Pour les yeux d'une inconnue

Après avoir été séduite par sa première série "Les péchés de la capitale", je suis ravie de découvrir cette nouvelle série où les Vikings sont les personnages centraux. Une invitation à connaître cette période troublée, de connaître une autre culture, d'autres us et coutumes et bien sûr une autre période de l'histoire. Je me suis laissée emportée par l'histoire d'Emma, une orpheline qui va voir son destin changer en entrant dans la Cour, ses complots et ses moeurs singuliers. Les descriptions permettent d'en apprendre plus et on prend plaisir à tourner les pages de ces chapitres courts jusqu'à la fin. Une lecture ou la romance n'est pas au coeur de l'histoire mais où l'histoire avec un "H" prend tout son sens.

Mercie, septembre 828.

Harold de Mercie, 15 ans voit la jeune fille qu'il aime en épouser un autre. Une alliance purement politique puisque Aegina a des sentiments pour Harold, prémices de moeurs plus volages.

Hamwick, octobre 837.

Dans la nuit, les villageois d'Hamwick voient avec effroi une horde de Vikings déferler à Winchester. Sigvard Haraldssen a soif de pillages et de violences. Son objectif : le couvent de Greefane. Harold cherche à se venger de toutes les femmes qui l'ont trahi et l'apparition d'Emma Godwyn dans les bois du couvent où elle est partie est la victime de sa vengeance.

Emma, orpheline recueillie au couvent par sa cousine Osburga est éprise de liberté et voit son frère Beowulf dans ses pas alors qu'il est mort en même temps que ses parents.

Agressée, Emma jure de retrouver les coupables, son agresseur et ceux qui ont tué les soeurs du couvent dans cette nuit barbare qui la marquera à jamais. Réfugiée à l'abbaye où vivent les moines, Emma croit reconnaître la voix de son frère mais l'arrivée de l'évêque de Winchester est une menace plus redoutable. Son avenir tout tracé, Emma part se mettre sous la protection d'Aegina. Dans cette Cour aux moeurs dissolus, Emma reconnaît son agresseur qui n'est autre que le cousin d'Aegina voire plus. de sa confrontation avec son agresseur s'ensuivra une union orchestrée par Aegina mais Harold n'est pas ce qu'il paraît être et Emma n'est pas au bout de ses surprises avec son mari. Son désir de vengeance n'en sera que plus redoutable tandis que tous les deux ne sont pas insensibles l'un à l'autre et ont chacun soif de vengeance.

Harold saura-t-il empêcher sa femme de mettre sa vengeance à exécution ?

Un premier tome à la hauteur de  sa série précédente "Péchés à la capitale", une union dangereuse entre une Saxonne et un Viking sur fond de vengeance et de spiritualité. Les événements s'enchaînent, on découvre une période historique et la vie à la Cour avec ses libertés en amour, ses complots et autres intrigues ainsi que les caprices d'une femme prête à tout pour ne pas subir sa vie et le rôle qui est imposé. Une série pour le moins originale qui change des romances historiques surtout que la romance n'est pas au coeur de ce tome mais n'arrive qu'à la fin ce qui est un peu déroutant tant on n'y a pas été habitué dans les romances similaires.

Il faut savoir que je suis férue de romance historiques, je n'ai donc pas pu résister face à celle-ci ! Dès les premières pages, je me suis sentie en terrain connu. En effet, nous sommes à la Cour du roi Alfred, et les noms - bien qu'imprononçables - de lieux comme de personnes de m'étaient pas inconnus pour avoir croisé ces personnages de l'Histoire dans de la fiction. Je pense notamment à la série The Last Kingdom, à Vikings et même au jeu vidéo Assassin's Creed Valhalla qui partagent une part d'histoire commune.

C'est donc à la Cour du roi Alfred que nous faisons la connaissance des frères de Mucel. Suite aux frasques de l'aîné - il semblerait qu'une orgie impliquant des épouses de nobles ne soit pas du plus bel effet sur son matricule -, ce dernier se voit renvoyé sur son domaine en guise de punition. Loyal, le cadet décide de l'accompagner alors que rien ne l'y oblige. Sur place, ils trouvent un fort à l'abandon, pillé de toutes ses ressources comme de ses fournitures. Les responsables ? Guthrum et ses troupes danoises installés non loin et l'intendant de Mucel de mèche avec lui. Malgré tout, cela ne fait que motiver les deux frères à restaurer leur bastion, quitte à suer sang à eau au même titre que leurs gens pour le réhabiliter.

En parallèle, nous suivons l'histoire d'Edith, petite fille de l'ancien prince de Mercie à qui on vient faire une proposition de mariage. En effet, Guthrum veut l'unir à son fils et avoir rapidement une descendance, chose qu'elle accepte, pensant enfin voir son destin s'offrir à elle, loin de la ville dans laquelle elle vit enfermée sans vraie perspective d'avenir. Elle part donc avec l'ancien servant de son grand-père en guise de garde du corps et, bien vite, elle va déchanter. Comprenant qu'elle a été dupée, elle tente de s'enfuir. Après quelques échecs et de nombreux rebondissements, elle parvient enfin à prendre le large. Sa chevelure blonde la rendant trop vite reconnaissable, elle se grime jusqu'à arriver sur le domaine de Mucel où les frères les accueillent et les embauchent.

Les protagonistes désormais réunis, c'est un jeu entre vérité et mensonges qui se met en place. Edith se fait appeler Edda et leur fait croire qu'elle ne parle pas la langue. Peu à peu, les sentiments des deux frères vont émerger et les mettre en concurrence. Entre ego, devoir et protection, des décisions seront prises - voire imposées d'autant que Guthrum est à leurs portes pour récupérer ce qu'il considère lui appartenir de droit.

Les sentiments s'emmêlent aux conflits et le danger rôde au domaine de Mucel. Les coeurs sont dans la balance et tout le monde ne sortira pas indemne de cet affrontement ayant pour objet la femme aux cheveux couleur soleil.

Au final, c'est un roman que j'ai dévoré. La plume est efficace, cohérente avec l'époque et pourtant fluide et sans lourdeur. Les personnages ont des caractères bien définis et on s'attache assez vite à eux. J'ai beaucoup aimé suivre les histoires en parallèles dans la première moitié du récit jusqu'à ce qu'elles se rejoignent enfin. Un roman que je conseille à tous les amateurs de romans Historiques empreints de romance et de sentiments.
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Il s'agit du premier roman historique se passant en Angleterre au IXeme siècle que je lis. Je suis plus habituée aux histoires au XVIII-XIXeme pour l'Angleterre. Je réserve le IXeme siècle à l'Ecosse avec les highlanders. Par conséquent, je voulais découvrir cette période en Angleterre et cette histoire est intéressante. Il y a pas mal de rappels sur l'histoire entre les anglo-saxons et les vikings afin de comprendre la période où se déroule cette histoire.

La mise en route est longue mais nécessaire. L'autrice prend le temps de bien présenter les différents personnages et la situation dans laquelle ils vont se rencontrer. Une fois l'histoire bien mise en place, j'ai lu la suite d'une traite. Jusqu'à la fin je me suis demandée si Edith allait avoir sa fin heureuse et surtout avec qui.

On a une héroïne qui ne se laisse pas faire. Son passé fait qu'elle met tout en oeuvre pour être invisible mais sa beauté se remarque. Cela entraîne pas mal de violence autour d'elle et évidemment, elle n'a pas son mot à dire, comme toutes les femmes de l'époque. Elle n'est qu'une marchandise que les hommes veulent à tout prix acquérir.

La violence de l'époque est bien retranscrite et j'ai apprécié ce mélange entre personnages historiques et personnages fictifs.

Chronique d'Audrey :

Les premiers chapitres sont un peu longs mais ils posent bien les bases de l'histoire. Il y a beaucoup de noms, de liens différents, et j'avoue avoir été perdue et même à la fin du roman j'aurais été incapable de replacer tous les personnages, d'autant que pour certains leur nom ne changeait que d'une lettre. Cela m'a un peu gênée pour bien rentrer dans le roman, d'autant que le rythme est assez lent sur la première partie du roman.

J'ai également eu un peu de mal à m'attacher aux personnages. Edith est une jeune femme à qui la vie n'a pas fait un cadeau, mais je n'ai pas toujours compris ses réactions donc j'ai eu du mal à m'identifier à elle, et c'est quelque chose qu'il me faut pour m'attacher à un personnage féminin. Elle navigue entre plusieurs personnages masculins et, comme on se doute du prétendant final, il n'y a pas vraiment de suspens et on devine le sort de certains.

J'ai pris plus de plaisir à lire la fin où l'action arrive et l'histoire déroule de façon plus fluide, avec un rythme plus rapide. Je pense que c'était un roman un peu trop historique pour moi, mais qui ravira les lecteurs qui recherchent plus ce versant-là dans ces romans !
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