Bienvenue dans le Paris du Second Empire, quand le
Baron Haussmann transformait la capitale en éventrant les quartiers vétustes et populaires pour creuser de larges avenues élégantes, quand la fête impériale faisait tourner les têtes au son de la valse, quand les femmes s'habillaient en crinoline...
La Comtesse de Castiglione, célèbre pour ses portraits photographiques, maîtresse attitrée de l'Empereur, est au zénith de sa gloire et elle sème sur son passage flamboyant bien des amants désappointés.
Lequel d'entre eux pourrait-il être suffisamment blessé par cet abandon pour chercher à s'en venger en tuant des femmes qui lui ressemblent après les avoir revêtues de l'emblématique crinoline qui fut le symbole de sa gloire ?
C'est cette énigme que devra résoudre le séduisant Dragan, jeune policier futé et admiré des dames. Pour ce faire, il devra enquêter dans le milieu de la Haute Couture naissante, se faufiler dans les ateliers du célèbre Worth qui, le premier, donnera ses lettres de noblesse à la parure.
Il sera aidé, fort heureusement pour lui, par la jeune et délurée Eglantine, couturière de son état, mais qui se verrait bien changer de statut tant elle envie la vie facile des belles courtisanes.
L'intrigue policière connait un dénouement sans grande surprise, mais permet au lecteur une agréable incursion dans une époque décrite avec un raffinement de détails qui fait honneur à la conscience professionnelle de l'auteur.
Ce qui m'a par contre gênée, c'est la langue employée, ce langage fleuri à l'excès, qui se veut poétique et qui n'est parfois qu'ampoulé et qui à mon sens, ne trouve guère sa place dans le genre du polar, fut-il historique.
J'aurais apprécié que par souci de précision, il soit fait mention du poème d'
Arthur Rimbaud "Ophélia" repris quasiment in-extenso dans le texte sans que le prestigieux modèle ne soit cité...Ma culture poétique étant par ailleurs relativement indigente, je me demande si d'autres auteurs n'ont pas aussi été plagiés...
Bref cette lecture a été plutôt distrayante si on met de côté le style amphigourique susceptible de décourager les lecteurs habituels de polars qui, sans vouloir leur manquer de respect, paraissent davantage vouloir aller à l'essentiel par souci de l'efficacité dans le déroulement de l'intrigue.