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sur 142 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
“Nous sommes en proie à un grand vertige : le sol sous nos pieds s'évase, le ciel au-dessus se trouble. Plus rien ne tient, tout bouge. Dès lors, à quoi nous retenir ? Ni nos valeurs ni notre passé ne nous sont plus utiles. Face à ce tremblement de toute chose, nous devons tout revoir – et faire table rase.”

Adam Thobias, l'un des personnages de ce roman ambitieux, est un activiste écologique de la première heure. Cette citation est censée être extraite d'un de ses livres-phares, "Tremblements", publié en 2009, dans lequel il exposait sa synthèse de la situation dramatique et inédite à laquelle est confrontée toute l'humanité.
Depuis, il s'est retiré de la vie publique, ayant conclu que la volonté politique de changer les choses avant qu'il ne soit trop tard n'était que faux-semblants. Un émissaire européen vient le voir dans sa retraite pour lui proposer de présider une commission que souhaite mettre en place Bruxelles, à l'intitulé ronflant de Commission Internationale sur le Changement Climatique et pour un nouveau contrat naturel. Et qui, promis-juré, sera dotée de grands moyens...

Adam Thobias se laisse convaincre de revenir en politique. Mais il créée rapidement un mystérieux groupe informel, le réseau Télémaque, constitué de personnages brillants mais atypiques... A-t'il l'intention de jouer le jeu de cette nouvelle commission, qui, il est vrai, lui donne toute latitude, ou bien de la subvertir ?

Ce roman est sans cesse en mouvement, à l'image de ses personnages qui pour la plupart étouffent et craquent dans leurs vies, qui leur paraissent si intolérablement étroites. Ils passent furtivement d'un continent à l'autre, s'aiment parfois et pourtant se séparent. le vertige, c'est aussi le lecteur qui l'éprouve devant ce ballet qui se danse autour du monde, dans ce 2017 en partie uchronique.

C'est aussi une volonté de l'auteur de tenter de saisir l'esprit de l'époque dans son entièreté, du vivant, du possible et du mort, entreprise à l'évidence difficile à tenir. Tout dans ce roman ne m'a donc pas convaincu.

Le style de Pierre Ducrozet, dont c'est le premier livre que je lis, est ici ébouriffé. Il se caractérise par des envolées très maîtrisées, suivies de passages plus factuels. Une voix très originale, indéniablement.

Ce roman m'a été adressé par les éditions Actes Sud à la suite de la dernière opération Masse Critique de Babelio, et je les en remercie vivement.
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Pierre Ducrozet propose aux lecteurs un roman centré sur les thèmes de l'écologie et du militantisme. Un sujet que l'on peut retrouver assez fréquemment en littérature en ce moment, ce qui peut se comprendre compte-tenu des forts enjeux actuels au sein de notre société. le romancier nous propose donc de suivre une palette de personnages, ils ont tous pour point commun d'avoir été contactés par Adam Thobias, un pionnier de la pensée écologique qui a été choisi pour prendre la tête d'une commission au sein des institutions européennes. On va assez rapidement découvrir que Adam va se servir des moyens mis à sa disposition pour mener des actions radicales.

Je vais commencer par les points positifs. L'écriture de l'auteur est plutôt agréable à suivre et le thème central du roman est bien évidemment un thème d'actualité. Ce roman a également le mérite de pousser le lecteur à s'interroger notamment autour de la question suivante : jusqu'où peut-on aller pour défendre une cause qui nous semble juste ? C'est notamment le sujet de l'écoterrorisme qui est notamment largement abordé dans ce livre. Autre point positif, la multiplication des personnages permet d'avoir un ensemble de points de vue très variés sur la question et de voir que tout le monde n'aborde pas les choses de la même manière. Cette diversité est appréciable à mon sens.

Pour autant, ce roman a été une petite déception pour moi. Deux raisons principales viennent expliquer ce sentiment. le style général m'a paru vraiment très brouillon. La diversité des points de vue est intéressante mais il y beaucoup trop de personnages, trop d'éléments d'informations et de contexte. L'ensemble est très disparate et j'ai donc eu beaucoup de mal à m'immerger dans l'histoire. le deuxième point concerne la manière dont sont traités les différents protagonistes. On voit bien les doutes de plusieurs personnages mais j'ai trouvé l'ensemble assez froid et je ne me suis pas du tout attaché aux personnages. J'ai donc finalement eu une lecture complètement détachée de l'ensemble sans jamais vraiment rentrer pleinement dans le roman.

Après, je ne me suis pas ennuyé car l'ensemble est plutôt dynamique notamment en raison de ces chapitres courts avec un passage permanent d'un personnage à l'autre. Ca va vite, même peut-être trop vite et ça manque un peu d'un réel fil conducteur. Concernant l'aspect réaliste de l'ensemble, ça peut aller même si on trouve quelques points de vue très arrêtés sur certains sujets, à la limite de la caricature. Globalement, l'ensemble pourrait être plutôt crédible si l'on ne s'y attarde pas trop.

Je suis donc très mitigé sur ce roman. le rythme est là, il y a un thème d'actualité, on sent un message fort et on retrouve des éléments de réflexions intéressants mais le récit est vraiment trop brouillon, l'ensemble est très froid et je ne suis jamais rentré dans le roman. Il y avait un vrai potentiel pour l'ensemble mais je reste sur une déception pour ma part.
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Compte tenu de son sujet, ce roman ne manquait pas de m'intriguer ; d'autant que le traitement semblait assez original - et que la couverture me séduisait beaucoup. Les commentaires de quelques blogueuses amies avaient achevé de piquer ma curiosité, et je l'avais donc inscrit parmi les quelques livres de la rentrée à ne pas manquer.

De quoi s'agit-il donc ? Entre incendies dantesques, violentes tempêtes, fonte alarmante des glaces et apparition d'épidémies en tout genre, les dirigeants de notre planète semblent avoir enfin pris la mesure du danger guettant l'humanité. Ils s'entendent donc pour mettre en place une commission internationale chargée de trouver des solutions permettant d'inverser la tendance du réchauffement climatique. Grande figure de la cause écologiste depuis plusieurs décennies, Adam Thobias est nommé à sa tête. Grâce au budget alloué, celui-ci constitue une équipe d'explorateurs chargés de se rendre en divers points du monde pour observer et comprendre les phénomènes naturels et en tirer des propositions concrètes. Mais, au sein de ce réseau appelé Télémaque, il commandite également des missions plus secrètes. Certains sont ainsi chargés de se rendre sur des zones d'extraction et d'acheminement du pétrole, des zones plutôt sensibles…

Si la confortable rétribution qui leur est proposée est un argument de poids, chacun a sa propre quête et ses propres motivations pour accepter le voyage. On suit donc le périple de quelques-uns de ces aventuriers, et l'on passe allègrement de la jungle birmane aux terres arides des Emirats et de l'Amazonie aux bars branchés de Bangkok.

Mais le monde étant ce qu'il est, les divers lobbies, les puissances financières et l'attrait du pouvoir reprennent vite le dessus, reléguant la commission à un rôle tout à fait subalterne. Est-ce cela qui pousse Thobias à orienter le réseau Télémaque vers une forme d'activisme ? Ou bien en avait-il d'emblée le projet ? de nombreuses questions voient le jour, tandis qu'il disparaît brusquement du devant de la scène… Quoi qu'il en soit, sauver notre monde de la folie humaine ne semblerait pouvoir passer par des politiques institutionnelles, toujours battues en brèche. Les seules voies seraient-elle alors l'action violente ou le repli dans des ashrams 2.0 dédiés à l'étude des conditions d'une vie économe des ressources naturelles ?

Le roman de Ducrozet ne répond pas vraiment à ces questions - mais le pourrait-il ? Si j'ai lu son roman avec un intérêt certain, j'ai toutefois été déconcertée par l'issue qu'il donnait à son récit tourbillonnant qui ne débouche finalement sur rien, ou presque. En outre, tandis que le récit semblait soudain prendre de vagues accents d'espionnage, certains éléments m'ont semblé singulièrement manquer de crédibilité (personnellement, je me retrouverais larguée en pleine jungle birmane au coeur d'une attaque menée par des militaires déterminés à ne pas laisser âme qui vive, je ne suis pas sûre que je m'en tirerais !). Dommage.

Cependant, si l'objectif de l'auteur était de nous signifier que nous sommes tous pris par nos propres contradictions, que cette fuite en avant ne peut connaître d'autre fin que la nôtre, que nous ne sommes rien d'autre que des souris tournant à plein régime dans une roue qui ne s'arrêtera que lorsque nous serons morts d'épuisement, le message est parfaitement clair. Pas franchement optimiste, mais parfaitement clair. Et hélas, je ne suis pas sûre qu'on puisse lui donner tort…
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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D'abord le constat : même si la Terre continue de tourner avec une régularité exemplaire, le monde ne tourne pas rond, lui. Modification en profondeur du climat, pollution à outrance, inégalités sociales ou sociétales, perte de la diversité (tant au niveau de la faune et de la flore que d'un point de vue plus général, y compris les modes de pensée), pillage et appauvrissement des sols, déforestation…
Jusque là, tout le monde est parvenu à être d'accord.
Ca diverge un peu quant aux causes qui sont totalement imputables à l'Homme.
Si vous souscrivez à ce bilan et à ses causes, il faut lire le Grand Vertige.
Pierre Ducrozet y propose une solution. Imparfaite puisque fondamentalement humaine, mais qui au moins a la qualité d'exister.
Je vous présente Adam Thobias, une sommité internationale tant sur le plan scientifique qu'écologique. Cependant ce n'est pas le personnage central du roman, juste l'élément déclencheur, celui qui tire les ficelles.
On suit le parcours de trois participants à ce grand projet. Je préfère dire participant à militant : cette volonté de changer le monde (encore une fois) n'est pas portée par un désir révolutionnaire mais parce qu'il n'y a plus d'autre alternative désormais. Soit on change de paradigme, soit on disparait. C'est aussi simple que ça. Ceux là ne sont pas portés par une idéologie mais simplement parce qu'il n'y a pas d'autre solution dorénavant.
Collecter des informations sur l'état de la planète pour parvenir à inventer autre chose. Une révolution, c'est avant tout détruire ce qui existe (et qui ne tourne pas rond), cette fois il serait plutôt question d'Evolution (passer à autre chose).
Très bien. Seulement cette utopie aura bien du mal à se mettre en place, Thobias fricotant un brin avec les services secrets et la majorité des gouvernements ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez.
On y croise des savants, des spécialistes dans tous les domaines, des bonnes volontés et au milieu de tout ça, June, une jeune femme un peu rebelle qui se cherche avant tout (on pense à l'héroïne de Millenium). Elle sera emportée par ce tourbillon comme aurait pu l'être d'autres jeunes femmes un peu perdues en leur temps : dans la Résistance au début des années 40, dans ces mouvements marxistes en mai 68, dans les luttes féministes du début des années 70.
A ses côtés, d'autres individualités, en particulier Nathan, un botaniste génial, qui a eu l'idée de synthétiser les propriétés extravagantes d'une plante rare pour utiliser au mieux l'énergie solaire sans tomber dans le photovoltaïque, gros consommateur de terres rares.
Le livre alterne donc, comme une radioscopie de la Terre, allant de pures merveilles aux dérives humaines. Entre la beauté solennelle des grands espaces et une pollution qui vient se nicher dans les moindres recoins. Et aussi un certain désenchantement devant l'inutilité de tout ça. Car ceux qui décident ne se sont pas encore débarrassés de cet égoïsme libéral : moi d'abord, la planète (donc tous les autres) après.
Il se trouve que ce roman a prit une autre dimension quand je suis tombé sur un article concernant le mal être (le malaise) des jeunes face au défi écologique : changer ou disparaitre. Cette nouvelle génération vivrait très mal, d'un point de vue psychologique et psychique, cet héritage imposé et, franchement, on peut aisément le comprendre.
Alors, peut-être que la solution viendra de cette future génération (ils ont entre 8 et 15 ans, ces névrosés écologiques) qui aura, enfin, pris conscience que nous ne sommes que les locataires et non les propriétaires de notre environnement.
Attendons 30 ou 40 ans pour voir, peut-être, un monde nouveau remplacer cette machine technologique qui nous offre, à nous la minorité privilégiée d'un monde surpeuplé, un confort jamais atteint dans l'histoire de l'humanité.
30 ou 40 ans. Il sera peut-être trop tard.
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L'idée de ce roman est intéressante, qui consiste à envisager la radicalisation (pour des motifs purement écologiques) d'un grand scientifique, unanimement reconnu. Adam THOBIAS crée ainsi le réseau Télémaque, et ce sont les pérégrinations de quelques uns de ses disciples (June, Mia, Nathan, etc.) que nous suivons alors, tous plus ou moins écorchés par la vie. Mais il me semble que le roman se tourne un peu trop vite vers la vie personnelle de ces personnages, plutôt que vers l'analyse d'un choix aussi radical que celui des actions violentes. le tout reste cependant intéressant, facile à lire et, dans certains chapitres, passionnant.
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Adam Thobias, scientifique reconnu et important est chargé d'animer une Commission internationale sur le changement climatique (CICC) basée à Bruxelles. L'urgence d'une action musclée sur le sujet, lui permet d'obtenir d'importants crédits et de constituer un équipe de choc constituée de scientifiques de haut niveau dans diverses spécialités pour aller enquêter tous azimuts dans le cadre du projet « Télémaque ». On accompagne ces chargés de mission dans leurs quêtes et on a bientôt des doutes sur leurs objectifs pointant des acteurs majeurs du dérèglement mondial, s'agit-il de décrire ou de punir ? Une sensation d'impuissance de pouvoir changer l'existant et un aveu d'échec quelques soient les moyens mis en oeuvre  émergent de cet ouvrage. L'écriture rythmée de l'auteur souligne l'urgence, les personnages qui pourtant s'investissent sont finalement désabusés et participent à une mission impossible.
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L'écriture particulière rend l'intrigue palpitante mais le livre moins digeste. Thématique très intéressante et vraiment d'actualité. Les questionnements et idées de solutions proposées sur notre façon d'habiter le monde sont très pertinents. Un bon livre
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Il y a le message écologique. C'est toujours bon d'insister, mais j'en connais de meilleurs...
Il y a le style. Plutôt percutant, assez original.
Il y a l'intrigue. Assez moyen de ce côté là, à mon sens.
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