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Regard plein de tendresse d'un môme qui rêvait d'ailleurs et qui trouva certainement sa voie en suivant cette formidable équipe qui devint l'idole d'un pays. On plonge bien évidemment dans ce récit avec nostalgie (je suis de la même époque que V. Duluc), son texte nous ramène à nos propres souvenirs, ou les exploits de ces verts mettait en joie l'ado que j'était, qui s'évadait par la petite lucarne ou la radio (planqué sous les couvertures) lorsqu'on nous privait de télé. Que d'émotions, que de noms reviennent à la surface, les chevauchées fantastiques Oswaldo Piazza, les arrêts déterminants d'Ivan Curkovic, les gestes techniques de Larqué, de Rocheteau. Puis comme toutes les belles histoires, le temps passant, on s'attriste de découvrir que la vie n'étant pas toujours rose, qu'une caisse noire et un président Rocher paternaliste allait abimée cette belle image. Duluc raconte son adolescence, on a l'impression par instant que le journaliste talentueux qu'il est devenu analyse ce phénomène, oubliant le garçon plein de rêves suscitée par cette équipe légendaire. Cela dit, « Un printemps 76 » se lit avec un évident plaisir.
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Petite énigme (réservée aux fans de foot, quand même) : que signifie ce code : ta-ta-tatata-tatatata-tata ? Réponse en fin de billet.
Vincent Duluc, journaliste à L Equipe, relate le printemps 76 de l'AS Saint-Etienne, qui disputait cette saison-là la finale de la Ligue des Champions (avec les fameux poteaux carrés). Duluc avait alors 13 ans, et il raconte le spleen adolescent dans une petite ville de province, où on passe son temps à ré-écouter la même chanson enregistrée à la radio en rêvant aux plus belles filles du collège, où on fait croire aux parents qu'on bosse dur sa Géo, et où on vibre en fonction des résultats des Verts, en attendant de devenir adulte, pour pouvoir enfin quitter cette vie-là.

Même si j'ai toujours un problème avec le style de Duluc (trop dense à mon goût), j'ai bien aimé le petit parfum de nostalgie qui imprègne ce récit. Surtout, la sincérité de l'auteur m'a touchée : "Tout était simple, au fond, on préférait écouter Gérard Lenorman avec une fille que Patti Smith tout seul." -ça alors, c'est bien la première fois que je lis un aveu pareil !
Mais outre l'aspect autobiographique finalement assez réduit, Duluc ravive essentiellement un contexte : celui d'une ville ouvrière en déclin qui s'enorgueillit d'avoir la meilleure équipe de foot de France. Et il raconte l'histoire du Club et du stade, il dresse le portrait des joueurs, entraineur et président mythiques, il rappelle ce qu'était alors le métier de journaliste sportif. Ce faisant, il il décrit toute une époque révolue, plus artisanale et plus authentique, où le bling-bling était réservé aux chanteuses de bal en robe lamée.
Pour les purs amateurs de football et des Verts, l'auteur parsème son récit d'anecdotes qui devraient les ravir. Pour les moins amateurs (dont je suis), la lecture reste vraiment plaisante grâce à l'humour, et surtout la tendresse avec laquelle Duluc convoque ses souvenirs et retrace l'histoire d'une passion.

C'est donc un petit bouquin vraiment sympa, en mesure de procurer un chouette moment de lecture, que l'on soit fan ou pas de Rocheteau.
Et la réponse est : "Qui-c'est-les plus forts-évidemment-les Verts !"
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Après le formidable 5ème Beatle sur la vie et l'oeuvre de George Best, Vincent Duluc, meilleure plume de l'équipe nous livre en cette rentrée de janvier 2016 son second roman, le non moins formidable Un Printemps 76.
Un livre qui part forcément sous de bons auspisses : bien sur qu'elle était formidable cette année 76 - , vous voulez vraiment savoir pourquoi?- et l'est forcément pour les amateurs de foot tant elle a sonné l'apogée de la mythique équipe de Saint-Etienne, les fameux verts avec le non moins célèbre Dominique Rocheteau-- vous savez celui qui a fait l'acteur chez Pialat- en tête de gondole- l'année où elle a atteint la finale de cette compétition qu'on n'appelait pas encore la Ligue des Champions et où l'agent quatari ne coulait pas encore à flot...

Car avant de passer chez l'ennemi lyonnais, Vincent Duluc a âprement défendu le club de la ville où il a passé sa jeunesse et chantait comme des milliers de français : Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les Verts" le foot étant pour les stephanois de l'époque, souvent en prise avec des conditions sociales très difficiles un vrai ballon d'oxygène si je peux dire..

Car plus qu'un simple livre sur le football, ce printemps 76 transcende largement le simple livre de souvenirs sur le football pour devenir grâce à la plume pleine d'humour et de sensibilité de Duluc, une chronique nostalgique et tendre sur une période révolue à tous les niveaux. Certes les allergiques au ballon rond risquent quand même de s'ennuyer un peu au fil des pages, mais les autres doivent en revanche se jeter sur ce très beau roman d'un de nos meilleurs écrivains journalistes, dans la droite lignée d'un Antoine Blondin contemporain, un compliment qui ne pourra, je pense, que faire plaisir à tout journaliste de l'Equipe...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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« Un printemps 76 », c'est un livre où il est question de foot, certes. Pensez-vous, alors que le football tricolore vit une longue traversée du désert, l'AS Saint-Etienne multiplie à cette époque les exploits en coupe d'Europe, jusqu'à atteindre la finale contre le grand Bayern de Munich. La France est prise d'une fièvre verte. Peut-être la première victoire d'un club français en coupe d'europe ? Mais « un printemps 76 » n'est pas que cela. C'est aussi le portrait d'une jeunesse provinciale, telle que vécue par son auteur, Vincent Duluc, responsable de la rubrique Football du quotidien l'Equipe. C'est le portrait d'une ville ouvrière, si fière de son équipe de foot. C'est enfin le portrait d'une époque, de la France de Guy Lux et Danièle Gilbert. Forcément, tout ceci me parle, puisque c'est aussi un peu mon enfance, même si j'ai quelques années de moins que l'auteur. Vous vous souvenez ce que c'était d'essayer d'enregistrer sur notre poste radio à cassette notre titre préféré quand il passait à la radio ? C'est sûr qu'on avait pas youtube à l'époque. J'ai aussi été sensible au passage du livre au cours duquel il recherche un témoignage photo de sa présence dans les tribunes lors du match St Etienne-Kiev. Je vis la même histoire d'avoir assisté à un match mythique il y a queques années, et de n'avoir malheureusement aucune « preuve » tangible de ma présence ce jour-là dans le stade, seuls quelques souvenirs. Voilà, c'est un ouvrage plein de nostalgie, mais pas mélancolique. Un ouvrage pour les amateurs de foot certes, mais qui s'adresse à un public plus large. Vincent Duluc m'avait déjà plutôt emballé avec son précédent roman consacré à George Best, le cinquième Beatles, il double la mise avec ce printemps 76.
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Un printemps 76 est le deuxième roman du journaliste Vincent Duluc après Georges Best, le cinquième Beatles paru également aux Editions Stock en 2014. C'est une très belle surprise de cette rentrée de janvier 2016.

« Grandir dans ma province avec Saint-Etienne juste à côté, en 1976, c'était habiter Naples au pied du Vésuve, c'était savoir que le coeur de l'univers avait soudain été déplacé, qu'il se rapprochait de nous mais sans nous inclure, et c'est pour cela qu'on se levait, pour voyager, franchir la frontière et ressentir l'appartenance au monde. Là-bas, juste à côté, Saint-Étienne avait les Verts, la ville avait cette fièvre, un pays venu prendre son pouls, et sous ses yeux la classe ouvrière mourait en chantant “Qui c'est les plus forts ?”. »

D'emblée, les choses semblent claires. le métier de l'auteur (journaliste sportif émérite au journal l'Equipe), le titre de l'ouvrage ainsi que la photo, les premières pages, tout converge vers le football en général et la grande équipe de Saint-Etienne en particulier. C'est déjà une excellente raison de se pencher sur cet opus, que vous soyez supporters, spectateurs ou allergiques à tout cela. Les Verts de 1976 sont mythiques et resteront à tout jamais dans les mémoires des Français. Beaucoup de jeunes à l'époque, Vincent Duluc en tête, s'identifiait à l'Ange Vert, Dominique Rocheteau, l'idole.

« Mes cheveux poussaient aussi mais ils étaient raides, blondissaient avec l'été et je ressemblais à un joueur tchécoslovaque dégingandé quand j'aurais voulu être un ange vert aux boucles brunes cascadant au ras de mes épaules. »

Et effectivement, tout au long des 212 pages, l'auteur nous amène dans un périple émouvant et nostalgique au sein de ses Verts avec qui il a traversé son adolescence ennuyeuse. Tout démarre avec ses souvenirs au stade: Ah Geoffroy-Guichard, ce stade légendaire...

« Nous étions quarante mille dans la nuit vulcanienne et j'étais seul. Je suis sûr de n'avoir parlé à personne. Je n'avais pas envie, sans doute, d'être arraché à mes pensées tandis que je m'apprêtais à me recueillir. Je voulais m'abandonner sans frein ni témoin à ma fascination pour ce décor, les projecteurs dans la nuit de mars, le bloc rond lumineux tournant pour Manufrance, les hautes cheminées par-dessus les toits, les filets du but, les mouvements dans les tribunes. »

On y trouve aussi des portraits sans concession des "stars de l'époque": l'Ange Vert bien entendu, mais également l'énervant et colérique Jean Michel Larqué et le leader, gardien yougoslave, Ivan Curkovic. Déjà les histoires de transfert polluaient l'ambiance... et lire comment se dérouler ces mutations à l'époque laisse rêveur.

« Jusque-là, les joueurs professionnels qui voulaient changer de club sans l'accord de leur président s'inscrivaient sur une liste de « réfractaires », c'était l'appellation officielle, et les négociations dans lesquelles ils n'avaient nul levier les écartaient des terrains pendant trois mois, et si aucun club ne s'était mis d'accord avec le président drapé dans son droit de maintenir un lien unilatéral, le joueur revenait à l'entrainement avec les autres, il avait perdu trois mois de salaire et son combat, et il fallait qu'il soit bon, en plus, pour qu'on lui pardonne. C'était chouette, quand même, le paternalisme. »

Les dirigeants ne sont pas oubliés pour autant. Mention spéciale au mégalo président Rocher:

« Il reste soupçonnable d'avoir creusé le sous-sol stéphanois de ses mains et de n'avoir plus les pieds qui touchent la terre. En 1974, il a appelé Valéry Giscard d'Estaing, pour lui présenter les félicitations de l'AS Saint-Etienne. Il enverrait bientôt un télégramme de condoléances à la veuve de Mao. »

Et l'entraineur Robert Herbin, le grand Sphinx:

« S'il avait été brun, gros, chauve et bavard, Robert Herbin, ci-devant l'entraineur, n'aurait pas fait la même impression. Rouquin, sec comme un pied de vigne, une tignasse longue, bouclée et indomestiquée, silencieux et distant, il compose un Sphinx selon l'invitation donnée par son surnom. Ila trente-sept ans, un corps d'ascète et de rousseurs qui aime le soleil, le monde est mal fait. Il lui arrive les jours d'été de changer de côté au milieu de la séance d'entrainement pour bronzer de face comme de dos ; ils ont tous raison, le sport de haut niveau se joue sur des détails. »

Toutefois, il serait malhonnête de ne parler que de "ses années vertes" et de réduire ce livre aux souvenirs footballistiques. Vincent Duluc nous narre également superbement les souffrances de l'époque; les siennes d'adolescent à la première personne du singulier (son nez acnéique, ses cheveux raides et blonds, ses difficultés avec les filles par exemple), mais également celles des Stéphanois avec la fin de la mine, les difficiles retransmissions TV, ... Conditions sociales et football étaient intimement liées. C'était le ballon d'oxygène de l'époque pour les ouvriers, la sortie incontournable.

« Au stade, ils se retrouvaient, les ouvriers et les mineurs dans les populaires, les cadres dans les tribunes latérales, la géographie de Geoffroy Guichard maintenait les frontières entre les territoires. "Tribune populaire", c'était marqué sur la contremarque, c'était le nom officiel; on n'oserait plus stigmatiser une classe ou officialiser l'idée de réunir le prolétariat au même endroit, mais on osait alors, peut être en prétendant que ce qui était populaire était aimé, et puis c'était de la que partait la chaleur, c'était la flamme qui entretenait le mythe du chaudron, cette carte postale d'un lieu ou passe le souffle d'une ville de charbon et d'acier. »

L'écriture de Vincent Duluc est remarquable. Parfois acerbe, parfois humoristique, la plume du romancier nous permet de parfaitement ressentir la souffrance de la population, comme la passion quand les Verts jouent ou encore la tendresse, l'immense respect, la fascination pour certains joueurs et à l'inverse la moquerie, voire l'ironie à propos d'autres.

Mon unique regret reste ses phrases souvent trop longues qui diminuent la fluidité du texte. A force d'empiler les détails en accumulant les propositions indépendantes, il finit par nous lasser et nous perdre. Ce style très riche m'a obligé à relire certaines phrases plusieurs fois au départ et faire quelques sauts de paragraphes ensuite.

Un printemps 76 est un récit très intéressant et surtout abouti. Vincent Duluc est un auteur de talent! Pensant à un livre souvenir, je ne m'attendais pas à cette belle surprise. Je vous le recommande. Comme moi, je pense que vous aimerez ce nostalgique voyage dans une ville où l'auteur a vaincu l'ennui de son adolescence.

« Je n'ai pas entretenu mes racines stéphanoises au fil du temps, je ne les ai pas arrachées non plus, je les ai laissées libres de pousser ou de disparaitre. Saint Etienne restera la ville du passage, l'endroit où j'ai eu pour la premier fois l'impression d'entrer à la fois dans la télé et la vraie vie, de l'autre côté de l'ennui. J'aurai du, sans doute, être plus reconnaissant à Sainté de m'avoir aidé à m'échapper. La vérité est que je m'en suis détaché quand le temps de l'évasion est venu. »

4/5

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Traître. C'est le substantif qui colle le mieux à Vincent Duluc, l'auteur de ce printemps 76.
Supporter de l'ASSE dans sa jeunesse, l'auteur est désormais journaliste à l'équipe et s'occupe du club de Lyon.Bon, dans l'autre sens , on aurait pu dire qu'il aurait enfin vu la lumière, mais là, il n'y a pas de mot...
C'est d'autant plus dommage que l'ASSE a perdu un écrivain de talent parmi ses fidèles, car Vincent Duluc écrit très bien.
Il écrit beaucoup sur l'épopée des verts et son paroxysme du 12 mai 1976.Il écrit sur les hommes du club de cette époque.
Il nous rappelle les souvenirs de notre enfance, nous , nés avant 1975, des postes radio capricieux, des vinyles gondolés....et de cette attente à la fin du 20 h pour savoir si le match était diffusé ou pas.
Il écrit sur le centre de la France en ce printemps 76 , cette ville décriée par Camus qui y voyait une image de l'enfer. Il la décrit très bien, mais surtout il couche sur papier , admirablement, la vie des mineurs de cette ville et leur fierté pour leur ville.
Ce livre n'est pas qu'un livre sur le foot, tout autant que le foot n'est pas qu'un sport.
Vincent Duluc m'a prodigieusement conquis par sa belle écriture , qui mérite d'être découverte par un très large public. Et tant qu'il ne nous pond pas un hommage à Jean Michel Aulas, je le défendrai !...même si c'est un traître :)
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-Maman tu lis quoi?

-Un livre ...

-Ca parle de quoi ?

- de foot ...

-Hein ? Quoi? (regards médusés apeurés révoltés)

-Ben ouais

-Mais maman ...

-Oh c'est bon y a pas que le rugby dans la vie

-Siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Voilà c'était ma tranche de vie familiale et en plus j'en ai lu les dernières pages hier lors de l'entrainement des accrocs du ballon ovale (si ça c'est pas de la provo ^^).

"Un printemps 76" est un roman axé sur la nostalgie, parce que c'est bien connu: c'était quand même mieux avant (je te parle d'un temps dont les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ... maintenant chante avec moi toute la journée ;) ). Un roman au texte dense et serré qui se déroule et qui nous parle de cette période où tout était mieux, où tous étaient derrière les verts où ... où de toute façon se déroule tout le récit de se bouquin.

Ca sent le vieux mégot, les troisième mi-temps endiablées et la vignette panini à plein nez. Ca sent les regrets d'un temps révolu que l'on aimerait connaître ou revivre au choix. Ca sent toute la sincérité qui coule de la plume de l'auteur du début à la fin du récit.

Oui mais moi je suis une fille (ne criez pas au féminisme je me cherche juste une excuse) et j'ai eu un peu de mal à entrer dedans, vraiment. Peut-être parce que à un moment j'en aurais voulu plus? Que l'on se détache un peu du ballon rond (oui je sais c'était alors se détacher du sujet du livre), que l'on creuse plus en profondeur cette époque ( oui oui on se détachait aussi).

Un moment en demi teinte du coup en ce qui me concerne. Mais n'allez surtout pas remettre en cause la plume de Mr Duluc! Si je ne me suis pas entièrement plongée dedans, c'est surtout de part l'aspect trop sportif et non à cause de la qualité d'écriture.

Merci aux éditions Stock et à Net Galley pour la découverte d'un autre genre pour moi ;)
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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"Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les Verts", refrain d'une génération qui a collectionné les vignettes Panini des joueurs de foot...Une génération en pantalon pattes d'eph' et sous-pull en acrylique qui se passionne pour une équipe habillée en vert, la couleur de l'espoir, ruiné par des poteaux carrés dans un match contre le Bayern en Coupe d'Europe ! C'est Rocheteau et ses belles boucles, "l'ange vert", sérieux concurrent à toutes les histoires d'amour des adolescents de l'époque...
C'est donc toute une époque qui est évoquée, celle des Peugeot 103 et des Renault 5, celle de Stone et Charden, celle du premier Loto et de la télé en noir et blanc, et pour l'auteur, celle des premiers émois amoureux et des émotions sportives, du journal L'équipe. Mais c'est au-delà du foot et du portrait d'une France giscardienne, le roman est un regard sur une ville de province où les mines de charbon et Manufrance commencent leur déclin, où les ouvriers sont mis au rebut dans un monde qui accélère.
Il y a de la nostalgie dans ce roman, il y a surtout la naissance d'une passion pour le journalisme sportif et le foot, un regard parfois acide sur coulisses de ce monde à part (le président Rocher ou Jean-Michel Larqué en prennent pour leur grade, comme le paternalisme patronal...).
Il m'a manqué un peu de douceur ou de tendresse dans la lecture, même si je l'ai apprécié : j'aurais aimé plus d'ados acnéiques et de chansons niaises et moins de regard "pro" sur le milieu footeux...que le journaliste sportif laisse plus de place à l'écrivain ;o)
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Nostalgie...Nostalgie...

Vincent Duluc est l'auteur d'un premier roman très remarqué et salué par la presse : "George Best, le cinquième Beatles". Il tient la rubrique football de L'Équipe et intervient régulièrement en tant que consultant sur L'Équipe 21, RTL et i-Télé.

Contrairement à ce que peuvent nous faire imaginer le parcours professionnel de l'auteur et la couverture du livre, un printemps 76 n'est pas un livre sur le football. Heureusement pour moi, d'ailleurs...

Ce livre aborde, bien entendu, l'épopée des Verts, l'équipe de football mythique de St Étienne qui a fait vibrer la ville et la pays tout entier au son de "Qui c'est les plus forts, évidemment c'est les Verts", mais il s'intéresse essentiellement aux années 70.
« Grandir dans ma province avec Saint-Étienne juste à côté, en 1976, c'était habiter Naples au pied du Vésuve, c'était savoir que le coeur de l'univers avait soudain été déplacé, qu'il se rapprochait de nous mais sans nous inclure, et c'est pour cela que l'on se levait, pour voyager, franchir la frontière et ressentir l'appartenance au monde. Là-bas, juste à côté, Saint-Étienne avait les Verts, la ville avait cette fièvre, un pays venu prendre son pouls, et sous ses yeux la classe ouvrière mourait en chantant “ Qui c'est les plus forts ? ”. »

Il retrace une époque qui voit St Étienne, "la ville noire", touchée par la crise économique au travers de Manufrance et des mines de charbon.Vincent Duluc resitue également le contexte politique qui accompagne cette période.

C'est donc en plein déclin ouvrier que l'équipe se retrouve propulsée en finale de la Coupe d'Europe, mettant la ville de St Étienne en lumière, avec pour ses habitants "la fierté d'habiter la ville qui suscitait l'orgueil français".

Vincent Duluc, qui avait 13 ans en 1976, évoque aussi son adolescence, ses premières boums, son envie de fuir Bourg en Bresse où il s'ennuie. Il se souvient avec nostalgie des particularités de cette époque comme de l'enregistrement des chansons en collant le magnétophone au transistor, des cassettes écoutées à l'infini et qui se bloquent sans cesse...
Dans son récit on retrouve également les chanteurs et les émissions télé de l'époque, le tournage du film le juge Fayard à St Étienne dont les rues deviennent à l'occasion "belles et vibrantes".

On assiste à la naissance de sa passion pour le journalisme sportif et le foot sur lequel il porte un regard sans complaisance, en particulier sur Jean-Michel Larqué et le président Rocher dont il moque la mégalomanie et le paternalisme.

Ce livre empreint de nostalgie est joliment écrit d'une belle écriture fluide. Un très agréable moment de lecture.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Livre reçu dans le cadre de Masse critique.

Je ne suis pas fan de football mais le livre m'a intéressé : à la fois la
période triomphante du foot à Saint Etienne, les explications sur la ville
et son économie: la mine, le journalisme sportif etc... Il y a un vrai plaisir à découvrir ces "personnages" qui ont gravité autour de l'AS Saint Etienne : Roger Rocher, Simonian, Garonnaire...
Livre d'une lecture facile et agréable.
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