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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai découvert Diane Ducret le 8 février dernier en regardant l'émission Médias le magazine sur France 5. Je suis restée admirative de l'éloquence précise et raffinée de cette jeune auteur qui était venue parler de sexe et de politique en tant qu'auteur de trois ouvrages qui font maintenant référence: "Femmes de dictateurs" publié en 2011, dont le tome 2 est paru l'année suivante puis de "La chair interdite" sorti en ocrobre 2014. J'avais bien dans l'idée de me procurer le dernier ouvrage qui avait retenu mon attention. Ayant à faire le plein de lecture pour égayer ma fin de vacances un peu écornée par les caprices du temps, j'ai découvert sur les rayonnages de ma bibliothèque "Corpus equi" et je n'ai pas hésité longtemps à en faire mon compagnon de lecture.
Bien m'en a pris car je me suis régalée en compagnie de Diane Ducret qui réalise là un ouvrage très personnel et intime tout en émaillant son récit de légendes et de récits historiques et spirituels sur l'objet de son amour inconditionnel: le cheval.
Diane Ducret s'exprime dans une langue très recherchée, le style est soutenu mais sans pédanterie ni préciosité. Ce qu'elle dévoile de son enfance difficile, orpheline, élevée par des grands-parents attentionnés mais peu démonstratifs nous aide à comprendre comment elle a pu reporter tout son amour sur un animal de façon passionnelle et exclusive. Quand Zascandyl l'a brutalement quittée tout l'univers de la jeune fille s' est effondré. Sa chute de cheval et ses séquelles ont mis dramatiquement fin à sa carrière de cavalière alors qu'elle n'avait que quinze ans. le reste de son parcours pour retrouver la marche et remonter à cheval, certains pourraient l'appeler "résilience", d'autres "opiniâtreté", je vous laisse choisir.
J'ai découvert à travers ce livre une belle personne dont les mots font écho et qui a su me transmettre une réelle émotion. Une belle leçon de courage!
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Ce premier roman est un hymne au cheval, à deux personnages, la cavalière et Zascandyl de Ancile, étalon de mère allemande, de père français, né en Espagne.
La narratrice est fille unique, élevée par ses grands-parents, résistants – famille atypique, sans effusion. La jeune cavalière ne se maquille pas, ne se préoccupe pas de la mode. Contrairement à certaines héroïnes de romans (voir à certaines personnes bien réelles), son but n'est pas de gagner à tout prix les compétitions, elle cherche à faire réellement corps avec son cheval.
Le livre est divisé en deux parties d'inégales longueurs, la première, la plus longue, est consacrée à la vie avec Zascandyl, la seconde, à la reconquête de sa vie, près de seize ans après la disparition de son cheval. Les chapitres sont courts, ils respectent la chronologie de la vie de la jeune cavalière et de son étalon, chacun vivant aussi une vie amoureuse un peu spéciale (l'étalon au milieu des juments).
Cette union d'une cavalière et sa monture n'est pas unique. L'auteur rappelle non les chevaux les plus célèbres, mais les fusions homme/cheval les plus emblématiques – ainsi Ramsès II et ses juments.
Corpus equi est un très beau récit, très bien écrit. J'espère qu'il trouvera sa place dans les 555 romans de cette rentrée littéraire.
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J'ai lu deux fois Corpus Equi pour entrer en profondeur dans l'ouvrage de Diane Ducret qui est très riche. Au début de chaque chapitre l'auteure nous emmène dans des histoires mythologiques qui évoquent le couple homme/cheval. On comprend par la suite que Diane Ducret a voulu montrer par-là que l'homme peut aller très loin avec le cheval, qu'il peut se surpasser, qu'il peut faire la conquête de grands espaces tels Bellerophon avec Pégase ou bien Alexandre avec Bucéphale. Il y a aussi les chevaux sauveurs avec la très belle histoire de Ramsès II et ses juments qui le préservent d'une mort certaine. Tous ces exemples nous montrent les liens indissolubles que peuvent avoir les hommes avec leurs chevaux. C'est aussi un roman autobiographique, de ce fait, Diane Ducret insère son histoire dans la grande histoire. Bien sûr c'est l'histoire d'une passion pour un cheval mais c'est aussi l'histoire d'un deuil et d'une résurrection, corpus equi ou corpus christi ? Diane Ducret n'a que 13 ans lorsqu'elle fait une chute de cheval. Ce n'est pas avec Zascandyl, son cheval tant aimé, mais c'est avec un autre cheval qu'elle a cet accident qui s'avèrera très grave par la suite. Les médecins lui disent qu'elle ne remarchera plus jamais normalement. Zascandyl meurt au même moment. Dans cette première partie l'auteur exprime sa douleur, ses désespoirs et avec la mort de Zascandyl c'est la chute avec sa part d'ombre.
« Les temps ont changé, vois-tu, depuis la Rome des Césars, la vie ne nous prépare plus à ces grands accidents dont l'amour comme la mort font partie. »
« Mon coursier solaire m'avait quitté et avec lui la force indomptée de la nature qui jusque-là m'aiguillait ».
Et puis un jour, après le temps des mauvaises rencontres et des errances narcotiques, Diane Ducret prend la décision de ne pas accepter ce que lui disent les médecins. Elle décide d'agir pour se relever, nous entrons là dans la seconde partie du roman, c'est celle de la résilience et de la résurrection.
« Et plus insondable fut le gouffre, plus haut nous nous élèverons ».
Comme pour Brunehilde, son cheval Grani était à ses côtés.
« le cercle de feu ne me ceignait plus, bientôt je pourrais marcher sur les braises et rejoindre la plaine ».
Magnifique plaidoyer pour la conquête de la liberté par la volonté (le corps et l'esprit ; mythe et réalité). L'évocation du mythe n'est-il pas l'esprit et le cheval, le corps ?
Diane Ducret par ses mots transforme la douleur en quelque chose de beau. Tant de romanciers disent trop gravement des choses légères que c'est un moment de grâce que de lire les mots de Diane Ducret car elle arrive à nous dire non pas avec légèreté mais avec pudeur des choses si graves !
Je la remercie du fond du coeur pour ce très bel opus qui m'a emportée là où nous rêvons tous d'aller, vers le bonheur. C'est un livre que je relirai très souvent pour faire réapparaître ce bonheur qui est souvent trop bien enfoui au plus profond de nous.




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L'ancien cavalier et le lecteur que je suis s'est plongé entièrement dans cette histoire. Magnifique hommage à nos amis équidés. Un vrai chef d'oeuvre. Pour les amoureux des chevaux... Et de belles pages !
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