AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le feu follet - Adieu à Gonzague (52)

Dans son autre voisin, le marquis d'Averseau, se trouvait apparemment l'ensemble le plus complet de tout ce dont elle était friande : un beau nom, puisqu'il descendait du maréchal d'Averseau ; un titre littéraire, puisqu'il avait écrit une Histoire des princes français qui furent sodomites ; et enfin, une place dans la chronique des petits scandales.
Mais il était hideux ; il lui aurait fallu du génie pour faire supporter ses dents vertes, sous une lèvre enflée et envenimée. Et ses anecdotes de Toulon étaient bien rebattues.
Commenter  J’apprécie          10
La volonté individuelle est le mythe d'un autre âge ; une race usée par la civilisation ne peut croire dans la volonté. Peut-être se réfugiera-t-elle dans la contrainte : les tyrannies montantes du communisme et du fascisme se promettent de flageller les drogués.
Commenter  J’apprécie          10
-J’ai horreur de la médiocrité.
-Mais depuis dix ans , tu vis dans une médiocrité dorée, la pire de toutes.
Commenter  J’apprécie          00
Je ne suis gère patient, bien que je n’aie fait qu’attendre, toute ma vie.
Commenter  J’apprécie          00
Il souffrait physiquement. Cette souffrance était grande‫ ; ‬mais, même si elle eût été moindre, elle eût encore été terrible pour un être dont toutes les lâchetés devant la rudesse de la vie s’étaient conjurées depuis longtemps pour le maintenir dans cette dérobade complète du paradis artificiel. Il n’y avait en lui aucune ressource qui puisse le défendre contre la douleur. Habitué à se livrer à la sensation du moment, incapable de se former de la vie une conception d’ensemble, où se compensassent le bien et le mal, le plaisir et la douleur, il n’avait pas résisté longtemps à l’affolement moral que lui valait la douleur physique. Et il s’était redrogué.
Commenter  J’apprécie          00
La première fois qu’il avait touché à la drogue, c’était sans raison : une petite grue avec laquelle il couchait prenait de la coco ; l’année suivante, un ami fumait. Il y était revenu de plus en plus souvent. Il avait ces nuits à remplir : il était toujours seul, il n’avait jamais de maîtresse établie parce qu’il était distrait. L’alcool, qui ne lui avait bientôt plus suffi, l’avait aussi mené à la drogue. Et il retombait toujours dans les mêmes groupes d’oisifs. Ceux-la commencent à se droguer parce qu’ils ne font rien et continuent parce qu’ils peuvent ne rien faire.
Commenter  J’apprécie          00
"Alain songea à ses hivers. C’était le triomphe sans conteste de tous les artifices : chambres fermées, éclat des lumières, exaspération. Dernier hiver. Sur le visage cette dernière éclaboussure de lumière. À quoi ressemblait la vie de Dubourg ? À une mort lente et terne. Dubourg n’avait jamais quitté Paris, cette vieille petite fièvre assoupie. À New York du moins, régnait une franche atrocité. Dorothy était là-bas, entre les pattes du monstre qui hurle et se tord et perd des torrents de sang par mille blessures vives."
Commenter  J’apprécie          00
Solange avait dans le cœur une vanité folle et légère de jeune chatte, mais aussi un sentiment ferme de la vie, une bonté nette. Elle devinait que le moment était grave ; elle connaissait les hommes, elle savait quand il se tuent ou quand ils blaguent, elle en avait vu tellement se rouler à ses pieds ou dans son lit. Il faudrait peut-être bien coucher avec celui-ci, ça lui remettrait du cœur au ventre.
Commenter  J’apprécie          00
La vie n'allait pas assez vite en moi, je l'accélère. La courbe mollissait, je la redresse. Je suis un homme. Je suis maître de ma peau, je le prouve.
Commenter  J’apprécie          00
Alors l'habituelle réaction se produisit. Aux parois nues qui enfermaient son âme, il ne vit plus soudain, des rares fétiches qui les ornaient, que celui qui résumait tous les autres : l'argent. Il tira de son portefeuille le chèque de Lydia, il s'assit à sa table et le posa devant lui à plat. Il s'absorba tout entier dans la contemplation de ce rectangle de papier, chargé de puissance.
Alain, depuis qu'adolescent il avait senti des désirs, ne pensait qu'à l'argent. Il en était séparé par un abîme à peu près infranchissable que creusaient sa paresse, sa volonté secrète à peu près immuable de ne jamais le chercher par le travail. Mais cette distance fatale, c'était cela qui séduisait ses regards. L'argent, il en avait toujours et il n'en avait jamais. Toujours un peu, jamais beaucoup. C'était un prestige fluide et furtif qui passait perpétuellement entre ses doigts, mais qui jamais n'y prendrait consistance. D'où venait-il ? Tout le monde lui en avait donné, des amis, des femmes. Ayant traversé dix métiers, il en avait même gagné, mais en quantités dérisoires. Il avait souvent eu deux ou trois mille francs dans sa poche, sans jamais être sûr d'en avoir autant, le lendemain.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (475) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3668 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}