, va l'aider à espérer...

J'ai lu ce texte dans une traduction ancienne, très plate. L'ironie n'est pas évidente. Cependant le roman utilise les clichés du roman de chevalerie à la Walter Scott ainsi que tous les poncifs du roman sentimental à l'eau de rose. L'histoire est aussi vraisemblable qu'un conte de fée à l'envers. Ils sont tous les deux très niais et n'arrêtent pas de pleurer à grandes eaux, le narrateur de s'apitoyer sur lui-même pendant des pages et des pages. Il m'a été bien impossible de m'identifier à leur sort. Aussi, je ne crois pas qu'il faille prendre du tout ce roman de jeunesse au premier degré. Mais Je serai curieuse de connaître l'opinion d'un russophone à ce sujet.
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Les nuits blanches, quatre nuits au cours desquelles le narrateur et la jeune et jolie Nastenka font connaissance, se racontent, se dévoilent.
Lui est un éternel rêveur, ayant à peine vécu, solitaire, toujours perdu dans ses songes. Un soir, son chemin croise celui d'une jeune fille qui pleure amèrement, accoudée au parapet. Que fait-elle donc là à une heure pareille?

Ce très court roman est un petit bijou, un concentré d'émotions. On y passe de l'espoir au désespoir, de l'amour à la déception, de la solitude à l'amitié, au gré des échanges entre les deux personnages. On se laisse porter par leurs histoires respectives, leurs attentes et leurs sentiments, qui résonnent sans difficulté en nous.
Assurément, ce petit livre est un grand roman. Dostoïevski a une fois de plus su m'éblouir, peut-être même encore davantage que dans Les frères Karamazov !
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Parmi mes lacunes les plus prégnantes il y a les grands classiques de la littérature russe. Pas de Tolstoï, ni de Dostoïevski. Je ne connais de leurs oeuvres que des adaptations cinématographiques, autant dire rien. Il va être grand temps de combler ces lacunes, mais face aux proportions très avantageuses de la plupart des titres, ce mince roman m'est apparu comme un échantillon qui devait avoir pour mission de me mettre en appétit...

Les Nuits blanches est un roman de jeunesse, écrit par un Dostoïevski de 25 ans qui vient de renoncer à la carrière militaire et surtout n'a pas encore été emprisonné ni connu le bagne après avoir été miraculeusement gracié au pied du poteau d'exécution. J'imagine que la couleur de ses écrits post expérience sibérienne est tout autre et je me déciderai un jour à m'y frotter. Pour l'heure, le jeune écrivain compose un roman sentimental autour de la possibilité de l'amour, de la fragilité de l'instant et de l'inexorabilité du temps qui passe. Un roman qui enveloppe la profondeur d'un voile de légèreté pour mieux laisser éclore les émotions qui traversent le narrateur. Dans une Saint-Pétersbourg désertée par la majorité de ses habitants partis prendre l'air à la campagne, un jeune homme solitaire, un "rêveur" comme il aime à se définir arpente les rues et les rives du fleuve et rencontre au début de la nuit une jeune fille qui essuie discrètement une larme. Ils engagent la conversation, se confient au cours de deux autres soirées au même endroit et peu à peu affleure l'histoire de Nastienka, rêveuse elle aussi et surtout dans l'attente d'un événement qui tarde à se concrétiser.

Autour de cette rencontre de deux solitudes, l'auteur fait la part belle au pouvoir de l'imaginaire dans lequel se réfugient chacun à sa manière les deux protagonistes. Lui parle aux maisons de la ville lors de ses promenades, perçoit l'âme des objets tandis qu'elle s'invente les vies aventureuses dont elle est privée. En filigrane plane la conscience de l'essentiel, l'importance du moment présent et de la place laissée à "la déesse Fantaisie" qui agrémente le quotidien des rêveurs. Et donne matière aux écrivains.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Intéressant, mais long. L'univers que nous propose l'auteur est truffé d'opposition et de sentiments contraires, cela dépeint l'âme humaine sous un jour assez noir, il faudra penser à éviter de lire ce bouquin si l'on est en cours de traitement médical avec des médocs genre Tranxène ou Xanax.

Sinon, ça reste bon, mais un peu longuet quand même.
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Je suis fébrile en lisant "Les nuits blanches" de Dostoïevski car je suis à Saint-Pétersbourg en voyage et je suis passée dans le quartier de Fontanka et sur le pont de la Neva où se déroule cette histoire.
Un instant je me suis imaginée être au 19eme siècle par la puissance littéraire de Dostoïevski. Et puis il faut dire que le titre est particulièrement bien choisi car il y a un double sens. Pour nous, la nuit blanche est une nuit sans sommeil. Mais c'est aussi une période entre juin et juillet ou les nuits de Saint-Pétersbourg sont très courtes et lumineuses.
Cela s'explique par la situation septentrionale de la ville : aux latitudes légèrement inférieures au cercle polaire, le soleil ne descend pas beaucoup en dessous de l'horizon et cela ne permet pas à la nuit de devenir totalement noire.
Et ce sont bien des rencontres furtives et nocturnes dans une atmosphère magique, au bord de la Neva, que vont vivre les deux personnages principaux de cette belle histoire.
La vie d'un jeune homme solitaire et noctambule va être bouleversée quand il rencontre une jeune fille dans la nuit claire de Saint-Pétersbourg. Elle pleure et ils parviennent à lier conversation après qu'il ait écarté un opportun ayant abusé de vodka.
Ils vont se retrouver quatre nuits successives. En parlant, elle va le rendre heureux. Ces deux coeurs écorchés de rêveurs ont besoin de se soutenir, de ne pas être seuls. Ils veulent se connaître et se raconte. Nastenka, la jeune fille demande pourtant à ce nouveau compagnon de ne pas tomber amoureux car son coeur est pris. Mais leurs rendez-vous nocturnes sont l'occasion de confidences et de rapprochements.
L'histoire de Nastenka est très intéressante et nous permet de retrouver une ambiance chère à Dostoievski comme dans "Crime et châtiment". Nastenka à 17 ans et vit avec sa grand-mère aveugle qui, pour ne pas la laisser à la dérive, l'épingle à sa robe. Accrochée ainsi elle va pourtant tomber sous le charme du jeune et beau locataire de sa grand-mère. Il lui prête des romans de Walter Scott et de Pouchkine et les emmènent à l'opéra voir "Le barbier de Séville". Mais son prince charmant part pour un an à Moscou en lui disant qu'il l'épousera dès son retour.
Pourtant, quand il revient, il ne se rend pas au lieu de rendez-vous comme convenu, sur le pont de la Neva. Voilà pourquoi elle a tant de chagrin et accepte d'être consolée. Par amour, notre héros va tout faire pour permettre à Nastenka de retrouver le moral et continuer à attendre son aimé sans perdre patience. Revirements amoureux, sacrifice, amitié éternelle, tous les sentiments vont être exacerbés.

Dostoievski est très fort pour décrire des rencontres essentielles qui peuvent changer la vie. Mais au-delà, il sait aussi rendre hommage à ses contemporains et maîtres comme Vassili Joukovski, qu'il cite à plusieurs reprises. Il fut le précurseur du romantisme russe et influença Dostoïevski notamment par l'étude approfondies des sentiments et de la psychologie des personnages dans ses oeuvres. On en a un bel exemple avec "Les nuits blanches".


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« Une pleine minute de béatitude ! N'est-ce pas assez pour toute une vie d'homme ?… »

Quatre nuits pour un homme rêveur, qui réalise que rêver n'est pas vivre. Un homme seul qui ne fréquente personne.

Quatre nuits pour une femme au coeur brisé, ravie de trouver un amour fraternel avec cet homme croisé par hasard dans les rues nocturnes de St Petersbourg.

Quatre nuits pour goûter au bonheur, pour se frotter à l'amour, se croiser, échanger et qui sait, se trouver.

Ce court roman de jeunesse Dostoïevski est une petite merveille. Il se déroule de nuit mais semble pour autant baigner dans une douce lumière.

Il offre le portrait d'un homme qui rêve, qui vit les plus belles heures de sa vie en imaginant un amour parfait. Pourtant, ses journées sont lugubres et moroses, enfin c'est ce que l'on peut déduire car nous s'en serons guère plus sur sa vie.

Nastenka, elle, est bonne et douce. Elle a le coeur brisé, vit attachée en journée par une agrafe à la robe de sa grand-mère. Peu de respectives de bonheur.

Ces deux solitudes vont s'apporter un réconfort mutuel mais aussi une incompréhension croissante sur l'amour.

C'est une noirceur qui grandit au fil des pages, pour finir sur un roman clair obscur, car l'amour est souffrance.

Un Dostoïevski plus en retenue que dans ses futures oeuvres, presque doux, mais comme toujours avec lui un très très beau roman.
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A Saint-Pétersbourg, un jeune homme de 26 ans, rêveur solitaire et timide, erre dans la ville vidé de ses habitants partis à la campagne. Il croise alors une jeune femme de 17 ans, Nastienka, avec qui par le hasard de la vie, ils racontent les tourments de leur existence au cours de quatre nuits. Nastienka, comme lui, est solitaire et n'a jamais connu l'amour, elle vit attaché par un épingle à sa grand-mère. Alors qu'il tombe amoureux de Nastienka celle-ci lui raconte l'attente torturée d'un autre lui ayant fait la promesse de revenir pour l'épouser mais celui--ci tarde.

Avec Les nuits blanches, Fédor Dostoïevski raconte avec romantisme les tourments d'un rêveur timide passant par tous les états très rapidement.
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Parmi l'immense oeuvre de Dostoïevski, Les Nuits Blanches, au même titre que le Rêve d'un homme ridicule, apparaît comme un ouvrage déconsidéré. Et pourtant, on y retrouve la quintessence de la littérature dostoïevskienne. On y retrouve la figure du penseur solitaire, enfermé dans l'imagerie de son monde mental qui n'est pas sans rappeler Raskolnikov ou le Prince Mychkine. On y retrouve l'ambiance parfois oppressante, parfois chaleureuse, mais toujours animé de Pétersbourg, éternel décor des récits de Dostoïevski. On y retrouve enfin un énième lien ambiguë, mais surtout étrange et profond entre le personnage principal et la gente féminine. Il me paraît important de le redire à nouveau : on y retrouve la quintessence de l'univers dostoïevskien.

Plus court que les sommes qui ont fait la grandeur de l'auteur (Crimes et Châtiment, l'Idiot, Les frères Karamazov) cet ouvrage est surtout plus intense qu'à l'accoutumé. Ainsi on se confronte à une concentration d'émotions distillée habituellement avec plus de parcimonie au sein des mille pages que contiennent les classiques que je viens de citer. le bouleversement que cela a généré en moi a donc été brut, immédiat, mais surtout constant, sans aucune once de répit. Cette oeuvre est tout simplement un choc émotionnel servi sous la forme d'un livre : il suffit simplement de se reconnaître partiellement dans l'expérience du narrateur, d'avoir soi-même connu sa propre Nastenska, pour revivre avec lui une multitude de souvenirs intenses et douloureux.

Ainsi, par cette oeuvre, Dostoïevski prouve une énième fois, et plus qu'à l'accoutumé, qu'il occupe une place éminente au sein de mon coeur.
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