La Femme qui se cognait dans les portes

Mais, parfois, j’accepterais les regards de n’importe qui. Ils me rappellent que j’existe.

Il n’y a pas que les évêques qui aiment prendre de l’exercice.

L’alcool, je n’y trouve aucun plaisir. Je ne me rappelle pas en avoir jamais trouvé. J’en ai besoin. J’ai la tremblote. Je disjoncte, j’ai des syncopes. Je me mets à avoir des suées.

Les garçons avaient le droit de vous demander de sortir avec eux, mais, vous, vous n’aviez pas le droit. On devait s’adresser à des amies pour faire savoir aux garçons qu’on dirait oui s’ils nous le demandaient.

Fumer des Major, les plus fortes, faisait d’elle la reine des salopes. Mais si on ne fumait pas, on était cul serré et frigide, une sainte-nitouche.

Être perchée sur un mur dans le noir vous donnait mauvaise réputation. On cherchait des ennuis, on s’exhibait, on se donnait en spectacle. On se faisait mal voir. On l’avait cherché.

On ne pouvait pas branler un mec simplement pour le plaisir ; on devait l’aimer.

On appelait canon tout mec qui n’était pas moche. Il fallait qu’un homme ou un garçon soient vraiment pas aidés par la nature, difformes ou je ne sais quoi, pour ne pas être classés canon par nous.

J’ai mis des années à comprendre que le fait qu’elle soit mon aînée n’avait aucune importance ; ça ne signifiait pas qu’elle avait forcément raison, ou qu’elle devait toujours avoir le dernier mot.