AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La vie me fait peur (31)

L’ultimatum expira et plus jamais le téléphone ne sonna. Je savais que je laissais filer une chance de changer ma vie. Peut-être était-elle infime. Mais je reconnais avoir eu peur de la tenter. Parce que je ne crois pas plus en l’amour qu’aux prévisions météorologiques à dix jours. J’ai foi en un certain nombre de choses, comme la patience, le respect, le silence et même le mensonge. Mais je me défie de l’amour, ce sentiment hallucinogène éphémère qui paralyse l’esprit, et vous laisse ensuite pour mort, dans la posture de l’électrocuté. Un homme aimant vit toujours dans un verre à dents.
Commenter  J’apprécie          240
Au dîner,je me retrouvai seul face à Vivien.Elle était assise à la place que Raoul occupait habituellement. Ainsi,au moins,les choses étaient claires.Cette nuit-là,lorsqu’elle me guida en elle,j’éprouvai le sentiment bizarre de faire l’amour avec mon tuteur légal.
Commenter  J’apprécie          160
Pour essayer de contrebalancer les effets de cette éducation tâtonnante, le duo m'inscrivit évidemment au collège des pères jésuites de Caousou, à Toulouse. Ils espéraient secrètement que, sous l'influence de ces pédagogues réputés intransigeants, je deviendrais un adolescent travailleur, polyglotte et musclé. Au lieu de quoi, les corbeaux de luxe firent de moi un latiniste occasionnel, un dilettante perpétuel et un athée décontracté.
Commenter  J’apprécie          151
Mon père roulait les "r" de façon effrayante.Dans sa bouche "rarement" évoquait un éboulement,et "respirateur",un tremblement de terre.Mais je ne me doutais pas qu'il serait capable de faire sursauter des Espagnols, dont la langue privilégie ce genre de prononciation tellurique. Ses ” por favor" paralysaient les Castillans,et je redoutais le moment où il aurait à prononcer le mot " relojeria ".
Je me souviendrai toute ma vie du cours de climatologie qu’il me donna de sa voix grave et rocailleuse,alors que nous traversions Madrid : " Sais-tu ce qu’on dit à propos de cette ville tellement il peut y faire chaud ? "Tres meses de invierno,nueve meses de infierno".
Commenter  J’apprécie          130
Lame débrayée, ma machine tourne au ralenti. Je regarde le gazon qui s'étale à perte de vue. Il n'y a pas un nuage dans le ciel. Ma combinaison de travail est immaculée, mes gants sont neufs. J'ai une pensée pour Jean Gütmann à qui je dois d'être là.
J'accepte de me lever tous les matins.
J'accepte de vieillir chaque jour davantage.
J'accepte de mourrir quand il le faudra.
J'accepte la compagnie des mouches.
Pour l'instant , mon visage est dans la lumière du soleil.
Je lance le moteur à plein régime et , en souriant, je m'enfonce dans l'herbe comme on entre dans une nouvelle vie.
Commenter  J’apprécie          110
Toute femme a, au moins une fois durant sa vie, souhaité la mort de son mari, préférant la franche solitude du veuvage à l'indifférence mutilante du conjoint. Oui, fatalement, tout homme a partagé ces mêmes pensées. Et peut-être les deux au même moment. Parce qu'au fond, le deuil est la seule séparation qui soit propre, nette, qui tranche le différend de manière neutre, indiscutable. L'un disparaît, le survivant peut allonger ses jambes (p. 76).
Commenter  J’apprécie          100
J'aime bien l'idée d'un destin attentif et cynique se jouant en coulisses de nos prétentions naïves (p. 50).
Commenter  J’apprécie          100
[…] il m'apparaît que je n'ai jamais regardé ma propre vie autrement que de cette façon, à travers un hublot, de loin, essayant vainement de discerner dans ces images filantes un repère auquel je pourrais m'accrocher. Mes escales ont été plus ou moins longues, mais jamais, je crois, je n'ai eu le courage de sortir de ces salles de transit, de quitter ces aéroports qui vous garantissent l'essentiel, pour aller, au ras du sol, jusqu'à la ville réelle, voire à quoi pouvait bien ressembler Raleigh-Durham (pp. 131-2).
Commenter  J’apprécie          90
Je ne suis pas un entrepreneur, ni un bâtisseur. Je ne me sens pas investi d'un rôle. Je ne fais pas partie de la famille des acteurs. Je ne me sens à l'aise que dans la salle, assis parmi la foule des autres spectateurs (p. 60).
Commenter  J’apprécie          60
J'avais aussi étudié le "baromètre de l'abbé Moreux", le " baromètre des plantes" et le "baromètre des animaux". Les moustiques tourbillonnent en colonne ? la journée sera chaude. Les poissons font surface dans les rivières ? Le vent va se lever. Le chien gratte le sol ? L'orage arrive. Le chat se lèche les cuisses ? Il va pleuvoir.
Commenter  J’apprécie          40






    Lecteurs (276) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon

    Paul Hansen, le personnage principal du roman, a été incarcéré à la Prison de Bordeaux à Montréal ...?...

    Le jour de l'élection de Barack Obama
    La jour de l'élection de Donald Trump

    12 questions
    123 lecteurs ont répondu
    Thème : Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul DuboisCréer un quiz sur ce livre

    {* *}