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Citations sur Le feu follet - Adieu à Gonzague (52)

Et, ayant atteint le point abstrait et illusoire de la désintoxication, c'est-à-dire n'absorbant plus du tout de drogue, il avait achevé de prendre conscience de ce que c'était que l'intoxication. Tandis qu'il semblait physiquement séparé de la drogue, tous les effets en demeuraient dans son être. La drogue avait changé la couleur de sa vie, et alors qu'elle semblait partie, cette couleur persistait. Tout ce que la drogue lui laissait de vie maintenant était imprégné de drogue et le ramenait à la drogue. Il ne pouvait faire un geste, prononcer une parole, aller dans un endroit, rencontrer quelqu'un sans qu'une association d'idées le ramenât à la drogue. Tous ses gestes revenaient à celui de se piquer (car il prenait de l'héroïne en solution) ; le son de sa voix même ne pouvait plus faire vibrer en lui que sa fatalité. Il avait été touché par la mort, la drogue c'était la mort. il ne pouvait pas de la mort revenir à la vie. Il ne pouvait que s'enfoncer dans la mort, donc reprendre de la drogue. Tel est le sophisme que la drogue inspire pour se justifier la rechute : je suis perdu, donc je puis me redroguer.
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Il avait découvert l'héroïne dont il avait été surpris et séduit. Au fond, il avait cru pendant quelque temps au paradis sur la terre. Maintenant cette illusion éphémère lui faisait hausser les épaules.
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Élevée dans le coton, elle avait appris de bonne heure à ménager sa respiration
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(...) il s'indignait qu'Alain n'ait aucune idée des puissances de la vie intérieure, ne sût pas qu'elles flambent au soleil tout aussi bien que les exploits. Il aurait voulu lui réciter quelques unes de ces prières égyptiennes gonflées de la plénitude de l'être, où la vie spirituelle, en éclatant, épanche toute la sève de la terre (....) "N'impute pas ta pauvreté à la vie".
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Alain descendit l'escalier. On se demande pourquoi c'est fait, un escalier, où ça mène. Rien ne mène nulle part, tout mène à tout. Rome est le point de départ de tous les chemins qui mènent à Rome.
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A ce moment entra une femme. Une statue à la dérive. Echappée des mains d'un Pygmalion, qui n'était qu'un copiste, elle avait la beauté d'apparat des reliques. Ses épaules, ses seins, ses cuisses avaient l'excès faible, la redondance de la sculpture de basse époque.
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Les deux amis marchaient le long de la Seine. La rivière coulait grise, sous un ciel gris, entre des maisons grises. La nature ne pouvait être, ce jour-là, d'aucune aide aux hommes : les pierres cassées s'amollissaient dans l'air humide. Dubourg frissonna ; cet homme qui marchait à côté de lui n'avait rien pour se soutenir : ni femme, ni homme, ni maîtresse, ni ami ; et le ciel se dérobait.
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Alain s’estimait bien bas, pour avoir admis le bonhomme dans sa confidence. Cette espèce de prêtre poussait l’hypocrisie, pensait-il, au point de se faire vraiment bon, jusqu’au fond du cœur, de manière à pouvoir plus sûrement prendre ses clients à la frime de la morale.
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Car un homme ne peut se maintenir continuellement dans la lucidité où il voit les dernières conséquences de ses habitudes. Il retombe dans le clair-obscur quotidien où il contrebalance d’espoirs et d’illusions le progrès de ses actes.
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Le suicide, c'est la ressource des hommes dont le ressort a été rongé par la rouille, la rouille du quotidien.
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