J'étais sorti mitigé de la première partie de ce diptyque signé
Jean Dufaux et Philippe Xavier, je le suis d'autant plus avec ce deuxième tome.
Pas de temps mort en début de tome ici : illico, nous sommes replongés la tête la première au fin fond de la jungle amazonienne dans une fuite effrénée devant les hordes d'Aztèques dont le trésor a été pillé par un petit groupe de conquistadors espagnols détaillé dans le premier tome de ce diptyque. Nous retrouvons de plus de très beaux dessins de Philippe Xavier pour illustrer cette fuite en avant. Les grandes planches laissent un bon souvenir, contrairement certes aux petits détails de certaines cases plus anecdotiques dont les détails laissent à désirer. Bref, on est sur la lancée du premier tome !
C'est peut-être d'ailleurs là que le bât blesse alors pour moi. Non seulement il est difficile de se remettre dedans sans avoir relu le début, mais en plus le choix du diptyque n'est pas spécialement cohérent quand on finit par découvrir la fin… Au fur et à mesure que l'histoire suit son cours, j'ai surtout eu l'impression que
Jean Dufaux s'était fait plaisir en prenant un récit caravelle, enfin bateau (les Conquistadors, l'or des Incas et tout le toutim), en distillant par-ci par-là quelques notes de fantastique qu'on n'avait pas vues venir du tout, mais sans jamais considérer l'intérêt général de l'ensemble pour le lecteur avide d'intrigues palpables, captivantes et surtout sensées.
Voilà donc un diptyque dont j'attendais sûrement trop (magnifiques couvertures en miroir, pitch de départ intéressant) qui m'a laissé sur ma fin avec une intrigue chancelante, du fantastique tiré par les cheveux et une fin en eau-de-boudin. Dommage car
Jean Dufaux nous avait habitués à mieux (Murena évidemment) et Philippe Xavier aurait mérité une meilleure histoire pour aller avec ses dessins.