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Il y a des livres que vous rêvez de lire et que vous appréhendez d'ouvrir le jour où ils paraissent. Pour tous ceux qui, comme l'auteur, on vibré durant leur jeunesse aux exploits de l'équipe de foot de Saint-Etienne, il semblait évident que l'épopée des verts méritait d'être contée. Mais l'entreprise est périlleuse, car chacun des acteurs – et surtout des spectateurs – construit son propre mythe, sa propre histoire et entend ne pas être trahi.
Vincent Duluc a su fort adroitement éviter cet écueil en nous offrant le témoignage d'un jeune garçon de Bourg-en-Bresse dont la vie a sans doute basculé un jour à cause ou plutôt grâce à onze garçons à peine plus vieux que lui qui lui ont prouvé que le rêve était à portée de main. « Sans cette grande affaire, sans ce feuilleton haletant aux épisodes espacés qui apprenaient le désir par la rareté et la frustration, la thématique d'une éducation judéo-chrétienne dans les années 70, il ne serait resté que l'envie de passer à la suite le plus vite possible, de tenir dans l'heure les promesses de plus tard, de vérifier chaque matin devant la glace que l'on était en train de grandir er que l'évasion serait pour bientôt.»
La première vertu de ce court roman qui se lit très agréablement, est d'avoir fort bien su restituer le football de cette époque. On est alors bien loin de la manière actuelle de pratiquer la discipline, mais aussi bien loin des énormes enjeux qui entourent la discipline sportive la plus populaire du monde. Dans les années 70, un monde sans portable et sans internet, la vie en province se résumait pour beaucoup à quelques sorties, histoire de varier le plaisir qu'on pouvait alors avoir devant Champs Elysées, quand Michel Drucker accueillait Michèle Torr, Julien Clerc ou encore Nicoletta.
Pour les Français moyens, « la vie réelle avait besoin d'une allégorie qui donne un sens à leurs douleurs, et c'est ainsi qu'ils scrutaient les Verts, quêtant le labeur, suspectant une indolence. Les joueurs aux pieds carrés et aux maillots trop propres, la foule les envoyait à la mine. » À l'époque, le football était surtout l'affaires des «populaires», comme on appelait alors la grande tribune du stade.
Ou encore plus précisément pour les ouvriers Stéphanois qui descendaient à la mine ou travaillaient pour Manufrance, il fallait «passer le dimache après-midi au stade pour oublier que l'on est exploité et que l'on mourra fatigué.»
Ceux qui s'attandent à trouver un résumé circonstancié des grandes joutes sportives en seront pour leur frais. le récit se fait ici à hauteur d'hommes. Plutôt que la grande équipe, ce sont les destins individuels qui se rassemblent ici pour former une aventure humaine hors du commun. Les petits secrets des Janvion , Piazza, Revelli, Santini, Bathenay, Curkovic, Larqué sont révélés, sans oublier ceux du très discret « Cht'i » Christian Synaeghel – que beaucoup ont sans doute oublié – ni du très médiatique ange vert Dominique Rocheteau qui doit sans doute à sa confiance aveugle en son kiné et ami Gérard Florissier d'avoir pu être sur la pelouse de Glasgow le 12 mai 1976.
Dans cette galerie de portraits, on n'oubliera ni l'entraineur Robert Herbin, ni le président Roger Rocher qui sont, chacun à leur place, deux autres incarnations de l'ascenseur social.
Enfin, et pour boucler la boucle, on retrouve les médias. À une époque où les journalistes sportifs passaient vraiment leur vie «aux côtés de ceux qui vivent leurs plus beaux jours (…) et s'ils ne s'en doutent pas il ne faut rien leur dire, l'ignorance leur est une nécessaire innocence.»
Si on peut être un peu nostalgique de cette époque, c'est sans doute d'abord pour cela : la fin de l'innocence. Oui, l'été 76 est bien loin. Trop loin !
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J'ai foulé cette pelouse de souvenirs avec un plaisir immense. J'ai le même age que Vincent Duluc et je me suis revu aux mêmes moments aux mêmes endroits avec les mêmes émotions. Toutes les générations de lecteurs y seront-elles aussisensibles, pas sûr malgré une très belle écriture.
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Vincent Duluc raconte le temps où le football était une fête, où le supporter bon enfant s'identifiait au joueur besogneux. Dans la première partie du livre, il y a un peu de Renaud et de son "mistral gagnant" dans cette évocation nostalgique des années 70, les bals du samedi soir, les slows et les premiers émois de l'adolescence, le cinéma, les vinyles, les magnétophones à cassettes et les pantalons à "pattes d'elph". Dans la seconde partie l'auteur croque les protagonistes de cette finale. Herbin "le rouquin" entraîneur mélomane, Roger Rocher président mégalomane, Larqué capitaine intellectuel un peu hautain et bien sûr Rocheteau "l'ange vert" qui faisait chavirer les filles. Un retour bien agréable à lire sur une époque difficile mais heureuse.
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40 ans, déjà, depuis cette épopée qui dépasse le cadre du sport. En mêlant ses souvenirs d'adolescent et des éléments autres que le simple parcours sportif, Vincent Duluc nous plonge dans une époque, dans un pays assoupi d'ennui que vont réveiller 11 petits hommes verts. Avec eux, ce sont un club, une ville, un pays qui sont allés en finale. A noter aussi de beaux portraits de personnalités-clés.
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Que l'on suive le foot de près ou de loin, tout le monde connaît l'équipe de foot au maillot vert satiné floqué de la publicité Manufrance, entraînée par Robert Herbin (le Sphinx), et qui comprend dans ses rangs Dominique Rocheteau, surnommé l'ange vert.
Durant 200 pages, Vincent Duluc va s'attacher à nous raconter avec passion la fameuse finale contre le Bayern, mais aussi, le club, la ville, les ouvriers, la mine, l'année 1976, les gens qui ont fait Saint-Étienne, et plus largement la France de cette époque lointaine… dessinant au passage quelques jolis portraits de ces figures emblématiques (Rocheteau, Larqué, le président Rocher…) qui ont contribué à faire naître la légende.

Vincent est encore un adolescent quand il a l'opportune d'aller assister, dans le cadre d'une sortie organisé par son lycée, la demi-finale de Coupe des clubs champions contre le Dynamo Kiev. Debout, le nez collé au grillage, il va assister à ce match qui va marquer à tout jamais sa vie de passionné de football. La mémoire presque intacte, il se souvient des publicités affichées dans le stade ou diffusés au haut-parleur, mais aussi des diffusions rocambolesques des matchs à la télé, quand certaines zones géographiques n'étaient pas couvertes pour obliger les gens à aller au stade voir le match. Autre époque, autres moeurs.
Vincent Duluc se souvient de l'engouement populaire suscité par l'événement, à la télé de Guy Lux et de Danièle Gilbert, avec ce refrain entêtant (« Qui c'est les plus forts…. ») qui passait trois fois par jours à la radio. Il n'a pas oublié ce but du Bayern en noir et blanc qu'il n'a pas vu en direct à cause d'une coupure de quelques seconde, ni les fameux poteaux carrés qui ont contribué, aux aussi, à construire la mythologie de cette équipe de beautiful losers comme on les aime tant au pays de Raymond Poulidor.
Ce livre plein d'anecdotes, de souvenirs d'enfance du côté de Bourg-en-Bresse, sa ville d'origine, constituera sans aucun doute une belle madeleine de Proust pour toute une génération, aujourd'hui âgée de 50 ans et plus.
Lien : http://www.hop-blog.fr/
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Nul besoin d'être fan de foot pour re(vivre) l'épopée des Verts en 1976. L'AS de Saint Etienne emmenée par Rocheteau et Herbin faisait rêver la France de Giscard. Des poteaux têtus les privèrent d'une apogée européenne mais les consacrèrent en perdants magnifiques.
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L'auteur livre les souvenirs qui constituent son été 1976, dans la ville de St Etienne. Il nous parle des Verts, de Dominique Rocheteau, du stade, mais aussi du contexte économique et social, et de ses préoccupations d'adolescent.

Les premières pages, je dois bien l'avouer, m'ont fait redouter le pire : la perspective de 200 pages passant en revue les matchs de la saison 1976 n'était guère réjouissante pour la béotienne que je suis.

Pourtant, peu à peu, j'ai été surprise de constater que l'histoire m'absorbait, et que le récit prenait.
La restitution réalisée par Vincent Duluc est saisissante : nombre détails de toutes sortes contribuent à dessiner le contexte de 1976, si bien que l'on peut appréhender, en lisant, l'atmosphère de cette année-là, l'euphorie mêlée d'ennui du narrateur adolescent, la relation contradictoire qu'il entretient avec St Etienne et son équipe.
Force est de reconnaître que je n'ai pas forcément pu identifier tous les protagonistes, figures emblématiques du foot de ces années.
Cependant, les faits et les descriptions font du récit par moment une analyse quasi-sociologique du milieu dans lequel évolue le narrateur, ce qui ajoute encore à l'intérêt du récit.
La langue, enfin, est précise et travaillée, rend la lecture fluide et vivante.
C'est en somme une belle découverte que la lecture de ce roman, que rien ne me prédestinait à apprécier, et dont je garderai pour finir un souvenir agréable!
Lien : http://viederomanthe.blogspo..
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