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4,55

sur 2075 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je dis que je l'emporterais sur une île déserte, eh oui, je serai en bonne compagnie, celle d'un personnage on ne peut plus complexe, contradictoire et fascinant.
Le roman est l'histoire d'une époque, d'un grand amour, d'une chute, d'une peine, d'un purgatoire, d'un endurcissement et d'une vengeance, terrible. le Comte de Monte-Cristo, froid, calculé, énigmatique, conduit sa vengeance en les menant tous à leur perte, froidement, lentement, avec une précision terrifiante. Ayant toutes les ficelles dans ses mains il est le seul à tout savoir, et à s'en réjouir... amèrement...
Époustouflante de complexité, l'action se passe dans la France de la Restauration quand les bonapartistes et les monarchistes ne vivaient pas tout à fait en paix.
Les hantises humaines, ou peut-être les monstres qui nous hantent pendant notre vie, sont toutes présentes : la trahison, les regrets, la soif de pouvoir, la détermination dans le mal, la vengeance...
Dumas a construit son roman d'une main de maître, rien n'est écrit au hasard, tout s'imbrique à la perfection, tout se fait écho, tout se tient, voilé, dévoilé, déguisé et démasqué.
Et la langue, grand fleuve riche de tous ses affluents, - la langue des pauvres, et celle des riches, la langue des bandits et des honnêtes gens, une langue franche ou celle à double sens - est utilisée avec grand soin, chaque mot et chaque temps bien pesés et placés là où il faut pour l'immense plaisir de Dumas et de nous lecteurs. A lire et relire sans s'en lasser.
L'amour rédempteur et gratifiant n'est pas au rendez-vous, mais l'espoir y est, tout n'est peut-être pas perdu ...
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Impardonnable. Je ne découvre Monte Cristo qu'à mon âge...avancé! Quel trésor!
Je suis enchanté, ravi de cette lecture. Riche d'enseignements.
D'ailleurs pourquoi n'est-il pas enseigné au collège ou au lycée?
C'est à proprement parler un chef d'oeuvre.

La qualité du texte dépasse tout ce que j'ai pu lire à ce jour. On pardonnera quelques incohérences sans importance de date, de noms d'ailleurs corrigées dans l'édition Bouquins.

Les descriptions (personnages, lieux…) sont admirables de précision et de concision:
Ainsi la description de l'abbé Faria:
« C'était un personnage de petite taille, aux cheveux blanchis par la peine plutôt que par l'âge… la maigreur de son visage creusé par des rides profondes, la ligne hardie de ses traits caractéristiques, révélaient un homme plus habitué à exercer ses facultés morales que ses forces physiques ». Je vois le vieillard affaibli mais pétillant d'esprit et d'intelligence.

Ou encore l'éblouissement qui envahit Dantès à son premier séjour sur l'île de Monte Cristo:
« Le soleil était arrivé au tiers de sa course à peu près, et ses rayons de mai donnaient, chauds et vivifiants, sur ces rochers, qui eux-mêmes semblaient sensibles à la chaleur; des milliers de cigales, invisibles dans les bruyères, faisaient entendre leur murmure monotone et continu; les feuilles de myrtes et des oliviers s'agitaient frissonnantes, et rendaient un bruit presque métallique; à chaque pas que faisait Edmond sur le granit échauffé, il faisait fuir des lézards qui semblaient des émeraudes… ». J'entends et je vois la garrigue. Pour qui randonne en Provence ou en Corse, nul besoin d'épiloguer.

La qualité des dialogues est incomparable: dynamisme, réflexion profonde, répartie en sont les ingrédients.
Ainsi l'abbé Faria se proposant d'éduquer Edmond Dantès, de lui inculquer une solide culture générale:
«-Deux ans! Dit Dantès, vous croyez que je pourrais apprendre toutes ces choses en deux ans?
-Dans leur application, non; dans leurs principes, oui: apprendre n'est pas savoir; il y a les sachants et les savants: c'est la mémoire qui fait les uns, c'est la philosophie qui fait les autres.»

Ou encore la répartie du comte de Monte Cristo lors de l'entrevue avec Villefort, venu le remercier d'avoir sauvé sa femme et son fils: « et ce bonheur qui m'arrive vous dispensait, monsieur, de remplir un devoir dont l'exécution m'honore sans doute, car je sais que monsieur de Villefort ne prodigue pas la faveur qu'il me fait, mais qui, si précieuse qu'elle soit cependant, ne vaut pas la satisfaction intérieure ».

Enfin, bien évidemment que dire d'autre de la qualité de l'intrigue si ce n'est que le lecteur est emporté dans un tourbillon d'actions et de situations haletantes.
On suit avec avidité les tourments de Dantès, sa volonté de vengeance et son opiniâtreté dans son exécution.
Les rebondissements sont multiples, les destins croisés, les fortunes diverses, les amours contrariés.
Les feuilletons s'égrènent à grande vitesse, le suspense à son comble.
On notera des chapitres clés comme « Le trésor », « La promesse » (entre Valentine et Morrel) ou encore le point de bascule dans le mental de Dantès avec « La rencontre », sa rencontre décisive avec Mercédès.

Dumas a écrit: Monte Cristo n'est pas un roman, mais une histoire dont j'ai trouvé la source aux archives de la police. Il a su tirer de se matériau quelque chose de palpitant.

Les éléments de morale sont omniprésents et deux camps s'affrontent: les nobles de coeur et les opportunistes.
Les premiers d'entre eux, Morcef, Villefort et Danglars, fondent leur existence et leur position sur la lâcheté, la vantardise, l'égoïsme, l'opportunisme et la cupidité; le profit et la position sociale au détriment de toute morale.

Les éléments du capitalisme contemporain sont jetés: ainsi les trois ordres de fortune énoncés par le comte de Monte Cristo résonnent aujourd'hui parfaitement:
-Premier ordre: revenus du sol (les terres, les mines…)
-Deuxième ordre: les entreprises, les industries
-Troisième ordre: les revenus financiers
Une seule différence aujourd'hui: les troisièmes sont devenus les premiers…

C'est un roman fantastique, incomparable.
Je serai indubitablement amené à le relire tant les idées et les réflexions sur la nature humaine sont intemporelles.

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Il ne m'arrive pas si souvent de relire des oeuvres. Celle-ci, j'ai du la lire 3 ou 4 fois, sans compter la relativement bonne adaptation de Josée Dayan, vue à plusieurs reprises.
Le comte de Monte Cristo fut pour moi une merveilleuse introduction au romanesque. Bien sûr, il s'agit d'un roman populaire, et on a vu oeuvre littéraire plus ciselée. Ce n'est pas Proust! Mais quel souffle, quelle épopée. Dumas nous fait vibrer, nous fait rire et pleurer, nous fait rêver, nous emmène dans un autre monde! Dumas, c'est le foisonnement de la vie, à l'opposé de toute mesquinerie ou stérilité. On aime ou on déteste ses personnages, il nous balade dans son histoire et on aime ça.
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Si vous êtes comme moi, et que vous regardez de temps en temps des doocumentaires hiistoriques, vous avez appris que le comte de Monté-Cristo à été écrit sur une promesse de Dumas d'écrire sur cette minuscule ïle, et sur une affaire tiré de pseudo archive de la police très largement romancé, avec beaucoup moins de talent par un cours récit.... Déjà cela part d'un intox sur un fait divers qui ne serait pas authentique! Est-ce à dire que tout est faux dans le Roman de Dumas? Pas tout à fait, parce qu'on apprend ce que c'était qu'un télégraphe de l'époque, et que le Roman a été citué par Dumas à une autre époque, une époque où les changements de gouvernements étaient si rapide et si radical, qu'il était difficile de survivre sans ennuie en tant que simple citoyen... L'intérêt de ce Roman ne se limite pas donc seulement à la vengeance suite à un complot, il est aussi le témoin d'une époque ou vous pouviez grimper jusqu'au sommet, pour vous retrouver le lendemain en disgrâce... Cela rend l'histoire plausible, et c'est bien le génie de Dumas qui est à l'oeuvre ici... le jours d'un retour d'un bateau un marin se filance, et tombe dans un piège pour être emprisonné au Château d'If pour lui ravir sa filance, son poste... Et même taire le passé d'un membre de la famille qui n'est pas du bon bord politiquement pour un jeune procureur... En faut-il plus? de quelques choses qui est peut être une affabulation d'écrivaillon ou une farce qui a mal tourner, Dumas nous fait un grand roman... Qui dépeint une période importante de notre histoire ... Les alternances entre République et Ancien Régime...avec un drôle d'Empereur, grand homme... Mais prorévolutionnaire créateur u code civil moderne et pourtant Empereur... A lire si vous aimez les romans longs, ce n'est pas seulement bien écrit, c'est aussi captivant....
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Ouahhh ! Quelle oeuvre !
Bien sûr on connaît plus ou moins précisément cette histoire d'injustice et de vengeance mais la découvrir dans son intégralité c'est autre chose !

Le tome 1 est vraiment formidable. On est immédiatement pris pas l'écriture, le récit intense, le personnage très attachant. Les descriptions de sa descente aux enfers et de sa captivité sont vraiment très fortes et prenantes.
Le tome suivant est déstabilisant car on bascule avec de nouveaux personnages qu'on n'identifie pas vraiment et on est un peu déçu de ne pas suivre chronologiquement la suite des aventures d'Edmond Dantès.
Une fois à Paris, les derniers tomes nous embarquent avec un riche florilège de personnages très nombreux, et on se perd un peu parfois !
Mais l'ensemble est vraiment fort, savoureux, étonnant !
Une très belle lecture.
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Quel livre ! Tout déborde ici de vitalité comme dans une corne d'abondance. Tellement de sentiments, de vies, de drames, de bonheurs vécus, perdus, espérés, tellement de personnages, monstrueux (y compris Monte-Cristo par certains aspects), idylliques, adorables ou haissables. Tous ces êtres évoluant sur le tableau foisonnant d'un XIX° hésitant encore entre l'aristocratie et la bourgeoisie, la restauration et l'empire.
Mais, plus que tout, Dumas livre sans doute avec ce roman fleuve un manifeste flamboyant du romantisme dans la littérature.
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Chef d'oeuvre ET coup de coeur !
J'avais adoré "Les trois Mousquetaires". Alexandre Dumas m'a une nouvelle fois chopé. J'ai délaissé mes autres lectures en cours pour ne me concentrer que sur ce roman. Littéralement addictif. C'est presque, d'une certaine manière, l'équivalent d'une série Netflix. Ca pourrait paraître péjoratif mais c'est l'opposé total. Ce roman possède tous les ingrédients pour nous captiver et nous tenir en haleine. Cela vient peut-être du format feuilleton, comme pour "Les trois Mousquetaires", en tout cas, ça fonctionne avec moi.

Cela faisait longtemps que je souhaitais revenir à la matière originale de cette histoire que l'on connaît assez facilement de près ou de loin. Pour ma part, j'avais déjà développé un certain engouement via une adaptation, des années auparavant, mais le roman n'a pas de comparaison à sa mesure.

C'est le récit d'un homme trahi, sacrifié, privé de son avenir et littéralement destitué de tout ce qui fait de lui un homme. Les circonstances feront que dans sa déchéance la plus totale, la possibilité d'une vengeance maintiendra la folie à l'écart. Une vengeance froide et méticuleuse qui se déploie comme une toile tissée par l'araignée.

Il y a une part sombre dans ce récit. Dans son ensemble, c'est le genre d'histoire qui pousse à la réflexion sur de nombreux points, et pas seulement sur la rancune. C'est un must-read book, un incontournable et même si c'est un pavé, une version abrégée me semble être un affront voire une insulte. Bref, j'ai adoré et je conseille à qui n'y a pas encore goûté.
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C'est tout juste un livre grandiose, 1200 pages qui se lisent tellement bien !!

Franchement, je ressors de cette lecture complètement abasourdie. Vous l'avez compris, j'ai adoré !

D'abord, c'est un livre avec un contexte historique très fort, des références aux événements de l'époque présents régulièrement. Mais ce livre c'est aussi un voyage dans l'espace incroyable, on a l'impression d'être passé au Moyen Orient et vu quantité de pays !

L'histoire, elle, est atrocement diabolique 😈 on tourne les pages en pensant qu'on sait, et on est toujours étonné de ce qu'on découvre au chapitre suivant. Loin d'être une histoire à l'eau rose, Dumas n'épargne aucun de ses personnages, vengeances, règlements de comptes, histoires de famille, folie, meurtre, bassesse, avidité, c'est incroyable ce concentré d'histoires humaines dans un seul livre ..

Comment vous dire qu'il faut lire ce livre ??
Ce livre, un must !!
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C'est avec "Le comte de Monte-Cristo" qu' Alexandre Dumas devient le romancier le plus célèbre de son temps et son ouvrage a connu depuis un succès ininterrompu jusqu'à nos jours.
Edmond Dantès, est depuis la mort de son capitaine, seul maître à bord du trois-mâts le Pharaon, navire marchand de l'armateur Morel. La plate-forme du fort Saint-Jean est pleine de curieux, le navire est de retour à Marseille.
Estimé par son armateur, Edmond malgré son jeune âge, va être nommé Capitaine mais surtout il compte épouser bientôt la belle Mercédès.
Mais dans l'ombre, Danglars, le comptable de l'armateur, jaloux, s'associe avec Fernand un pêcheur amoureux lui-aussi de la belle catalane et avec Caderousse pour le dénoncer aux autorités comme agent bonapartiste.
L'accusation est grave, nous sommes à la veille des cent jours et le le Pharaon a fait escale à l'île d'Elbe pour remettre un colis de la part du capitaine Leclère au grand maréchal Bertrand.
Edmond Dantès est arrêté en plein repas de noces.
Il clame son innocence devant Villefort, le magistrat de justice mais sans le savoir, il est porteur d'un document accablant pour le père de celui-ci.
Désespéré, Edmond est jeté, sans jugement dans un cul de basse fosse au château d'If...
Plébiscité par le public dès sa sortie, d'abord en feuilleton dans le journal des débats, puis en volume en 1844, cette grande fresque romantique d'aventures et de vengeance fut très attaquée par la critique qui y voyait une contestation de la restauration et du régime de Juillet dans lesquels les hommes, installés aux commandes, n'étaient pas ce qu'ils prétendaient être.
Dumas représente le pouvoir royaliste comme une sorte de despotisme bourgeois et le retour de l'empereur, redevenu républicain, comme un espoir de sauver la révolution. Pourtant, plus romantique que politique l'ouvrage devient vite mythique.
Dumas signe avec cette oeuvre monumentale et prestigieuse son livre le plus lu, avec "Les trois mousquetaires", et sûrement le plus réussi.
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Est-il besoin d'ajouter une nouvelle critique pour cet oeuvre mondialement connue ?
Oeuvre monstrueuse de part sa renommée , sa qualité .. et sa longueur. Plus de 1200 pages en édition de poche : qui de nos jours oserait ?
Alors biensûr il faut y consacrer du temps mais quel plaisir de (re)découvrir ce roman majeur ! Aventure, intrigue, style : tout est réuni.
Inutile de résumer l'histoire que tout le monde connait dans ses grandes lignes. Pourtant quelle richesse dans le roman comparé à toutes les adaptations !
Alors même si vous pensez connaitre , lisez l'original !!!
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