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EAN : 9782260021483
324 pages
Julliard (06/03/2014)
3.53/5   34 notes
Résumé :
En 1856, la comtesse de Castiglione, beauté fatale d'origine italienne, s'apprête à faire une entrée spectaculaire au grand bal des Tuileries. Ce soir-là, l'enjeu est capital, car elle a pour mission de conquérir le coeur de Napoléon III. Ébloui par la plus audacieuse robe à crinoline qu'on n'ait jamais vue, l'empereur succombe en effet à ses charmes. Devenue sa maîtresse, l'intrigante va, pendant trois ans, faire et défaire la mode féminine au gré de ses caprices v... >Voir plus
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Paris,

Mme Roger est une couturière réputée. En ce mois de janvier 1856, elle espère avoir dans sa clientèle Virginia Oldoïni, une aristocrate Piémontaise de dix-huit ans mariée au comte de Castiglione. Jeune, très belle et ambitieuse, elle a quitté Turin (son mari, ses amants) à la demande de son cousin Camillo Cavour, un homme politique dévoué à son roi Victor-Emmanuel II, qui souhaite la présenter à l'empereur Napoléon III.
La rencontre se fera à l'occasion d'un bal aux Tuileries et, pour briller de toute sa beauté, la rendre exceptionnelle, il lui faut des atours précieux.
Les soies se déversent dans des teintes flamboyantes, audacieuses, attractives ; il en faut quatre mètres pour recouvrir vingt-huit cerceaux de huit mètres d'envergure, une crinoline unique, véritable cage d'acier fabriquée par les frères Peugeot…
Dans l'atelier de Mlle Annabelle, les petites mains doivent satisfaire cette commande spéciale. le travail, sur un tissu "bleu ciel et argent", va se poursuivre jusqu'au milieu de la nuit, alors que les ouvrières sont à tirer l'aiguille depuis l'aube. Eglantine, douze ans, est la plus jeune de l'équipe. Elle est heureuse de travailler avec sa meilleure amie Camille qui l'a prise en charge au décès de sa mère. Camille est belle, toute en douceur et en courbes, avec un port élégant, bien différente des autres commises. Elle pourrait jouer la doublure de la Castiglione pour les essayages des robes…

Sept ans plus tard,

Dans les chantiers des nouveaux quartiers haussmanniens, un homme balance le corps d'une jeune femme dans un trou, le cache sous des gravats et part, satisfait de son crime.
Le lendemain, lorsqu'on découvre le cadavre, nu et égorgé, le commissaire Thomazeau charge son nouvel inspecteur Dragan Vladeski de l'enquête.
Les détails révèlent que la jeune personne n'est pas une miséreuse, ce que confirme une amie venue l'identifier. Sans se faire prier, la jeune femme raconte, donnant à cette enveloppe un peu d'âme qui n'est plus.
L'affaire aurait pu rester en suspens car Dragan a été renvoyé de la police pour une affaire ridicule, mais d'autres assassinats sont commis, dont un qui déclenche agitations et malaises jusque dans le cabinet du Ministre de l'Intérieur. Par le fait du hasard, c'est Dragan qui tire de la Seine le corps de cette femme. La mort est, comme pour les autres cas, due à une lame, cependant le corps n'est pas dénudé, mais revêtu d'une robe imposante, magnifique et unique… bleu ciel et argent… C'est à cet instant que le mystère se dévoile un peu. Toutes ces femmes ressemblent à la comtesse de Castiglione, l'italienne qui fut durant deux ans la maîtresse de Napoléon III, célèbre pour sa beauté, son intelligence et sa puissance sur les souverainetés.

"- Discrétion et efficacité ! Je compte sur vous, monsieur Vladeski. Il va de soi que l'identité et le mobile de l'assassin de cette pauvre fille nous importent peu. Tout ce que nous voulons, c'est nous assurer que tout cela est sans lien avec la Castiglione et l'Empereur !"

Réintégré dans la police, Dragan dirige ses pas vers les ateliers de couture et reprend contact avec la jeune fille qui l'avait ému, au début de sa première enquête. Eglantine est même prête à l'assister pour venger le meurtre de son amie.
Ils vont alors chercher pourquoi la mort s'habille en crinoline

Pour ce roman, l'auteur nous embarque dans le Second Empire. Je l'avais laissé avec le procureur Guillaume de Lautaret sous le règne de Louis XIV et je me retrouve plus de cent cinquante ans plus tard avec un autre enquêteur, Dragan Vladeski. Ce personnage, tout aussi séduisant que son précédent, plaît aux dames ! Ténébreux, beau, cultivé, une prestance aristocratique, des traits slaves, Dragan est le petit-fils bâtard d'un prince Croate. Ce qui peut séduire aussi chez lui, c'est une certaine forme d'innocence ou d'inexpérience.
Dragan est accompagné d'Eglantine, une jeune fille qui connaît les arcanes des ateliers de couture et les personnes qui les occupent. Elle a une belle personnalité, une jeunesse pétulante, qui allie ingénuité, sincérité et témérité.
Durant cette enquête, ils vont se découvrir.
L'histoire mêle des personnages fictifs à ceux de notre Histoire et peint le tableau d'un Paris qui subit d'énormes changements. Ils se voient dans les transformations urbaines pensées par le Baron Haussmann, la modernité des nouvelles technologies que l'on découvre lors des expositions universelles, comme la photographie, la mode qui n'en finit pas de se réviser… et les affaires politiques à l'affut des remous de l'Europe. L'ère est au progrès, mais les ouvriers et les pauvres gens subissent toujours les diktats des fortunés.
Personnage central, la comtesse de Castiglione nous permet de fréquenter ces différents milieux. Sensible au style qui la pare et la transfigure, elle sait faire la mode. Elle sait également mettre en scène les photos de Pierre-Louis Pierson dans lesquelles elle s'idéalise. Mystérieuse, elle joue de ses absences et de ses apparitions, laissant à ses admirateurs le droit de la vénérer via des imitations.

J'ai aimé ce nouveau roman de Jean-Christophe Duchon-Doris et comme le dit ma copine de lecture commune Bianca, "c'est l'évocation historique qui m'a intéressée" le plus… mais je tiens à préciser que les scènes qui relatent les meurtres, dans un jeu de chat et souris, captivent bien le lecteur !

Je vous recommande cette lecture.
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Bienvenue dans le Paris du Second Empire, quand le Baron Haussmann transformait la capitale en éventrant les quartiers vétustes et populaires pour creuser de larges avenues élégantes, quand la fête impériale faisait tourner les têtes au son de la valse, quand les femmes s'habillaient en crinoline...
La Comtesse de Castiglione, célèbre pour ses portraits photographiques, maîtresse attitrée de l'Empereur, est au zénith de sa gloire et elle sème sur son passage flamboyant bien des amants désappointés.
Lequel d'entre eux pourrait-il être suffisamment blessé par cet abandon pour chercher à s'en venger en tuant des femmes qui lui ressemblent après les avoir revêtues de l'emblématique crinoline qui fut le symbole de sa gloire ?
C'est cette énigme que devra résoudre le séduisant Dragan, jeune policier futé et admiré des dames. Pour ce faire, il devra enquêter dans le milieu de la Haute Couture naissante, se faufiler dans les ateliers du célèbre Worth qui, le premier, donnera ses lettres de noblesse à la parure.
Il sera aidé, fort heureusement pour lui, par la jeune et délurée Eglantine, couturière de son état, mais qui se verrait bien changer de statut tant elle envie la vie facile des belles courtisanes.
L'intrigue policière connait un dénouement sans grande surprise, mais permet au lecteur une agréable incursion dans une époque décrite avec un raffinement de détails qui fait honneur à la conscience professionnelle de l'auteur.
Ce qui m'a par contre gênée, c'est la langue employée, ce langage fleuri à l'excès, qui se veut poétique et qui n'est parfois qu'ampoulé et qui à mon sens, ne trouve guère sa place dans le genre du polar, fut-il historique.
J'aurais apprécié que par souci de précision, il soit fait mention du poème d'Arthur Rimbaud "Ophélia" repris quasiment in-extenso dans le texte sans que le prestigieux modèle ne soit cité...Ma culture poétique étant par ailleurs relativement indigente, je me demande si d'autres auteurs n'ont pas aussi été plagiés...
Bref cette lecture a été plutôt distrayante si on met de côté le style amphigourique susceptible de décourager les lecteurs habituels de polars qui, sans vouloir leur manquer de respect, paraissent davantage vouloir aller à l'essentiel par souci de l'efficacité dans le déroulement de l'intrigue.
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Les lectrices les plus fidèles d'entre vous se souviennent peut-être que j'ai déjà eu l'occasion de vous présenter les romans policiers historiques de Jean-Christophe Duchon-Doris : Les nuits du chat botté et L'embouchure du Mississipy qui avaient pour décor la fin du siècle de Louis XIV. Changement d'époque cette fois-ci avec le dernier roman de l'auteur qui vient tout juste de paraître et que j'ai eu le plaisir de recevoir.

Une série de meurtres a lieu dans la capitale. Des jeunes femmes au teint diaphane sont retrouvées nues et égorgées. Seule l'une d'elles est vêtue d'une crinoline bleu de ciel en gaze de Chine que le meurtrier n'a pas eu le temps de lui ôter. Elles se ressemblent toutes étrangement et surtout elles ressemblent à la belle Comtesse de Castiglione. Cette italienne, éphémère maitresse de l'Empereur, prend grand soin de sa beauté et ne se cesse de se faire photographier, nue ou habillée, par Pierre-Louis Pierson, le photographe attitré de la cour. En veut-on réellement à la vie de la comtesse tombée en disgrâce et honnie ? Et pire encore l'Empereur lui-même est-il menacé ? Dragan Vladeski, jeune officier de police fraichement débarqué à Paris en direct de Boston où il réside depuis sa jeunesse, devra le découvrir.

Au-delà du volet policier qui ne manque pas d'intérêt, c'est l'évocation historique qui m'a intéressée. Jean-Christophe Duchon-Doris nous convie à une véritable immersion au coeur de la seconde moitié du 19è siècle. Comme pour ses précédents ouvrages, il ne fait aucun doute que l'auteur a fait un remarquable travail de documentation pour reconstituer aussi bien et aussi fidèlement le Second Empire et ses diverses transformations.

L'empereur Napoléon III règne alors en maitre absolu depuis plusieurs années déjà et les parisiens assistent à la transformation de Paris avec un certain bonheur ou un effarement tout aussi certain. L'auteur montre bien ces grands bouleversements dans la vie des parisiens sous le second Empire comme l'avait très bien fait Tatiana de Rosnay dans Rose.

Mais il n'y a pas qu'en matière d'hygiène et d'immobilier que le Second Empire apporte du neuf mais aussi en matière de mode, n'oublions pas que c'est à cette époque que naissent les premiers grands magasins qui serviront de modèle à Zola pour écrire Au bonheur des dames ! Mais avant que le Bon Marché n'ouvre, la mode était une affaire de couturières aux ordres et à la merci de leurs clientes qu'elles devaient voir à leur domicile. Un homme a alors révolutionné la mode : Charles Frederick Worth qui fait figure de précurseur.

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Voici un bon roman policier historique, qui vaut, comme souvent, par le contexte, cette fois nous sommes sous Napoléon III et du Paris détruit par Haussmann. Il se lit facilement, nous promène dans une ville en plein travaux et in reconnaissable, dans les salons de cocottes, des petites mains de la haute couture qui travaillaient à la chandelle 90 heures par semaine pour faire ces robes somptueuses qui ne seraient portées qu'une seule fois.
Et puis j'ai appris que l'on avait des poupées pour montrer les modèles aux clientes et que Worth, arrivé d'Angleterre, a révolutionné tout le système, en faisant venir ces dames chez lui et non le contraire et surtout, en créant « les sosies » aux plus proches de leur cliente fidèle et qui sont nos futurs mannequins.
Et puis il y a la Castiglione (qui a bien existé), femme magnifique aux multiples amants et qui a porté lors de sa présentation à l'empereur, une robe dotée d'une crinoline de 8 mètres ! Notre héros le beau et jeune policier Dragan Vladeski va la côtoyer de très près puisqu'un tueur assassine des femmes qui lui ressemblent.
Donc tout cela très bien. C'est juste que le duo formé par Dragan et Eglantine, s'ils sont plein de fraicheur, sont aussi bien mièvres. Avec un peu plus de caractère, le tout aurait vraiment pu être excellent. Mais ce roman est plaisant, intéressant par sa minutieuse reconstitution de l'époque, ce qui est déjà beaucoup.
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J'ai beaucoup aimé l'ambiance et le contexte du livre avec cette plongée dans le second empire au moment des grands travaux d'Haussmann. L'auteur nous emmene dans le monde de la couture et de la mode qui se développe, c'est très intéressant. On découvre aussi le destin de la célèbre comtesse de castiglione. Les personnages sont aussi très attachants. Mais j'ai eu beaucoup de mal avec le style de l'auteur, l'écriture m'a semblé lourde et pesante...beaucoup trop de descriptions, j'ai mis beaucoup de temps a rentrer dans l'histoire qui met du temps a décoller même si le final est a la hauteur. Sympathique mais pas un coup de coeur.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"- Discrétion et efficacité ! Je compte sur vous, monsieur Vladeski. Il va de soi que l'identité et le mobile de l'assassin de cette pauvre fille nous importent peu. Tout ce que nous voulons, c'est nous assurer que tout cela est sans lien avec la Castiglione et l'Empereur !"
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Une beauté hors du commun, note Mme Roger, qu'elle n'a pas le souvenir d'avoir remarquée lors de la première visite. Et puis, pense-t-elle, un air indéfinissable de Vierge peinte qui, s'ennuyant trop, a décidé de descendre de sont tableau et de se mêler à la médiocrité des hommes.
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J'ai été jolie très jeune, savez-vous. Et non pas d'une beauté charmante qui attire l'affection, mais d'une beauté froide, quasi parfaite, celle qui déchaîne les passions. Je ne demandais qu'à être heureuse, mais les regards des hommes ne m'ont pas laissé le choix.
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