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Citations sur Le cas Sneijder (127)

je n'aime pas la viande. Ni blanche, ni rouge. Il y a trop de souffrance à l'intérieur. A chaque bouchée, à chaque fois que je mastique, je la sens. Parfois c'est si écoeurant. Ca pèse sur ta langue comme un billot de bois. Et parfois tu ne peux même plus avaler.
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Je pense à la mémoire, à son emprise accablante, à ces lests écrasants qu'elle dépose en nous avec une constance désarmante.
Parfois lorsque je suis en haut, à ma table, ou dans mon lit, à attendre le sommeil, je la sens se glisser à mon côté, serpent à l'épiderme glacial, afin de m'infliger les films de ses archives, tout ce que je n'aurais pas dû voir, tout ce que je redoutais d'entendre, le sang de mon enfant, les lèvres mortes de ma mère qui pour la première fois ne me rendent pas mon baiser, mon père qui pleure dans sa voiture, Gladys qui part de la maison.
Et moi, greffier calamiteux, prenant note de tout cela, je mentionne les détails, répertorie les morts, et surtout, immobile et vivant, je continue de me souvenir encore et encore dès que tombe le soir et tarde le sommeil.
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Peut-être ai-je par moments le cerveau qui boite légèrement.
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Il était établi qu'à l'intérieur d'une cabine les passagers changeaient souvent de place en fonction des entrées et sorties des occupants. Et cela dans l'unique but de se réapproprier un espace supplémentaire, d'optimiser leur « sphère de confort ». Pauvres de nous. Insectes prospères et négligeables. Soumis et sournois. Toujours en train d'opérer des calculs invisibles, de médiocres menées. De recalibrer subrepticement des surfaces. D'analyser la pertinence des déplacements. D'espérer des réappropriations. Nous étions ainsi, mesquins, avides, manœuvriers, dans les ascenseurs, comme dans la vie.
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Avant de s'endormir, Ana s'était mise à mastiquer du chewing-gum au lit. Et chaque soir, pendant une dizaine de minutes, j'entendais le bruit de ses maxillaires et de ses dents s'acharner sur la gomme, la broyer, j'imaginais sa langue tournant et retournant cette masse humide et malléable, cet agrégat d'aspartame. J'écoutais cela en silence et avec une attention soutenue pour ne rien perdre des subtilités d'un pareil concerto.
Et je pensai : " Pourquoi mâche-t-elle ainsi, qui veut-elle mordre à ce point?"
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La vie, ce sport individuel qui mériterait, pour peu que l'on considère l'absurdité de ses règles, d'avoir été inventé par un Anglais bipolaire, avait assez d'humour pour laisser à des chiens, dont je ramassais ce que l'on sait, le soin de me redonner une petite part de la confiance et de la douceur dont la plupart des miens m'avaient depuis longtemps privé.
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Je pensai à tous les chiens qui vivaient sur cette île. Que pouvait-il bien leur rester de leurs instincts originels ? Ils ne couraient jamais librement. Ils sautaient d'une Lexus à une Audi Quattro. A force d'être toilettés, ils n'avaient plus d'odeur. Ils étaient presque devenus des chats.
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J'étais sorti du coma. Et maintenant je remarchais en compagnie de mes chiens. Quelque chose était en train de se produire. Une imperceptible modification. Quoi qu'en pense ma femme, je retrouvais peu à peu mes esprits. Tous les soirs, à ma table, je travaillais, je lisais, je cherchais.
Un accident servait aussi à ça. À comprendre l'origine du malheur. [..] Je veux dire juger de son rôle, de sa fonction sociale et de son importance réelle. Ne pas se laisser abuser par du camouflage.
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... l'enquête du New Yorker révèle que les cinquante-huit mille ascenseurs de la seule ville de New York effectuent tous les ans onze milliards de montées et descentes, soit trente millions par jour. Sur une année, vingt-quatre personnes en moyenne seulement sont blessées à l'occasion de ces trajets. La compagnie Otis a, pour sa part, calculé que ses propres cabines transportent, tous les cinq jours dans le monde, l'équivalent de la population de la planète.
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Depuis l'accident, depuis que je suis sorti du coma, j'ai le sentiment d'avoir une perception plus affinée de la réalité. Comme si durant mon sommeil quelqu'un avait monté le son du vacarme du monde.
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