Citations sur Les étonnantes aventures du merveilleux minuscule Benja.. (7)
Je m'appelle Benjamin Berlin. B. B.
Papa dit toujours que ça porte bonheur d'avoir deux initiales identiques. Moi j'entends "bébé" et ça ne m'aide pas à grandir, ces futilités.
Niveau look, Didine c'est la formule basique. Elle déteste les magasins, elle ne se maquille jamais, elle se coiffe avec les doigts et de gros élastiques. Su ekke pouvait, elle mettrait tous les jours sont grand t-shirt XXL troué sur lequel est écrit "Avant, j'étais chiante. Maintenant, je suis pire."
Sur le quai, ma sœur l'avait aperçut, le majestueux Brian dans son jogging rouge passion, la mèche grasse sur les yeux et la pochette en cuir sur le ventre.
Pour me reconnaître parmi la horde, il faut sortir une loupe. Je suis au milieu. Au neuvième rang, sous le néon qui clignote et me file la migraine. Tout là-bas. Y'a quelqu'un ? Je suis là.
J'attends, ça ne vient pas. je ne pousse pas. Je ne suis pas une plante. Je crois que je n'ai pas accès aux engrais.
Tandis que nous traversons les couloirs de l'immeuble, les yeux rivés sur la moquette grise et les parapluies suspendus aux portes, le second chauffeur nous raconte que les Japonais louent rarement des maisons aux étrangers mais que nous, nous représentons la France et que les Japonais raffolent de l'art à la française. Et je me dis qu'ils ne doivent sûrement pas connaitre nos téléréalités et nos camps de migrants.
En filant vers ma chambre, j'ai entendu leurs trois petites voix bourdonner leur crâne. Elles étaient affolées. Leurs mots étaient braves, rebondis, courts, alarmés. Ils criaient. C'était cacophonique. Pourtant, ma famille était restée silencieuse à la table du séjour. On entendait seulement la pendule battre la cadence. Personne ne parlait. Mais dans leurs têtes, ça ressemblait à du tonnerre.
Un bruit de fin du monde.