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Serge est un petit auteur de BD déprimé, sa copine, Marie vient de le larguer.
Pour se réconforter, il s'allume une cigarette avec un briquet.
A sa surprise le temps et les gens se figent instantanément .
Dans ce monde devenu statique, il est le seul à continuer à déambuler librement à sa guise.
D'abord lui vient l'idée de se venger de Marie puis de profiter de l'argent facile et de tas d'autres choses désormais à sa portée...
Dans ce roman de SF, Dominique Douay explore d'une plume grinçante
et d'une imagination débridée la sensation de pouvoir
de son héros ordinaire devenu maître du temps qui espère
bien assouvir ses fantasmes...sans contrepartie.
J'ai passé un moment fantastique hors du temps chronologique.
Ce serait vraiment dommage d'en faire l'impasse...
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Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités !
Pas toujours...

On a tous rêvé un jour de pouvoir arrêter le temps. Mais pour en faire quoi ? Serge Grivat, un type lambda, dessinateur habitant en province, se rend de temps en temps à Paris pour rencontrer les éditeurs. Pas trop reconnu dans sa profession, il a son petit train train qui lui suffit, en apparence, dont sa maîtresse dans la capitale. Pas de vagues, il suit son chemin sans faire d'histoires, ni d'éclats. Un jour. Il prend possession d'un objet.

Un grand pouvoir dans des mains d'une personne aigrie, non valorisée par la société, par le monde, peut-elle faire d'elle une meilleure personne ? Pas sûre...
Une démonstration brillante, toute en légèreté par Dominique Douay. Qui ne nous épargnera aucun des tourments, des provocations, des crimes de son personnage. Un livre malaisant aussi qui me place dans une situation où je me demande comment moi j'agirai avec la possibilité d'arrêter le temps. Sans la société pour me condamner, sans le regard de l'autre, continuerai je à me comporter de manière civilisé ? Pas sûr du tout de la réponse, car je pense que je prendrai aussi ma revanche sur les injustices que je pense subir...

Publié a l'origine en 1980 dans la collection Présence du futur, réédité en 2014 chez les moutons électriques et révisé pour l'occasion, l'impasse temps reste un livre intemporel, quoi de plus logique. Petit plus, j'aime beaucoup le titre. Dans une veine fantastique, ne cherche pas ici d'explications scientifiques sur l'arrêt du temps, le récit poursuit sa progression jusqu'au point de non retour, ou aucun retour en arrière ne sera possible.
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C'est l'un des meilleurs livres fantastiques que j'ai pu lire, tout simplement. Pourtant au départ tout est banal pour un livre de ce genre : un héros plutôt commun, isolé (et donc difficile à croire...), une pirouette fantastique toute bête, et hop, emballé c'est pesé.
Sauf que ce qui emballe vraiment dans L'Impasse-temps ce n'est pas ce scénario post-it, c'est l'exploitation minutieuse et sans concessions que fait l'auteur de ce pitch qui va s'avérer diabolique. Vous pouvez figer le temps, qu'est-ce que vous faites ? Nan, vraiment, qu'est-ce que vous faites ? TOUT est figé, vous pouvez agir comme vous le voulez... Alors, qu'est-ce que vous faites ?
A lire comme le délire d'un homme à qui tout est permis. Vraiment tout.
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Au petit jeu des pouvoirs qu'on aurait imaginé posséder un jour, celui de figer le temps arrive bien souvent en tête. Qui n'a pas rêvé de suspendre le cours des choses, rester mobile quand les autres, tous les autres, seraient figés et soumis à notre bon vouloir ?

Ce don, Dominique Douay l'a donné au narrateur de L'Impasse-temps. Mais, vous le verrez, si les potentialités et les perspectives qui lui sont offertes sont nombreuses, voire infinies, elles n'auront en réalité rien de ludique.

Serge Grivat est dessinateur de bandes dessinées. Il alterne période de vache maigre sur période de vache maigre, poursuit une vie morose dans laquelle chaque échec est vécu comme une blessure profonde. Et un jour tout change. Tout change lorsque, sans rien avoir prémédité, il fait l'acquisition d'un objet aux allures de briquet. Une petite pression sur une pièce de métal et le silence se fait brutalement. le monde s'ouvre à Serge dans sa fixité la plus redoutable. Libre à lui alors de relancer la marche du temps quand, dans l'intervalle, il aura pu assouvir bien des fantasmes, sexuels ou non, devenir le photographe de corps malléables soumis à son inspiration du moment, s'enrichir, oser l'impensable... avant, peut-être, de payer le prix pour être entré en possession d'un tel pouvoir.

On ne saura jamais trop féliciter les moutons électriques - et les Indés de l'imaginaire à travers leur collection de poche Hélios - d'avoir pris le pari de rééditer cette histoire parue initialement en 1980 dans la mythique et défunte collection « Présence du futur ». Sans quoi à moins de tomber dessus à l'occasion d'un vide-grenier ou autre circonstance imprévue sans être improbable, je n'aurais jamais eu le plaisir de découvrir la plume de Dominique Douay.

Il y a, pour ce type de récit, une sorte de linéarité induite. Un schéma récurrent. Première étape, loi du genre oblige, les incontournables – mais nécessaires – pages à travers lesquelles le héros, en l'occurrence le narrateur, prend la mesure du phénomène. Ici, l'arrêt brutal du temps, le silence omniprésent, la recherche d'explications logiques.

Lors de la deuxième étape, le lecteur se dit qu'il va enfin pouvoir devenir le témoin des possibilités offertes par le pouvoir. Les vivre comme par procuration. Et ça ne rate pas, même s'il ne constate pas toujours les répercussions des interventions de Serge Grivat sur ses victimes. Qui plus est, le narrateur, par la connaissance qu'il a des prochaines étapes fictives qu'il a lu ou vu ailleurs, par les scénarios qu'il a élaborés pour ses bandes dessinées, évoque lui-même la suite logique des choses, les autres schémas inébranlables de la fiction. Pour mieux s'en écarter au final.

Car ensuite les lignes se brouillent. La linéarité est rompue. Place à la surprise la plus totale. A l'effarement. A une forme de fascination répulsive. Après avoir été proche du narrateur, on ne parvient plus à se détacher de lui, mais on ne fait plus corps avec ses choix ou ses orientations dont il devient, par la force des choses, le seul détenteur. C'est en effet bel et bien isolé qu'il subit le revers de la médaille imposée par sa capacité à figer le temps, dont on ne connaît ni tenants, ni aboutissants.

C'est d'ailleurs dans cet instantané figé que Serge Grivat fait étalage de sa personnalité complexe, laquelle donne toute son ampleur au récit : à la normalité succède une excentricité mesurée, puis démente, toujours articulée autour d'une frustration grandissante. Sa revanche sur le monde - car c'est bien de cela qu'il s'agit - ne s'exprime finalement que par lui et pour lui. Et malgré toutes ses tentatives, la reconnaissance n'est jamais là.

Alors bien sûr, on pourrait accoler à ce livre une réflexion sur le pouvoir, sur l'exercice du pouvoir. Sur ses impacts. Pour ma part, toute son essence s'est affirmée dans la peau d'un personnage, dans son humanité, dans sa quête pour exister aux yeux des autres sans jamais y parvenir tout à fait. Ou si peu...

Moi je vous le dis, ce bouquin c'est une perle. Rare et parfois bien grinçante, la perle, 'tention. Il va sans dire que vous faites ce que voulez mais en ce qui me concerne, je me suis déjà procuré Carles temps changent, du même auteur, qui sort tout juste de presse et je vais guetter les prochaines parutions de l'auteur... ou faire les vide-greniers.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Dans un style fluide et ironique, bourré d'un humour grinçant et subtil qui tourne progressivement à l'aigre, Dominique Douay nous montre le côté sombre de la force. Ou comment un pouvoir peut aussi être une malédiction pour celui qui le possède. Un peu comme le fut ma très bonne découverte de l'oeuvre du couple Rémy grâce aux éditions Dystopia, c'est désormais au tour des Indés de l'imaginaire et leur collection de poche Hélios de remettre sur le devant de la scène un auteur plébiscité mais oublié par les nouvelles générations. A (re-)découvrir !

La critique complète sur mon blog !
Lien : http://the-last-exit-to-nowh..
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Une de mes citations favorites est : "Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument". (Lord Acton) Bien qu'il y soit peu question de politique, ce livre en est une excellente illustration.
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Serge Grivat est ce qu'on appelle communément un loser, un galérien. Mais ça ne va pas durer. Rien ne va plus durer. Tout va s'interrompre.

Alors qu'il est sur le point d'allumer une cigarette, cet auteur de BD sans le sou, sans projet, sans avenir et, depuis peu, célibataire, sort de sa veste un briquet qu'il n'a pas souvenir d'avoir jamais empoché. À défaut de produire une flamme, le mécanisme stoppe la course du temps. le monde entier est figé. le monde entier, sauf lui. Un autre coup de molette et le temps repart. À volonté. Peu importe comment, peu importe pourquoi, le briquet contrôle le temps.

L'auteur fait le choix de confier cette responsabilité à un personnage perclus de défauts, revanchard, égoïste, obsédé, insatisfait, et qui, doté de ce pouvoir incroyable, voit là la porte de sortie à la frustration dans laquelle il végète depuis trop longtemps. Il s'autorise alors à céder aux caprices les plus indécents... Argent, luxure, bombance, tout est permis, même l'inavouable. Comme on peut s'y attendre, il bascule rapidement dans le "politiquement incorrect", ce qui créé un sentiment double chez le lecteur qui, d'un côté, considèrera certainement que Serge Grivat abuse de ce pouvoir qu'il ne mérite pas et qu'il gaspille, mais qui, d'un autre côté, éprouvera sans doute quelque chose de jouissif à le voir braver les interdits et agir avec une telle liberté.

Finalement, en même temps que le personnage, le lecteur réalise qu'il y a un prix à payer pour un tel pouvoir. Cette idée n'est n'est pas très creusée mais elle a le mérite d'ouvrir une piste de réflexion pour ceux qui aiment à multiplier les niveaux de lecture. Toutefois, c'est moins ce point que l'aspect résolument décomplexé de ce roman que j'en retiendrai : avant de donner une direction inattendue à son intrigue et à y injecter une dimension fantastique, l'auteur s'affranchit de tous les filtres, s'engouffre dans des brèches honteuses, fait fi de la bienpensance et n'hésite pas à choquer. Il semble y prendre beaucoup de plaisir et ne se prive pas de le communiquer.

Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Domminique Douay nous entraîne dans ce court roman à nous poser nombre de questions au travers des aventures de son héros Serge Grivat.

Comme pour Michel Jeury, une partie importante de l'oeuvre de Dominique Douay est marquée par l'influence de Philip K. Dick, à travers les thèmes de la folie, de l'altération de la réalité ou de la manipulation du temps.Thèmes largement abordé dans L'Impasse-Temps.

L'Impasse-Temps pourrait s'apparenter à un croisement entre La Peau de Chagrin d'Honoré de Balzac et La Métamorphose de Franz Kafka. Dans ces deux récits l'homme et son humanité sont bien mis à mal.

Serge Grivat n'est pourtant pas ce qu'on nomme un foudre de guerre ! Looser patenté, il est auteur de bandes dessinées en galère. Nous le rencontrons alors qu'il est en train de se faire plaquer par sa dernière copine. Plus ou moins résigné, il ne sait même pas comment faire tourner cette rupture à son avantage ou du moins en statu-quo et s'enfuit lâchement.
Marchant dans Paris, il se fait bousculer le long du parapet d'un pont où il s'était arrêté pour regarder le paysage. Par inadvertance, l'individu qui le bouscule laisse tomber un objet qu'il ramasse machinalement. Un briquet ?
Ce n'est que de retour dans son hôtel de seconde zone qu'il l'utilise par réflexe pour allumer une cigarette alors qu'il est au téléphone avec Lise, une amie de toujours.
Pourtant... Aucune flamme ne s'échappe de l'étrange objet, mais un phénomème fou et inexplicable : le monde se fige... D'abord déboussolé Serge va tenter plusieurs fois l'expérience d'allumer et d'éteindre "la vie" dans le monde, tout en testant diverses choses. Cette aubaine va d'abord lui permettre de se "venger" des injustices du monde (syndrôme du Calimero). Mais rapidement ces expériences vont aller crescendo dans la provocation, la lubricité, etc, corrompant ainsi son âme.
Une véritable addiction se met en place dans laquelle il se retrouve totalement piégé. de bénédiction, cette trouvaille devient le point de départ d'une véritable descente aux enfers. Jusqu'où le ménera cette soif du pouvoir ?
Saura-t-il trouver la force de s'en sortir ? Quel sera le revers de cette médaille ? Sera-t-il maudit tel le Roi Midas ?


L'Impasse-Temps est un roman déroutant qui distille une ambiance malsaine, tout droit issue de l'esprit malade et corrompu de Serge Grivat. Notre héros est, pour moi, un anti-héros. On n'éprouve aucune pitié ou compassion à son égard. Il fait montre d'une rare dépravation, en éxagerant de façon démesurée ses actes d'un narcissisme profond. On l'entend presque crier : "Regardez moi ! Mais regardez moi !" du fond puant de sa perversion.
Toutefois ses aventures ont le mérite de faire réflèchir sur la condition humaine, les plaisirs terrestres, le conflit entre désir et longévité, etc. Serge Grivat, un homme faible a qui l'on donne soudain la possibilité de réaliser ses désirs va progressivement basculer dans la folie et atteindre un point de rupture. le terme d'impasse prend alors tout son sens.

L'Impasse-Temps est un très bon roman qui permet de se poser nombre de questions malgré un contexte et un héros qui dérangeront certains lecteurs. Un petit bémol sur le déroulement de l'intrigue qui se perd un peu au milieu du roman au sein des méfaits et excentricités du héros.
Lien : http://lecomptoirdelecureuil..
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Serge , dessinateur de BDs , homme à la vie médiocre , vient de se faire larguer ...
Il trouve dans sa poche un petit objet qui ressemble à un briquet...
L'objet qui va changer sa vie, peut -être en pire ...
Avec cet objet , il peut arrêter le temps et déambuler parmi les gens figés ...Et là au fil des pauses temps , il va pouvoir libérer ses désirs les plus cachés..
Prendre de l'argent ou il veut , manger n'importe ou et faire des choses plus que malsaines ...
Mais tous ces passages dans le temps figé , vont avoir une incidence sur son physique .....
Quel être va il devenir ?

Voilà un roman génial , écrit à la première personne , que j'ai adoré , dévoré , tellement passionnant ...
Les dérives du personnage , nous donnent à réfléchir sur notre attitude dans une telle situation ...
Mais ce n'est qu'un roman , bien sûr ....
Un coup de coeur .... ( Lu en 2016)
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Je ne peux pas croire que cet auteur ne se soit pas inspiré - je suis gentil - de la nouvelle Temps mort de George Langelaan. Pour en faire quoi ? Réaliser une liste de tristes fantasmes ? Sans rire, lisez plutôt Langelaan, en plus la première nouvelle du recueil Nouvelles de l'Anti-Monde, c'est La Mouche.
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