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EAN : 9782234083417
256 pages
Stock (28/02/2018)
3.5/5   16 notes
Résumé :
« J’ai retrouvé une photo de Kornelia au fond d’un carton de souvenirs dans le grenier de mes parents. Sur une des fiches cartonnées des héros olympiques, elle sortait de l’eau, ses cheveux blonds plaqués en arrière, parce que les sirènes ne
reviennent pas à la condition terrestre avec une frange qui leur tombe sur les yeux. Elle avait dix-sept ans et à cet âge tout battait la chamade, son coeur d’artichaut et ses ailes musculeuses qui rythmaient le papillon.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce court récit, Vincent Duluc, journaliste à L'Equipe, raconte la fascination qu'exerçait sur lui Kornelia Ender, jeune nageuse Est-Allemande multi-médaillée lors des Jeux Olympiques de 1972 et 1976. Il raconte également comment, plusieurs décennies plus tard, il l'a recherchée alors qu'elle était devenue kiné (et grand-mère), et comment il a mené sa propre enquête sur l'éventuel dopage de son idole.

Même si j'ai toujours un peu de mal avec le style de Duluc, j'ai bien aimé ses confidences sur une époque révolue ; une époque où on se levait au coeur de la nuit pour suivre la retransmission d'une compétition sportive sur la télé familiale à l'image tremblotante, et où l'on attendait avec fébrilité le journal du surlendemain pour y découper la photo un peu floue de son athlète préféré. J'ai aimé aussi sa touchante pudeur adolescente lorsqu'il évoque le maillot de bain transparent de la belle nageuse, sa blondeur chlorée, ses épaules puissantes, et tous les fantasmes qu'elle véhiculait alors -d'autant qu'elle était déjà fiancée à un autre champion.
Mais il est également question de sport, de compétition et même de rivalité Est-Ouest, et forcément de politique et de dopage. Une légère "Ostalgie" imprègne le livre, qui raconte un petit pays qui n'existe plus, mais dont certains de ses habitants ont fait rêver la planète entière. J'ai été sensible à cet aspect de l'histoire, et à la sincérité de l'auteur qui reste dans l'ombre de son sujet ; j'y ai trouvé un petit air du "Virgin suicides" de Jeffrey Eugenides, notamment dans la façon envoûtée de préserver le mystère Kornelia Ender.

Mais même s'il est plaisant, ce récit reste dispensable. Il est surtout une délicieuse petite madeleine pour les amateurs de natation et/ou les nostalgiques des années '70. Et ce n'est déjà pas si mal.
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Un amour de nageuse

Kornelia Ender a été quadruple championne olympique de natation en 1976 et le fantasme de Vincent Duluc, qui revient sur cette époque particulière.

Après nous avoir rappelé la carrière de George Best, le cinquième Beatles, puis nous avoir remis en mémoire l'épopée des Verts de Saint-Étienne dans Un printemps 76, Vincent Duluc poursuit l'exploration de sa jeunesse en délaissant son cher football pour revenir sur son idole des années soixante-dix, une sirène blonde émergeant de la piscine olympique de Montréal: Kornelia Ender.
Si ce nom ne vous dit rien, après tout qu'importe. Car au-delà de la biographie de la championne, c'est toute une époque et tout un système que l'auteur nous raconte. Grâce à lui, on va éviter le travers de beaucoup de procès portant sur une époque passée, c'est-à-dire porter un jugement avec les yeux d'aujourd'hui sur les dangereuses dérives « d'un pays qui manipulait ses athlètes au nom de la victoire socialiste. »

((photo))

L'une des meilleures plumes de L'Équipe commmence son récit par la relation du voyage qu'il a effectué à Schornsheim où Kornelia Ender-Grummt est aujourd'hui kinésithérapeute. Dans cette petite ville de Rhénanie-Palatinat, il espère croiser l'ex-championne, lui dire toute son admiration. Mais il craint tout autant la rencontre avec cette sexagénaire qui, selon toute vraisemblance, ne correspondra plus en rien avec l'athlète qui a enflammé son coeur d'adolescent (l'auteur avait quatorze ans lors des J.O. de Montréal. Et renonce finalement à son projet pour ne garder en mémoire que les images du triomphe de la belle allemande.
Nous voici donc au commencement, du côté de Halle, en République démocratique allemande. La fille d'un colonel et d'une infirmière est reprérée par les services de détection mis en place dans tout le pays et commence à accumuler les performances alors qu'elle n'a pas encore douze ans. Aussi est-elle la plus jeune athlète sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Munich en 1972 où elle ne fera pas de la figuration puisqu'elle reviendra de Bavière avec trois médailles d'argent (200 mètres, relais 4 fois 100 mètres et 4 fois 100 mètres quatre nages).
Mais Kornelia frappe l'imagination du narrateur en 1973, lors des premiers Championnats du monde de natation organisés à Belgrade. Ce ne sont pas tant les quatre médaille sd'or qui le subjuguent, mais le maillot de bain de Kornelia qui laisse entrevoir un corps parfaitement sculpté.
Il n'en faut pas davantage pour qu'on poster vienne égayer sa chambre au côté de ceux des footballeurs et pour qu'il se réveille en pleine nuit pour assiter au triomphe de «sa» nageuse à Montréal: l'or au 100m nage libre, au 200m nage libre, au 100m papillon et au 4 x 100m 4 nages. Elle ne devra s'avouer battue que dans le 4 x 100m nage libre, décrochant l'argent derrière les rivales américaines.
En parlant de rivalité, les pages consacrées à Shirley Babashoff, la Californienne qui ne parviendra jamais à battre l'Allemande – sauf en relais – sont édifiantes. Elles montrent la guerre que se livraient alors, au sortir de la Guerre froide, l'est et l'ouest. On comprend très vite qu'il ne s'agit pas de dénoncer un dopage que l'on soupçonne, mais de trouver les moyens de faire encore mieux. En rappelant que Kornelia a davantage été victime que participante de ce système, l'auteur ne tente pas seulement de continuer à vivre son rêve, mais réussit à nous convaincre de la bonne foi de cette étoile filante. Sans «Ostalgie» comme disent les Alllemands qui regrettent la RDA, mais avec les yeux de l'admirateur inconditionnel qu'il fût et demeure.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Contrairement à ce que les allergiques au sport auraient tendance à le penser, on peut lire le journal "l'équipe " et aimer la littérature dans un seul et même élan, et surtout trouver que certains journalistes possèdent une plume que certains romanciers pourraient bien leur envier..

C'est notamment le cas de Vincent Duluc, un journaliste du quotidien sportif qui possède un sens de la formule et un style vraiment singulier qui auraient largement tendance à accroitre le plaisir du lecteur déjà satisfait lorsque son équipe de coeur a gagné un match....

Plusieurs années après un premier essai particulièrement remarqué et remarquable- "le cinquième beatles"- qui relatait avec une beau lyrisme et pas mal d'ironie l'incroyable vie du footballeur anglais George Best- puis Un Printemps 76 .une chronique nostalgique et tendre sur une période révoluel'épopée des Verts jusqu'à Glasgow, Vincent Duluc en termine avec ce qu'il définit lui même comme « une trilogie très personnelle » avec son troisième roman, Kornelia qui montre que ce ,passionné de football est aussi un passionné de sport, en général.

Le déclic de ce troisième volet réside dans une photo exhumée d'un carton dans le grenier familial de Kornelia Ender, nageuse est-allemande, quadruple médaillée d'or aux JO de Montréal, – encore lors de cette fameuse année 1976 –.

duluc

Un cliché a priori anodin qui permet pourtant à Vincent de tirer (à nouveau les souvenirs personnels et ceux liés à cette championne à la destinée incroyable que le temps avait un peu oublié surtout quand cette année là, 1976 votre humble serviteur poussait son premier cri et qu'on ne s'interessait pas encore aux joies du sport.

Vincent Duluc, lui avait déjà 14 ans et , n'avait d'yeux que pour Kornelia. quadruple médaillée d'or cet été-là et repart ainsi sur les traces de l'objet de son adulation d'époque, plongeant ( c'est le cas de le dire) dans les remous de l'Histoire, celle de la guerre froide et du mur de Berlin. Toute la vie de l'athlète sera ainsi contrôlée et épiée, par le régime communiste jusqu'à la chute du mur bien des années plus tard.

. En allant sur les traces de la nageuse, Vincent Duluc part aussi à l'assaut de sa propre jeunesse sans trop de nostalgie mais avec une pointe de mélancolie déjà présente dans un printemps 76 .

Plus intime encore et plus sensuel ( forcément la natation offre plus a priori d'émois charnels que le foot), Kornelia est un récit passionnant et inattendu mélangeant histoire politique, récit sportif, et initiation personnel...

Décidement, ce Duluc et sa plume sensible et pertinente s'affirme de plus en plus comme un grand écrivain.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Vincent Duluc se souvient, de sa jeunesse, et de son admiration, son "béguin", dirai-je pour Kornelia Ender. Ce livre nous parle de lui, de cette époque, mais jamais l'auteur ne se met en avant, ne vole la vedette à celle qui donne son nom au livre : Kornelia. Tout juste si à la fin du livre il parviendra à l'appeler par son surnom, celui que son père, le colonel de la RDA, lui donnait. Parce qu'à l'époque, il ne l'a jamais appelé ainsi, parce qu'il part à la recherche d'un souvenir autant que d'une jeune fille.
Avoir 13 ans et être nageuse en RDA n'est pas la même chose qu'avoir 13 ans, en France, même en étant nageuse, parce que nous étions en pleine guerre froide. Chaque bloc avait ses champions, qui se devaient de surpasser ceux de l'autre bloc. Tous les moyens étaient bons pour les médecins est-allemands afin d'améliorer les performances de leurs championnes, et tant pis pour les conséquences, tant pis si elles étaient visibles. Les questionnements étaient rares. L'une pourtant, aura des doutes : Shirley Babashoff, la rivale américaine malheureuse de Kornelia Kinder. Vincent Duluc ne peut évoquer Kornelia sans évoquer Shirley, elles qui eurent des vies parallèles, même après avoir quitté les piscines olympiques. A l'heure où les champions sont sous les feux de l'actualité, ont des reconversions parfois surprenantes, il est bon de se rappeler qu'on en était loin dans les années 70 - et la reconversion de Shirley est pour le moins étonnante.
Oui, jusqu'au bout ou presque Vincent Duluc nous parlera des deux femmes, aujourd'hui en âge d'être grand-mère (c'est le cas pour Kornelia). IL nous parlera des transformations physiques de la jeune fille devenue femme, à rebours de ce que l'on attendait. Il nous parlera de sa vie dans la RDA, pays dont on a oublié à quel point la suspicion, l'espionnage, la délation, faisaient partie du quotidien de ses habitants.
Kornelia est un livre à lire pour redécouvrir un pan de notre histoire sportive européenne.
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Récit plein de nostalgie, celle de la jeunesse de Vincent Duluc, la mienne, puisque j'ai le même âge à quelques jours près. Son Été 76 m'avait emporté. Là J'etais surpris par le sujet, Kornelia Ender, dont je ne me souvenais pas vraiement mais finalement et comme Vincent moi aussi j'ai toujours beaucoup aimé entendre l'hymne national de la RDA.
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critiques presse (2)
LeMonde
26 avril 2018
Avec « Kornelia », l’écrivain et journaliste sportif brasse tendrement les exploits d’une championne de natation des années 1970, pour mieux replonger dans son adolescence.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
23 avril 2018
En enquêtant sur la médaillée d'or des JO de Montréal, Vincent Duluc rend un superbe hommage à la nageuse allemande Kornelia.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Cependant que la lumière éclairait encore la blonde Kornelia, de Leipzig, enfin juste à côté, à Halle, l’ombre avait déjà commencé d’envelopper la blonde Shirley, de Los Angeles, enfin juste à côté, à Huntington Beach. Shirley Babashoff avait un sourire californien de beach girl, des taches de rousseur qui en faisaient la fille next door, et, chaque fois qu’elle comptait ses médailles pour s’endormir, trouvait tardivement le sommeil. Elle comptait son or et il en manquait ; Kornelia Ender et la RDA avaient décidé qu’une vie américaine s’écoulerait à l’ombre de ses rêves.
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Nous sommes tous revenus sur les lieux d’amours anciennes, en simple pèlerinage, sans rien chercher ni attendre, juste pour revoir l’endroit et se revoir soi-même, en comptant sur le hasard de dix secondes sur une période de vingt ans pour croiser celle ou celui qui passerait dans la rue, irait prendre son courrier sur le palier, taillerait ses roses dans le jardin, glisserait comme une silhouette dans un décor familier, ou comme un fantôme. La seule issue souhaitable de la quête est de demeurer une illusion, parce que le hasard serait un embarras, si difficilement justifiable qu’il faudrait se cacher pour voir sans se montrer, et ainsi éviter exactement ce que l’on faisait semblant de chercher, la rencontre.
Lorsqu’elle advient, par préméditation ou par hasard, il y a peu d’émotion comparable à ce qu’embrasse le premier regard, trente ou quarante ans plus tard.
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J’aimerais beaucoup la croiser mais je ne veux pas la rencontrer. Elle a passé sa jeunesse à être surveillée et écoutée, je me contenterais de la regarder depuis ma timidité. Je préférerais qu’elle reste un mystère, ne pas savoir si elle est Greta Garbo ou Odette Toulemonde. Bien sûr, il reste à déterminer si Garbo a voulu qu’on l’oublie, ou qu’on ne l’oublie pas, après avoir tourné son dernier film à l’âge de trente-six ans, en 1941. Elle sortait emmitouflée, son rire de divine avait cessé de tomber en cascade, ses yeux masqués de verres fumés cachaient leur lumière, et l’on ne pouvait tenir que c’était pour n’être pas reconnue : cette mise en scène même d’une notoriété camouflée la singularisait, entretenait l’ancienne flamme, ce mythe auquel elle se confrontait en glissant à petits pas sur les trottoirs de la Cinquième Avenue, que des reines sans prénom et des femmes sans couronne arpentaient en costume de scène à la tombée du jour sans parvenir à rivaliser avec un souvenir. Dès 1950, à New York, elle avait cessé de paraître en public pour fuir la compagnie des hommes, des femmes aussi, parfois. Kornelia, elle, est restée dans la vie. C’est le monde qui s’est retiré.
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Cependant que la lumière éclairait encore la blonde Kornelia, de Leipzig, enfin juste à côté, à Halle, l’ombre avait déjà commencé d’envelopper la blonde Shirley, de Los Angeles, enfin juste à côté, à Huntington Beach. Shirley Babashoff avait un sourire californien de beach girl, des taches de rousseur qui en faisaient la fille next door, et, chaque fois qu’elle comptait ses médailles pour s’endormir, trouvait tardivement le sommeil. Elle comptait son or et il en manquait ; Kornelia Ender et la RDA avaient décidé qu’une vie américaine s’écoulerait à l’ombre de ses rêves.
J'ai connu ces filles fantasmées, je les évoquais à voix basse, nous avions sur elles de longues théories qui présupposaient le mystère et, en retour, il leur arrivait de nous demander l'heure. C'était leur manière de n'être jamais banales, leur vernis sacré se serait craquelé dans l'instant si elles s'étaient intéressées à nous… 
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"[...] au fond, les mères, les belles-mères et les journalistes posaient les mêmes questions.
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