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4,04

sur 2174 notes
La Traviata a bercé mon enfance, étant l' opéra préféré de ma mère. En grandissant, j' ai vu le ballet, qui fait un parallèle avec l'histoire de Manon, comme on peut le retrouver dans le roman.
C'est donc une histoire que je connaissais et je voulais en connaître sa mouture littéraire.
Et bien, je n' ai pas été déçue ! La plume se lit encore très bien. Dumas dresse un portrait juste et incisif de ce milieu et de cette époque, si condescendant avec les demi-mondaines, utilisables et jetables comme de vulgaires kleenex.
Les héros sont très touchants (même si je suis sceptique côté histoire d' amour au premier coup d'oeil mais bon, chacun son rapport à l' amour...)
Et même si certaines réflexions m'ont fait bondir, cela reste un roman un peu féministe avant l'heure, et surtout un beau roman.
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Lu lycéenne. J'avais d'abord découvert Marguerite Gautier sous les traits de l'inénarrable Greta Garbo avant découvrir le chef-d'oeuvre littéraire.
(et comment oublier "La Traviata" de Verdi qui a transposé les mots en une magistrale partition)
Nous sommes encore au XIXème siècle, époque des femmes malheureuses, aux amours contrariés ou sacrifiés. J'avais aimé et cru à la sincérité de Marguerite, salué sa tempérance et le poids de son sacrifice. J'avais vibré aux élans passionnés d'Armand, même si son manque de foi a terni au final la véracité de cet amour.
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Ce roman classique, sensible et passionné, dramatique dans sa construction enchâssée, a été pour moi un véritable coup de coeur.

Il s'agit du récit, presque la confession – mais en quoi y aurait-il péché ? – d'Armand Duval au narrateur, qui était présent à la mise en vente des meubles et affaires personnelles d'une certaine Marguerite Gautier, jeune femme d'une beauté étourdissante, courtisane de profession, récemment défunte. Il se trouve que le seul objet acquis à la vente par le narrateur a été un exemplaire de Manon Lescaut, dédicacé par Armand. On apprendra plus tard, et pour cause ! qu'il a été abondamment lu et relu, baptisé par les larmes de Marguerite. Quand il aura connaissance du lien qui existait entre Armand et Marguerite, le narrateur restituera l'ouvrage au jeune homme, anéanti par la mort de celle qu'il aimait.

Car, bien évidemment, avec une telle entrée en matière, on sait où l'on va tout droit : la mort de Marguerite à 23 ans, de la maladie du siècle, la tuberculose. C'est une issue terrible, et en termes d'amour condamné, en butte à tous les obstacles du destin, Armand et la jeune femme valent bien Tristan et Iseult – du reste, les lecteurs ou spectateurs de l'époque ne s'y sont pas trompés, puisque l'histoire de Marguerite Gautier, la Dame aux camélias, est devenue un mythe à travers le roman, le drame, et l'opéra La Traviatta de Verdi. Or, qui est Marguerite ?

Lorsqu'Armand la rencontre, elle est un peu hautaine et surtout moqueuse (rappelant en ce trait de caractère la Carmen de Mérimée) : il se sent humilié et ne la reverra pas de deux ans. Les rencontres ultérieures se dérouleront mieux, notamment lorsque Marguerite apprend qu'Armand est venu tous les jours prendre de ses nouvelles durant les premières attaques de la maladie, ce dont elle est touchée. Bientôt, elle adopte le jeune homme comme amant de coeur, bien que durant quelques temps elle est obligée de rester entretenue financièrement par deux de ses protecteurs, parce qu'elle croule sous les dettes avec son train de vie somptueux. Elle fait si bien qu'elle parvient à partir à la campagne avec Armand, en s'isolant deux mois tous deux dans une maison tous frais payés. Mais tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant, loin s'en faut : une conjonction de circonstances inconnues d'Armand conduira Marguerite, qui pourtant l'aime de tout son coeur, à prendre une décision bien cruelle…

Il est fascinant de constater quelle puissante aura entoure le personnage de Marguerite, qui est bel et bien le centre irradiant du roman, même si c'est le point de vue d'Armand qui est adopté. Elle est d'une beauté presque surréelle, faisant tourner les têtes, au sens propre, lorsque même l'acteur sur la scène du théâtre où elle fait son entrée s'arrête un instant pour voir celle qui détourne toute l'attention des spectateurs. Elle est partie de rien, jeune paysanne normande inculte, pour devenir reine de la vie parisienne. Elle dépense cent mille livres par mois, des hommes se ruinent pour elle, elle mène une vie trépidante, toute de sorties, de fêtes, pour s'étourdir et oublier la mort qui plane. Malgré ce passif, qui rapidement ne les sépare plus tant Armand est épris d'elle, elle a conservé un coeur pur, une faculté d'aimer admirable.

Le ton est parfois un peu trop moraliste, comme si l'amour pour une prostituée ne pouvait passer que par la rédemption ; mais peut-on en vouloir à Alexandre Dumas fils, qui nous livre là une vision empathique de la vie de ces femmes, parfois vendues, toujours abusées, utilisées, pour être ensuite jetées sans ménagement ? C'est véritablement un roman unique, un joyau, sombre et palpitant, porté par une écriture toujours délicate, d'une poétique sensibilité, qui frappe juste – en plein coeur. On ne peut oublier Marguerite, la Dame aux camélias, et je regrette d'avoir attendu aussi longtemps pour lire cette merveille. Je vais lire aussi de ce pas Manon Lescaut d'ailleurs…
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Voici un classique que je voulais lire depuis longtemps et par la même occasion une lacune comblée. Je craignais une lecture austère et un brin ampoulée. Il n'en est rien. « La dame aux camélias » se lit vraiment très facilement, je l'ai lu en quelques jours et suis ressortie ravie de ma lecture.

Tout a été dit sur ce roman qui fait du patrimoine de la littérature française alors je ne vais pas m'étendre longuement.
« La dame aux camélias » est un habile mélange de deux courants, le romantisme et le réalisme. Je trouve que l'équilibre est ici idéal, les sentiments exaltés offrant un agréable contrepoids à la dureté de la peinture sociale et la véracité de cette dernière permettant au récit d'avoir une portée au-delà d'une simple histoire d'amour.
On retrouve pas mal de traits caractéristiques du mouvement romantique. L'outrance des sentiments est telle qu'on devrait parler de passion plus que d'amour. Tout au long du roman, Armand et Marguerite se déchirent et se rabibochent en pleurant à grande effusion, en se jetant aux pieds l'un de l'autre. Ca pourrait être mièvre ou grandiloquent mais grâce à un talent de narration certain et des dialogues finement ciselés, Dumas fils parvient à livrer une histoire à laquelle on croit et qui touche le coeur. Il faut dire que l'évocation de la société mondaine de l'époque est saisissante et, par certains aspects, révoltante. En effet, comment rester insensible à la vie des courtisanes, au caractère éphémère de leur destinée qui plane comme une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. L'auteur a de la compassion pour les courtisanes et dénonce l'hypocrisie et l'inhumanité des hommes de la bonne société qui profitent des charmes de ces belles mais, pour la plupart, les abandonnent lorsque leur beauté se ternit ou qu'elles sont dans le besoin. Mais, pour autant Dumas n'absout pas totalement les femmes entretenues. Ainsi, pour l'auteur ce n'est qu'en se sacrifiant que Marguerite peut trouver son salut moral. Il y a un petit côté moralisateur là-dedans qui correspond bien à la mentalité de Dumas fils mais bon, ça ne m'a pas gênée, ça participe à l'aspect romantique du récit. Evidemment, ça finit mal et c'est plus beau comme ça.

« La dame aux camélias » est un beau roman qui se lit tout seul, on n'est pas loin du page-turner. Si l'écriture tout en étant fluide et agréable n'a rien de particulièrement remarquable, le talent de l'auteur pour donner vie à des personnages vivants et attachants et pour ciseler des dialogues subtils procure un grand plaisir de lecture. « La dame aux camélias » mérite bien son statut de classique tant l'histoire racontée et les personnages sont beaux.
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Je ne sais pas vraiment ce que j'attendais de ce roman mais j'avoue qu'il m'a un petit peu laissé sur ma faim. Même si en soi j'ai aimé et j'ai passé un bon moment, il faut reconnaître qu'il ne se démarque pas vraiment des autres produits de son époque traitant des courtisanes. Pas détonnant mais un chouette roman tout de même.
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Si je jette un oeil aux autres critiques, je crois qu'il était grand temps pour moi de lire La Dame aux Camélias dont on ne présente plus l'histoire. Tant mieux, je ne la connais pas, et c'est en toute innocence que je plonge dans ce court mais intense roman -mon édition étant dispensée de résumé, c'est tout un mystère qui se déroule !

Je suis séduite par le début de l'histoire, et la joie de retrouver un Paris que j'aime tant sans jamais l'avoir vraiment connu. Imaginer les personnages, les décors, les tenues, etc. a été un vrai plaisir à la lecture, et le style de rédaction absolument formidable n'y a rien enlevé.

Néanmoins, l'enchantement n'a pas duré aussi longtemps que je le voulais tant notre héros, Armand, devient absolument détestable. Ca ne gâche rien à la qualité de l'histoire, mais je ne peux pas nier que ça m'a rendu le roman presque déplaisant.

Je sais bien qu'il faut remettre les choses en contexte, et que les rapports en hommes et femmes ont évolué avec le temps -mais on parle d'une époque qui n'est pas exactement lointaine non plus.

On a là un héros qui n'écoute rien, malgré des explications quantitatives de son amante et ses ami(e)s, qui n'en fait qu'à sa tête et qui a l'audace de fomenter une vengeance (absolument dégueulasse) quand la réalité rattrape la romance. Quant aux raisons d'un tel retour "à la normale", je préfère ne pas en parler, ne serait-ce que pour ne pas gâcher l'intrigue.

Quant à la romantisation de la violence et du contrôle sur la femme, oui, je reconnais faire une fixette dessus sans doute, mais j'ai du mal. Réellement. L'utilisation de : posséder, avoir, appartenir, tuer, etc. n'a rien à faire dans le vocabulaire amoureux. Une fois encore, ne connaissant pas ce classique, j'espérais un peu secrètement que le couple allait précisément triomphé des carcans sociaux rétrogrades de son époque, et peut-être migrer sur un happy ending (non pas que le happy ending soit une obligation, mais ça nous aurait épargné le chapitre de la vengeance à nouveau).

A l'inverse, j'ai trouvé le personnage de Marguerite absolument incroyable et très moderne, avec une évolution concrète et "positive" au fur et à mesure de l'intrigue. Si les deux chapitres de fin tirent un peu sur le mélodrame, je ne peux qu'admirer la résolution de cette femme à solutionner tant de "problèmes" par son seul sacrifice, en dépit des terribles souffrances physiques et mentales qu'elle affronte. Et, je ne crois pas un instant que ça soit "l'amour" d'Armand qui lui donne cette force, mais bien l'inverse, à savoir l'amour qu'elle lui a porté. J'ai particulièrement apprécié que le final soit sous la forme d'une lettre.

En conclusion, je dirais que c'est un classique à lire -parce que ça semble acquis, mais aussi parce que c'est rapide. Je pense cependant qu'à notre époque, il souffre d'une représentation homme-femme totalement inégalitaire et déshumanisante -au moins pour un camp. le titre de l'oeuvre allant dans ce sens, faisant référence au personnage principal par une périphrase, sur un détail somme toute anecdotique de sa courte et intense existence.
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19ème siècle, à Paris. Armand Duval rencontre notre narrateur un peu par hasard et se met à lui raconter ses malheurs. Il est très bouleversé car l'amour de sa vie vient de décéder.

Armand raconte donc l'histoire de Marguerite Gautier, une courtisane qui a marqué sa vie. Leur passion passe par plein de rebondissements et se termine par son décès, que l'on apprend dès les premières pages.

Leur rencontre va les changer tous les deux et à travers le récit d'Armand et quelques lettres, nous découvrons leur histoire compliquée.

Je suis un peu mitigée par cette lecture, car comme c'est un roman classique je m'attendais à quelque chose d'un peu différent. L'histoire est essentiellement le récit de dialogues entre Marguerite et Armand, sur leur amour et les problèmes qu'ils rencontrent. Il n'y a quasiment pas d'autre sujet dans l'histoire à part leur passion.

J'ai donc trouvé que ça manquait un peu de profondeur et qu'on tournait un peu en rond. Armand m'a laissée plutôt indifférente. Marguerite m'a plus touchée, surtout à la fin du livre.

Dans l'ensemble cette histoire est rapide à lire mais comme j'ai eu du mal à accrocher je l'ai traînée un petit moment. Si vous l'avez déjà lue, qu'en avez-vous pensé?
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Cela peut paraître bizarre d'écrire cela, mais La dame aux camélias est une belle découverte ! Comment parler de découverte pour un classique dont j'avais tellement entendu parler que j'avais l'impression de connaître l'histoire avant de l'avoir lue et dont le titre est quasiment devenu une expression consacrée ?

Et bien, j'ai été surprise par la construction de l'histoire et du coup par son déroulement.
J'ai aussi trouvé ce roman très bien écrit et très bien construit et je l'ai lu avec beaucoup plus de plaisir qu'escompté.
Je m'attendais à une histoire un peu larmoyante, mais en fait c'est une belle histoire d'amour.
Je m'attendais à un roman un peu vieillot, mais en fait c'est une histoire intemporelle.
Et surtout quelle intelligence dans la construction du roman et la façon de raconter l'histoire du point de vue des différents personnages et avec différents outils (des lettres notamment), Alexandre Dumas fils a incontestablement livré un chef d'oeuvre.
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Ah, "La Dame aux camélias", ou l'épopée d'Armand Duval, ce jeune bourgeois qui semble avoir raté la formation "Comment ne pas tomber amoureux d'une courtisane". Lui, dans toute sa naïveté bourgeoise, s'éprend de Marguerite Gautier, une pro du demi-monde parisien qui, accessoirement, tousse un peu trop à mon goût.

Marguerite a ce petit truc en plus : un code couleur de camélias pour indiquer si c'est jour de repos ou si elle est ouverte aux affaires. Blanc pour "approche-toi, cher amant", rouge pour "pas aujourd'hui, mon cher !".

Le plus drôle ? C'est Armand lui-même qui raconte ses mésaventures amoureuses à un narrateur, car rien n'est plus amusant que de partager ses échecs sentimentaux.

Le Paris de l'époque : où les soirées sont longues, les robes courtes et les rumeurs rapides. Armand, convaincu d'être le prince charmant de Marguerite, l'emmène loin du tumulte parisien pour une vie champêtre, pensant naïvement qu'elle troquerait volontiers ses soirées mondaines contre des soirées au coin du feu.

Mais, comble du comique, le père d'Armand intervient, jouant les entremetteurs maladroits. Il persuade Marguerite de larguer son fils pour sauver la réputation de la famille.

La fin, vous la devinez : Marguerite, affaiblie et sans le sou, rend son dernier souffle. Armand, le coeur lourd, raconte son histoire, ajoutant une couche de mélodrame à cette comédie d'erreurs. Une aventure rocambolesque dans le Paris d'antan, où l'amour, les camélias et les quiproquos se mêlent avec délice !
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Armand tombe sous le charme de Marguerite, atteinte de tuberculose. La relation adultérine est tolérée , par la société, tant qu'il n'y a pas d'attachement…
Après une période difficile, car bien souffrante, ce roman m'a remis tranquillement au plaisir de lire. L'écriture de l'époque sublime une histoire d'amour dramatique. Une lecture prévue initialement pour cet été, mais mieux vaut tard… et la météo laisse croire que l'été est encore présent !
Un excellent moment et un merci particulier pour @jasmine qui me l'a recommandé.
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