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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour avoir lu et apprécié plusieurs livres de Roddy Doyle, je pensais une fois de plus me plonger dans une de ses histoires fort bien racontées et d'où l'on ressort le sourire aux lèvres…
C'est dire, que malgré le titre on peut plus évocateur de cette histoire, (je peux difficilement dire que je ne savais pas de quoi ce livre allait parler), j'en suis ressortie estomaquée.
Car comment expliquer autrement l'impression que j'ai eue en terminant ce livre ? Qu'un homme ait réussi ce tour de force de se plonger dans la peau d'une femme battue avec autant de réalisme est un exercice de style qui mérite tout mon respect.
Paula est le personnage principal de cette terrible histoire.
Elle va apprendre que son mari est décédé…Au travers de cette nouvelle, ce sont ses souvenirs de jeunesse et d ‘enfance qui vont défiler et nous permettre d'apprendre à la connaitre…. Paula qui rencontre Charlot, qui semble être l'amour de sa vie et qui va l'épouser….Paula dont la vie va petit à petit basculer dans une spirale infernale…
Je ne raconterais pas plus cette histoire dont certaines pages m'ont profondément touchée…Difficile de ne pas faire le lien avec l'actualité et tout ce qui touche la violence faite aux femmes…
Un livre qui me laissera une impression plus que durable…Chapeau Roddy Doyle




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J'ai retrouvé Paula de Paula Spencer lu en 2018 que j'avais beaucoup apprécié. La femme qui se cognait dans les portes c'est le premier tome , je n'ai donc pas lu l'histoire dans l'ordre ce qui n'est pas gênant.

Paula, une jeune femme irlandaise de famille catholique, apprend que son mari, dont elle vivait séparée , vient d'être tué par la police. Il faut dire que son ex-mari a tué une femme qu'il avait pris en otage. Depuis un an Paula , depuis que Paula a mis à la porte son salopard de mari, elle essaie de reprendre le fil de sa vie, de se reconnaître, de se retrouver.Les souvenirs affluent, l'enfance, l'adolescence, l'amour de sa vie Charlo son mari, ses enfants, l'alcool, les coups, la fin de Charlo...

Elle n'esquive rien Paula, elle veut être honnête et retracer son parcours sans se dédouaner de ses erreurs ni minimiser la violence et la déchéance de sa vie.

Elle est costaude la Paula mine de rien, elle a la force d'affronter sa vie et de changer ce qui peut l'être , à sa façon, pas à pas , rien de brillant chez elle mais elle a une sacrée ténacité qui force l'admiration.

C'est une petite héroïne de rien Paula, comme toutes les femmes qu'elle a croisé à l'hôpital, toutes se femmes qui tombent, se cognent, se brulent par "inattention , tellement commode l'accident !

Dans cette bonne Irlande Catholique, on n'a pas de projet pour les filles, elles se marient point, les filles ne peuvent être que des salopes ou des culs serrés comme le dit Paula et on ne se mêle pas des affaires ders autres au point de détourner carrément le regard de ses femmes couvertes de bleus !

Un roman très réussi qui ne mange pas le lecteur et un personnage de femme fin, nuancé et entièrement crédible.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Roddy Doyle réussit un tour de force littéraire pour évoquer un sujet délicat et difficile. La première chose surprenante que l'on constate une fois le livre terminé, c'est qu'on a complètement oublié, pendant la lecture, qu'il a été écrit par un homme ! le récit à la 1ère personne n'y est sans doute pas pour rien, celui du témoignage et du vécu. Mais surtout les sentiments, les émotions féminines sont incroyablement restitués. Paula, Dublinoise, fait le récit de son enfance, de sa famille, de la rencontre de celui qui deviendra son mari, un certain Charlo Spencer, pendant les trois quarts du livre. On en vient même à se demander si le livre traite bien du sujet que l'on croyait et que le titre laisse deviner : celui d'une femme battue. En effet, pendant les trois quarts du livre il n'est pas question de coups et de maltraitance, mais de bonheur, de souvenirs d'école, d'enfance, de jeunesse et de fiesta que Paula et ses soeurs se racontent. le présent se superpose au passé, les pistes temporelles sont brouillées. Puis la violence surgit et se déchaîne quand on ne l'attendait plus, d'un coup (c'est le cas de le dire!), sans explications. Charlo (nom prédestiné!) en colle une à Paula parce qu'elle lui a dit d'aller se faire ton thé lui-même. Tout au long du récit, ce sont alors des dents cassées, des yeux au "beurre noir", des cheveux arrachés, des coups de poings etc. Pour tenir le choc, pour ne pas commettre le pire, il y a l'alcool. Paula devient alcoolique. Une aubaine pour son abruti de mari, qui lorsqu'elle est trop amochée, l'emmène à l'hôpital en disant qu'ivre, elle s'est cognée dans une porte... Pourquoi Charlo agit-il ainsi se demande Paula et le lecteur avec elle. L'auteur ne donne aucune explication parce qu'il n'y en a aucune à donner et laisse le lecteur juger : Charlot n'a aucune excuse. Charlot est un assassin. Charlot est un malade. Charlot est un macho. La violence est purement gratuite. le roman, malgré ce sujet délicat, est bourré d'humour et Paula a son franc parler. La manière dont elle parvient à se débarrasser de son tyran est hilarante et une juste vengeance pour les humiliations subies pendant des années. Pour maintenir un peu de suspens, je vous ne dis pas comment...

Je mets ce livre en première place de mon hit-parade des livres de Roddy Doyle, loin devant Paddy Clake ah! ah!ah!, le livre qui a rendu Roddy Doyle populaire.
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Avec ce roman, (ce document) on entre dans le malheur, le quotidien de la honte, des femmes battues, des femmes qui aiment quand même, et qui n'osent pas...
Un sujet toujours d'actualité.
On se rend compte que l'on supporte très bien la lecture de Zola parce que cela se situe dans une époque révolue. On observe cela de loin, en se disant que c'était bien triste en ce temps là !
Ici, on est chez, nous, dans notre époque et les actes, eux ne sont pas "révolus". Ce sont les mêmes.
C'est nettement moins supportable !

Le livre, lui devait être écrit et il doit donc.être lu.
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Le roman débute lorsque Paula apprend la mort de son mari des dix-sept dernières années, Charlo Spencer, un homme violent qui lui aura fait vivre les pires atrocités. Paula raconte sa vie ponctuée de coups, d'alcool et surtout d'une grande détresse.

Ce roman a été pour moi un coup de poing dans la gueule, sans mauvaise blague. Chapeau à Roddy Doyle d'avoir réussit à traduire les pensées de Paula. C'est d'ailleurs ce qui fait en sorte que ce livre touche autant, c'est Paula qui raconte son histoire de sa rencontre avec cet homme jusqu'à la dernière chicane. On suit pas à pas ce qui se passe dans la tête de Paula. le sentiment de se sentir idiote (si je n'avais pas fait ça, il ne m'aurait pas frappée), l'indifférence des autres, l'espoir de voir son mari changer, et même l'amour qu'elle lui porte malgré tout. L'aspect psychologique est très intéressant. Certains passages plus violents m'ont carrément donné la nausée. Dire que c'est une histoire réaliste qui se passe plus près qu'on pense, c'est troublant!
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L'éternelle question que toutes les femmes battues se posent ou se sont posées un jour: il m'aime, il dit qu'il m'aime, comment peut-il en arriver à une telle violence, et comment et pourquoi cette violence peut-elle se répéter ?
L'auteur de ce roman est un homme et je ne peux qu'applaudir l'écriture, le style par lequel tous les sentiments contradictoires de la femme battue sont rendus : lassitude, espoir, désespoir, difficulté de voir l'amour réduit au néant.
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La narratrice, Paula Spencer, 39 ans, 4 enfants, a appris la mort de son mari, abattu par la police, alors qu'ils ne vivaient plus ensemble depuis un an.
En pensée, elle évoque sa vie par bribes, à travers le prisme déformant du souvenir, de sa mémoire sélective.
Les éléments du quotidien sont d'abord heureux tels sa rencontre avec Charlo, dont elle tombe amoureuse, son mariage... puis ils deviennent de plus plus sombres.
En effet, pendant ces dix sept années de mariage, elle a subi la violence de cet homme, oscillant entre tendre charmeur et persécuteur violeur.
Ses nombreuses blessures l'ont conduite cent fois à l'hôpital, pourtant personne ne s'est réellement préoccupé de son sort. Elle a toujours été la femme distraite, alcoolique, qui se cognait dans les portes et non celle que l'on tabassait sans raison...

Dans ce roman, le sujet brulant de la maltraitance conjugale subie par les femmes est traité de façon magistrale, avec lucidité et sans pathos, on peut même y déceler de l'humour.
Le portrait de cette femme ordinaire campe un personnage à la fois fragile et fort, qui subit l'impensable et tente de survivre par tous les moyens.
Sa dépendance à l'alcool semble débuter ainsi. Elle a perdu peu à peu toute estime de soi, se sent idiote ou inutile et parallèlement le moindre intérêt venant de son époux lui fait espérer un instant de bonheur alors elle reste immobile, dans l'attente... seule.
Ce roman offre au lecteur une description minutieuse des rapports conjugaux bourreau/victime.
Le texte est savoureux, le style fluide et l'ambiance perceptible. Tout est terriblement glauque et beau à la fois.
Belle découverte littéraire.
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Paula Spencer n'est pas surprise lorsqu'un guard vient lui annoncer la mort de Charlo, l'époux dont elle était séparée depuis un an, qui vient d'être abattu par la police à la suite d'un vol qui a mal tourné. Ce décès provoque en elle le besoin de revenir sur leurs 17 années de vie commune, de tenter d'analyser avec lucidité le quotidien qu'elle vécut à ses côtés, ponctué de raclées, de dents cassées, de cheveux arrachés, d'humiliations…

Face à la situation des femmes battues, les questions que l'on se pose communément ne manquent pas : comment peuvent-elles rester avec ce monstre ? Pourquoi ne s'enfuient-elles pas ? Et surtout, surtout… comment peuvent-elles encore aimer cette ordure ? On sent presque poindre, derrière ces questions, un certain jugement, non ? (« Moi, à leur place, ça fait longtemps que j'aurais pris mes cliques et mes claques »)…
Oui, mais voilà : nous ne sommes pas à leur place, et tout semble tellement plus facile, vu depuis une vie conjugale « normale », quand on a un travail qui pourrait nous permettre, le cas échéant, de vivre seule, quand on n'est pas devenue alcoolique, vulnérable, méprisée…

Avec l'histoire de Paula –et grâce à l'immense talent de Roddy Doyle qui, rappelons-le tout de même, EST UN HOMME-, j'ai eu l'impression de mieux appréhender les raisons et le mécanisme qui peuvent amener une femme à subir ces violences sans se révolter. Notre héroïne n'a pas une image d'elle en tant que femme, ni même simplement en tant que personne, très valorisante. Échec scolaire, milieu social où les filles, dès l'âge de 13 ans, n'ont le choix qu'entre « être une salope ou un cul serré »… si bien que lorsque le beau Charlo Spencer, qui dans le quartier est une célébrité, jette son dévolu sur elle, elle a l'impression de bénéficier d'un statut particulier, source de respectabilité et de reconnaissance. Ensuite, tout s'enchaîne : le mariage, la première grossesse, la première fois qu'il porte la main sur elle… et les premières excuses qu'elle lui trouve, la main de plus en plus lourde sur les bouteilles, les autres grossesses, les boulots minables et mal payés.

On a l'impression que la suite n'est qu'un tourbillon, qui ne lui permet à aucun moment de prendre du recul. Certes, elle ne veut pas voir l'évidence, mais qui l'aide à ouvrir les yeux ? Lorsqu'elle se rend à l'hôpital, les médecins voient ses blessures mais évitent son regard. Son haleine d'alcoolique rend les choses tellement plus faciles : elle est tombée, elle s'est cognée…

Sans doute parce qu'elle a finalement réussi à chasser cet homme de sa vie, elle parvient petit à petit, avec le recul, à admettre ce qui nous paraît à nous si évident : elle n'est pas coupable, et rien ne peut justifier qu'un homme traite sa femme de cette façon.

Plus qu'un portrait, « La femme qui se cognait dans les portes » est une plongée dans l'enfer de la maltraitance conjugale, mais aussi de la misère sociale. le lecteur « écoute » Paula (c'est elle la narratrice) sans se souvenir un instant que l'auteur est un homme.
Une lecture certes parfois difficile, mais un grand coup de coeur tout de même !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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