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sur 863 notes
Oui, Paul Sneijder est un cas. Un cas auquel tu t'attaches, lentement mais sûrement.

Un peu comme un confident, te voilà témoin de son existence et de ses ''accommodements raisonnables'' si chers à JP. Dubois. Mais depuis qu'un ''accident d'ascenseur'' a bouleversé nombre de ses repères, Paul Sneijder n'en finit pas de se remettre en question et aborde sa toute nouvelle perception de la vie avec l'élégance fragile et désenchantée d'un poète incompris. Tout y passe : femme, enfants, amis, boulot... le présent mais aussi l'inventaire du passé et les perspectives d'avenir sont parfois cruels, souvent cocasses, toujours désespérément lucides. Entre dérision et mélancolie, voilà en substance le tendre et délicat portrait d'une âme solitaire victime du conformisme social.

Moi, Dubois, j'aime bien, mais le cas Sneijder est vraiment son roman le plus juste et le plus touchant que j'aie pu lire de lui à ce jour. Après, c'est toi qui vois.*


* Autrement dit : Ce n'est que mon avis c'est-à-dire pas grand-chose, mais il semble que la formule fasse déjà l'objet d'un brevet nastasiesque exclusif...


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Pauvre Paul Sneijder, voilà bien toute la peine que je ressens après avoir lu son étrange et triste cas.
C'est que Paul est somme toute pas moins que vous et moi. Il cherche juste à être peinard, tranquille, pourquoi pas un peu heureux lui aussi. C'est que Paul n'a guère eu de chance. Il rencontre sa première femme Gladys qui après lui avoir donné une fille, voit le divorce annoncé deux jours plus tard, la dame préférant l'alcool à l'amour.
Sa fille c'est Marie. Gentille, intelligente, joyeuse, Paul est heureux à ses côtés. Mais quand il rencontre sa seconde épouse Anna, son bonheur sombre à nouveau. Anna ne veut pas du passé de son mari, rejetant ainsi sa douce fille, qui ne pourra voir son père qu'à l'exterieur et ne rencontrera jamais ses demi frères.
Paul s'accroche pourtant à sa fille qui le rend bien plus heureux que ses deux fils, portrait jumeau de leur mère. Jusqu'au jour où l'ascenceur débloque, c'est le drame. Trois morts, dont sa fille, Paul dans le coma.

Le cas Sneijder, c'est la traversée d'un homme banal dans les tumultes d'une vie décrépie. L'égocentrisme exacerbé de son épouse et de ses fils l'amène peu à peu à s'isoler. Que ce soit dans le souvenir de sa fille, dans ses livres sur les ascenseurs, ou auprès des chiens abec lesquels il trouvera un certain réconfort.

Paul Sneijder a ce côté frappant que devant de mauvaises personnes, devant une épreuve traumatisante, il est un peu comme beaucoup, seul et incompris.

La plume de Jean-Paul Dubois est percutante, précise et nous offre ici un roman terriblement bien écrit sur fond de déboires existentiels.
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J'ai la phobie des ascenseurs…. !
Mais ce livre époustouflant m'a littéralement emmenée dans leurs engrenages, dans leur mode de fonctionnement spécifique…, ainsi que dans celui du narrateur.
Celui-ci, Paul Sneijder, est un homme de 60 ans à qui il est arrivé 2 évènements horribles : le premier, il y a une vingtaine d'années, lorsque sa seconde femme lui interdit de voir sa fille (qu'il a eue lors d'un premier mariage) dans ses murs ; le deuxième, tout récent, lorsqu'il perd cette fille dans un terrible accident d'ascenseur, dont il est le seul survivant.
Il enclenche alors un système de survie, d'essai de compréhension de cet accident imprévisible : il consulte des tas de revues spécialisées, des articles de journaux, des livres relatant des accidents…
Il change de métier car il a des crises d'angoisse lorsqu'il se trouve dans un espace clos en compagnie de plusieurs personnes, il est enrôlé en tant que « promeneur de chiens ».

J'ai opiné à chacune de ses pensées, à chaque moment de sa réflexion sur les ascenseurs, comme ici :
« Nous sommes tous, à des degrés divers, les obligés des ascenseurs. Nous dépendons d'eux chaque jour et pour chaque chose. Nous croyons les commander, alors qu'ils nous ont depuis longtemps asservis (…) L'ascenseur est bien plus qu'un objet de confort, il est le miracle mécanique qui a un jour permis aux villes de se redresser sur leurs pattes arrière et de se tenir debout. Il a inventé la verticalité, les grandes orgues architecturales mais aussi toutes les maladies dégénératives qu'elles ont engendrées ».

J'ai été horrifiée de voir la réaction de sa femme carriériste, totalement égocentrique, ainsi que celle de ses jumeaux, jeunes adultes criants d'égoïsme, le reflet de leur mère.

J'ai été attendrie lorsqu'il promène les chiens car il se crée une espèce de symbiose, de compréhension sans paroles entre eux et lui.

J'ai été totalement subjuguée par cette façon de raconter, ou plutôt de décortiquer ses réactions de survie : il mêle à la fois la légèreté (que de passages où j'ai souri !) et la grande souffrance, et ce à l'aide d'un style recherché, un vocabulaire assez soutenu et des images débordantes de réalisme.

Bref, j'ai accompagné cet homme en deuil, en deuil de sa fille, de sa vie, de ses repères.

Oui, je continuerai à prendre les ascenseurs la peur au ventre, comme d'habitude. Mais j'aurai dorénavant une petite pensée émue pour Paul Sneijder, le personnage sorti tout droit du cerveau tortueux et… clairvoyant de Jean-Paul Dubois.

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Si peu de gens sont réellement perturbés par les trajets en ascenseur, si en revanche beaucoup craignent de se retrouver coincés entre deux étages, rares sont ceux qui pensent à une chute de la cabine, un évènement envisageable mais tellement exceptionnel.

Sauf Jean-Paul Dubois qui nous raconte comment la vie d'un exilé à Montréal, Paul Sneijder, a été chamboulée par cet effroyable accident d'ascenseur. Un homme, qui après un coma de plusieurs mois, unique survivant et endeuillé de sa fille née d'un premier mariage, reste avec sa femme tyrannique et ses jumeaux odieux, mais se livre à une enquête approfondie sur les ascenseurs et abandonne son métier de cadre pour celui de promeneur de chiens.

Jean-Paul Dubois manie avec virtuosité l'humour noir pour décrire son héros aux prises avec ses problèmes familiaux, conjugaux et professionnels. Son angoisse existentielle, dont toute l'ampleur apparaît à l'occasion d'un accident, nous renvoie à la nôtre quand un grain de sable enraie une mécanique que l'on croit bien huilée. Un roman qui marque, sensible et un peu désespéré.
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Avis mitigé sur ce roman mais comme j'apprécie les qualités d'auteur de Jean-Paul Dubois, je l'ai lu. Je ne m'attendais pas à cette fin que j'ai trouvée très à propos vu les caractères égocentriques de la seconde épouse et des jumeaux.
Paul est le seul survivant d'une chute d'ascenseur dans lequel, outre les autres occupants, sa fille aînée venue lui rendre visite est morte. Paul a ramené l'urne contenant les cendres de sa fille à la maison ce qui dérange son épouse Anna qui n'a jamais admis la présence de la fille de Paul. Après sa sortie du coma, sa rentrée au domicile conjugal, Paul démissionne, il éprouve des malaises dans certaines situations. Désormais, il lit tout ce qui a trait aux ascenseurs. Il change de métier et devient promeneur de chiens au grand dam de son épouse et des jumeaux avocats. Jean-Paul Dubois met l'accent sur le nombrilisme et le carriérisme de l'épouse représentative d'une société aveugle et avide de profits.

Challenge Petits plaisirs 2016
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Paul Sneijder est un miraculé. Il sort du coma quelques semaines après un effroyable et rarissime accident d'ascenseur. Sa fille ainée Marie fait partie des quatre autres victimes. Paul va tenter de ce reconstruire mais l'affrontement avec son acariatre et impossible épouse et ces fils jumeaux va être un sacré obstacle. Qui aura le dessus ?
On retrouve tout ce qui fait le charme des romans de Jean-Paul Dubois, avec des sujets récurrents : le deuil, la dépression, la mélancolie, les relations familiales etc. Avec un formidable sens de la dérision et un gout immodéré pour l'humour noir. Un univers unique. Grand plaisir de lecture.


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Jean Paul Dubois est un de nos plus grands romanciers français, dont plusieurs romans ont été adaptés au cinéma ou à la télévision, notamment "Kennedy et moi " et son chef d'oeuvre absolu à mes yeux, le magnifique "Une Vie française".

C'est désormais au tour d'un de ses récents romans, le Cas Sneijder, publié en 2011, de se voir adapté sur grand écran par le cinéaste Thomas Vincent sous le titre LA NOUVELLE VIE DE PAUL SNEIJDER qui sort en salles le 8 juin prochain.

Le livre fait le portrait d'un homme qui, suite à un rarissime accident, dans lequel sa fille aînée a péri, se réveille du coma et d'une vie qu'il a laissé filer. Comment survivre après un traumatisme qui vous a privé de tout ce que vous aimiez et vous a désillé les yeux sur le simulacre de votre vie et la duplicité des personnes qui la partagent ? Par ce roman sombre et clinique, Dubois posait un regard à la fois lucide, et féroce sur le portrait d'une solitude sans fond., avec fable dépressive, mélancolique et drôle sur une prise de conscience..

Gageons que Thomas Vincent, le formidable cinéaste de Karnaval, saura retrouver le ton et la réussite du roman intial, en choississant comme interprété principal Thierry Lhermitte qui pourrait bien trouver un de ses beau rôle, en homme cassé, qui tente de retrouver un sens à sa vie dans un Québec enneigé .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Jean - Paul Dubois est un auteur avec lequel ça passe ou ça casse , ici à mon grand regret , je n'ai pas tellement apprécié , je me sens un peu seule car presque toutes les critiques sur Babélio sont très positives .
Je vais donc essayer d'expliquer un peu mon point de vue .
Je dois d'abord dire que certains passages m'ont sourire , qu' à certains moments , je me disais c'est vrai que ce n'est pas mal mais alors pourquoi en retirer une impression plus que mitigée ?
Sans doute parce que je n'apprécie pas plus que ça l'humour noir , que ce personnage de Paul Scheijder , j'avais déjà prévu qu'il n'arriverait pas à surmonter le drame vécu .
Mais il y aussi que pour apprécier une lecture , j'ai besoin de vibrer , de rencontrer des personnages auxquels je peux m'identifier et que je préférerai toujours un écrivain qui a un talent de conteur .
Encore une fois et tant pis si je me répète , le ressenti d'un livre est quelque chose de personnel et il y a un certain mystère dans le fait d'aimer ou pas un livre .
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En gardant son ton léger et amusé, JP.Dubois nous entraîne au côté de Paul Sneijder, rescapé d'un accident d'ascenseur. Rescapé ? Pas si sûr. A moins que d'autres "accidents" de la vie ne l'aient encore plus traumatisé.
Un roman qui nous laisse avec nos questions: pourquoi Paul a-t-il épousé Anna ? Pourquoi a-t-il accepté d'être séparé de sa fille ? Pourquoi déteste-t-il ses fils ? Un roman qui fait un parallèle entre la vie et l'ascenseur: promiscuité, privilège, norme sociale ou technique, ... accident ...
Un roman qui se finit tristement par ce que l'on peut vivre comme une profonde injustice.
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Décidément, j'aime bien les livres de Jean-Paul Dubois. Ses personnages aussi.
Même si ce Mr Sneijder est un peu agaçant de tant de mollesse.
C'est l'histoire d'une vie ratée, d'une grande solitude.
Il subit toutes les décisions de sa deuxième femme, odieuse, avec une étonnante passivité
Un accident d'ascenseur va perturber sa vie, mais il semble que rien ne le fera réagir dans un sens qui serait bon pour lui.
Oui, donc, une histoire pas très marrante. Mais l'écriture de l'auteur me fait toujours beaucoup de bien, même quand il raconte des histoires tristes. Je me laisse porter au fil des pages, benoitement.
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