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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En quelques mots, en quelques phrases, sans emphase, Serge Doubrovsky m'a emportée, transportée. Portée par son texte, je me suis laissé prendre. Sans préliminaire, sans préambule, je me suis laissé entrainer dans sa bulle. Bulles de savon, ça explose. Savais pas que cela me ferait ça, comme ça. Avec tous ses jeux de mots, ses nombreux maux, il triturait mon cerveau avec des mots. Démoniaque écrivain qui m'a fascinée. Transporté mon imaginaire. Laissé séduire par son imagination. Imagine le plaisir à chaque page, à chaque phrase. Imagine comme il m'a alpagué pas à pas. Pas la peine de le nier.
Pour tous ses sujets, toutes ses passions, ses thèmes de prédilection, les penseurs, les philosophes, Sartre, le couple, ses femmes, sa femme, la guerre. Guerre le temps de m'y arrêter. Fallait le suivre, tout le temps, dans ses errements, ses réflexions, ses détournements de mots incessants, ces décompositions indécentes. Descentes et remontées. Des sens démontés émerveillent. Des sens qui s'éveillent. L'existence précède l'essence... le sens de la vie. Juste par des mots, le sens et contresens de chaque mot. L'essence de notre amour des lettres. Déchiffre des lettres. Des sourires et du charme. du coeur et de l'âme, j'ai déposé les armes. Pas cherché à résister. Purement irrésistible. Pureté du style, du stylo. Un vrai styliste de la langue. L'oeil et l'esprit. Mais moi j'ai pas la plume, le pinceau ni même de dico sous la main. Mais moi, j'ai pas assez de termes ni d'esprit pour dire combien c'est beau. C'est de l'art. du lourd.
Comme j'ai savouré me plonger dans son monde d'intello, de penseurs. Plongée en apnée. En ape senteur le suivre dans ses pensées. J'pense qu'il me remplit d'intellect, de mots et d'émotion. de raison, déraison et de sensation. Pense qu'il est doué des mots. Il joue avec les langues. Il joue avec la langue. Il manipule les mots comme il jongle avec l'esprit. Pervers, il triture notre cortex. Retord, les mots il les tort et décortique un à un, mot à mot, du tac au tac, comme un tic, comme un toc, tous ses maux, il les dissèque, quel mec. Jamais sec dans ses phrases courtes. Il court toujours, il cherche et se passionne. Passionné, passionnant. Sans concession, il avoue ses imperfections. Sans fard, il poursuit sur ses travers. On le suit vers un ailleurs. On poursuit, on l' poursuit. On en veut encore de sa verve comme une jeune fille happée, harponnée par un beau parleur.
Mais, lui, il nous parle de plus en plus de son histoire avec une autre. Il parle de son amour perdu, de sa jeune femme disparue et là on ne sourit plus on ne respire plus. Passant de phrases courtes en phrases longues sans ponctuation hachées débitées comme on parle on discute on ''débatte'' on halète on suffoque.
Ce roman c'est pas sec. C'est sexy. C'est de la zic. Rock et jazzy. Ça sonne juste, justement. On s'attache comme ça touche. C'est tout chaud. C'est touchant. C'est troublant. Captivant. Bouleversant... Poignant.
De la musique j' vous dis. du jazzy au gospel, des sourires aux larmes en ribambelle. Ça s'emmêle. Ça s'embrume. Comme ma plume.
Ce ton, c'est du rythme. le rythme de sa vie, sa vie de prof, d'auteur, de père, de mari. de New-York à Paris. C'est un hymne d'amoureux fiévreux, malade des mots, malade d'amour, d'amour trépassé. Et de l'esprit éveillé on passe au corps malmené. Ça prend aux tripes ce poème. Ça mouille les yeux comme ça saigne.
Et c'est bien la vie, tout ça, tout ce rythme et ces rimes. Et moi je rame à tenter de m'arrimer à son niveau. Vaux pas grand-chose avec mes jeux de mots faciles que j'répète mais Doubrovsky valait bien que je m'égosille à parler de lui et de ce texte. Et j'en souffre encore de ces dernières pages. Et je me tais, la gorge serrée. Plus de mots. Mise à mal par ce livre brisé. Comme sa vie en éclats.
Et moi j'ai juste tenté de raconter combien j'ai aimé. Mais moi et mes émois tourneboulés (Tais-toi je me tue). C'est tout ce qu'il faut retenir de ce billet. Emoi et le plaisir jouissif de le lire. Et moi et la tristesse tant ressentie à le lire.
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J'ai lu ce livre à sa sortie il y a une trentaine d'années. J'en garde un souvenir très fort de "bouleversement intérieur". Il me semble qu'aucune ponctuation guide le lecteur , ce qui est déroutant au début devient une respiration partagée au fil de la lecture comme une connivence , une intimité avec le narrateur. Vraiment un des livres qui m'ont laissé une marque.
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